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Métamorphoses d'Ovide : Avant-Propos - Notices - Livre II (Plan) - Hypertexte louvaniste - Iconographie ovidienne - Page précédente - Page suivante


OVIDE, MÉTAMORPHOSES, LIVRE II

[Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2005]

 

Malheurs et métamorphoses suite à des indiscrétions (2, 531-707)

 

Apollon, Coronis et Esculape - Rôle du corbeau et de la corneille (2, 531-632)

Le corbeau, jadis de couleur blanche, s'apprête à aller révéler à son maître Apollon l'infidélité de la belle Coronis. Une corneille le met en garde contre un excès d'empressement à intervenir dans les affaires d'autrui, en lui racontant sa propre mésaventure. En effet, Pallas avait enfermé Érichtonius, bébé conçu sans mère, dans un coffret qu'elle avait confié à la garde des filles de Cécrops, avec la consigne de ne pas chercher à connaître son secret. Aglauros, une des Cécropides, cède à la curiosité. Témoin de cette indiscrétion, la corneille s'empresse de rapporter la chose à Minerve/Pallas, qui l'exclut aussitôt du cercle de ses protégés au profit de la chouette. (2, 531-565)

La corneille (cornix) revient alors à sa propre histoire : fille du roi Coroneus de Phocide, elle inspira à Neptune une violente passion ; mais pour lui permettre d'échapper à la poursuite du dieu, Minerve la métamorphosa en corneille et fit d'elle sa fidèle suivante ; elle fut pourtant détrônée par Nyctimène, métamorphosée à son tour en chouette suite à un inceste. (2, 566-597)

Le corbeau n'écoute pas la corneille bavarde et rapporte à Apollon la trahison de Coronis. Le dieu furieux transperce d'une flèche sa maîtresse infidèle qui, en mourant, lui révèle qu'elle attend de lui un enfant ; le dieu alors, en proie au remords, ne réussit pas à sauver Coronis mais sauve du moins son foetus (le futur Esculape), et le confie au centaure Chiron, tandis qu'il punit l'indiscrétion du corbeau en l'excluant des oiseaux de couleur blanche. (2, 598-632)

2, 531

Di maris adnuerant : habili Saturnia curru

ingreditur liquidum pauonibus aethera pictis,

tam nuper pictis caeso pauonibus Argo,

quam tu nuper eras, cum candidus ante fuisses,
 

Les dieux de la mer avaient approuvé de la tête ; la Saturnienne regagne

l'éther limpide sur son char rapide tiré par des paons chatoyants,

chatoyants depuis peu de temps, après le meurtre d'Argus,

tout comme toi, corbeau babillard, naguère éclatant de blancheur,
 

2, 535

corue loquax, subito nigrantis uersus in alas.

Nam fuit haec quondam niueis argentea pennis

ales, ut aequaret totas sine labe columbas,

nec seruaturis uigili Capitolia uoce

cederet anseribus nec amanti flumina cycno.
 

qui as changé de couleur, subitement doté d'ailes noires.

Jadis en effet, cet oiseau avait l'éclat de l'argent et des plumes de neige,

au point qu'il rivalisait avec toutes les colombes immaculées

et ne le cédait ni aux oies qui, grâce à leur voix vigilante,

sauveraient un jour le Capitole, ni au cygne, ami des rivières.
 

2, 540

Lingua fuit damno : lingua faciente loquaci

qui color albus erat, nunc est contrarius albo.

Pulchrior in tota quam Larisaea Coronis

non fuit Haemonia : placuit tibi, Delphice, certe,

dum uel casta fuit uel inobseruata, sed ales
 

Sa langue le perdit ; sa langue bavarde aidant,

lui qui était blanc est maintenant de la couleur opposée.

Dans toute l'Hémonie, nulle fille n'était plus belle 

que Coronis de Larissa ; certes, dieu de Delphes, elle te plut,

tant qu'elle fut fidèle ou tant qu'elle agit sans témoins indiscrets ;
 

2, 545

sensit adulterium Phoebeius, utque latentem

detegeret culpam, non exorabilis index,

ad dominum tendebat iter. Quem garrula motis

consequitur pennis, scitetur ut omnia, cornix

auditaque uiae causa « non utile carpis »
 

mais l'oiseau de Phébus remarqua son infidélité et,

indicateur impitoyable, il se rendait auprès de son maître

pour lui révéler cette faute restée secrète. Une corneille bavarde

le suit à tire d'ailes, voulant tout savoir ; apprenant la raison

de son déplacement : « Tu entames un voyage bien inutile » ; dit-elle,
 

2, 550

inquit « iter : ne sperne meae praesagia linguae !

Quid fuerim quid simque uide meritumque require :

inuenies nocuisse fidem. nam tempore quodam

Pallas Ericthonium, prolem sine matre creatam,

clauserat Actaeo texta de uimine cista
 

« ne néglige pas les prédictions exprimées dans mon récit.

Vois ce que j'ai été et ce que je suis, et demande-toi

comment j'ai mérité ce sort. Tu verras que ma fidélité m'a nui.

En effet, au temps jadis, Pallas avait enfermé Érichthonius,

un enfant né sans mère, dans une corbeille tressée d'osier de l'Acté,
 

2, 555

uirginibusque tribus gemino de Cecrope natis

et legem dederat, sua ne secreta uiderent.

Abdita fronde leui densa speculabar ab ulmo,

quid facerent : commissa duae sine fraude tuentur,

Pandrosos atque Herse ; timidas uocat una sorores
 

et l'avait confié aux trois filles, vierges, de l'hybride Cécrops,

leur fixant pour règle de ne pas regarder son contenu secret.

Cachée par un léger feuillage, du haut d'un orme épais,

j'observais ce qu'elles faisaient ; Pandrosos et Hersé, toutes deux,

gardent loyalement l'objet qui leur est confié ; seule Aglauros
 

2, 560

Aglauros nodosque manu diducit, et intus

infantemque uident adporrectumque draconem.

Acta deae refero. Pro quo mihi gratia talis

redditur, ut dicar tutela pulsa Mineruae

et ponar post noctis auem ! Mea poena uolucres
 

taxe ses soeurs de timidité, et sa main défait les noeuds de la corbeille ;

à l'intérieur, elles voient un petit enfant et un serpent étendu à côté de lui.

Je rapporte ces faits à la déesse ; en échange, j'obtiens la faveur

d'apprendre que je suis exclue des protégés de Minerve,

et reléguée derrière l'oiseau de la nuit. Ma  punition peut avoir été
 

2, 565

admonuisse potest, ne uoce pericula quaerant.


At, puto, non ultro nequiquam tale rogantem

me petiit ! Ipsa licet hoc a Pallade quaeras :

quamuis irata est, non hoc irata negabit.

Nam me Phocaica clarus tellure Coroneus,
 

d'avertir les oiseaux d'éviter les risques du bavardage.


Mais, j'y pense, la déesse m'a cherchée, moi qui en vain

ne le demandais pas de mon plein gré ! Libre à toi d'interroger Pallas ;

elle est en colère, mais malgré sa colère elle ne le niera pas.

Donc, Coroneus, célèbre en terre de Phocide, était mon père
 

2, 570

(nota loquor) genuit, fueramque ego regia uirgo

diuitibusque procis (ne me contemne) petebar :

forma mihi nocuit. Nam cum per litora lentis

passibus, ut soleo, summa spatiarer harena,

uidit et incaluit pelagi deus, utque precando
 

- ces faits sont connus -, et moi, j'étais une fille de sang royal,

recherchée - ne me regarde pas de haut - par de riches prétendants.

Ma beauté me fit grand tort. En effet, un jour que, à mon habitude,

je me promenais lentement sur le sable, le long du rivage,

le dieu de la mer me vit et s'enflamma.Tout d'abord,
 

2, 575

tempora cum blandis absumpsit inania uerbis,

uim parat et sequitur. Fugio densumque relinquo

litus et in molli nequiquam lassor harena.

Inde deos hominesque uoco ; nec contigit ullum

uox mea mortalem : mota est pro uirgine uirgo
 

il perd du temps en prières et en propos caressants,

puis il se prépare à me faire violence et me poursuit. Je fuis

et, quittant le rivage ferme, je m'épuise en vain sur le sable mou.

Alors j'invoque les dieux et les humains, mais nul mortel

n'entendit ma voix ; une vierge s'est émue pour une vierge
 

2, 580

auxiliumque tulit. Tendebam bracchia caelo :

bracchia coeperunt leuibus nigrescere pennis ;

reicere ex umeris uestem molibar, at illa

pluma erat inque cutem radices egerat imas ;

plangere nuda meis conabar pectora palmis,
 

et lui a porté secours. Je tendais les bras vers le ciel ;

mes bras commencèrent à noircir, transformés en ailes légères.

Je tentais de rejeter ma robe de mes épaules, mais devenue plumage,

elle poussait sous ma peau de profondes racines.

J'essayais de frapper de mes mains ma poitrine nue,
 

2, 585

sed neque iam palmas nec pectora nuda gerebam ;

currebam, nec, ut ante, pedes retinebat harena,

sed summa tollebar humo ; mox alta per auras

euehor et data sum comes inculpata Mineruae.


Quid tamen hoc prodest, si diro facta uolucris
 

mais déjà je n'avais plus ni mains ni poitrine nue.

Je courais, mais comme avant le sable ne retenait plus mes pieds,

et j'étais soulevée de la surface du sol. Bientôt, emportée dans les airs,

me voilà livrée à Minerve, comme suivante, pure de toute faute.


Mais à quoi cela me sert-il, puisque, suite à un crime abominable,
 

2, 590

crimine Nyctimene nostro successit honori ?

An quae per totam res est notissima Lesbon,

non audita tibi est, patrium temerasse cubile

Nyctimenen ? Auis illa quidem, sed conscia culpae

conspectum lucemque fugit tenebrisque pudorem
 

Nyctimène, devenue oiseau, m'a succédé dans cet honneur ?

N'as-tu donc pas entendu cette histoire, connue de tout Lesbos,

disant que Nyctimène a souillé la couche paternelle ?

Elle est oiseau sans doute, mais consciente de sa faute,

elle fuit les regards et la lumière, dans les ténèbres,
 

2, 595

celat et a cunctis expellitur aethere toto. »

Talia dicenti  : « Tibi » ait « reuocamina » coruus

« sint, precor, ista malo : nos uanum spernimus omen. »


Nec coeptum dimittit iter dominoque iacentem

cum iuuene Haemonio uidisse Coronida narrat.
 

elle cache sa honte, chassée par tous du royaume de l'éther ».

À ces paroles le corbeau dit : « Grand mal te fassent

tes mises en garde ; moi, je méprise ton vain présage. »


Il ne renonce pas au voyage entrepris et raconte à son maître

qu'il a vu Coronis couchée avec un jeune homme d'Hémonie.
 

2, 600

Laurea delapsa est audito crimine amantis,

et pariter uultusque deo plectrumque colorque

excidit, utque animus tumida feruebat ab ira,

arma adsueta capit flexumque a cornibus arcum

tendit et illa suo totiens cum pectore iuncta
 

Apprenant le crime de son amante, le dieu laissa tomber son laurier ;

ses traits se défirent, son visage devint livide, son plectre lui échappa ;

tandis qu'il bouillonnait, le coeur tout gonflé de colère,

il saisit ses armes coutumières, tendit son arc flexible,

et ce coeur qu'il avait tant de fois serré sur son coeur,
 

2, 605

indeuitato traiecit pectora telo.

Icta dedit gemitum tractoque a corpore ferro

candida puniceo perfudit membra cruore

et dixit : « Potui poenas tibi, Phoebe, dedisse,

sed peperisse prius ; duo nunc moriemur in una. »
 

il le transperça d'un trait imparable.

Frappée, Coronis gémit et, une fois le fer retiré de la plaie,

tandis qu'un sang pourpre inonde ses membres blancs, elle dit :

« J'aurais pu, Phébus, subir un châtiment de ta part,

mais après m'être accouchée : maintenant nous serons deux à mourir. »
 

2, 610

Hactenus, et pariter uitam cum sanguine fudit ;

corpus inane animae frigus letale secutum est.

Paenitet heu ! Sero poenae crudelis amantem,

seque, quod audierit, quod sic exarserit, odit ;

odit auem, per quam crimen causamque dolendi
 

Elle n'en dit pas plus et perdit son sang et la vie ;

le froid de la mort gagna son corps privé de souffle.

L'amant regrette, trop tard hélas, cette punition cruelle ;

il se hait d'avoir écouté, de s'être ainsi enflammé ;

il hait aussi l'oiseau qui le força à connaître la trahison
 

2, 615

scire coactus erat, nec non arcumque manumque

odit cumque manu temeraria tela, sagittas ;

conlapsamque fouet seraque ope uincere fata

nititur et medicas exercet inaniter artes.

Quae postquam frustra temptata rogumque parari
 

et la cause de sa douleur ; il hait aussi son arc et sa main

et les flèches que sa main a lancées à la légère.

Coronis s'est écroulée : il la réchauffe et, par des soins trop tardifs,

il s'efforce de vaincre le destin, exerçant, en vain, son art de médecin.

Lorsqu'il vit l'inutilité de ses tentatives, la préparation du bûcher
 

2, 620

uidit et arsuros supremis ignibus artus,

tum uero gemitus (neque enim caelestia tingui

ora licet lacrimis) alto de corde petitos

edidit, haud aliter quam cum spectante iuuenca

lactentis uituli dextra libratus ab aure
 

et le corps de Coronis prêt à devenir la proie du feu suprême,

il poussa alors - un visage céleste ne peut être baigné de larmes ! -

des gémissements venus du fond de son coeur ;

ainsi gémit la génisse lorsqu'elle voit le front du veau

qu'elle allaite fendu d'un coup sonore par la massue
 

2,625

tempora discussit claro caua malleus ictu.

Vt tamen ingratos in pectora fudit odores

et dedit amplexus iniustaque iusta peregit,

non tulit in cineres labi sua Phoebus eosdem

semina, sed natum flammis uteroque parentis
 

qu'on a balancée près de son oreille droite.

Cependant Phébus baigna le sein de la morte de vains parfums,

l'étreignit et accomplit les rites prescrits pour cette fin injuste ;

mais ne tolérant pas que sa propre semence soit aussi réduite en cendres,

il arracha  son fils aux flammes et au ventre de sa mère
 

2, 630

eripuit geminique tulit Chironis in antrum.

Sperantemque sibi non falsae praemia linguae

inter aues albas uetuit consistere coruum.
 

et l'emporta dans l'antre de Chiron au corps hybride.

Quant au corbeau, qui espérait un prix pour son rapport précis,

il interdit de le compter encore parmi les oiseaux de couleur blanche.
 

 

Métamorphose en cavale d'Ocyrhoé, fille de Chiron (2, 633-675)

Ocyrhoé, fille de Chiron, dotée du don de prophétie, prédit à l'enfant (Esculape) confié à son père, qu'il aura le pouvoir de guérir les mortels, et aussi de les ressusciter, mais qu'il provoquera, en usant de ce pouvoir, la colère des dieux et sera foudroyé par Jupiter, avant de connaître une nouvelle existence. (2, 633-648)

À son père Chiron, né immortel, Ocyrhoé prédit qu'il mourra, empoisonné par le sang d'un serpent. Mais la prophétesse en a trop dit et sa métamorphose en cavale l'empêche de terminer sa prophétie. (2, 649-675)

2, 633

Semifer interea diuinae stirpis alumno

laetus erat mixtoque oneri gaudebat honore ;
 

Entre-temps, l'être à demi sauvage <Chiron> était heureux d'avoir pour élève

un être de race divine ; il se réjouissait de cette charge honorable.
 

2, 635

ecce uenit rutilis umeros protecta capillis

filia centauri, quam quondam nympha Chariclo

fluminis in rapidi ripis enixa uocauit

Ocyroen : non haec artes contenta paternas

edidicisse fuit, fatorum arcana canebat.
 

Arrive alors, avec sa chevelure rousse couvrant ses épaules,

la fille du Centaure, mise au monde un jour par la nymphe Chariclô

sur la rive d'un fleuve rapide, et appelée Ocyrhoé

Non contente d'avoir appris les arts paternels,

Ocyrhoé chantait aussi les secrets des destins.
 

2, 640

Ergo ubi uaticinos concepit mente furores

incaluitque deo, quem clausum pectore habebat,

adspicit infantem : « Toto »que « salutifer orbi

cresce, puer  » dixit ; « tibi se mortalia saepe

corpora debebunt, animas tibi reddere ademptas
 

Donc, dès que son esprit, possédé de fureurs divinatoires,

s'enflamma au contact du dieu enfermé en son sein,

elle aperçut le petit et dit : « Enfant, grandis, pour le salut

de l'univers entier ; à toi souvent les mortels devront l'existence ;

tu auras le pouvoir de ramener les âmes qui leur auront été enlevées,
 

2, 645

fas erit, idque semel dis indignantibus ausus

posse dare hoc iterum flamma prohibebere auita,

eque deo corpus fies exsangue deusque,

qui modo corpus eras, et bis tua fata nouabis.


Tu quoque, care pater, nunc inmortalis et aeuis
 

et, lorsque tu auras osé le faire une fois, les dieux s'indigneront,

et la foudre de ton aïeul t'empêchera de recommencer ;

dieu, tu deviendras un corps exsangue, puis de ce corps,

tu redeviendras dieu ; tu revivras deux fois ta destinée.


Toi aussi, père bien-aimé, à présent immortel et créé,
 

2, 650

omnibus ut maneas nascendi lege creatus,

posse mori cupies, tum cum cruciabere dirae

sanguine serpentis per saucia membra recepto ;

teque ex aeterno patientem numina mortis

efficient, triplicesque deae tua fila resoluent. »
 

par la loi de ta naissance, pour traverser tous les siècles,

tu désireras pouvoir mourir le jour où tu endureras des tourments

quand tes membres blessés recevront le sang d'un cruel serpent.

Et à toi, qui étais immortel, les puissances divines imposeront la mort,

et les trois déesses trancheront le fil de ton existence. »
 

2, 655

Restabat fatis aliquid : suspirat ab imis

pectoribus, lacrimaeque genis labuntur obortae,

atque ita « praeuertunt » inquit « me fata, uetorque

plura loqui, uocisque meae praecluditur usus.

Non fuerant artes tanti, quae numinis iram
 

Une chose restait à dévoiler, connue des destins.

Du fond du coeur, Ocyrhoé soupire, inondant ses joues de ses larmes,

puis elle dit  : « Les destins me préviennent, m'interdisant

d'en dire plus et me coupent l'usage de la parole.

Mes talents n'étaient pas si grands pour concentrer sur moi
 

2, 660

contraxere mihi : mallem nescisse futura !

Iam mihi subduci facies humana uidetur,

Iam cibus herba placet, iam latis currere campis

impetus est : in equam cognataque corpora uertor.

Tota tamen quare ? Pater est mihi nempe biformis. »
 

la colère divine ; j'aurais préféré ne pas connaître l'avenir.

Déjà je vois mon apparence humaine se retirer peu à peu,

déjà j'aime manger de l'herbe, déjà un instinct me pousse à parcourir

les vastes plaines ; je deviens cavale, corps qui m'est apparenté.

Mais pourquoi tout entière ? Mon père est bien doté d'une double forme. »
 

2, 665

Talia dicenti pars est extrema querellae

intellecta parum confusaque uerba fuerunt ;

mox nec uerba quidem nec equae sonus ille uidetur

sed simulantis equam, paruoque in tempore certos

edidit hinnitus et bracchia mouit in herbas.
 

Tandis qu'elle parlait, on comprit mal la fin de sa plainte

et ses mots devinrent confus ; bientôt même, ces sons

ne ressemblent plus à des mots ni au cri d'une cavale,

mais à un cri  imitant celui d'une cavale. Peu de temps après,

elle émet de vrais hennissements et tend les bras vers les herbes.
 

2, 670

Tum digiti coeunt et quinos alligat ungues

perpetuo cornu leuis ungula, crescit et oris

et colli spatium, longae pars maxima pallae

cauda fit, utque uagi crines per colla iacebant,

in dextras abiere iubas, pariterque nouata est
 

Puis ses doigts se soudent, et un sabot léger, sous une corne continue,

relie les cinq ongles de ses deux mains ; son visage et son cou

s'allongent eux aussi ; une grande partie de sa longue robe

se change en queue, et ses cheveux qui flottaient épars sur son cou,

retombent en crinière sur la droite ; sa voix et son visage
 

2, 675

et uox et facies ; nomen quoque monstra dedere.
 

changent de même ; le prodige lui donne aussi son nom nouveau.
 

 

Métamorphose de Battus par Mercure (2, 676-707)

Apollon, le dieu de Delphes, berger distrait, se fait dérober ses génisses par le jeune Hermès-Mercure. Craignant d'être dénoncé par Battus, un gardien de troupeaux témoin du larcin, Mercure lui achète son silence en lui donnant une génisse. Mais voulant tester le vieillard, le dieu sous une autre apparence lui demande s'il n'a pas vu des génisses volées, et lui promet comme récompense une vache et un taureau. Battus se laisse tenter et révèle l'endroit où sont les génisses. Mercure punit sa trahison en le métamorphosant en rocher.

2, 676

Flebat opemque tuam frustra Philyreius heros,

Delphice, poscebat. Nam nec rescindere magni

iussa Iouis poteras, nec, si rescindere posses,

tunc aderas : Elin Messeniaque arua colebas.
 

Le héros né de Philyra pleurait et demandait ton aide, dieu de Delphes,

en vain, car tu ne pouvais annuler les ordres du grand Jupiter.

Mais, même si tu avais eu le pouvoir de les annuler,

absent, tu hantais l'Élide et les campagnes de Messénie.
 

2, 680

Illud erat tempus, quo te pastoria pellis

texit, onusque fuit baculum siluestre sinistrae,

alterius dispar septenis fistula cannis.

Dumque amor est curae, dum te tua fistula mulcet,

incustoditae Pylios memorantur in agros
 

C'était ce temps lointain où une peau de berger t'habillait,

où ta main gauche tenait un bâton coupé dans la forêt,

et l'autre, une flûte faite de sept roseaux inégaux.

Tandis que l'amour est ton souci, que ta flûte t'attendrit,

tes génisses, raconte-t-on, laissées sans surveillance, ont gagné
 

2, 685

processisse boues : uidet has Atlantide Maia

natus et arte sua siluis occultat abactas.

Senserat hoc furtum nemo nisi notus in illo

rure senex ; Battum uicinia tota uocabant.

Diuitis hic saltus herbosaque pascua Nelei
 

les champs de Pylos ; le fils de l'Atlantide Maia les voit et,

avec l'habileté qui est la sienne, les emmène et les cache dans les bois.

Personne n'avait remarqué ce vol, si ce n'est un vieillard connu

dans ces campagnes. Dans tout le voisinage, on l'appelait Battus.

Il surveillait les bois et les pâturages herbeux du riche Nélée,
 

2, 690

nobiliumque greges custos seruabat equarum.

Hunc tenuit blandaque manu seduxit et illi :

« Quisquis es, hospes » ait, « si forte armenta requiret

haec aliquis, uidisse nega neu gratia facto

nulla rependatur, nitidam cape praemia uaccam ! »
 

gardant ses beaux troupeaux de cavales.

Mercure le retint, l'attira à l'écart d'un geste amical et lui dit :

« Qui que tu sois, étranger, si quelqu'un recherche ces bêtes,

dis que tu ne les as pas vues ; et, pour te remercier de ce service,

reçois en récompense, pour prix de ton silence, une vache éclatante. »
 

2, 695

Et dedit. Accepta uoces has reddidit hospes :

« Tutus eas ! Lapis iste prius tua furta loquetur, »

et lapidem ostendit. Simulat Ioue natus abire ;

mox redit et uersa pariter cum uoce figura :

« Rustice, uidisti si quas hoc limite » dixit
 

Il la lui donna. L'homme l'accepta et répondit :

« Va-t'en rassuré ; cette pierre parlera de ton larcin avant moi ; »

et il lui montra la pierre. Le fils de Jupiter feint de s'en aller,

mais revient bientôt, ayant changé de visage et de voix. Il dit :

« Toi qui vis ici, si tu as vu des génisses passer par ce chemin,
 

2, 700

« ire boues, fer opem furtoque silentia deme !

Iuncta suo pretium dabitur tibi femina tauro. »

At senior, postquam est merces geminata : « Sub illis

montibus » inquit « erunt », et erant sub montibus illis.

Risit Atlantiades et : « Me mihi, perfide, prodis ?
 

rends-moi service et lève le silence qui plane sur ce vol ;

en échange tu auras une génisse jointe à son taureau. »

Alors le vieux, voyant la récompense doublée, dit :

« Tu les trouveras au pied de ces monts ; » et elles y étaient.

Le descendant d'Atlas sourit et dit : « Perfide, tu me trahis, pour moi !
 

2, 705

me mihi prodis ? » , ait periuraque pectora uertit

in durum silicem, qui nunc quoque dicitur index,

inque nihil merito uetus est infamia saxo.
 

c'est moi que tu trahis, pour moi-même ! » Et il fit de ce coeur parjure

un dur silex, qui de nos jours encore est désigné comme l'Indicateur,

et à ce rocher qui ne le mérite en rien est attachée une vieille infamie.
 

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NOTES 

Apollon, Coronis et Esculape (2, 531-632). Ces vers rassemblent un ensemble complexe d'histoires imbriquées entre elles, où interviennent le Corbeau, qui rapporte à Apollon l'infidélité de Coronis, et la Corneille, qui révèle à Minerve la faute d'Aglauros, voulant ainsi mettre le Corbeau en garde contre les périls du bavardage. Selon B. Otis (Ovid, Cambridge, 1970, p. 119-120), le récit concernant Apollon et Coronis rappelle l'épisode d'Apollon et Daphné (1, 452-567), mais en plus elliptique. Coronis n'est pas une vierge farouche, mais une maîtresse infidèle, et l'accent est mis sur le rôle néfaste de la corneille, dont le bavardage cause la perte de Coronis et le malheur d'Apollon. Seul le futur Esculape sera sauvé. On trouve ici un motif cher à Ovide, qui insiste sur la futilité des commérages, spécialement en matière amoureuse. Les « mouches du coche » ne provoquent que des dégats, pour autrui et pour eux-mêmes.

Saturnienne (2, 531). Junon, fille de Saturne, qui avait demandé aux dieux de la mer de participer à sa vengeance contre sa rivale Callisto (2, 508-530).

Argus (2, 533). Sur Argus et son rôle dans l'ornementation de la queue du paon, voir 1, 625-723, et plus spécialement 1, 720-723. On rappellera ici que le paon est l'oiseau d'Héra-Junon.

oies... Capitole (2, 538-539). Épisode fameux de l'histoire romaine, inséré par Ovide dans un contexte grec. Les Gaulois, en 386 a.C.n., avaient réussi à escalader le Capitole et se seraient rendus maîtres de la place, si les oies du temple de Junon n'avaient donné l'alerte qui permit aux Romains de repousser les assaillants (cfr Tite-Live, 5, 47).

cygne (2, 539). On songe à l'épisode de Cygnus raconté en 2, 367-380 (cfr aussi 2, 252-253, avec la note aux vers 2, 242-259 sur l'énumération des fleuves).

Coronis (2, 543). Fille de Phlégyas, roi des Lapithes, Coronis était une nymphe de Larissa (ville de Thessalie, appelée aussi Hémonie). Elle fut aimée d'Apollon qui avait préposé un corbeau blanc à sa surveillance ; elle trompa cependant le dieu avec un mortel, Ischys, le fils d'Élatos, qui fut foudroyé par Jupiter. Apollon tua Coronis qui était enceinte, mais il retrancha de son ventre Esculape et l'éleva. Quant au corbeau blanc, il le transforma en oiseau noir. (Hygin, Fabulae, 202).

L'histoire de Coronis et de son infidélité figure déjà dans un fragment d'Hésiode (fr. 123, Rzach), où est également noté le changement de couleur du messager, qui de bleu, devient noir. Mais on verra surtout le très beau récit de la troisième Pythique de Pindare, qui ne souffle toutefois mot du rôle joué par le corbeau. Pour Pindare, l'infidélité de Coronis « ne put échapper au regard du dieu ». Pour la suite de l'histoire, voir essentiellement le texte d'Ovide, Mét., 2, 598-632). Il sera encore question de Coronis dans Mét., 15, 624.

oiseau de Phébus (2, 545). C'est le corbeau blanc préposé à la surveillance de Coronis par Apollon. Il ne faudrait pas faire du corbeau « l'oiseau consacré à Phébus ».

corneille (2, 547). Cette corneille (dont le nom latin cornix pourrait suggérer une confusion avec l'histoire de Coronis), présentée par Ovide comme une sorte de « commère », est en fait - on l'apprendra plus loin (2, 569) - la fille de Coroneus, roi de Phocide. Son histoire ne semble pas avoir été racontée par un autre auteur. Elle présente en tout cas beaucoup de points communs avec l'histoire de Daphné (1, 452-567).

Érichthonius (2, 553). Un des premiers rois d'Athènes. La version la plus répandue fait de lui un fils d'Héphaïstos (Vulcain) et de Gaia. Pallas-Athéna (= Minerve) avait demandé des armes au dieu forgeron qui voulut s'unir à elle ; mais comme la déesse-vierge le repoussait, une goutte de sperme tomba sur sa jambe ; dégoûtée, Minerve s'essuya avec de la laine et le sperme tomba à terre. Ainsi serait né Érichthonius, recueilli par la déesse. Voici comment Hygin, Fabulae, 166, présente cette histoire :

"[...] Minerve, avertie par Jupiter, défendit sa virginité avec des armes, et au cours de la lutte, du sperme du dieu qui était tombé sur le sol naquit un enfant, dont la partie inférieure était celle d'un serpent (dragon) ; on lui donna le nom d'Érichthonius, pour la raison que, en grec, la lutte se dit eris, et la terre se dit chthon. Minerve, qui avait nourri cet enfant en secret, le confia dans une corbeille à la garde d'Aglauros, Pandrosos et Hersé, les filles de Cécrops. Comme celles-ci avaient ouvert la corbeille, une corneille les dénonça ; ces filles, frappées de folie par Minerve, se précipitèrent dans la mer."

Le récit d'Ovide est allusif, mais ses lecteurs devaient bien connaître l'histoire.

Acté (2, 554). Dénomination de l'Attique, souvent employée par Ovide (cfr 2, 720 ; 6, 711 ; 7, 681, et 8, 170). Elle s'explique par le nom du roi Actaios, le premier roi mythique de l'Attique, dont la fille Aglauros épousa Cécrops, qui, à la mort d'Actaios, lui succèda sur le trône.

hybride Cécrops (2, 555). Cécrops est ici qualifié de « hybride » (en latin geminus « double »), parce que le haut de son corps était celui d'un homme et le bas celui d'un serpent. Il eut pour épouse Aglauros, fille d'Actaios, et pour filles Hersé, Pandrosos et Aglauros II (2, 559).

oiseau de la nuit (2, 564). C'est la chouette, l'oiseau consacré à Minerve (Pallas-Athéna), dont l'histoire est rapportée avec plus de détails en 2, 592-595. La corneille punie, c'est la chouette qui va la remplacer dans le coeur de Minerve. On sait la place importante de la chouette comme symbole d'Athènes, notamment sur les monnaies.

Mais, j'y pense... (2, 566-8). Mais après tout, semble dire la corneille, c'est Pallas elle-même qui m'a demandé des informations, qui est « venue me chercher ». Malgré sa colère, elle devra bien reconnaître que c'est vrai.

Coroneus (2, 569). Personnage inconnu par ailleurs et dont Ovide fait le nom du père de Cornix (Korônè en grec, pour « corneille »). Quoi qu'il en soit, les histoires de Coronis, de la corneille, de la chouette et d'Athènes ont été mises en rapport les unes avec les autres bien longtemps avant Ovide. Nous ne pouvons pas entrer ici dans ces problèmes difficiles.

dieu de la mer (2, 574). Neptune. On rapprochera l'épisode qui va suivre du récit de Jupiter poursuivant Io (1, 568-746) et de celui d'Apollon poursuivant Daphné (1, 452-567).

vierge (2, 579). Minerve.

livrée à Minerve (2, 588). Que la chouette soit l'oiseau attitré de Pallas-Minerve est un lieu commun. C'est moins clair pour la corneille, mais Pausanias (4, 34, 6) mentionne l'existence d'une statue de la déesse tenant en main une corneille.

Nyctimène... (2, 590-5). C'est la chouette, évoquée en 2, 564. Ce terme qui pourrait se traduire par « La Nocturne » ou « L'oiseau de nuit » introduit une allusion à une métamorphose étiologique. Le texte d'Ovide peut être explicité par le résumé, beaucoup plus terne, d'Hygin, Fabulae, 204 :

"Nyctimène était, dit-on, la fille d'Épopeus, roi des Lesbiens ; elle était vierge et très belle. Son père Épopeus, pris de passion, la viola ; suite à cette atteinte à son honneur, elle vivait cachée dans les bois. Minerve la prit en pitié et la métamorphosa en chouette, qui, par pudeur, ne se produit pas à la lumière, et n'apparaît que la nuit."

il ne renonce pas (2, 598). Après la longue intervention de la corneille, le récit nous ramène au corbeau et aux amours d'Apollon et de Coronis (2, 540 et suivants).

jeune homme d'Hémonie (2, 599). Ce jeune « Hémonien », c'est-à-dire Thessalien, s'appelait Ischis. Voir notamment le résumé d'Hygin (Fabulae, 202) présenté dans la note au vers 2, 542 ; cfr surtout le beau récit de la Troisième Pythique de Pindare.

art de médecin (2, 618). Apollon était aussi le dieu de la médecine. Voir 1, 521-524.

ainsi gémit (2, 623-5). Comparaison inspirée de Lucrèce, 2, 352-366, et qu'on rapprochera de Fastes, 4, 459-462. C'est une allusion au sacrifice des animaux.

son fils (2, 629). Esculape. Cfr notamment le résumé d'Hygin, Fabulae, 202, dans la note au vers 2, 542.

Chiron (2, 630). Fils de Cronos (qui s'était changé en cheval pour tromper la jalousie de son épouse Rhéa) et de l'Océanide Philyra, Chiron avait un corps de cheval mais les épaules et la tête d'un homme (d'où le terme semifer « demi-animal » du vers 633). Il était le plus sage et le plus instruit des centaures et vivait dans une grotte du mont Pélion, en Thessalie. Ses talents de guérisseur, de chasseur, de musicien, de prophète lui valurent une grande renommée. Il compta parmi nombre de ses élèves Héraclès, Achille et... Esculape (Fastes, 5, 379-414). Il sera « catastérisé » en tant que constellation du Centaure (note au vers 2, 655).

Ocyrhoé (2, 636). Fille du centaure Chiron et de la nymphe Chariclô, Ocyrhoé était donc par sa mère une descendante d'Apollon, ce qui explique ses dons prophétiques. Sa métamorphose en cavale, dont il sera question en 2, 660-675, était le sujet d'une pièce d'Euripide, dont ne subsistent que des fragments. Ovide serait le seul à lier son histoire à Esculape.

le dieu (2, 641). Apollon, son ancêtre. Ces vers font songer à l'évocation de la Sibylle au chant 6 de l'Énéide de Virgile.

tu auras le pouvoir... (2, 644-646). Allusion à la résurrection d'Hippolyte par Esculape, traitée en Mét., 15, 531-546, et par Virgile, Én., 7, 761-773. Voir aussi Ovide, Fastes, 6, 746-762.

foudre de ton aïeul (2, 646). Jupiter, père d'Apollon, et grand-père d'Esculape ; il foudroiera son petit-fils. Cfr Virgile, Én., 7, 770-773 : « Alors le père tout puissant, indigné de voir un mortel / revenir des ombres infernales vers la lumière de la vie, / précipita lui-même, de son foudre, dans les ondes du Styx, / l'inventeur d'un tel art médical, le fils de Phébus. »

tu redeviendras dieu (2, 648). Esculape, foudroyé, sera élevé au rang des astres sous le nom de Serpentaire (cfr la note à Fastes, 6, 735).

père bien-aimé... (2, 649-654). La prophétesse Ocyrhoé annonce la mort de son père Chiron (2, 649), pourtant né immortel. Cette mort est notamment évoquée dans les Fastes, 5, 397-414.

trois déesses (2, 654). Les Parques (les Moires en Grèce), Clotho, Lachésis et Atropos, qui réglaient la destinée de chaque mortel, de sa naissance à sa mort. Cfr la note à Fastes, 6, 757.

Une chose restait (2, 655). Il lui restait à prophétiser l'élévation de son père Chiron au rang des astres, sous le nom de constellation du Centaure (cfr Fastes, 5, 379 et 5, 413-414). Elle ne pourra pas le faire.

Mes talents... (2, 659-660). La prophétesse a déjà trop parlé, ce qui déplaît à la divinité (Apollon ?). La métamorphose d'Ocyrhoé sera la punition de son indiscrétion.

apparenté (2, 663). Son père était mi-homme, mi-cheval (cfr le vers suivant).

nom nouveau (2, 675). Ocyrhoé devient Hippé (« jument » en grec), mais Ovide ne le signale pas explicitement.

héros (2, 676). C'est Chiron, dont la mère était Philyra (note au vers 2, 630). Il pleurait probablement de voir la métamorphose de sa fille Ocyrhoé en cavale, mais ce n'est pas dit comme tel.

Élide... Messénie (2, 679). De Thessalie (résidence de Chiron), la scène passe dans le Péloponnèse, où Ovide présente Apollon dans des activités de pasteur et de joueur de flûte.

flûte faite de sept roseaux inégaux (2, 682). Voir 1, 677, où il semble que la flûte ait été inventée par Hermès-Mercure.

Pylos (2, 685). Ville de Messénie, sur laquelle régnait Nélée (2, 689), père de Nestor.

fils de l'Atlantide Maia (2, 685). Il s'agit d'Hermès. Cfr 1, 668-688 avec les notes.

Battus (2, 688). Une version primitive - et différente - de cette histoire se trouve dans l'Hymne homérique à Hermès, 1, 87-93 et 186-211. Il n'y est toutefois pas question de transformation en rocher. Un récit plus proche de celui d'Ovide figure chez Antoninus Liberalis, XXIII, qui la fait remonter à Hésiode (Catalogue des femmes ou Éhées).

Nélée (2, 685 et 689). Qui régnait sur Pylos (2, 685).

Indicateur (2, 706). L'infâmie attachée à ce rocher serait d'être désigné comme « délateur » ou « rapporteur ». On a souvent considéré que cette pierre était une « pierre de touche », une pierre noire utilisée pour démasquer des métaux que l'on fait passer pour de l'or.


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