Bibliotheca Classica Selecta - Fastes d'Ovide (Introduction) - Livre I (Plan) - Hypertexte louvaniste - Page précédente - Page suivante


OVIDE, FASTES I - JANVIER


DU 2 AU 12 JANVIER (1, 295-460)


Éloge de l'astronomie et premières mentions de mouvements astraux (1,295-316)

Ovide tient à signaler les mouvements des constellations du zodiaque, qu'il introduit par un bel éloge des esprits supérieurs qui se sont consacrés à l'étude des astres et ne se sont pas laissé détourner par la recherche des plaisirs, du pouvoir, de l'ambition, de la gloire, de l'argent, rejoignant ainsi le séjour des dieux. (1,295-308)

Se basant sur leurs enseignements, Ovide signale le lever de la constellation du Cancer, le 3 janvier et celui de la Lyre, le 5 janvier. (1,309-316)

1, 295

Qui m'empêche de parler aussi des étoiles, de leur lever, de leur coucher

   à chacune ? Accomplissons ainsi cette part de ma promesse.

 Heureux les esprits qui, les premiers, eurent le souci

   de connaître ces choses et de s'élever jusqu'aux demeures d'en haut.

On peut croire que ces êtres ont tout à la fois élevé leurs têtes

1, 300

   bien au-dessus des vices et des séjours des mortels.

Ni Vénus ni le vin n'ont brisé la noblesse de leurs coeurs,

   ni non plus l'activité du forum ni les épreuves militaires.

L'ambition futile, la gloire pourprée, la soif de richesses démesurées

    n'ont pas davantage tourmenté leurs esprits.

1, 305

Ils ont rapproché de nos yeux les astres lointains,

   et par leur génie ont soumis l'éther.

Ainsi se gagne le ciel, et non en superposant l'Ossa sur l'Olympe,

   ni en forçant la pointe du Pélion à toucher les étoiles les plus hautes.

 

Nous aussi, les prenant pour guides, nous mesurerons le ciel,

1, 310

et attribuerons leurs dates propres aux constellations errantes.

 Donc, dès qu'arrivera la troisième nuit avant les Nones prochaines,

   quand la terre tout humide sera couverte de rosée céleste,

en vain cherchera-t-on les pinces du Cancer octopode :

   il plongera tête en avant dans les eaux du couchant.

1, 315

L'arrivée des Nones te sera signalée par des averses

   tombant de noirs nuages, tandis que se lève la Lyre.

 

Agonalia du 9 janvier (1,317-334)

Les Agonalia de janvier comportent le sacrifice d'un bélier propitiatoire à Janus. Ovide propose six étymologies pour expliquer ce terme (1. agone et agere ; 2. actu ; 3. agnalia ; 4. le grec agoniao ; 5. le grec agones ; 6. le grec agonia), en marquant sa préférence pour la dernière, mais sans toutefois trancher. (1,317-334)

 

Ajoute quatre jours, à compter depuis les Nones,

   et le jour de l'Agonium, Janus recevra un sacrifice propitiatoire.

Le nom peut s'expliquer par le sacrificateur en tenue retroussée

1, 320

   qui immole sous ses coups une victime aux dieux du ciel ;

celui-ci, levant le couteau qu'il va tremper dans le sang chaud,

   demande toujours s'il doit agir, et il n'agit que sur ordre.

Certains croient que les Agonalia tirent leur nom de l'acte d'amener,

   parce que les bêtes ne viendraient pas d'elles-mêmes mais seraient amenées.

1, 325

D'autres pensent que les anciens appelaient cette fête Agnalia,

   comme si une seule lettre avait été retirée de sa place.

Ou est-ce parce que la victime craint les couteaux aperçus dans l'eau

   que ce jour-là est marqué par l'anxiété de la bête ?

Il est possible aussi que le nom grec de ce jour soit dû aux jeux

1, 330

   qui avaient coutume de se dérouler au temps de nos ancêtres.

De plus, dans l'ancienne langue, le bétail se disait agonia ;

   et à mon sens, cette dernière explication est la vraie.

Qu'elle soit certaine ou non, le roi des sacrifices doit de toute façon

   apaiser les dieux en immolant le compagnon de la brebis porte-laine.

 


Sacrifices (1, 335-460) (1). Histoire des sacrifices en général (1,335-361)

Après avoir noté que les termes uictima et hostia sont liés à une certaine atmosphère de violence, le poète évoque avec nostalgie l'époque antérieure à l'afflux à Rome des produits de luxe importés d'orient, quand les sacrifices consistaient en simples produits de la terre et n'étaient pas sanglants. (1,335-348)

Le poète trace ensuite l'historique des sacrifices d'animaux, montrant que les premiers animaux sacrifiés ne firent que recevoir un châtiment mérité, telle la truie immolée à Cérès pour avoir saccagé les moissons, et tel le bouc immolé à Bacchus pour avoir détruit les vignes. (1,349-361)

1, 335

La bête tombée sous une main victorieuse s'appelle victima ;

   hostia tient son nom des ennemis soumis.

Autrefois, ce qui aidait l'homme à se concilier les dieux,

   c'était une galette d'épeautre et un grain brillant de sel pur.

Il n'avait pas encore apporté la myrrhe, aux larmes suintant sous l'écorce,

1, 340

   le navire étranger qui avait sillonné les plaines marines.

L'Euphrate n'avait pas envoyé son encens, ni l'Inde son nard,

   et on ne connaissait pas les filaments rouges du safran.

De l'autel se contentant d'herbes sabines montaient les fumées,

   et le laurier se consumait en crépitant à grand bruit.

1, 345

Si quelqu'un pouvait ajouter des violettes

   à des couronnes de fleurs des prés, c'est qu'il était riche.

Ce couteau qui maintenant ouvre les entrailles d'un taureau abattu

   n'avait, lors des sacrifices, nulle raison d'être.

 

Cérès, la première, s'est complue au sang de la truie gourmande,

1, 350

   vengeant ses richesses par le meurtre justifié de la coupable ;

en effet, elle découvrit, arrachées par le groin de la truie porte-soies,

   les pousses semées au début du printemps dans les sillons ameublis.

La truie avait eu son châtiment : effrayé par son exemple,

   bouc, tu aurais dû te tenir à l'écart des sarments de vigne.

1, 355

Quelqu'un, le voyant saccager la vigne de ses dents,

   ne contint pas sa douleur et lança ces paroles :

"Ronge la vigne, bouc ; toutefois, quand tu seras près de l'autel,

   de cette vigne sortira de quoi asperger tes cornes".

Ces paroles se réalisent : l'ennemi qu'on t'offre en réparation,

1, 360

   ô Bacchus, a les cornes aspergées de vin.

Leur faute fut fatale tant à la truie qu'à la chèvre.


Sacrifices (2). Exemples de victimes sacrificielles (1,362-390)

Par ailleurs, le poète s'interroge sur le sacrifice de victimes innocentes, comme le boeuf ou la brebis. Le sacrifice d'un boeuf est expliqué par la légende d'Aristée, qui, pour récupérer les abeilles qu'il avait perdues, dut, sur les conseils de Protée, immoler un taureau de la peau décomposée duquel surgit un nouvel essaim. Quant à la brebis, elle aussi aurait mérité son châtiment en broutant des herbes offertes aux dieux rustiques. (1,362-384)

Variant sa présentation, Ovide énumère le sacrifice du cheval au Soleil, de la biche à Diane et du chien à Hécate, sans mentionner une culpabilité quelconque de ces victimes. (1,385-390)

 

   Quel fut ton crime, ô boeuf ? Et le vôtre, paisibles brebis ?

Aristée pleurait, car il avait vu ses abeilles, tuées avec leur couvain,

    délaisser les rayons de miel qu'elles avaient commencés.

1, 365

Sa mère céruléenne eut peine à le soulager de son chagrin,

   et ajouta à ses consolations ces dernières paroles :

"Mon enfant, sèche tes larmes : Protée réparera le tort que tu as subi

   et te donnera le moyen de remplacer tes abeilles perdues.

Toutefois, pour éviter qu'il ne t'abuse en changeant d'aspect,

1, 370

   il faut entraver ses deux mains par des liens solides".

Le jeune homme arrive près du devin, saisit et enchaîne

   les bras du vieillard de la mer, engourdis par le sommeil.

Lui, recourant à son art des métamorphoses, change d'aspect ;

   bientôt, à cause des liens qui l'entravent, il reprend sa forme normale

1, 375

et levant son visage ruisselant et sa barbe sombre, il dit :

   "Tu cherches par quel artifice tu reconstitueras tes abeilles ?

Abats un jeune taureau et recouvre son corps de terre :

   ce que tu attends de nous, lui, une fois enseveli, te le donnera".

Le berger fait ce qu'on lui dit ; des essaims bourdonnants

1, 380

   surgissent du boeuf putréfié : d'une vie immolée mille vies naissent.

 Le destin exige le sacrifice de la brebis : l'impudente a pris les rameaux sacrés

   qu'une pieuse vieille avait coutume d'offrir aux dieux des champs.

Que reste-t-il de sûr, dès lors que l'animal à la toison de laine

   et les boeufs de labour perdent leur vie sur les autels ?

1, 385

C'est avec un cheval que la Perse apaise Hypérion couronné de rayons,

   car un dieu rapide ne peut se voir offrir une victime lente.

Une fois on immola à Diane, sa jumelle, une biche à la place d'une vierge,

   et maintenant encore, on sacrifie une biche, qui ne remplace aucune vierge.

J'ai vu que les Sapéens et les habitants de tes pentes neigeuses

1, 390

   ô Hémus, offraient à Trivia des entrailles de chien.

 


Sacrifices (3). Le sacrifice d'un ânon à Priape (1,391-440)

Une anecdote un peu leste, racontée avec complaisance, explique l'origine du sacrifice d'un ânon au dieu Priape. Lors d'une fête célébrée en Grèce en l'honneur de Bacchus, en présence des divinités liées à son culte (Pan, Satyres, Silène, Priape, Nymphes...), Priape s'éprend de la nymphe Lotis, qu'il poursuit vainement de ses assiduités. (1,391-420)

Le soir venu, tous les participants à la fête se sont endormis, épuisés par les jeux ; Priape s'apprête à abuser de Lotis pendant son sommeil, quand l'âne de Silène se met à braire. Lotis réveillée s'enfuit en ameutant tout le monde, à la grande honte de Priape qui, surpris dans une attitude très gênante, devient la risée de toute l'assistance. Depuis lors on sacrifie un ânon au dieu Priape. (1,421-440)

 

On immole aussi un ânon au rigide gardien des champs ;

   la raison en est peu convenable sans doute, mais bien adaptée à ce dieu.

Tu célébrais, ô Grèce, en l'honneur de Bacchus à la couronne de lierre,

   la fête que tous les deux ans l'hiver ramène à sa date habituelle.

1, 395

Les dieux adorateurs de Lyaeus vinrent aussi à cette fête,

   et tous ceux qui ne rechignent point aux jeux et au badinage,

les Pans et les jeunes Satyres, enclins aux plaisirs de Vénus,

   et les déesses qui hantent les fleuves et les campagnes solitaires.

Il était venu aussi, le vieux Silène, sur son âne à l'échine courbée,

1, 400

   ainsi que le dieu rouge qui de son membre terrifie les oiseaux apeurés.

Lorsqu'ils eurent trouvé un endroit boisé propice à d'agréables agapes,

   ils s'étendirent sur des couchettes garnies de gazon.

Liber fournissait le vin, chacun avait apporté sa propre couronne,

   la rivière offrait de l'eau à profusion pour les mélanges.

1, 405

Les Naïades étaient là, les unes portant leurs cheveux épars, non peignés ;

  d'autres de leurs mains les avaient habilement arrangés.

Celle-là fait le service, tunique retroussée au-dessus des mollets,

   cette autre, le corsage décousu, découvre sa poitrine ;

celle-ci dévoile son épaule, celle-là traîne dans l'herbe son vêtement,

1, 410

   nulle sandale n'entrave leurs pieds délicats.

Dès lors, certaines éveillent chez les Satyres de doux incendies,

   d'autres t'enflamment toi, aux tempes ornées d'une couronne de pin ;

elles t'embrasent toi aussi, Silène, dont le désir est insatiable :

   ton goût de la débauche ne te permet pas de vivre en vieillard.

1, 415

Mais Priape, le dieu rouge, ornement et protection des jardins,

   avait, parmi toutes les nymphes, jeté son dévolu sur Lotis.

Il la désire, il l'a choisie, il ne soupire que pour elle ;

   de la tête, il lui fait des signes et ses gestes la pressent.

La morgue habite les belles, et la beauté engendre la superbe :

1, 420

   la moue de la nymphe manifestait un mépris moqueur.

 

C'était la nuit, et le vin poussait au sommeil ; çà et là,

   gisaient les corps vaincus par la torpeur.

Lotis, lassée des jeux, se reposait bien à l'écart,

   couchée sur l'herbe, sous les branches d'un érable.

1, 425

Son amoureux survient qui, retenant son souffle, furtivement,

   sur la pointe des pieds, s'avance en silence.

Parvenu à la retraite où couchait la nymphe au teint de neige,

   il veille à ce qu'on n'entende pas son propre souffle ;

et déjà il s'avançait en se balançant vers la couche de gazon :

1, 430

   elle pendant ce temps était plongée dans un sommeil profond.

Il s'en réjouit, retira le voile qui lui couvrait les pieds,

   et déjà il était sur la voie de réaliser ses voeux.

Voici que l'âne, la monture de Silène, se met à braire

   d'une voix rauque, émettant des sons malvenus.

1, 435

La nymphe se redresse effrayée ; des mains, elle repousse Priape

   et, en fuyant, elle ameute tout le bois. Mais le dieu,

qui physiquement n'était que trop prêt à son acte indécent,

   fut la risée de tous, sous l'éclat lumineux de la lune.

L'auteur du cri paya sa faute de la mort,

1, 440

   devenu victime agréable au dieu de l'Hellespont.

 


Sacrifices (4).  Sacrifices d'oiseaux - Précisions astronomiques (1,441-460)

L'excursus sur les sacrifices sanglants se termine par le cas des oiseaux, qui furent longtemps épargnés, mais dont les dieux exigèrent finalement le sacrifice, pour les punir de contribuer à la divination. Exemples de la colombe, immolée à Vénus, de l'oie à Io et du coq à la Nuit. (1,441-456)

Ovide signale ensuite le lever du Dauphin le 9 janvier, et le milieu de l'hiver le 10 janvier. (1,457-460)

 

Oiseaux, consolation des campagnes, vous fûtes longtemps épargnés,

   vous race inoffensive et familière des forêts,

qui construisez des nids et couvez vos oeufs sous vos plumes,

   vous, dont la voix délicate émet des sons si doux.

1, 445

Mais cela ne vous sert en rien, car on vous reproche de parler

   et les dieux pensent que vous dévoilez leurs pensées.

Et ce n'est pas faux ; car, plus vous vous approchez des dieux,

   plus vraies sont les données que fournissent votre vol ou votre voix.

Longtemps à l'abri, la race des oiseaux fut finalement sacrifiée,

1, 450

   et les dieux apprécièrent la fressure de l'être qui les trahissait.

C'est pourquoi, souvent, on éloigne la blanche colombe de son compagnon,

   pour la brûler sur les foyers de la Cnidienne.

Et d'avoir défendu le Capitole ne sert pas à éviter à l'oie

   d'offrir son foie en sacrifice sur tes plats, noble fille d'Inachus.

1, 455

De nuit, on immole à la déesse Nuit l'oiseau porte-crête,

   qui, de sa voix vigilante, fait naître la tiédeur du jour.

 

Entre-temps l'astre brillant du Dauphin s'élève sur les flots,

    sortant la tête des ondes paternelles.

Le lendemain marque la moitié de l'hiver

1, 460

   et la partie restante égale la partie déjà passée.

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NOTES (1, 295-460) 

 
cette part de ma promesse (1, 296). Ovide avait effectivement promis, en 1, 2, qu'il chanterait "les constellations qui se lèvent et se couchent sous la terre". De l'absence de toute allusion à l'oeuvre astronomique de Germanicus, les modernes concluent que cet éloge de l'astronomie appartenait à la première rédaction d'Ovide. Par ailleurs, "il est clair que son bel enthousiasme pour l'astronomie est littéraire et superficiel : ses nombreuses erreurs sur les dates des levers et des couchers des constellations trahissent son incompétence" (H. Le Bonniec).

Heureux les esprits (1,297). Réminiscence évidente de Virgile, Géorgiques, 2, 490 : Felix qui potuit rerum cognoscere causas.

Ossa... Olympe...Pélion (1,307-308). Il s'agit de trois montagnes situées en Thessalie. La mythologie nous apprend que les Géants ont voulu escalader le ciel en les entassant l'une sur l'autre, mais qu'ils furent foudroyés par Jupiter (Ovide, Métamorphoses, 1, 151-155 ; Fastes, 3, 439-442 ; 5, 35-42). L'astronome réussit là où les Géants ont échoué.

pour guides (1, 309-310). Comme l'explique H. Le Bonniec (p. 9 de l'édition Érasme), Ovide s'est surtout inspiré, pour sa partie astronomique, des Phénomènes d'Aratus, une oeuvre largement connue, notamment par les traductions-adaptations de Cicéron et de Germanicus ; Ovide en avait d'ailleurs fait un résumé. Pour ce qui concerne les métamorphoses en astres, le poète s'est surtout inspiré des Catastérismes d'Ératosthène. Mais ces sources ne l'empêchent pas de commettre bien des erreurs : en matière astronomique, "son incompétence est notoire" (H. Le Bonniec).

errantes (1,310). La position des constellations (cfr n. 1, 2) dans le ciel varie au fil de l'année. Ovide se propose de mentionner le moment où elles apparaissent et où elles disparaissent.

la troisième nuit (1,311). Le 3 janvier donc.

Cancer (1,312-313). En général, nous ne commenterons pas les données astronomiques fournies par Ovide. Elles ne sont pas fiables et n'apportent que peu de chose au poème. Toutefois, pour donner au lecteur une brève idée de leur imprécision, nous transcrivons la note de H. Le Bonniec : "Ovide confond avec le lever matinal de cette constellation (coucher apparent le 29 janvier, coucher vrai le 5). Le coucher du soir, dont il est question ici, n'avait pas lieu le 3 janvier, mais le 9 juin." Sur le Cancer, cfr Observational Astronomy ou Astronomie virtuelle.

Lyre (1,315-316). Autre constellation. Ici encore Ovide s'est trompé dans la date de son lever. Selon une version, c'est Zeus qui, après la mort d'Orphée, aurait placé la Lyre parmi les étoiles ; selon une autre version, ce sont les Muses qui auraient assuré l'opération, avec l'accord de Zeus et d'Apollon. Sur la Lyre, cfr 1, 654 ; 2, 76-77 ; 5, 415 ; voir aussi Chevaliers du Zodiaque ou Observational Astronomy.

Agonium (1,318). Le 9 janvier, le 17 mars, le 21 mai (5, 721-722) et le 11 décembre, les calendriers signalent une fête désignée par le terme latin Agonalia ou Agonia et qui est encore loin d'avoir livré tous ses secrets. On sait en tout cas que lors de l'agonium du 9 janvier, le rex sacrorum offrait un bélier à Janus (cfr 1, 333) : on croit savoir que le même sacrifice était offert par le rex lors des trois autres fêtes, mais on ne sait pas toujours avec précision quel dieu en était le destinataire (peut-être Mars le 17 mars ; certainement Sol Indiges le 11 décembre). En fait, ce qui semble surtout intéresser Ovide, c'est l'origine de ce nom : dans les vers qui suivent, il va proposer six explications.

le nom peut s'expliquer... (1,319-322). Dans la langue religieuse, le verbe agere signifiait "accomplir un sacrifice, sacrifier". Le mot agonium aurait la même origine et, comme tel, signifierait "le sacrifice". Si l'on en croit une scholie à la Thébaïde de Stace (4, 463), le sacrificateur, ou victimaire (uictimarius ou popa), se serait appelé en latin ago, agonis. La question rituelle qu'il posait était en latin : agon (= agone ?), c'est-à-dire "est-ce que je sacrifie ?". Une fois la question posée, il frappait le front de la victime avec un marteau ou une hache, sans doute pour l'étourdir ; un autre assistant, le cultrarius plantait le couteau (culter) dans l'artère jugulaire. Le victimarius et le cultrarius étaient en quelque sorte des assistants de l'officiant, dont la toge était ceinte d'une manière particulière, qu'on appelait le cinctus Gabinus.

en tenue retroussée (1,319). Le sacrificateur portait des vêtements qui lui facilitaient les mouvements.

agir (1,321). "Agir" au sens technique donc de "accomplir le sacrifice". Pour R. Schilling, cette étymologie d'agonium par agere est la seule correcte.

acte d'amener (1,323-324). En latin ab actu. On amène la bête qui doit être sacrifiée : "amener" se dit aussi en latin agere (le même mot que celui qui désigne "sacrifier").

Agnalia (1,325). Ce terme Agnalia, c'est-à-dire "fête des Agneaux", ne se retrouve qu'ici. Ce doit être une invention d'Ovide ou de sa source, artificiellement fabriquée à partir du mot agnus "agneau". Pour le poète, Agonalia, en "perdant une lettre" (le -o-) aurait donné Agnalia.

anxiété (1,328). Étymologie à partir du grec où le mot agonia signifie "inquiétude, anxiété" et agoniao "craindre". Le texte fait allusion à certaines particularités de la cérémonie. À un certain moment en effet, le prêtre officiant passait un couteau le long de l'échine de l'animal, depuis le front jusqu'à la queue, en une sorte de prise de possession symbolique. L'eau, dans laquelle la victime voit le reflet du couteau, est apparemment celle du bassin (malluuium), dans lequel l'officiant se lavait les mains.

jeux (1,329-330). Autre étymologie fantaisiste, à partir du grec, langue dans laquelle "jeu" se disait agôn.

agonia (1,331). Ovide semble s'inspirer ici d'une explication donnée par Verrius Flaccus (cfr Paulus Festus, p. 9 L), pour qui les anciens appelaient agonia l'animal qu'on offrait en sacrifice. On n'en a pas de confirmation par ailleurs.

roi des sacrifices (1,333). Après la chute de la royauté, les fonctions religieuses du roi romain ont été assurées par un prêtre appelé "le roi des sacrifices" (rex sacrorum) : c'est donc en quelque sorte le successeur religieux du roi. C'est ce prêtre qui, lors de l'agonium du 9 janvier, sacrifie un bélier à Janus (cfr 1, 318).

victima (1,335). Nom latin de l'animal destiné au sacrifice. Sa mise en rapport avec la racine de vincere ("vaincre"), attestée aussi chez d'autres auteurs anciens (Festus, p. 508 L ; Servius, 1, 334), n'est pas défendable.

hostia (1,336). Autre nom latin de l'animal destiné au sacrifice. Sa mise en rapport étymologique avec hostis ("ennemi"), également attestée chez Servius, 1, 334, n'est pas acceptable.

épeautre (1,338). L'épeautre était une céréale (une sorte de blé), qui servait à l'alimentation humaine. On pouvait aussi en faire des gâteaux qu'on offrait aux dieux. Cfr 1, 128 ; 1, 276, 1, 672 ; 2, 519 ; 4, 409-410.

sel pur (1,338). Dans l'antiquité, le sel était une substance purificatrice, dont on pouvait offrir aux dieux des grains. Les lecteurs d'Ovide songeaient probablement à ce qu'on appelait la mola salsa (cfr 1, 128), une préparation à base de farine et de sel, fabriquée par les Vestales et dont on saupoudrait, avant le sacrifice, la tête de l'animal. Au sens technique, immolare en latin signifiait "répandre la mola salsa, la farine sacrée, sur la tête de la victime". Mais à l'époque ancienne que le poète reconstitue, il n'y avait pas encore de sacrifice d'animaux, donc pas d'immolatio, au sens technique du mot. Ovide imagine que, dans la simplicité primitive de la religion, les dieux recevaient en hommage simplement une galette de farine et un peu de sel.

myrrhe, etc... (1,339-342). La piété antique ne connaissait ni myrrhe, ni encens, ni nard, ni safran, produits de luxe très prisés à Rome à l'époque d'Ovide et importés de l'Orient, respectivement de l'Arabie (pour la myrrhe et l'encens), de l'Inde (pour le nard) et de la Cilicie (pour le safran). La myrrhe est présentée comme des larmes de l'arbre. On verra l'histoire de Myrrha et de Cinyras chez Ovide (Métamorphoses, 10, 297-518).

Euphrate (1,341). Selon Pline (Histoire naturelle, 12, 51ss), on ne trouvait d'encens qu'en Arabie. Ovide le fait venir ici de l'Euphrate ; en 3, 720, de l'Inde ; en 4, 569, de l'Arabie. La précision géographique n'est manifestement pas son fort.

nard (1,341). Plante aromatique qui servait d'encens (Pline, Histoire naturelle, 12, 41 ; Properce, 4, 6, 5).

safran (1,342). Cfr 1,76. Dans ses Métamorphoses (4, 283), Ovide fait une allusion rapide à la transformation de Crocos en safran.

herbes sabines, etc... (1, 343). La "sabine" était une sorte de genévrier, qui servait d'encens dans le culte antique (cfr par exemple 4, 741), et encore à l'époque de Pline (Histoire naturelle, 24, 102). La suite du texte évoque successivement le laurier, plante purificatrice et apotropaïque consacrée à Apollon, les couronnes de violettes et de fleurs des champs. Ce tableau de la religion primitive baigne dans une atmosphère évoquant pauvreté et simplicité.

ce couteau (1,347). Allusion à l'instrument du cultrarius qui, après avoir égorgé l'animal (cfr n. à 1, 319-322), extrayait de son corps les organes qui étaient examinés et offerts au dieu. À une époque qui ignorait les sacrifices sanglants, il n'avait aucun rôle à jouer. C'était un peu l'âge d'or. Plutarque (Numa, 8, 15) raconte qu'à l'époque de Numa, "les sacrifices se faisaient pour la plupart sans effusion de sang, au moyen de farine, de libations et d'autres choses fort peu coûteuses (trad. R. Flacelière).

Cérès (1,349). Le caractère non sanglant du sacrifice ne durera pas. Selon Varron (de re rustica, 2, 4, 9), la truie aurait été le premier animal sacrificiel. Elle est en Grèce la victime habituelle de Déméter ; c'est à Rome le seul animal qu'on offre à Cérès. L'étiologie développée par Ovide, selon laquelle la truie aurait été ainsi punie pour avoir saccagé les jeunes pousses, est fantaisiste. Il sera encore question d'étiologie du sacrifice de la truie à Cérès en 4, 465-466 : des porcs auraient brouillé les traces de Perséphone enlevée.

bouc... (1, 354ss). Fantaisiste aussi la raison du sacrifice du bouc, victime spécifique offerte à Bacchus-Liber (cfr par exemple Virgile, Géorgiques, 2, 380 ; Servius, 8, 343). Dans les sacrifices, on répandait habituellement sur la tête de la victime de la mola salsa et du vin.

Quel fut ton crime ? (1,362). La truie et le bouc, dont il vient d'être question, sont censés être coupables envers Cérès et Bacchus. Mais on sacrifie aussi, dit Ovide, des bêtes innocentes, comme le boeuf et la chèvre. Pourquoi ? Le poète commence par le boeuf, en s'inspirant du récit célèbre d'Aristée dans la quatrième Géorgique (4, 317-558) de Virgile, supposé bien connu de ses lecteurs et qui n'apparaît pas ici comme un exemple parfait, le boeuf dans le texte virgilien n'étant pas immolé à une divinité.

Aristée (1,363). Fils d'Apollon et de la naïade Cyrène, Aristée provoqua involontairement la mort d'Eurydice ; pour le punir, Orphée fit périr ses abeilles, par l'intermédiaire des Nymphes, compagnes de la jeune femme.

mère céruléenne (1, 365). Cyrène, petite-fille du dieu du fleuve Pénée (en Thessalie), vivait dans les profondeurs du fleuve, d'où ce qualificatif de "céruléenne", signifiant "de couleur bleu sombre".

Protée (1, 367-370). Dieu marin (cfr "le vieillard de la mer", au vers 372), Protée est aussi un devin, capable de prendre de multiples formes (d'où notre adjectif "protéiforme") ; il ne parlait toutefois que sous la contrainte. Il intervient déjà chez Homère (Odyssée, 4, 382-570) et chez les Tragiques grecs. Ovide le présentera aussi dans les Métamorphoses (11, 224-257).

boeuf putréfié (1,380). C'est le thème, emprunté à la quatrième Géorgique de Virgile, de "la production miraculeuse d'abeilles à partir de la putréfaction des viscères d'un bovin" (R. Schilling). Ovide résume très fort. Chez Virgile, l'opération portait sur quatre taureaux et sur autant de génisses ; "leur sang, consacré par le sacrifice, était versé, à titre expiatoire, sur les autels des Nymphes, tandis que leur corps était abandonné sur le sol" (R. Schilling). Sur la fable de la génération spontanée des abeilles, on verra Pline (Histoire naturelle, 11, 70).

la brebis... (1,381-382). Après le boeuf, la brebis, qui se serait rendue coupable d'un "sacrilège" : elle aurait mangé des "rameaux" (verbenae) offerts aux dieux des champs. Selon Servius (12, 120), le mot latin verbenae désigne "des plantes sacrées, telles que le laurier, l'olivier, le myrte". L'histoire de ce prétendu sacrilège a peut-être été imaginée par Ovide, car on n'en trouve pas trace ailleurs.

Que reste-t-il de sûr... (1, 383-384). Aucun animal n'est désormais à l'abri, puisqu'on sacrifie des animaux comme la chèvre et le boeuf.

Hypérion (1, 385). Hypérion est un des Titans. Habituellement présenté depuis Hésiode (Théogonie, 134, 371) comme le fils du Soleil (par exemple Métamorphoses, 4, 192), il est identifié ici au Soleil lui-même. Comme exemple de sacrifice d'un cheval, Ovide n'évoque pas le cérémonial romain de la mise à mort du "cheval d'Octobre" ; il puise dans le monde perse, qui connaissait le sacrifice d'un cheval au Soleil (Xénophon, Anabase, 4, 5, 35 ; Hérodote, 1, 216 : les Messagètes "sacrifient au plus rapide des dieux le plus rapide des êtres mortels").

Diane, sa jumelle (1,387). Diane-Artémis est la soeur jumelle d'Apollon (ici Hypérion). Allusion au célèbre sacrifice d'Iphigénie, la princesse dont Diane accepta la substitution par une biche au moment de son immolation (cfr Euripide, Iphigénie à Aulis ; Ovide, Métamorphoses, 12, 32). En Grèce, la biche était la victime régulière d'Artémis. Ce n'était pas le cas à Rome pour Diane.

Sapéens... Hémus... (1,389-390). Les Sapéens sont un peuple de la Thrace, et l'Hémus, une montagne de cette région. Ovide les a probablement connus lors de son exil à Tomes.

Trivia (1,390). Trivia est une épithète d'Hécate (cfr 1, 139ss), à qui, dans le rituel grec, était sacrifié un chien. Le culte romain connaissait lui aussi le sacrifice d'un chien, aux Robigalia (cfr 4, 936 avec les notes).

rigide gardien des champs (1,391). Il s'agit de Priape, dont le nom apparaîtra un peu plus loin (1, 415) et qui, comme le dira Ovide en 1, 440, était originaire de Lampsaque sur l'Hellespont (cfr 6, 345). Il était considéré comme le fils de Dionysos-Bacchus, avec lequel il est étroitement lié dans le culte. Représenté avec un sexe en érection, on le rencontrait à Rome comme gardien des jardins et des vergers où ses statues, peintes en rouge (une couleur à vertu apotropaïque), étaient censées protéger contre les oiseaux et les voleurs (cfr aussi Virgile, Géorgiques, 4, 111 ; Horace, Satires, 1, 8, 2 ; Tibulle, 1, 1, 17-18). Nous avons conservé, sous le nom de Priapeia, quelque 80 pièces érotiques latines, écrites en son honneur à l'époque d'Auguste, mais à partir d'originaux hellénistiques. - L'épisode qui commence ici aura un doublet au livre VI (6, 319-346), où Priape agresse non plus la nymphe Lotis mais Vesta elle-même, et où l'âne joue également le rôle de trouble-fête. Dans le récit du livre I, son intervention intempestive est censée expliquer pourquoi il est sacrifié à Priape, dans la région de l'Hellespont en tout cas (1, 440), car le culte romain ne connaissait pas le sacrifice des ânes.

Bacchus (1,393-394). Des fêtes en l'honneur de Dionysos-Bacchus (Liber, à Rome) avaient lieu un peu partout en Grèce, tous les deux ans, en hiver. On vient de dire que Priape passait pour son fils.

Lyaeus (1,395-396). Lyaeus est un des surnoms de Bacchus-Liber ; c'est un adjectif qui veut dire "celui qui délie, celui qui libère". Le vin libère les hommes. Cfr aussi 5, 521, où l'expression "la liqueur de Lyaeus" désigne le vin.

Pans (1,397). Le dieu Pan, fils d'Hermès et d'une nymphe, était originaire d'Arcadie. Il présidait aux troupeaux et représentait la nature entière personnifiée. Portant des cornes et des pattes de chèvre, il effrayait les hommes par ses brusques apparitions (d'où l'expression "terreur panique"). Il passait pour l'inventeur de la flûte à sept tuyaux (la flûte de Pan). Il figurait volontiers dans le cortège de Dionysos. Ici, comme en d'autres contextes littéraires, il apparaît au pluriel, multiplié en quelque sorte. Cfr aussi 1, 412 ; 2, 271.

Satyres (1,397). "Divinités secondaires, compagnons de Bacchus, les satyres sont souvent représentés avec une chevelure hérissée, des oreilles pointues et plantées dans la tête comme celles des animaux, deux petites cornes sur le front et des jambes semblables à des pattes de chèvre. Ils tiennent à la main soit une coupe, soit un thyrse, soit un instrument de musique, une flûte de préférence" (Larousse). Cfr 3, 737ss

Silène (1, 399). Figure burlesque de vieillard toujours amoureux qui fait aussi partie du cortège de Dionysos et qui apparaît souvent juché sur un âne. En 3, 745-760, il intervient, d'une façon bouffonne, dans la découverte du miel par Liber. Il est présent aussi en 6, 324, "bien que personne ne l'ait invité".

dieu rouge (1,400). Priape bien sûr (cfr la n. à 1, 391).

mélanges (1,404). Les anciens buvaient toujours leur vin coupé d'eau.

Naïades (1,405). Les Naïades - sortes de Nymphes - étaient des divinités féminines secondaires, qui présidaient aux fontaines et aux rivières.

tempes ornées d'une couronne de pin (1,412). Il s'agit de Pan, à qui le pin était consacré. Cfr 1, 397 ; 2, 271.

Lotis (1,416). Cette nymphe, poursuivie par le désir de Priape, réapparaîtra dans les Métamorphoses (9, 347-348), où Ovide évoquera sa tranformation en lotus, une plante généralement identifiée au jujubier.

dieu de l'Hellespont (1,440). C'est-à-dire Priape (cfr n. à 1, 391).

vous dévoilez leurs pensées (1,445-446). Les oiseaux servaient à la divination, parce que les anciens croyaient que leur vol les rapprochait du ciel, où ils pouvaient entendre les conversations des dieux.

Longtemps à l'abri (1,449). Pendant la période de l'âge d'or, les oiseaux pouvaient voler sans crainte ; les hommes ne les sacrifiaient pas. Cfr Ovide, Métamorphoses, 15, 99 : "Alors l'oiseau balançait, sans danger, ses ailes dans les airs".

la fressure (1,450). En latin, les exta. Cfr n. à 1, 51.

Cnidienne (1,452). Nous avons adopté dans notre traduction la correction Cnidiis, qui n'est pas acceptée par tous les éditeurs. Aphrodite possédait un temple dans cette ville de Carie, et on sait que son oiseau était la colombe. Properce (4, 5, 65-66) est le seul à envisager le sacrifice d'une colombe à Vénus, mais cela semble être un trait littéraire, sans rapport avec les réalités du culte romain, où l'on ne sacrifiait pas d'oiseaux aux dieux.

oie (1,453). Allusion à l'épisode célèbre de la défense du Capitole par les oies, lors de l'invasion gauloise de 390 a.C. (cfr Fastes, 6, 185, avec la note ; Tite-Live, 5, 47, 4). Mais Ovide doit aller chercher ailleurs qu'à Rome son exemple de sacrifice des oies. Le vers suivant précise qu'il s'agit du culte égyptien.

fille d'Inachus (1,454). Io, fille du fleuve Inachus en Argolide, fut aimée de Jupiter. Transformée en génisse par Junon jalouse, elle erra longtemps, poursuivie par un taon, avant de parvenir en Égypte, où elle fut assimilée à la déesse Isis, à qui effectivement on sacrifiait des oies (Pausanias, 10, 32, 6). On est donc dans le culte égyptien. Voir aussi 3, 659 ; 4, 717 ; 5, 619, avec les notes.

Nuit... oiseau porte-crête (1,455). Ce sacrifice d'un coq à la Nuit, inconnu par ailleurs, est peut-être le fruit de l'imagination du poète. Il faut d'ailleurs préciser que la Nuit ne fait pas plus à Rome qu'en Grèce l'objet d'un culte véritable.

Dauphin (1,457). Ici encore la date du lever de cette constellation n'est pas exacte. Sur le Dauphin, cfr Chevaliers du Zodiaque ou Observational Astronomy. On lira en 2,113-118, les raisons de la métamorphose de cet animal en constellation. La constellation sera également citée en 6, 471 et en 6, 720.


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