Bibliotheca Classica Selecta - Autres traductions françaises dans la BCS - Plan - vv. 1-48 - vv. 96-130
MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS
49-95 (Scène II)(Précepteur, nourrice, [enfants])
PRÉCEPTEUR (49-52) (Méprisant)
Espèce de vieillerie de la maison de ma maîtresse, pourquoi te tiens-tu toute seule devant les portes en te lamentant rien que pour toi sur ce qui va mal. Comment Médée tolère-t-elle que tu la laisses seule sans toi?
NOURRICE (53-58) (Servile et plaintive)
Vénérable compagnon des petits de Jason, pour de bons esclaves, tout ce qui va mal pour leurs maîtres est un malheur et cela les prend au coeur. Car moi je me suis fait tant de chagrin que l'envie m'a prise de venir ici confier à la terre et au ciel les infortunes de ma maîtresse.
PRÉCEPTEUR (59)
Encore! La malheureuse n'arrête donc pas de se lamenter?
NOURRICE (60)
Je voudrais être à ta place! L'épreuve ne fait que commencer et elle n'est pas à mi-chemin!
La folle que voilà - s'il faut ainsi parler de nos maîtres!...
(Faisant l'intéressant)
Et dire qu'elle ne sait rien de ses derniers malheurs!
NOURRICE (63)
Qu'est-ce qui se passe, vieillard? Tu ne vas pas refuser de parler!
PRÉCEPTEUR (64)
Rien!
(En aparté)
Qu'est-ce je regrette ce que je viens de dire!
NOURRICE (65-66) (lui touchant le menton en signe de supplication)
Non! Par ton menton, ne cache rien à ta compagne d'esclavage. Car je ne dirai rien de tout cela.
J'ai entendu quelqu'un qui disait... Mais je faisais semblant de ne pas entendre, alors que je m'approchais de joueurs de dés, là, tu sais, où les très vieux vont s'asseoir près de l'auguste fontaine de Pirène - Eh bien! Quelqu'un qui disait que les enfants avec leur mère... que Créon, le tyran de ce pays allait les chasser de la terre de Corinthe. Tout de même, est-ce que cette histoire est exacte?... Je n'en sais rien. Je voudrais qu'il n'en soit pas ainsi.
NOURRICE (74-75)
Et lui, Jason, il supportera que ses enfants subissent cela, même s'il a un différend avec leur mère?
PRÉCEPTEUR (76-77) (Sur le ton de l'évidence)
Les anciennes alliances sont délaissées au profit de nouvelles et cet homme-là n'est pas bien disposé envers notre maison.
NOURRICE (78-75)
C'en est fait de nous, si nous ajoutons un nouveau malheur à l'ancien, avant même d'en avoir vu la fin!
PRÉCEPTEUR (80- 81)
Toi au moins... Ce n'est pas le moment que la dame sache cela... Tiens-toi tranquille et pas un mot de cela!
NOURRICE (82-84) (S'adressant aux enfants)
Ô mes petits, vous entendez comment il est avec vous, votre père? S'il pouvait mourir!... Non, quand même! C'est que c'est mon maître. Pourtant on le surprend d'être mauvais envers ceux qui l'aiment.
PRÉCEPTEUR (85-88) (Sentencieux)
Pour qui n'est-ce pas le cas? Viendrais-tu d'apprendre que toute personne se préfère à son prochain, maintenant que leur père, à cause d'un lit nuptial, ne les chérit plus ?
NOURRICE (89-95) (Se ravisant pour s'adresser aux enfants)
Allez-y - oui, tout ira bien -, entrez dans la maison, les petits!
(Intrigués, les enfants continuent à attendre, sans que la nourrice ne s'en rende compte. Elle s'adresse au précepteur)
Toi, le plus possible, tiens-les à l'écart et ne les laisse pas s'approcher de leur mère affligée. Car, déjà, je l'ai vue leur lancer un regard farouche, comme si elle avait envie de faire quelque chose. Elle ne décolérera pas, je le sais bien, avant de se jeter sur quelqu'un. Pourvu quand même qu'elle s'en prenne à des ennemis et non pas à des êtres chers!
Plan - Scène II - vv. 1-48 - vv. 96-130
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