Bibliotheca Classica Selecta - Fastes d'Ovide (Introduction) - Livre II (Plan) - Hypertexte louvaniste - Page précédente - Page suivante
17 février : Quirinus/Romulus et les Quirinalia - Fornacalia ou fête des sots (2,475-532)
Les Quirinalia du 17 février sont consacrés à Quirinus (= Romulus divinisé), dont le nom, selon Ovide, peut s'expliquer de plusieurs manières : (1) Curis "la lance", (2) Quirites "les citoyens", (3) Cures. Après ces indications étymologiques, le poète raconte l'apothéose de Romulus, réclamée par Mars son père et consentie par Jupiter. Au cours d'une tempête, le roi Romulus disparut de la vue de ses sujets consternés. L'intervention de Iulius Proculus qui prétendit avoir vu Romulus lui apparaître et le charger d'annoncer aux Quirites sa divinisation en Quirinus consola le peuple et démentit l'accusation du meurtre du roi portée contre les sénateurs ; le nouveau dieu leur recommandait en outre de rendre un culte à Quirinus, et de cultiver l'art de la guerre. On construisit un temple, on donna le nom de Quirinal à une colline, et on institua les Quirinalia. (2,475-512)
Le même 17 février porte aussi le nom de "Fête des Sots". C'était le jour où pouvaient "se rattraper" les distraits (stulti) qui, pour une raison ou pour une autre, n'avaient pas accompli correctement les Fornacalia. Les Fornacalia étaient une fête mobile qui célébrait la torréfaction des grains d'épeautre, opération destinée à les débarrasser de la balle et à faciliter leur broyage au pilon. La date de la cérémonie était annoncée par le grand Curion, le chef des curions (prêtres des curies) et elle se déroulait curie par curie. Le nom de '"Fête des Sots" s'explique par le fait que les retardataires ou les distraits pouvaient célébrer ce rituel le jour des Quirinalia. (2,513-532)
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Le lendemain est libre, mais le surlendemain est consacré à Quirinus. Celui-ci porte ce nom (précédemment, il s'appelait Romulus), soit parce que, chez les anciens Sabins, la lance se disait curis, et que grâce à cette arme ce dieu belliqueux put rejoindre les astres ; soit parce que les Quirites donnèrent leur nom à leur roi, |
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soit parce qu'il aurait réuni Cures au territoire des Romains. En effet, lorsque le puissant dieu des armes vit les nouveaux remparts et toutes les guerres remportées par le bras de Romulus, il dit : "Jupiter, la puissance romaine dispose de ses propres forces : elle n'a pas plus besoin des services de l'être né de mon sang. |
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Rends à un père son enfant : bien que mon autre fils ait disparu, pour moi, le survivant sera à la fois lui-même et Rémus. Tu m'as dit toi-même : 'Tu auras un fils, un seul que tu enlèveras dans l'azur du ciel' ; que s'accomplisse la parole de Jupiter". Jupiter avait marqué son approbation : d'un signe de tête, |
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il fit trembler les deux pôles et Atlas sut combien pesant était le ciel. Il est un lieu, que les anciens ont appelé le Marais de la Chèvre : c'est là précisément, Romulus, que tu rendais la justice à tes sujets. Le soleil disparaît, des nuages s'avancent, qui dissimulent le ciel, et une averse s'abat lourdement, avec des torrents d'eau. |
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Ici gronde le tonnerre ; là, des éclairs répétés déchirent l'éther ; sauve-qui-peut général ; le roi gagnait le ciel sur les chevaux de son père. On pleurait, et les sénateurs furent à tort accusés de meurtre, et peut-être cette croyance se serait-elle incrustée dans les esprits, mais Julius Proculus arriva d'Albe-la-Longue ; |
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la lune brillait, et point n'était besoin de torche ; soudain, la haie sur sa gauche fut agitée d'un tremblement. Il retint ses pas ; ses cheveux se hérissèrent. |
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et il lui dit aussitôt : "Empêche les Quirites de pleurer sur moi ; que leurs larmes n'outragent point ma divine volonté. Que la foule pieusement apporte de l'encens et honore le nouveau Quirinus, que l'on cultive les arts des ancêtres et la vie militaire". Il donna ses ordres et disparut de leur vue, dans l'air léger. |
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Proculus convoque les citoyens et rapporte les ordres qu'il a reçus. On élève un temple au dieu ; une colline aussi porte son nom, et à date régulière, des jours de fête ramènent les rites ancestraux.
Voici pourquoi ce même jour s'appelle aussi la Fête des Sots : la cause est sans doute bien minime, mais cohérente. |
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Sur la terre des anciens, les gens n'étaient pas instruits : de rudes guerres épuisaient l'énergie de ces hommes. Le glaive était plus à l'honneur que ne l'était l'araire recourbé ; le champ négligé rapportait peu à son propriétaire. Pourtant les anciens semaient l'épeautre, moissonnaient l'épeautre, |
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et l'épeautre récolté, ils l'offraient en prémices à Cérès. Instruits par l'usage, ils le confièrent aux flammes pour le torréfier, mais, par leur propre faute, subirent de nombreux dommages. Tantôt en balayant, ils recueillaient des cendres noires en lieu de blé, tantôt les flammes ravageaient même leurs huttes. |
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Fornax devient une déesse : confiants en Fornax, les paysans la supplient de protéger leurs récoltes. De nos jours, le Grand Curion fixe les Fornacalia par une proclamation légale, sans en faire une fête fixe ; Et tout autour du Forum, sur de nombreux écriteaux suspendus, |
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une marque spéciale signale l'emplacement de chaque curie. Ceux qui, dans le peuple, sont des sots, ne connaissent pas leur curie, et accomplissent la cérémonie qu'ils reportent au dernier jour. |
Parentalia et Feralia du 13 au 21 février (2, 533-570)
La coutume voulait que l'on apporte des offrandes (végétales) sur les tombeaux, pour apaiser les Mânes des ancêtres. Ces offrandes, qui pouvaient être très modestes, devaient s'accompagner de prières et de formules, selon un rituel soi-disant instauré par Énée pour honorer le Génie de son père Anchise. Ces rituels, tombés en désuétude, auraient été réintroduits, suite à un prodige assez difficile à croire selon Ovide : les morts sortis des tombeaux auraient hurlé leurs plaintes pendant la nuit. (2,533-556)Durant ces jours impurs réservés aux morts, il est interdit de contracter des mariages, d'ouvrir les temples des dieux et de faire d'autres sacrifices ; cette période s'étend sur neuf jours, et le dernier est le jour des Feralia, le 21 février. (2,557-570)
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On honore aussi les tombeaux, en apaisant les âmes des ancêtres, et en déposant de menues offrandes sur les monuments funéraires. |
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Les Mânes n'exigent que peu de choses : la piété leur est plus précieuse qu'un riche présent : le Styx en ses profondeurs n'abrite pas de dieux avides. Ils se satisfont d'une tuile couronnée d'une guirlande votive, de grains épars, d'une simple pincée de sel, de pain trempé dans du vin et de violettes éparpillées : |
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Un tesson d'argile laissé au milieu du chemin peut contenir ces offrandes. Je n'en interdis pas de plus riches, mais celles-ci suffisent à fléchir les ombres : dresse un foyer, et puis prononce les prières et les formules adéquates. Cette coutume, c'est Énée, modèle avéré de piété, qui l'a introduite dans ton pays, équitable Latinus. |
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Chaque année, il apportait des offrandes au Génie de son père ; c'est de lui que les populations ont appris ces rituels pieux. Mais un jour, tandis que nos armées farouches menaient de longues guerres, on oublia les jours des Morts. Et ce ne fut pas impunément. Suite à cette négligence funeste, |
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Rome vit s'embraser, dit-on, les bûchers de ses faubourgs. Certes, j'ai peine à le croire : nos aïeux seraient sortis des tombeaux, emplissant de leurs plaintes le silence de la nuit ; et, à travers les rues de la Ville et dans les campagnes, la foule vaine des âmes inconsistantes se serait mise à hurler. |
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On rend alors aux tombeaux les honneurs des temps anciens, les prodiges et funérailles ne sortent plus de la norme.
Pendant la durée de ces cérémonies, prenez patience, jeunes veuves : le flambeau de pin nuptial doit attendre des jours purs ; et toi, que ta mère avide juge mûre pour le mariage, |
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ne laisse pas la lance recourbée coiffer ta chevelure virginale. Cache tes flambeaux, Hyménée, tiens-les à l'écart des torches funèbres : aux lugubres tombeaux conviennent d'autres torches. Qu'on dissimule les dieux derrière les portes closes des temples, que leurs autels soient privés d'encens, et leurs foyers de feu. |
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En ces jours, âmes ténues et corps des défunts errent près des tombeaux, c'est le moment où l'ombre se repaît des mets posés devant elle. Toutefois, ces cérémonies ne durent pas au-delà du nombre des jours restants du mois égal au nombre de pieds que comptent mes vers. On appela ce jour Feralia, parce qu'on apporte les offrandes requises : |
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Tacita, Muta et les Lares le 21 février - Les Caristia le 22 février (2,571-638)
À la date du 21 février, Ovide décrit une cérémonie magique où une vieille femme avinée évoque Tacita, pour faire taire les langues malveillantes. (2,571-582)Le développement suivant, qui semble propre à Ovide, fait intervenir Muta, alias Tacita, alias Lara, alias Lala, Mère des Lares. L'anecdote est fantaisiste et légère : Jupiter, épris de la nymphe Juturne réfractaire à ses avances, demanda la collaboration des nymphes des eaux pour l'aider à faire la conquête de leur soeur. Toutes acceptèrent, sauf Lara, que le dieu châtia en la rendant muette et en l'envoyant chez les Mânes, sous la conduite de Mercure ; ce dernier, en chemin, engrossa Lara qui mit au monde des jumeaux, les Lares. (2,583-616)
Le jour suivant, consacré aux Caristia, les membres d'une même famille se réunissaient pour honorer, dans un état d'esprit d'apaisement et de concorde, les Lares familiaux, auxquels on associe Auguste. (2,617-638)
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Voilà qu'une vieille chargée d'ans, assise parmi des jeunes filles, offre un sacrifice à Tacita, ayant elle-même du mal à se taire ; avec trois doigts, elle pose sur le seuil trois grains d'encens, à un endroit où une petite souris s'est frayé un chemin secret. |
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Ensuite elle attache à l'aide de plomb sombre des cordons enchantés et tourne sept fèves noires dans sa bouche ; puis, après avoir figé dans la poix et transpercé avec une aiguille de bronze la tête d'une mendole, elle la recoud et la fait griller dans le feu, en y versant quelques gouttes de vin. Tout ce qui reste de vin, |
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elle et ses compagnes le boivent, mais elle surtout. "Nous avons lié les langues hostiles et les bouches ennemies", dit la vieille en s'éloignant, puis elle s'en va, éméchée. Dans la foulée, tu nous demanderas qui est la déesse Muta : Apprends ce que m'ont fait connaître des vieillards très âgés. |
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Jupiter, sous l'emprise d'un amour effréné pour Juturne, essuya de nombreux affronts, intolérables pour un si grand dieu : tantôt elle se cachait dans les bois, parmi les noisetiers, tantôt elle sautait dans les eaux, qui étaient de sa famille. Lui convoque toutes les nymphes du Latium, |
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et au milieu de leur choeur lance ces paroles : "Votre soeur se nuit à elle-même et fait fi de l'avantage d'avoir à partager la couche du dieu suprême. Pensez à notre intérêt commun : ce qui me sera grande volupté sera aussi pour votre soeur d'une grande utilité. |
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Vous, arrêtez-la, quand elle s'enfuit le long de la rive, empêchez-la de plonger dans l'eau du fleuve." Il avait parlé ; toutes les nymphes du Tibre avaient acquiescé, et aussi celles qui occupent ta chambre nuptiale, divine Ilia. Il y avait justement une naïade, nommée Lara ; mais son ancien nom |
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était constitué de sa première syllabe prononcée deux fois, nom que lui avait valu son défaut. Souvent l'Almo lui avait dit : "Petite, tiens ta langue". Et pourtant elle ne la tint pas. Dès qu'elle rejoignit le lac de sa soeur Juturne, elle dit : "Quitte ces rives !", en lui rapportant les paroles de Jupiter. |
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Elle alla même trouver Junon, et s'apitoyant sur les épouses, elle dit :"Ton mari aime la naïade Juturne". Jupiter est gonflé de colère, et pour l'usage immodéré qu'elle en avait fait il lui arracha la langue, puis il appela Mercure : "Conduis-la chez les Mânes -- un lieu qui convient aux Silencieux -- ; |
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elle est nymphe, mais elle sera la nymphe du marais infernal". Les ordres de Jupiter s'accomplissent. En chemin un bois sacré les accueille : alors, dit-on, la nymphe parut désirable à son guide divin. Il est prêt à abuser d'elle ; faute de mots, elle le supplie du regard, et s'efforce en vain de faire parler sa bouche muette. |
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Enceinte, elle engendre des jumeaux, les Lares, qui éternellement protègent les carrefours et veillent sur notre ville.
Les parents chéris ont donné leur nom aux 'Caristia' du lendemain, et les proches en foule viennent visiter les dieux familiaux. Assurément, en quittant les tombeaux et les proches décédés, |
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il est agréable de reporter aussitôt ses regards sur les vivants, et, après tant de proches disparus, d'observer ce qui reste de son sang, et de dénombrer les générations de sa famille. Que s'approchent des gens sans souillure : loin d'ici, oui, loin d'ici, le frère impie et la mère cruelle envers sa progéniture, |
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celui qui trouve son père trop vif ou qui compte les années restant à sa mère, la belle-mère inique qui opprime une bru détestée. Qu'ils s'écartent les frères descendant de Tantale, et l'épouse de Jason, et celle qui donna aux campagnards des graines brûlées, et Procné et sa soeur, et Térée inique à leur égard à toutes deux, |
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et quiconque a accru ses richesses grâce à un crime. Bonnes gens, offrez de l'encens aux dieux de la famille : C'est ce jour-là surtout, dit-on, qu'est présente la douce Concorde ; offrez en libation des mets, afin que, gage d'un honneur qu'ils agréent, la patelle envoyée nourrisse les Lares à la tunique retroussée. |
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Et déjà, quand la nuit humide invitera le doux sommeil, vous disposant à prier, prenez du vin d'une main généreuse, et dites : "Soyez heureux vous, sois heureux, toi, excellent César, père de la patrie !" Que ces bonnes paroles se mêlent à des flots de vin. |
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Quirinus (2, 475). C'est Romulus divinisé. Son nom est déjà apparu en 1, 37 ; 1, 69 ; 1, 199. En fait l'identification de Romulus au dieu Quirinus n'est pas une donnée première de la religion romaine : elle s'est produite au fil de l'évolution, à une date qu'il est toutefois difficile de préciser (époque d'Ennius ? fin de la République seulement ?). Ce qui complique encore les choses, c'est que les modernes divergent profondément sur le signalement primitif de Quirinus. Pendant longtemps, ils ont vu en lui un dieu sabin, lié à la guerre, mais cette théorie semble devoir être abandonnée. À l'origine, croit-on aujourd'hui, Quirinus était un très ancien dieu du panthéon romain, appartenant à une triade archaïque (celle de Jupiter-Mars-Quirinus) qui semble bien remonter au lointain passé indo-européen, et qui est en tout cas, à Rome, antérieure à la triade capitoline de Jupiter-Junon-Minerve. D'où le nom de triade précapitoline donné par les modernes à ce groupement Jupiter-Mars-Quirinus. Ce Quirinus de la triade précapitoline était le dieu des Quirites ; il protégeait le peuple romain dans son ensemble, veillant en particulier à sa subsistance. Il avait un flamine majeur (le flamen Quirinalis) et des fêtes propres au calendrier, les Quirinalia. Au fil de l'évolution, lorsque la triade précapitoline primitive se fut effacée devant celle de Jupiter-Junon-Minerve et ne subsista plus qu'à l'état de fossile, le signalement originel de Quirinus ne fut plus clairement perçu dans la religion romaine historique et l'ancienne divinité devint susceptible de recevoir une autre "affectation". Lorsqu'on fit de Romulus un dieu, on l'identifia à cette divinité ancienne qui avait perdu une bonne partie de sa signification : Romulus fut alors assimilé à Quirinus, et ce dernier ne fut plus désormais que Romulus divinisé. C'est le cas chez Ovide et chez beaucoup d'autres auteurs.
curis (2,477). L'étymologie du terme Quirinus était déjà abondamment discutée dans l'antiquité : Ovide propose successivement trois explications. La première fait appel à un mot sabin curis. Ainsi par exemple Paulus-Festus écrit (p. 43 L) : "Curis désigne en latin la lance. D'où Romulus fut appelé Quirinus, parce qu'il la portait". Si on lit bien le vers suivant d'Ovide, les activités guerrières de Romulus lui auraient valu sa divinisation.
Quirites (2,479). C'est le nom par lequel on désignait les citoyens romains, et le rapport présenté ici par Ovide entre Quirites et Quirinus a l'aval des modernes : Quirinus serait (à l'origine) le dieu des Quirites. Si on veut aller plus loin, sans cependant entrer dans les détails, on ajoutera que les linguistes d'aujourd'hui considèrent comme probable que ces deux mots (Quirinus et Quirites) se rattachent au latin curia, qui désigne une division du peuple romain.
Cures (2,480). La capitale sabine, dont Titus Tatius était le roi. Après la guerre romano-sabine provoquée par l'enlèvement des femmes, les Romains et les Sabins vont s'unir et ne plus former qu'un seul état. Cfr par exemple Tite-Live, 1, 13, 5.
dieu puissant des armes (2,481). C'est Mars, le dieu de la guerre, qui fait preuve ici d'un sens paternel étonnant. Il est en effet censé s'entretenir au ciel avec Jupiter et lui rappeler sa promesse. Cfr la même scène, rendue un peu différemment, dans le récit des Métamorphoses, 14, 805-828.
Tu auras un fils... (2,487-488). Vers inspiré d'Ennius, Annales, 63-64W.
Atlas (2,490). Le Géant Atlas, chargé de porter le ciel sur ses épaules, subit le contrecoup de cet ébranlement. Sur cet ébranlement, cfr Énéide, 9, 106 : "Jupiter fit un signe de tête, et à ce geste l'Olympe entier trembla". Le Géant Atlas, fils de Japet et d'une Océanide, frère de Prométhée et d'Épiméthée, "appartient à la génération divine antérieure à celle des Olympiens, celle des êtres monstrueux et sans mesure. Il participa à la lutte des Géants et des Dieux, et la punition qui lui fut infligée par Zeus consista à soutenir sur ses épaules la voûte du ciel" (P. Grimal, Dictionnaire, s.v. Atlas). Il fut le père des Pléiades avec Pléionè, de Hyas et des Hyades avec Aethra (cfr 3, 105-106 ; 5, 83 ; 5, 169).
Marais de la Chèvre (2,491). Commence ici le récit de la disparition de Romulus, souvent évoquée ou racontée (ainsi Cicéron, République, 1, 16, 25 et 2, 10, 17 ; Tite-Live, 1, 16, 1 ; Ovide, Mét., 14, 805-828 ; Denys d'Halicarnasse, 2, 56 ; Plutarque, Romulus, 27 ; De la Fortune des Romains, 8 ; Appien, Guerres civiles, 2, 114 ; Valère-Maxime, 5, 3, 1 ; Florus, 1, 1, 16-18 ; de uiris illustribus, 2, 13). La date de l'événement varie selon les sources : tantôt le 7 juillet ; tantôt (comme ici) le 17 février. Le Marais de la Chèvre était un endroit marécageux du Champ de Mars.
accusés de meurtre (2,297). Cfr le récit de Tite-Live en 1, 16, 4 : "Il y en eut alors, je crois, quelques-uns pour dénoncer sous le manteau le fait que le roi aurait été mis en pièces par les mains des sénateurs.
Julius Proculus (2,499). Un personnage dont le rôle est perçu différemment selon les auteurs anciens : tantôt un témoin de bonne foi, tantôt un imposteur. En tout cas, "Proculus joue le rôle qui sera tenu dans le cérémonial de l'apothéose impériale par le iurator, chargé de jurer qu'il avait vu monter au ciel l'âme de l'empereur." (H. Le Bonniec) Cfr par exemple ce qui se passa à la mort d'Auguste (Suétone, Auguste, 100, 7).
sa gauche (2,501). Le côté favorable selon le droit augural romain.
temple (2,511). Quirinus dut attendre 293 a.C. pour avoir un véritable temple sur la colline qui porte son nom (collis Quirinalis) ; avant cela, il y possédait un simple sanctuaire que Pline (Histoire naturelle, 15, 120) rangeait parmi les plus anciens de Rome.
colline aussi (2,511). Ce que nous appelons le Quirinal, une des sept collines de Rome, s'appelait à l'origine simplement Collis "La colline", tout comme d'ailleurs le Viminal. Elle comportait plusieurs hauteurs secondaires. Sur l'une d'entre elles s'élevait le sanctuaire, puis le temple, de Quirinus ; elle était alors la seule à porter le nom de collis Quirinalis, qui finit dans la suite par s'étendre aux autres hauteurs secondaires. L'ensemble devint le Quirinal.
jours de fête (2,512). Il s'agit des Quirinalia, la fête qui porte ce nom dans les calendriers à la date du 17 février, et qui, à l'origine, devait être consacrée à la vieille divinité Quirinus, dont on a évoqué plus haut (n. au vers 2,475) l'histoire dans la religion romaine. Le seul rituel qui soit connu pour ce jour est celui qui porte le nom de Stultorum Feriae, "la Fête des Sots" dont Ovide va parler dans les vers suivants.
Fête des Sots (2,513). Cette appellation populaire servant à désigner les Quirinalia se comprend mieux quand on sait que c'était "le jour du rattrapage" pour les distraits qui n'avaient pas accompli les Fornacalia (cfr supra), ou cérémonial de la torréfaction des grains, dans leur curie propre à la date fixée. Il ne faut pas oublier que les Fornacalia, comme le précisera d'ailleurs Ovide (2, 528), n'étaient pas une fête fixe, mais une fête mobile (comme l'étaient les Sementivae de 1, 657ss).
épeautre (2,519). Il a déjà été question à plusieurs reprises du far, que l'on traduit traditionnellement en français par "épeautre" (1, 128 ; 1, 276 ; 1, 338 ; 1, 672 ; 1, 693 ; 2, 23s).
confièrent aux flammes (2,521). Ovide a déjà dit (1, 693) que l'épeautre devait "passer deux fois au feu". Il "était d'abord soumis à la torréfaction pour faciliter la séparation du grain de la balle [très adhérente] ; réduit en farine et transformé en pâte, il subissait une deuxième épreuve du feu pour la cuisson des galettes ou du pain" (R. Schilling). Le grillage des céréales était "une vieille technique méditerranéenne sans aucun doute antérieure au battage" (J. André). Cette torréfaction bénéficiait d'un "encadrement religieux", comme beaucoup d'activités importantes à Rome. C'étaient les Fornacalia.
Fornax (2, 525). C'est, en latin, le nom même du four (sg. fornax ; pl. fornaces) dans lequel était effectuée la torréfaction. Ovide (ici et en 6, 314) est le seul, avec un auteur chrétien tardif (Lactance, Institutions divines, 1, 20, 35), à en faire une divinité. Certains modernes pensent que ce pourrait être une simple déduction du poète, qui se serait basé sur l'existence du mot Fornacalia, qui, lui, est bien attesté ; d'autres estiment très plausible "que les Romains aient divinisé la force redoutable qui résidait dans le Four" (H. Le Bonniec). Ils ont en effet divinisé bien d'autres forces encore.
Grand Curion (2,527). Chacune des trente curies romaines avait à sa tête un prêtre, le curion, chargé de faire les sacrifices. Le chef des curions était le Grand Curion (Curio maximus). "Les Fornacalia [...] étaient célébrés séparément par chacune des trente curies, mais non pas à une date fixe, ce qui explique l'absence du nom dans les calendriers ; chaque année, le Curio maximus décidait des jours et les affichait sur le Forum. Mais il y avait les retardataires - les stulti - qui, par négligence ou ignorance, laissaient passer le jour assigné à leur curie. Ceux-là avaient, le 17, un 'jour de rattrapage' où, collectivement, ils devaient se mettre en règle." (G. Dumézil). Ainsi la cérémonie du 17 février "conclut des opérations qui mettent pleinement en jeu, sous l'autorité du Curio Maximus, la structure des curiae" (G. Dumézil). Il faut savoir qu'à l'époque d'Ovide, cette organisation curiate était archaïque et désuète : on comprend que bien des contemporains du poète ne savaient plus très bien à quelle curie ils appartenaient.
tombeaux (2, 533). À la date du 21 février, Ovide présente les Feralia, qui ferment le cycle de la célébration des morts qui durait du 13 au 21 février. Ce cycle s'appelait les dies parentales ou Parentalia et s'achevait donc par les Feralia du 21. "Les Parentalia sont consacrés aux Mânes des ancêtres, dont les restes sont ensevelis dans le tombeau : c'est sur le tombeau qu'est célébré le repas auquel ils doivent prendre part, et ils y demeurent en repos, si les oblations qui doivent les rendre propices leur sont offertes" (Fr. Cumont).
Mânes (2, 535). Le verbe latin parentare, qui a donné le mot Parentalia, signifie "faire des offrandes aux dii parentes" ; les ancêtres morts, dont les Mânes sont en quelque sorte devenus des dieux (les dieux Mânes, en latin dii Manes). Mais les conceptions romaines en la matière sont trop complexes pour être exposées ici.
Styx (2,536). Fleuve des enfers, utilisé ici pour désigner le séjour des morts.
violettes (2,539). Les fleurs tenaient une grande place dans les offrandes aux morts.
Énée (2,543). Ovide fait remonter les Parentalia à Énée, dont la réputation de piété n'est plus à faire. Il pourrait faire allusion ici à l'Énéide, 5, 58-60, où Énée, après avoir célébré les jeux funèbres en l'honneur d'Anchise, son père, demande de pouvoir lui rendre hommage chaque année, "dans sa future cité".
Latinus (2,544). Le roi qui régnait sur les Laurentes au moment de l'arrivée d'Énée au Latium. Il accueillit favorablement le réfugié troyen et lui donna sa fille Lavinia en mariage. L'histoire est racontée en détail dans la seconde partie de l'Énéide de Virgile.
Génie de son père (2,545). Chaque homme a un Génie (Genius), qui est en quelque sorte "la divinisation de la personnalité propre à chacun. Pendant la vie, le Genius est fêté au jour de la naissance. Il subsiste après la mort et équivaut à Manes" (R. Schilling).
un jour... (2,547). On ne possède aucune autre information sur cet événement.
pas impunément (2,549). Lorsqu'ils sont négligés, les dieux se vengent. C'est une conception très courante dans l'antiquité (cfr 5, 303ss).
de ses faubourgs (2,550). Il était interdit d'enterrer ou de brûler les morts à l'intérieur des remparts de Rome.
ne sortent plus de la norme (2,556). Tout rentre dans l'ordre, qu'il s'agisse des funérailles ou des prodiges, censés traduire un quelconque mécontentement des puissances supérieures.
jeunes veuves (2,557). On ne pouvait pas se marier pendant les Parentalia (tout comme pendant les Lemuria, une autre fête des morts, qui tombait en mai ; cfr 5, 487-488, tout comme aussi dans la première moitié de juin ; cfr 6, 221-225). "La recommandation s'adresse spécialement aux jeunes veuves parce que, à l'inverse des vierges, il leur était permis de contracter mariage 'aux jours de fête ordinaires' [...]. Ici, il leur est recommandé, comme aux vierges, d'attendre la fin des dies Parentales" (R. Schilling).
flambeau de pin nuptial (2,558). C'était la torche qui éclairait les cortèges de mariage. Ovide n'est pas le seul auteur à dire qu'elle était en pin (Catulle, 61, 15 ; Sénèque, Médée, 37-38, 111).
chevelure virginale (2,560). Les jeunes épousées étaient coiffées d'une manière particulière (six tresses maintenues par des bandelettes), avec un fer de lance recourbé, qu'on appellait la hasta caelibaris ("la lance du célibataire"). Les auteurs anciens ne connaissaient plus le sens de ce rite et certains le mettaient en rapport avec l'enlèvement violent des Sabines aux origines de Rome. Cfr Plutarque, Questions romaines, 87 : "Est-un symbole rappelant que les premières épouses ont été ravies par la force et par la guerre ?"
Hyménée (2,561). Dieu du mariage, chez les Grecs, régulièrement invoqué lors des cortèges nuptiaux (Catulle, 61 et 62).
autres torches (2,562). Les torches présentes lors des convois funèbres (cfr p. ex. Virgile, Énéide, 11, 142-143), s'opposent ici aux torches nuptiales.
Qu'on dissimule... (2,563). Cette fermeture des portes des temples est destinée à éviter tout contact entre les dieux et les morts, censés sortir de leurs tombeaux. Il en était de même lors d'une autre fête des morts, celle des Lemuria, qui avait lieu en mai (5, 485-486).
nombre des jours restants (2,567-568). Le distique élégiaque comptant 11 pieds, les Feralia tomberaient donc le 18 février, alors que les calendriers épigraphiques les fixent au 21. Ovide se serait-il trompé ?
Feralia (2,569). Ovide établit ici un rapport étymologique entre le nom de la fête et le verbe latin ferre ("apporter"). Dans l'antiquité, on proposait également une autre étymologie qui faisait intervenir le verbe latin ferire. C'est, dans les deux cas, très suspect aux yeux des modernes.
assise (2,571). Une précision moins banale qu'on ne le croirait à première vue. En général, à Rome on sacrifiait debout ; peut-être la vieille est-elle assise pour être en contact direct avec les puissances chthoniennes.
Tacita (2,572). Divinité romaine mystérieuse sur laquelle nous ne disposons pas d'informations sûres. Son nom en latin classique signifie "la Silencieuse, la Muette", mais en latin archaïque, il pourrait avoir eu le sens de "celle qui fait taire". Quoi qu'il en soit, une vieille femme, une sorte de sorcière avinée, est censée ici l'invoquer et demander son intervention dans une cérémonie, beaucoup plus magique que religieuse, dont le but est de rendre muettes "les langues hostiles et les bouches ennemies" (2, 581). Apparemment il semblerait que la vieille "ait loué ses services à des puellae (= des jeunes filles) qui ont eu à souffrir de propos médisants ou calomnieux" (H. Le Bonniec, d'après K. Latte). On se gardera toutefois de croire que la scène qui va être décrite dans les vers suivants appartenait à la religion romaine officielle ; il doit s'agir d'un rituel "parallèle", tout à fait privé, qui ne devait pas avoir la sanction des autorités religieuses établies, lesquelles se défiaient de ces cérémonies magiques.
trois doigts... (2,573-576). Fils et plomb, chiffres impairs (3 et 7), fève noire, aiguille de bronze sont des éléments qui interviennent habituellement dans les cérémonies magiques. Cfr 6, 155-156 (dans l'intervention de Carna-Craniè).
attache (2,575). Le texte n'est pas très clair. "Il semble qu'une poupée de plomb, représentant l'ennemi, soit entourée de liens sur lesquels la vieille a prononcé des incantations" (H. Le Bonniec). Cfr Virgile, Bucoliques, 8, 74-75, où une magicienne entoure l'image de Daphnis de trois bandeaux de diverses couleurs et la promène trois fois autour de l'autel.
fèves noires (2,576). Des fèves noires sont également utilisées dans le rituel des Lemuria (5, 436-437). La fève jouant un rôle important dans le culte des morts, on ne s'étonnera donc pas de la retrouver dans un rituel de magie noire.
mendole (2,578). Un petit poisson de la Méditerranée, dont la tête est censée remplacer ici une tête humaine, comme en 3, 341-342. "En vertu de la magie 'sympathique', la bouche de l'ennemi ne pourra pas plus s'ouvrir que celle du poisson, animal muet par excellence que ce traitement rend doublement silencieux" (H. Le Bonniec).
bronze (2,577). Un métal, plus archaïque que le fer, imposé dans certains rituels, non seulement magiques (Virgile, Énéide, 4, 513) mais aussi religieux.
Muta (2,583). Manifestement Ovide comprend Tacita dans son sens classique (cfr 2, 572), puisqu'il l'appelle ici Muta, ce qui signifie précisément en latin "la Muette" (2, 583). Il ne semble pas y avoir eu de déesse Muta dans la religion romaine. Le témoignage de Lactance (Institutions divines, 1, 20) est plus que probablement influencé par le présent texte. Quoi qu'il en soit, dans la suite (2, 584-616), Ovide va mettre cette déesse Tacita-Muta en rapport avec une certaine Lara, mère des Lares, en utilisant une anecdote érotique qu'il est seul à transmettre et qu'il pourrait fort bien avoir inventée.
Juturne (2,585). Nymphe des eaux et des sources, dont il a déjà été question en 1, 463, et en 1, 708. Virgile (Énéide, 12, 140-141) évoque très brièvement l'honneur que lui fit Jupiter "pour lui avoir ravi sa virginité", mais seul Ovide donne de cette histoire un récit circonstancié.
Ilia (2,598). Ilia ou Silvia ou encore Rhéa Silvia est dans la légende des origines de Rome la mère de Romulus et Rémus, qu'elle avait conçus des oeuvres du dieu Mars (cfr 3, 9ss). Selon une version de la légende, elle aurait été jetée dans le Tibre sur ordre d'Amulius et serait devenue l'épouse du dieu du fleuve (p. ex. Servius, Énéide, 1, 273). Selon une autre version que semble suivre Ovide (dans Amores, 3, 6, 45), Ilia se serait jetée dans un affluent du Tibre, l'Anio, devenant là aussi l'épouse du dieu du fleuve.
Lara (2,599). La religion romaine ne connaît pas de Lara, ni non plus de Lala d'ailleurs. Il semble qu'avec ces termes Ovide cherche à expliquer l'expression de Mater Larum, "la Mère des Lares", mieux attestée que Lara ou Lala, mais que nous ne savons pas bien interpréter. Si les Lares, eux, dont le nom va apparaître en 2, 615-616, sont solidement implantés dans la religion romaine, la "Mère des Lares" n'est connue que dans le rituel des Frères Arvales, de date impériale, et dans quelques rares notices qui pourraient n'être que des spéculations savantes. En tout cas, c'est pour les spécialistes modernes une question très difficile que celle de la Mater Larum. Et ce n'est pas Ovide, avec cette anecdote fantaisiste et légère qui va les éclairer.
Almo (2,601). C'est un petit affluent du Tibre ; à son confluent a lieu une cérémonie en l'honneur de Cybèle (4, 337). C'est le dieu du fleuve qui lui parle.
le lac de sa soeur Juturne (2,603). Il en a été question en 1, 708 ("la fontaine de Juturne") et en 1, 463.
Mercure (2,608). Ovide prête à Mercure les fonctions d'Hermès Psychopompe, chargé d'acheminer les morts au séjour des morts.
Mânes (2,609). Les Mânes, pour dire les Morts. Sur les Mânes, cfr 2, 52 ; 2, 535 ; 2, 570 ; 2, 841-842 ; 5, 422 ; 5, 443 ; 5, 472.
Lares (2,615). Les Lares sont une réalité bien intégrée dans la religion romaine. Ce sont des divinités qui protègent toute une série d'endroits fréquentés par l'homme : cela peut être par exemple un terrain, une maison, un quartier. Ainsi le Lar familiaris (unique à l'origine) protège toute une famille, esclaves compris (d'où l'emploi métonymique de Lares pour désigner une maison). D'autres Lares protégeaient les carrefours, c'est-à-dire en fait les quartiers de Rome ; c'étaient les Lares Compitales (= "Lares des Carrefours"). Auguste, qui avait réorganisé la ville de Rome, avait rétabli leur culte. Ils étaient honorés dans chaque quartier et associés au Génie d'Auguste (5, 129-148). Les Lares sont souvent représentés par groupe de deux (2, 634) (même le Lar familiaris, unique à l'origine), d'où le terme de "jumeaux" utilisé pour les caractériser.
Caristia (2,617). Cette fête des morts du culte privé, qui s'appelle Caristia ou Cara Cognatio, est célébrée le 22 février, un jour pair, ce qui permet de penser qu'elle est relativement récente, les fêtes anciennes du calendrier tombant des jours impairs. "Fête, festin auxquels n'assistaient que les membres de la famille et qui se passait dans la bonne humeur et les témoignages d'affection" (G. Dumézil). Ovide l'explique par l'adjectif latin carus (= "cher") ; en réalité, elle viendrait du grec. La fête existait encore au milieu du Ve siècle p.C.n. : "il s'agit d'obtenir que les querelles qui ont pu diviser les membres d'une famille de leur vivant soient oubliées à leur mort" (G. Dumézil).
les dieux familiaux (2,618). C'est-à-dire les Lares, protecteurs de la famille.
frères descendant de Tantale (2,627). Thyeste, qui avait séduit l'épouse de son frère Atrée, fut puni par ce dernier qui se vengea en lui servant dans un banquet la chair de son fils. On verra par exemple la tragédie de Sénèque, Thyeste.
épouse de Jason (2,627). Médée avait tué ses enfants pour se venger de l'infidélité de Jason. Cfr note à 2, 41-42.
celle qui donna... (2,628). Ino, épouse d'Athamas, après avoir provoqué elle-même un désastre agricole, prétendit apaiser les dieux en leur sacrifiant ses beaux-enfants, Phrixus et Hellé, nés d'un premier mariage. Cfr 3, 853-854.
Procné... Térée (2,629). Térée, roi de Thrace est le mari de Procné, mère d'Itys. Térée s'éprit de sa belle-soeur Philomèle et la viola ; pour dissimuler sa faute, il arracha la langue de Philomèle, qui parvint cependant à avertir Procné. Les deux soeurs se vengèrent en tuant Itys, qu'elles servirent à dîner à Térée. Jupiter les métamorphosa en oiseaux : les deux soeurs en rossignol et en hirondelle, Térée en huppe. L'histoire est longuement racontée par Ovide dans ses Métamorphoses, 6, 412-674.
Concorde (2,632). Divinité romaine qui patronnait la bonne entente (cfr 1, 639, où il s'agit de la bonne entente entre citoyens). On ne sait pas si la divinité, comme telle, était honorée par les membres de la famille lors des Caristia ; peut-être Ovide utilise-t-il le terme comme un nom commun. Voir aussi 6, 91.
Lares à la tunique retroussée (2,634). Souvent dédoublés, on l'a dit plus haut, les Lares sont représentés comme des danseurs en robe retroussée, et tenant en main une patère (une coupe évasée) ou un rhyton (vase à boire en forme de corne).
César (2,637). L'hommage aux dieux Lares est conjugué à un hommage à Auguste. "Aux carrefours de Rome, on honorait conjointement les Lares et le Génie de l'empereur" (H. Le Bonniec ; cfr 5, 145).
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