Bibliotheca Classica Selecta - Autres traductions françaises dans la BCS - Plan - vv. 96-130 - vv. 204-213
MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS
(Choeur, nourrice, (Médée))CHOEUR (131-137) (Parodos)
J'entendais la voix, j'entendais le cri
De la pitoyable
Colchidienne toujours inapaisée. Mais toi, vieille, parle.
Depuis le coeur de la maison à porte double, sa plainte
Je l'entendais. Je ne me réjouis pas, femme, des souffrances de cette demeure
Puisque pour moi l'amitié s'y trouve mêlée.
Il n'y a plus de foyer! Tout cela s'en est allé!
Car lui, une couche royale le retient.
Elle, dans la chambre conjugale, elle consume sa vie,
Ma maîtresse, et d'aucun être cher
N'accepte le réconfort d'aucune parole.
Aiaî!
Qu'à travers la tête une flamme du ciel
Me passe. Que me vaut de vivre encore?
Pheû! Pheû!
Si je pouvais dénouer ma vie odieuse,
à la mort l'abandonner...
CHOEUR (148-159) (Strophe)
As-tu entendu, ô Zeus et toi la Terre et toi la Lumière,
Quels cris dans son malheur
Fait retentir l'épouse.
(Se tournant vers la maison de Médée)
Quel désir te prend de l'horrifiante
Couche létale? Es-tu démente?
Il se hâtera le terme de la mort.
N'en fais pas la prière. Si ton propre époux
Vénère un nouveau lit,
Ne t'emporte pas pour cela contre lui.
Zeus prendra fait et cause pour toi!
Ne te ronge pas trop en pleurant celui qui partageait ta couche.
Ô grand Zeus et toi, auguste Thémis,
Voyez-vous ce que je subis, moi qui par de grands serments
Me suis attaché mon exécrable
Époux? Si je pouvais les voir, lui et sa jouvencelle
Mis en pièce sous les ruines même de leur maison!
Quelle injure osent-ils sous mes yeux m'infliger!
Ô mon père, ô ma cité, dont j'ai été éloignée
Dans la honte. Moi qui ai tué mon propre frère...
NOURRICE (168-172)
Entendez-vous ce qu'elle dit? Elle invoque à cor et cri
Thémis la bienveillante et Zeus, lui que comme garant
Des serments les humains reconnaissent.
Il ne s'en faut pas de peu pour que
Ma maîtresse mette fin à son courroux!
CHOEUR (173-183) (Antistrophe)
Comment pourrait-elle venir près de nous
Et, des paroles que nous proférons
Percevoir le son,
À moins de relâcher son coeur lourd de colère,
Et son âme opiniâtre?
Que, bien sûr, mon empressement
Envers mes amis ne manque pas. Mais entre
Dans la maison! Fais-la venir ici!
Au-dehors! Insiste aussi sur nos gages d'amitié (181).
Dépêche-toi avant qu'elle ne mette à mal ceux qui sont
À l'intérieur, car son deuil ne se déchaîne que pour cela.
Je ferai ainsi, mais j'ai bien peur de ne pas venir à bout
De ma maîtresse.
Je ne me donnerai cette peine que pour vous obliger.
Car d'une lionne qui a mis bas elle lance le regard farouche
Sur ses serviteurs quand l'un d'eux
Accourt et l'approche de trop près pour lui parler.
(Soliloque sur un ton sentencieux)
(190-203) En traitant de mal dégrossis et sans sagesse
Les gens d'autrefois, tu ne te tromperais pas.
Dans les chansons qu'on entend au cours de banquets,
De festins et de dîners
Ne trouvaient-ils pas la joie de vivre?
Mais aux chagrins lugubres, personne
N'a trouvé comment par l'inspiration musicale et des chants soutenus par force lyres
Mettre fin, quand décès et
Infortunes redoutables font chanceler les foyers.
Pourtant, cela serait tout profit pour les gens
D'y remédier par des chants. Mais dans les banquets
Bien servis, pourquoi donnent-ils de la voix, poussent-ils des cris? Pour rien!
Car ils ne ressentent alors rien d'autre les mortels
Que le bien-être de se sentir repus.
(La nourrice entre dans la maison)
Plan - Scène IV - vv. 96-130 - vv. 204-213
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