Bibliotheca Classica Selecta - Autres traductions françaises dans la BCS - Plan - Scène II

MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS


EURIPIDE

MÉDÉE

Traduction nouvelle commentée et annotée
Danielle De Clercq, Bruxelles, 2005

 COMMENTAIRE ET NOTES


Scène I  (1-48)

La nourrice de Médée joue surtout les utilités et, si une certaine émotion perce au cours de son long monologue, qui tient lieu de prologue, ses liens privilégiés avec Médée ne sont pas vraiment exploités dans la suite de la tragédie, même si ses interventions contribuent à rendre pathétiques les quatre premières scènes. Elle ne reparaît, muette, qu'à la fin de la SC.XIII pour être "escamotée" par la suite.

Après avoir rappellé les antécédents du drame (1-19), la nourrice décrit la douleur de Médée répudiée par Jason. On n'entend que confusément des cris éplorés, dont la nourrice transmet le contenu, tout en faisant aussi une description de Médée en proie au chagrin. (20-45). Ce procédé se poursuivant d'une manière un peu différente (SC.III, SC.IV, SC.V), Médée ne paraîtra qu'à la SC.VI ( 214-270). L'accent est mis aussi sur les remords de Médée d'avoir abandonné, Aeétes, son père, et la Colchide, son pays (30-35), thème récurrent dans la tragédie (Cf. notamment 160-167; 256-266;328), et sur l'aversion instinctive que lui inspirent ses enfants, ce qui éveille les craintes de la nourrice, bien au fait de l'âme irréductible et impitoyable de Médée, et annonce l'évolution et le dénouement de la tragédie (36-45). Cf. 89-95; 111-114.

La vieille femme se rend compte seulement alors de l'arrivée des enfants et de leur précepteur, lequel va, à son tour, jouer les utilités dans la scène suivante, c'est-à-dire un rôle de messager (Cf. 62 sv.). La réflexion (46-48) au sujet de l'indifférence instinctive prêtée aux enfants devant la souffrance sert surtout à expliquer la manière sommaire et, somme toute, irréelle dont ils sont traités en scène, sauf en présence de Médée. Mise en scène antique oblige! Or ces deux "figurants" représentent l'enjeu même de cette tragédie et leur "indifférence" devant la souffrance de Médée reste à démontrer. Cf. SC.II (82-84; 89 sv); SC. III (98 sv); SC.XVII (1019-1080).

Dès le début l'accent est mis sur Médée. Jason n'est évoqué qu'anonymement parmi les Argonautes (5-6), et comme amant ou conjoint de Médée (8;11;13; 23; 26; 33). Il n'est sujet de phrase que lorsque le texte fait état de sa trahison conjugale (17-19).

La version du texte adoptée par Méridier (p. 124) supprime les vers 38-43.

Symplégades (2) En grec sumplègas est substantif (= choc) ou adjectif (=qui s'entrechoque). Les sumplegades (petrai) ou "(pierres) qui s'entrechoquent", désignaient deux roches à l'entrée du Bosphore. On croyait qu'elles se rapprochaient entre elles pour emprisonner les navigateurs qui s'y risquaient. Cf. détroit (211); les récifs géminés (432-433); Symplégades (1263).

des hommes d'exception (5). Les Argonautes.

Plan - vv. 1-48 - Scène II


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