Bibliotheca Classica Selecta - Énéide - Chant VIII (Plan) - Hypertexte louvaniste - Page précédente - Page suivante
ÉNÉIDE, LIVRE VIII
LA ROME FUTURE : PALLANTÉE - BOUCLIER D'ÉNÉE
Vénus chez Vulcain (8, 370-415)
Vénus, qu'inquiètent les préparatifs de guerre dans le Latium, use de ses charmes pour convaincre son époux Vulcain de forger une armure pour son fils Énée et parvient à l'attendrir (8, 370-392).
Vulcain, saisi par la passion amoureuse, lui promet son aide totale (8, 393-415).
At Venus haud animo nequiquam exterrita mater Laurentumque minis et duro mota tumultu Volcanum adloquitur thalamoque haec coniugis aureo incipit et dictis diuinum adspirat amorem : « Dum bello Argolici uastabant Pergama reges |
Mais en son coeur de mère, Vénus ne s'alarmait pas sans raison, émue par les menaces des Laurentes et les cruels bruits de guerre ; elle s'adresse à Vulcain et, dans la chambre dorée de son époux, commence ainsi, mêlant à ses paroles le souffle divin de l'amour : « Pendant que les rois d'Argos dévastaient Pergame condamnée |
8, 370 |
debita casurasque inimicis ignibus arces, non ullum auxilium miseris, non arma rogaui artis opisque tuae nec te, carissime coniunx, incassumue tuos uolui exercere labores, quamuis et Priami deberem plurima natis |
et ses tours destinées à tomber sous les feux des ennemis, je n'ai sollicité pour ces malheureux de ton art et de ton pouvoir aucune aide, aucune arme et, ô mon époux bien-aimé, je n'ai pas voulu t'imposer des travaux inutiles. Pourtant ma dette était immense à l'égard des fils de Priam, |
8, 375 |
et durum Aeneae fleuissem saepe laborem. Nunc Iouis imperiis Rutulorum constitit oris : ergo eadem supplex uenio et sanctum mihi numen arma rogo genetrix nato. Te filia Nerei, te potuit lacrimis Tithonia flectere coniunx. |
et souvent j'ai pleuré sur les dures épreuves d'Énée. Aujourd'hui, sur les ordres de Jupiter, il s'est installé chez les Rutules : c'est en suppliante et aussi en mère, que j'implore de ta puissance, sacrée pour moi, des armes pour mon fils. La fille de Nérée, et aussi l'épouse de Tithon ont pu te fléchir par leurs larmes. |
8, 380 |
Aspice qui coeant populi, quae moenia clausis ferrum acuant portis in me exscidiumque meorum. »
Dixerat et niueis hinc atque hinc diua lacertis cunctantem amplexu molli fouet. Ille repente accepit solitam flammam, notusque medullas |
Vois ces peuples qui s'assemblent en ces places aux portes fermées, et aiguisent leurs armes contre moi, pour la perte des miens. »
La déesse avait fini de parler et l'entourant de ses bras de neige elle échauffe en une tendre étreinte un Vulcain hésitant. Lui soudain ressentit une flamme familière ; une chaleur connue |
8, 385 |
intrauit calor et labefacta per ossa cucurrit : non secus atque olim tonitru cum rupta corusco ignea rima micans percurrit lumine nimbos.
Sensit laeta dolis et formae conscia coniunx. Tum pater aeterno fatur deuinctus amore : |
le pénétra jusqu'à la moelle, parcourant son corps ébranlé. Ainsi parfois, dans un roulement de tonnerre, on voit briller la ligne brisée d'un éclair traversant les nuages de sa lumière.
L'épouse, heureuse de sa ruse et sûre de sa beauté, l'a senti. Alors le dieu, enchaîné par un amour éternel, dit : |
8, 390 |
« Quid causas petis ex alto ? Fiducia cessit quo tibi, diua, mei ? Similis si cura fuisset, tum quoque fas nobis Teucros armare fuisset : nec pater omnipotens Troiam nec fata uetabant stare decemque alios Priamum superesse per annos. |
« Pourquoi chercher si loin des raisons ? Où s'en est allée, ô déesse, ta confiance en moi ? Si tu avais eu le même souci, il nous eût été permis alors aussi d'armer les Troyens ; ni le père tout-puissant, ni les destins n'interdisaient à Troie de rester debout, ni à Priam de vivre dix autres années encore. |
8, 395 |
Et nunc, si bellare paras atque haec tibi mens est,
quidquid in arte mea possum
promittere curae,
quod fieri ferro liquidoue
potest electro,
quantum ignes animaeque
ualent, absiste precando uiribus indubitare tuis. »
Ea uerba locutus |
Et maintenant, si tu te prépares à la guerre, si telle est ton intention, tout ce que je peux promettre de soin dépendant de mon art, tout ce qui peut se fabriquer avec du fer ou de l'électrum fondus, tout ce que peuvent produire ma forge et mes soufflets,... cesse par tes prières de douter de ton pouvoir. » |
8, 400 |
optatos dedit amplexus
placidumque petiuit coniugis infusus gremio per membra soporem.
Inde ubi prima quies medio
iam noctis abactae
curriculo expulerat somnum,
cum femina primum, cui tolerare colo uitam tenuique Minerua |
Sur ces paroles, il donna à son épouse l'étreinte attendue et, abandonné sur son sein, fut gagné par un sommeil apaisant. Ensuite, le premier repos de la nuit à demi écoulée avait déjà chassé le sommeil, à l'heure où la femme à qui incombe le devoir de vivre de sa quenouille |
8, 405 |
impositum, cinerem et sopitos suscitat ignes,
noctem addens operi,
famulasque ad lumina longo
exercet penso, castum ut
seruare cubile
coniugis et possit paruos
educere natos :
haud secus Ignipotens nec
tempore segnior illo |
et des délicats travaux de Minerve, ranime la cendre et le feu assoupi, consacrant la nuit à son ouvrage, fatiguant ses servantes à de longues tâches à la lueur des lampes, pour conserver chaste la couche de son mari et élever ses enfants. Ainsi, à cette heure matinale, tout aussi résolu, le Maître du feu |
8, 410 |
mollibus e stratis
opera ad fabrilia surgit. |
délaisse sa couche moelleuse pour son travail de forgeron. |
8, 415 |
Vulcain dans l'antre des Cyclopes (8, 416-453)
Vulcain se rend aussitôt dans les forges des Cyclopes, qu'il trouve en pleine activité, en train de forger des armes pour différents dieux. (8, 416-438).
Il leur donne l'ordre de fabriquer, toutes affaires cessantes, des armes pour Énée. C'est alors l'effervescence dans les forges. (8, 439-453)
Insula Sicanium iuxta latus
Aeoliamque
erigitur Liparen,
fumantibus ardua saxis,
quam subter specus et
Cyclopum exesa caminis
antra Aetnaea tonant
ualidique incudibus ictus |
Proche de la côte sicane et de Liparé l'éolienne, se dresse une île, aux rochers abrupts et fumants. Dans ses profondeurs, une caverne et des antres etnéens retentissent rongés par les feux des Cyclopes ; sur les enclumes |
|
auditi referunt gemitus striduntque cauernis stricturae Chalybum et fornacibus ignis anhelat, Volcani domus et Volcania nomine tellus. Hoc tunc ignipotens caelo descendit ab alto.
Ferrum exercebant uasto Cyclopes
in antro, |
les coups vigoureux résonnent comme des gémissements, et sous terre, les masses de métal forgé sifflent et le feu souffle dans les fourneaux : c'est le domaine de Vulcain, la Vulcanie. C'est là que descendit alors du haut du ciel, le Maître du feu. Les Cyclopes travaillaient le fer dans une vaste caverne, |
8, 420 |
Brontesque Steropesque et nudus membra Pyragmon. His informatum manibus iam parte polita fulmen erat, toto genitor quae plurima caelo deicit in terras, pars inperfecta manebat. Tris imbris torti radios, tris nubis aquosae |
Brontès et Stéropès et Pyracmon, entièrement nus. Un foudre façonné par leurs mains, était déjà partiellement poli, un de ces foudres si nombreux que de partout dans le ciel le Père des dieuxs envoie ur la terre ; mais il restait inachevé. Ils y avaient adapté trois rayons de grêle, trois de nuée humide, |
8, 425 |
addiderant, rutili tris ignis et alitis austri : fulgores nunc horrificos sonitumque metumque miscebant operi flammisque sequacibus iras. Parte alia Marti currumque rotasque uolucris instabant, quibus ille uiros, quibus excitat urbes ; |
trois autres de feu rougeoyant et d 'Auster rapide. Maintenant, ils y mêlaient les éclairs terrifiants, et le bruit et l'épouvante et la colère dues aux flammes dévorantes. Ailleurs, ils façonnaint pour Mars un char aux roues ailées, avec lequel il excite les peuples et les cités à la guerre. |
8, 430 |
aegidaque horriferam, turbatae Palladis arma, certatim squamis serpentum auroque polibant conexosque anguis ipsamque in pectore diuae Gorgona, desecto uertentem lumina collo.
« Tollite cuncta, » inquit, « coeptosque auferte labores, |
Et avec ardeur, ils polissaient l'arme de la colérique Pallas, l'égide redoutable, ornée d'écailles de serpents en or, de reptiles entrelacés et, sur la poitrine de la déesse, le roulement des yeux la Gorgone, au cou tranché.
« Enlevez tout cela » , dit-il, « rangez les ouvrages commencés, |
8, 435 |
Aetnaei Cyclopes, et huc aduertite mentem : arma acri facienda uiro. Nunc uiribus usus, nunc manibus rapidis, omni nunc arte magistra. Praecipitate moras. » Nec plura effatus ; at illi ocius incubuere omnes pariterque laborem |
Cyclopes etnéens, et prêtez-moi toute votre attention : il faut faire des armes pour un héros valeureux. C'est le moment d'user de vos forces, de l'habileté de vos mains, de toute la maîtrise de votre art. Hâtez-vous, ne tardez pas ». Il n'en dit pas plus, et aussitôt tous s'appliquent, et se répartissent équitablement la tâche. |
8, 440 |
sortiti. Fluit aes riuis aurique metallum, uolnificusque chalybs uasta fornace liquescit. Ingentum clipeum informant, unum omnia contra tela Latinorum, septenosque orbibus orbes
impediunt. Alii uentosis
follibus auras |
Le bronze coule en larges sillons, ainsi que le métal d'or, et l'acier meurtrier fond dans la vaste fournaise. Ils façonnent un immense bouclier, à lui seul défense à lui contre tous les traits des Latins, et le blindent de sept disques superposés. Les uns, avec des soufflets gonflés de vent, aspirent puis rejettent l'air, |
8, 445 |
accipiunt redduntque, alii
stridentia tingunt
aera lacu. Gemit impositis
incudibus antrum.
Illi inter sese multa ui
bracchia tollunt
in numerum uersantque
tenaci forcipe massam. |
d'autres plongent dans un bassin le bronze qui crépite. L'antre gémit sous les coups portés sur les enclumes. Et à l'unisson, de toutes leurs forces, ils lèvent les bras en cadence et les mâchoires de leurs tenailles retournent la masse de métal. |
8, 450 |
Notes (8, 370-453)
chambre dorée (8, 372). Les palais des dieux sont généralement somptueux. Chez Homère (Iliade, 18, 369-467) aussi, Héphaistos, à qui Thétis vient demander des armes pour Achille, vit au milieu de l'argent et de l'or. Un détail (Iliade, 18, 417-420) : les deux servantes qui l'aident sont des statues d'or animées par le dieu.
rois d'Argos (8, 374). Il s'agit des chefs grecs, dont le généralissime, Agamemnon, venait de Mycènes, en Argolide.
Pergame (8, 374). Troie est ici désignée par le nom de sa citadelle, Pergame, qui comportait plusieurs tours.
mon époux bien-aimé (8, 378). Fils de Zeus et d'Héra, parfois d'Héra seule, Héphaïstos (Vulcain chez les Latins) est, dans la mythologie grecque, le dieu du feu, des métaux et de la métallurgie. Physiquement peu avantagé (il est notamment boiteux), il est connu pour avoir eu des femmes d'une grande beauté. L'Odyssée (8, 267-366) rapporte à son sujet une aventure célèbre impliquant Aphrodite/Vénus, Arès/Mars et Hélios (le Soleil). « Zeus l'avait uni à Aphrodite, mais celle-ci ne tarda pas à devenir la maîtresse d'Arès. Si bien que le Soleil, Hélios, qui voit tout, aperçut un jour les deux amants étendus côte à côte, et alla tout conter au mari. Celui-ci ne dit rien, mais prépara un filet invisible, qu'il disposa autour du lit de sa femme. Quand elle y vint retrouver son amant, le filet se referma, immobilisant les deux coupables et leur interdisant tout mouvement. Alors, Héphaïstos convoqua tous les dieux au spectacle. Aphrodite, de honte, s'enfuit, dès qu'elle fut délivrée, et tous les dieux furent saisis d'un rire inextinguible » (P. Grimal, Dictionnaire, 1969, p. 186). On appréciera dans ces conditions le salut qu'elle lui adresse (« mon époux bien-aimé »).
ma dette (8, 379). Notamment à Pâris, qui lui avait décerné le prix de beauté, lors des noces de Thétis et Pélée (cfr 1, 27).
fille de Nérée (8, 383). C'est Thétis qui obtint d'Héphaïstos des armes pour son fils Achille (Homère, Iliade, 18, 369-467). Virgile a pris comme modèle ce texte d'Homère. Sur Nérée, cfr aussi 2, 419 et 10, 764.
épouse de Tithon (8, 384). Aurore, l'épouse de Tithon, avait également obtenu de Vulcain des armes pour son fils Memnon, roi des Éthiopiens, lorsqu'il vint à Troie aider Priam. Memmon fut tué par Achille et depuis lors sa mère, l'Aurore, le pleure chaque jour en répandant sur terre la rosée (cfr 1, 489).
les destins n'interdisaient (8, 398). Le destin est irrévocable, mais son accomplissement est une question de temps. C'est une idée qui parcourt l'Énéide (cfr par exemple 7, 313-315).
électrum (8, 402). Métal composé d'un mélange d'or (quatre cinquièmes) et d'argent (un cinquième), considéré par les Anciens comme plus éclatant même que l'or. (Cfr aussi 8, 624). Homère le mentionne à plusieurs reprises.
délicats travaux de Minerve (408-413). Minerve a introduit sur terre les travaux « féminins », comme l'art du filage, du tissage, de la broderie, de la couture. La tâche à accomplir étant très longue, la femme doit commencer sa journée avant le lever du jour. De la même manière, Vulcain se lève avant l'aube pour accomplir le travail demandé par Vénus. Le tableau des tâches féminines semble inspiré d'Apollonius de Rhodes, Argonautiques, 4, 1062-1065 et 3, 291-295, ainsi que d'Homère, Iliade, 12, 433-435.
Une île se dresse (8, 416). Virgile place l'île en question près de la côte sicane et de Lipara. La côte sicane est la côte de la Sicile (pour d'autres emplois du terme, cfr 8, 328 et 7, 795) ; quant à Lipara (auj. Lípari), c'est la plus grande des îles qu'on appelle aujourd'hui éoliennes (Isole Eolie), au nord de la Sicile. Comme il apparaîtra nettement au vers 422, l'île à laquelle songe Virgile s'appelle aujourd'hui Vulcano. Elle ne comporte pas de volcans en activité, et l'expression virgilienne de « rochers fumants » s'explique peut-être par les fumées provenant du Strómboli, situé sur une autre île éolienne voisine. L'ensemble de cette zone avait déjà été évoqué, mais sans autant de précisions géographiques, en 1, 52, sous le nom d'Éolie. C'est là qu'on trouvait la demeure d'Éole, le roi des vents.
antres etnéens (8, 418). L'adjectif « etnéen » n'est pas à prendre ici au sens strict, car l'Etna est beaucoup plus au sud, en Sicile même ; il a le sens de « semblable à ceux de l'Etna ». Cfr aussi 8, 440.
Cyclopes (8, 419). Dans la mythologie, les Cyclopes appartiennent à la première génération divine, celle des Géants. Ils n'ont qu'un oeil au milieu du front (d'où leur nom) et se caractérisent par leur force et leur habileté manuelle. Ils sont au nombre de trois, Brontès, Stéropès (qu'on retrouve en 8, 425) et Argès. Ce sont eux qui ont permis aux Olympiens de remporter la victoire sur les Titans ; ils ont notamment fourni à Zeus la foudre et le tonnerre, ce qui explique que la légende les présente toujours comme les forgerons de la foudre divine. « Dans la poésie alexandrine, les Cyclopes ne sont plus considérés que comme des démons subalternes, forgerons et artisans de toutes les armes des dieux. Ils habitent les îles Éoliennes ou la Sicile. Là, ils possèdent une forge souterraine et travaillent à grand bruit » (P. Grimal, Dictionnaire, 1969, p. 108). Virgile leur attribuera la construction des murs entourant les Champs Élysées (6, 630-631). Callimaque (Hymne à Artémis, 46-86) semble avoir été le premier à avoir fait des Cyclopes les ouvriers de Héphaistos. Les Cyclopes d'Homère avec lesquels Ulysse dut se mesurer dans l'Odyssée (9, 170-540) n'ont pas grand-chose en commun, sinon le nom, avec les forgerons dont il est question ici. Virgile toutefois a également fait à ces Cyclopes homériques une place dans son oeuvre (1, 201 et surtout 3, 568-683, lors de l'épisode d'Achéménide).
masses de métal forgé (8, 421). Le texte latin dit « les masses forgées des Chalybes » (stricturae Chalybum). Les Chalybes étaient un peuple de la côte sud-est du Pont, réputé pour ses mines de fer et pour le traitement de ce métal, à tel point que son nom, chalybs, chalybis, est utilisé en latin pour désigner ce métal ou des masses forgées dans ce métal. Le mot se rencontre encore en 10, 174.
Vulcanie (8, 422). Cette île porte aujourd'hui le nom de Vulcano, ou Hiera Hephaisti.
Brontès, Stéropès, Pyragmon (8, 425). Les deux premiers noms, qui se rencontrent chez Hésiode (Théogonie, 140), signifient respectivement le cyclope « du Tonnerre » et celui « de l'Éclair ». Ils qualifient deux des véritables Cyclopes. Le terme Pyracmon, utilisé ici, signifie le cyclope « du feu de l'enclume » ; ce pourrait être une invention de Virgile, car on ne le rencontre pas ailleurs. Les vers suivants présentent les Cyclopes comme des artisans très occupés, travaillant en l'occurrence à la fois pour Jupiter, pour Mars et pour Pallas. On a l'impression que pour évoquer la fabrication des foudres de Jupiter, du char de Mars, et de l'égide de Pallas, Virgile s'inspire de représentations figurées assez précises, que nous ne connaissons malheureusement pas.
trois rayons (8, 429). « Une médaille d'Auguste montre à son revers les quatre éléments dont parle Virgile : grêle, pluie, feu et vent, représentés par des rayons de formes diverses » (M. Rat, Virgile, 1965, p. 378, n. 2262).
Auster (8, 430). L'Auster est un vent du midi, parfois violent.
égide (8, 435). Cfr 8, 354. Jupiter offrit son égide à Minerve (= Pallas ou Athéna) ; celle-ci y plaça la tête de Méduse, la plus célèbre des Gorgones, que Persée avait tranchée. Pallas pouvait ainsi transformer en pierre tous les ennemis qui la voyaient. Souvent cette tête était également reproduite au centre de la cuirasse d'Athéna. Cfr aussi 7, 341n sur les pouvoirs de la Gorgone ; 2, 616 sur Pallas et la Gorgone ; 6, 289 sur les Gorgones avec avec d'autres monstres aux Enfers.
Cyclopes etnéens (8, 440). Virgile utilise une nouvelle fois (8, 418) l'adjectif « etnéens ». Les traditions anciennes hésitaient sur le séjour des Cyclopes, les plaçant tantôt dans les îles Éoliennes, tantôt sous l'Etna.
sept disques superposés (8, 448). Le bouclier comportait donc sept couches superposées de métal. Virgile s'inspire de la description du bouclier d'Ajax (Homère, Iliade, 7, 245) ; voir aussi le bouclier de Turnus, en 12, 925.
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