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Métamorphoses d'Ovide : Avant-Propos - Notices - Livre XV (Plan) - Hypertexte louvaniste - Iconographie ovidienne - Page précédente - Page suivante
OVIDE, Métamorphoses, Livre XV
[Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2009]
Introduction du culte d'Esculape à Rome (15, 622-744)
Esculape métamorphosé en serpent quitte Épidaure (15, 622-694)
Les Romains décimés par la peste envoient une délégation à Delphes pour implorer l'aide d'Apollon, qui leur conseille de faire venir à Rome son fils Esculape. (15, 622-640)
Le sénat envoie alors une mission à Épidaure, qui, en se recommandant de l'oracle, demande à l'assemblée grecque de leur céder Esculape pour mettre fin à leurs maux. Pendant que les Grecs hésitent, l'envoyé romain voit en songe Esculape, qui lui promet de partir à Rome, sous forme d'un serpent, ne laissant sur place que sa statue. (15, 641-662)
Devant les notables qui ont demandé au dieu de manifester sa volonté, le dieu apparaît sous la forme d'un serpent, que son prêtre reconnaît solennellement comme étant le dieu Esculape et qu'il invoque pour tous ceux qui le vénèrent. Toute l'assistance approuve et imite le prêtre. Alors, le dieu métamorphosé, après avoir manifesté sa satisfaction, quitte son temple et rampe à travers la ville vers le port, recevant sur son passage les hommages de la foule. Il s'intalle sur le bateau des Romains. (15, 663-694)
Pandite
nunc, Musae, praesentia numina uatum, |
Maintenant, Muses, divinités tutélaires des poètes, |
|
15, 625 |
insula
Romuleae sacris adiecerit urbis. |
a ajouté
le fils de Coronis
aux dieux vénérés dans
la cité de Romulus. |
15, 630 |
auxilium
caeleste petunt mediamque tenentes |
ils
demandent l'aide du ciel et se rendent à
Delphes, centre de l'univers, pour consulter l'oracle de Phébus : ils prient le dieu qu'il veuille leur donner une réponse salutaire, secourir leur détresse et mettre fin aux maux d'une si grande cité. Alors, le temple et le laurier et le carquois que portait le dieu, |
15, 635 |
intremuere simul ; cortinaque reddidit imo |
tout
trembla en même temps, et le
trépied, du fond du
sanctuaire, |
15, 640 |
Ite bonis
auibus prolemque accersite nostram. » |
Partez
sous de bons auspices et faites venir mon
fils chez vous. » |
15, 645 |
concilium
Graiosque patres adiere darentque |
ils se
rendirent à l'assemblée et prièrent les
sénateurs grecs |
15, 650 |
non
emittere opem nec numina tradere suadent. Dum dubitant, seram pepulere crepuscula lucem umbraque telluris tenebras induxerat orbi, cum deus in somnis opifer consistere uisus ante tuum, Romane, torum, sed qualis in aede |
de ne pas
s'en défaire et de ne pas livrer leurs
divinités. Ils hésitaient, et le crépuscule avait chassé la lumière du soir tandis que l'ombre avait couvert de ténèbres l'ensemble de la terre. À ce moment, tu crus voir dans ton sommeil le dieu secourable debout devant ton lit, ô Romain, sous l'aspect qu'il présente |
15, 655 |
esse
solet ; baculumque tenens agreste sinistra |
dans son
temple, sa main gauche tenant un bâton rustique et sa droite lissant de haut en bas les longs poils de sa barbe, et, d'un ton paisible il prononça les paroles que voici : « Laisse toute crainte, je viendrai, et je quitterai mon image. Observe seulement ce serpent qui entoure de ses noeuds ce bâton, |
15, 660 |
perspice
et usque nota, uisum ut cognoscere possis. |
et regarde-le bien pour pouvoir reconnaître ce que
tu as vu. |
15, 665 |
Postera
sidereos aurora fugauerat ignes ; |
L'aurore nouvelle avait chassé les feux des étoiles ; |
in
serpente deus praenuntia sibila misit |
paré d'une haute crête, s'annonça par un sifflement. |
|
15, 675 |
Territa
turba pauet ; cognouit numina castos |
La foule
est frappée d'épouvante ; le prêtre qui, selon les rites, portait autour de ses cheveux un bandeau blanc, reconnut son dieu : «Voilà le dieu, c'est le dieu ! Par vos pensées et votre silence, aidez-moi, tous tant que vous êtes» dit-il. «Que ton apparition, dieu sublime, nous serve ; viens en aide aux gens qui te rendent un culte.» |
15, 680 |
Quisquis
adest, uisum
ueneratur numen et omnes |
Tous les
assistants vénèrent la divinité qu'ils ont sous
les yeux, |
15, 685 |
Tum
gradibus nitidis delabitur oraque retro |
Ensuite
il glisse le long des marches brillantes,
tourne la tête |
15, 690 |
tendit ad incuruo munitos aggere
portus. |
il se
dirige vers le port protégé par une digue en
forme d'arc. |
Esculape installé à Rome sur l'île Tibérine (15, 695-744)
Les envoyés romains, après avoir offert un sacrifice, s'empressent d'appareiller avec le dieu à leur bord. Ils traversent la mer Ionienne, rejoignent le sud de l'Italie, franchissent le détroit de Messine et remontent par la mer Tyrrhénienne en longeant une série de lieux célèbres, légendaires ou historiques, pour aboutir à l'embouchure du Tibre. (15, 695-728)
Le navire amenant le dieu est accueilli par une foule très dense de personnalités et de gens du peuple. Tandis qu'il remonte le Tibre, des offrandes et des sacrifices accomplis sur les autels dressés le long des berges honorent le dieu-serpent qui quitte le bateau à hauteur de l'île Tibérine à Rome. Il s'y installe, après avoir repris sa forme divine et mis fin à la peste. (15, 729-744)
15, 695 |
Aeneadae gaudent caesoque in
litore tauro |
Joyeux, les
Énéades immolent un
taureau sur le rivage, |
15, 700 |
Ionium
zephyris sextae Pallantidos ortu |
sur la
mer Ionienne, le navire, au lever de la sixième
aurore, |
Rhomethiumque
legit Caulonaque Naryciamque |
Puis il
choisit de longer Rométhium,
Caulon et
Narycie, |
|
15, 710 |
et
Surrentino generosos palmite colles |
et les
collines de Sorrente aux généreux
vignobles, |
Volturnus
niueisque frequens Sinuessa columbis |
le
Volturne, et
Sinuessa, peuplée de
blanches colombes, |
|
15, 720 |
(asper
enim iam pontus erat), deus explicat orbes |
car la
mer était devenue houleuse. Déroulant ses anneaux, le dieu rampe |
15, 725 |
litoream
tractu squamae crepitantis harenam |
en
déplaçant ses bruissantes écailles, il sillonne le sable du rivage. |
15, 730 |
obuia
turba ruit quaeque ignes, Troica, seruant, |
des mères
et des pères, et les
prêtresses
qui gardent tes feux, Troyenne Vesta. Tous saluent le dieu avec des cris de joie. Partout où le navire se dirige rapide en remontant le courant, sur la série d'autels dressés de part et d'autre des rives, des grains d'encens crépitent et parfument l'air de leurs fumées, |
15, 735 |
ictaque
coniectos incalfacit hostia cultros. |
et des
victimes tiédissent de leur sang les couteaux
qui les frappent. |
15, 740 |
insula
nomen habet, laterumque a parte duorum |
qu'on
appelle l'Île, et des deux côtés, le fleuve étend |
NOTES
Maintenant, Muses... (15, 622-640). Invocation aux Muses, les divinités protectrices et inspiratrices des poètes, au début du récit racontant l'introduction du culte d'Esculape à Rome, au début du IIIe siècle.
île du Tibre (15, 624). L'île Tibérine est la grande île (actuellement quelque 270 m sur 70 m) située dans la courbe du Tibre entre le Janicule et le Capitole, au centre donc de Rome. La tradition attribue sa première origine à un événement qui suivit immédiatement l'expulsion des rois. On aurait jeté dans le fleuve le grain qui était moissonné sur le domaine des Tarquins et que les Romains considéraient sacrilège de consommer. « S'arrêtant sur les bancs de sable, des tas de blé restèrent pris dans la vase. Une île se forma ainsi peu à peu, grâce à l'apport aussi de tout ce que le fleuve charrie accidentellement » (Tite-Live, 2, 5, 3-4). Cette île Tibérine abritait certains sanctuaires, mais elle était surtout célèbre pour le temple d'Esculape, objet de la suite du récit.
fils de Coronis (15, 625). Esculape était le fils d'Apollon et Coronis. Toutefois Coronis avait trompé le dieu avec un mortel, et Apollon, ayant appris son infidélité, lui avait planté une de ses flèches dans la poitrine. Sur le point de mourir, Coronis révéla au dieu qu'elle attendait un enfant de lui. Apollon, regrettant alors son geste, voulut la rappeler à la vie, mais sans y réussir. Il sauva toutefois l'enfant et le confia au centaure Chiron, lequel l'initia à l'art de la médecine. Telle est l'histoire d'Esculape, qui a déjà été abordée dans les Fastes, 1, 289-294 (avec les notes) et dans les Mét., 2, 541-632 (avec les notes). – Le culte d'Esculape, vénéré comme dieu de la médecine, avait son centre à Épidaure mais il était répandu dans tout le monde grec. Tite-Live, Epit. 11, raconte comment il fut introduit à Rome en 291 a.C., suite à une épidémie de peste, survenue deux ans plus tôt.
Delphes, centre de l'univers (15, 630-631). On raconte que Zeus avait lâché un aigle de chacune des deux extrémités de la terre et que les oiseaux s'étaient rencontrés à Delphes, lieu considéré comme le centre et le nombril du monde. Devant le temple d'Apollon se dressait d'ailleurs une pierre conique, appelée omphalos (mot grec pour « nombril »). C'était, comme on le sait, le siège d'un oracle très célèbre d'Apollon, où officiait la Pythie.
le trépied (15, 635). Le trépied est dans l'Antiquité un objet (table, siège ou vase) à trois pieds. À Delphes, disait-on, « la Pythie rendait ses oracles assise sur la cuve d'un trépied de bronze », et « on voit quelquefois Apollon représenté lui-même dans cette attitude sur les monuments figurés » (J. Chamonard).
sages sénateurs (15, 641). Il s'agit des sénateurs romains. La première mission est donc rentrée à Rome, et a fait rapport au sénat.
Épidaure (15, 643). Au nord-est de l'Argolide, sur la côte du golfe Saronique, où se trouvait le temple le plus important dédié à Esculape/Aesclépios. Des ruines très importantes, dont un théâtre, s'y visitent encore de nos jours. C'était un centre où se rendaient les malades, qui étaient logés dans des dortoirs, où ils attendaient que le dieu leur indique par des songes les remèdes qui les guériraient.
les sénateurs grecs (15, 645). Cette fois, il s'agit des Grecs, qu'Ovide, en romain, qualifie de patres (« les Pères »).
Ausonie (15, 647). L'Italie bien sûr, souvent désignée ainsi en poésie, aussi bien chez Virgile que chez Ovide.
leur protection (15, 649). Les gens d'Épidaure ne veulent pas abandonner le dieu qui les protège, pour le donner aux Romains. La solution viendra d'Esculape lui-même.
aspect qu'il a dans son temple (15, 655-655). Thème courant, dans les récits épiques, de l'apparition d'un dieu en songe. D'après Ovide, la vision qui se présente au Romain endormi (vers 654 : probablement le chef de la délégation) est celle d'un personnage barbu, tenant en main un bâton sur lequel s'enroule un serpent. Pausanias (2, 27, 2) nous a laissé la description de la statue chryséléphantine du IVe siècle a.C., qui se dressait dans le temple du dieu à Épidaure : « Elle est toute en or et en ivoire [...]. Le Dieu est assis sur un trône ; il tient un bâton d'une main, touche de l'autre la tête d'un serpent; un chien est couché auprès de lui ». Cette statue est souvent reproduite sur des monnaies et des bas-reliefs.
ce serpent (15, 659). Le serpent était associé au culte de plusieurs divinités, en particulier d'Asclépios et de sa fille Hygieia.
plus grand (15, 661-662). « Comme nous le voyons sur les monuments de l'art, on attribuait toujours aux dieux des proportions supérieures à celles de la figure humaine » (J. Chamonard). Ce sera effectivement le cas, quand Esculape apparaîtra aux vers suivants sous sa forme de serpent (v. 670-674). Son arrivée ébranle tout dans le bâtiment.
notables (15, 666). Le latin utilise le terme proceres. Il s'agit des chefs de la cité, des sénateurs locaux.
temple magnifique (15, 666-667). « Ce temple construit en 380-375 a.C. était situé à 15 kilomètres de la ville d'Épidaure ; on a tiré de ses ruines des oeuvres d'art et des documents du plus haut intérêt » (J. Chamonard).
il s'installa sur le navire d'Ausonie (15, 693). Pour Ovide, le dieu lui-même, sous la forme d'un serpent, aurait quitté son temple d'Épidaure pour aller à Rome. En fait, « Les prêtres d'Épidaure avaient remis aux envoyés romains un des serpents sacrés nourris dans le sanctuaire » (J. Chamonard).
Énéades (15, 695). Les Romains, descendants d'Énée. L'expression rappelle Lucrèce, 1, 1-2 : « Vénus, mère des Énéades ».
poussé par de doux zéphyrs... (15, 699-728). Un très long passage va maintenant évoquer la traversée du navire, depuis Épidaure jusqu'à l'embouchure du Tibre, près de Rome. Ce parcours s'inspire tant des voyages d'Énée (au chant 3 de l'Énéide), et avant lui de ceux d'Ulysse (dans l'Odyssée) ; Ovide avait déjà eu recours à ce topos des voyages (parmi les exemples récents, Mét., 14, 75-105 ; 14, 223-250, et Mét., 15, 48-57). Dans ce genre du voyage, l'érudition a très souvent la part belle. Ce sera le cas ici.
Lacinium... Scylacium (15, 701-702). Après avoir franchi la mer Ionienne, le navire longe les côtes du Bruttium antique, doublant le promontoire Lacinium (aujourd'hui Capo delle Colonne), non loin de la ville de Crotone, célèbre pour son temple à Héra Lacinia (Én., 3, 552), et longeant le rivage de Scylacium, Scylacée (aujourd'hui Squillace), au sud-ouest (Én., 3, 553).
Iapygie (15, 703). Ancien nom de la Lucanie, cette contrée, sur un plan strictement géographique, aurait logiquement dû être citée avant les régions du Bruttium.
Amphrisa... Celennia... Rhometium (15, 704-705). Ces trois localités ne semblent pas avoir été identifiées, « mais elles devaient nécessairement être situées au bord de la mer, un peu au sud de Squillace » (J. Chamonard).
Caulon et Narycie (15, 705). Le navire descend vers le sud, Caulon et Narycie sont des localités proches de Locres.
Pélore (15, 706). Le promontoire qui, au nord de Messine, forme l'extrémité nord orientale de la Sicile. Le bateau franchit le détroit de Messine.
royaume du fils d'Hippotès (15, 707). Le fils d'Hippotès est Éole, le roi des vents, censé habiter les îles Lipari (insulae Liparaeae, dites encore Aeoliae ou Vulcaniae). Le fils d'Hippotès a été cité plusieurs fois par Ovide (cfr Mét., 4, 663 ; 11, 431 ; 14, 86, et 14, 224).
mines de Témèse (17, 707). Le bateau qui a laissé les îles Lipari sur sa gauche, remonte dans la mer Tyrrhénienne, le long de la côte occidentale du Bruttium, évoquée par la mention de Témèse (appelée aussi Tempsa), une ville connue, semble-t-il, pour ses mines de cuivre (Mét., 7, 207, et Fast., 5, 441).
Leucosia... Paestum (17, 708). L'île de Leucosia (aujourd'hui Licosia) à la hauteur de Paestum (= Posidonia), célèbre pour ses roseraies et son climat agréable.
Caprée... promontoire de Minerve (15, 709). Le parcours continue, longeant Caprée (= la célèbre île de Capri) et le promontoire de Minerve (cap Campanella), en face de Capri.
Sorrente... etc. (15, 710-712). Énumération de cités prestigieuses et bien connues : Sorrente (et ses vins), Herculanum (la ville d'Hercule), Stabies (une station à la mode dans l'antiquité ; aujourd'hui Castellamare di Stabia), Parthénopé (= Naples ; cfr Mét., 14, 101), puis, toujours en remontant vers le Nord, Cumes, avec le temple de la Sibylle. Des commentaires détaillés sont superflus.
les sources chaudes (15, 713). Pour certains modernes (G. Lafaye), il s'agirait de Baïes et de sa station balnéaire et thermale, très à la mode dans l'antiquité, pour d'autres (J. Chamonard), de Puteoli (Pouzzoles).
Literne (15, 713). Literne, une colonie romaine fondée au début du IIe siècle avant Jésus-Christ, à 8 km au nord de Cumes (aujourd'hui Lago di Patria).
Volturne... Sinuessa... Minturnes (15, 715-716). Le voyage se poursuit : l'embouchure du Volturne, le principal cours d'eau de Campanie ; puis Sinuessa ; puis Minturnes, à l'embouchure du Liris, Ovide caractérisant chaque endroit par un détail précis.
la tombe (15, 716). Caiète, où fut ensevelie la nourrice d'Énée (cfr par exemple Mét., 14, 157, et 14, 441).
le séjour d'Antiphatès (15, 717). Antiphatès est le roi des Lestrygons, un peuple mythique dont il est question dans l'Odyssée (cfr Mét., 14, 233-247). Sa localisation relève de l'Imaginaire. Manifestement Ovide place la capitale de ce roi entre Caiète et Terracine ; peut-être songe-t-il à Formies.
Trachas (15, 717). Autre nom (savant) de Tarracina (l'actuelle Terracina), ancienne forteresse volsque, colonie romaine depuis 329 a.C.
la terre de Circé (15, 718). Le cap Circéi dans le Latium (aujourd'hui Circello). Il en a été largement question dans Mét., 14, 245-319.
Antium (15, 718). Á Antium (aujourd'hui Anzio) s'élevaient plusieurs temples, mais les Modernes n'osent pas prendre l'affirmation d'Ovide comme une certitude historique : s'agissait-il vraiment d'un temple d'Apollon, ou d'un temple d'Esculape, ou d'une simple statue d'Apollon dans un des temples ? On ne le sait pas. Toujours est-il qu'Ovide imagine que le serpent, représentant Esculape, fait là une escale pour aller saluer son père.
Castrum (15, 727). Le voyage reprend pour arriver à Castrum Inui, une petite ville près d'Ardée. Cfr Virg., Én., 6, 775.
Lavinium (15, 728). Cité dont la légende attribue la fondation à Énée, qui l'aurait ainsi appelée du nom de son épouse Lavinia (cfr Mét., 14, 570).
l'embouchure du Tibre (15, 728). Ostie bien sûr, une fondation attribuée par la tradition à Ancus Marcius et qui, à l'époque de Virgile et d'Ovide, était devenue un grand port et le grand entrepôt commercial de Rome. Aux lecteurs d'Ovide, ce passage doit évoquer le récit de l'arrivée d'Énée à l'embouchure du Tibre (cfr Virg., Én., 7, 25-36).
Là une foule... (15, 729-735). L'accueil réservé à Esculape qu'Ovide décrit ici n'est pas sans rappeler l'arrivée à Rome de la Magna Mater, qu'une ambassade romaine était allée chercher en Phrygie, à Pessinonte (cfr Fast., 4, 290-297, ainsi que Tite-Live, 29, 10, et 14).
prêtresses... Vesta (15, 730-731). Les Vestales, prêtresses de Vesta. Vesta est dite « troyenne », parce que, dans son temple rond du Forum, elle garde les Pénates de Troie apportés par Énée et qui y étaient entreposés (cfr. Ovid., Fast., 1, 528, et Mét., 15, 450).
l'Île (15, 740). L'ïle Tibérine (voir 15, 624-625, avec les notes), dont le temple d'Esculape, inauguré en 289 a.C., occupait la partie sud. « Pour commémorer le voyage du serpent miraculeux, on avait artificiellement donné à l'île la forme d'un navire, dont un obélique, au milieu, figurait le mât » (J. Chamonard).
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