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Énéide - Livre VII
©Marie-Cécile Deproost
[7, 1-147] [7, 148-285] [7, 286-340] [7, 341-405] [7, 406-474] [7, 475-539] [7, 540-622] [7, 623-705] [7, 706-817]
Note liminaire : La présente traduction de Virgile fait partie de la Bibliotheca Classica Selecta (BCS) mais elle s'intègre aussi dans le vaste projet Du texte à l'hypertexte mis au point à la Faculté de Philosophie et Lettres de Louvain à l'initiative de Jean Schumacher. Les possibilités de cette dernière réalisation sont multiples ; non seulement elle permet une lecture de l'oeuvre avec le texte latin et la traduction française en regard, mais elle donne également accès à un riche ensemble d'outils lexicographiques et statistiques très performants.
Plan
Arrivée des Troyens au Latium [7, 1-147]
- La dernière étape des errances d'Énée (1-36)
- Invocation à la muse (37-45)
- Les dieux manifestent leur volonté aux Latins (45-106)
- La manducation des tables : un présage positif pour les Troyens (107-147)
Premiers contacts entre Latins et Troyens [7, 148-285]
- Les Troyens envoient une ambassade et découvrent le palais de Latinus (148-191)
- Échange de discours et de présents (192-285)
Intervention de Junon (1) : Junon et la furie Allecto [7, 286-340]
- Dans sa haine pour les Troyens, Junon recourt au service d'Allecto
Intervention de Junon (2) : Allecto chez la reine Amata [7, 341-405]
- Amata plaide pour Turnus auprès de Latinus (341-372)
- Amata cache sa fille et mène une orgie dans la forêt (373-405)
Intervention de Junon (3) : Allecto et Turnus le Rutule [7, 406-474]
- Allecto la rusée finit par rendre Turnus possédé de fureur guerrière (406-457)
- Turnus est décidé à faire la guerre (458-474)
Intervention de Junon (4) : Allecto chez les bergers du Latium [7, 475-539]
- Allecto provoque un casus belli : Iule le Troyen blesse un cerf apprivoisé par des Latins (475-504)
- Les bergers latins se muent en guerriers et la guerre commence (505-539)
Intervention de Junon (5) : Junon reprend l'initiative [7, 540-622]
- Junon somme Allecto de retourner aux enfers (540-571)
- Junon ouvre les portes de la guerre (572-622)
La guerre embrase l'Italie (1) : Début du catalogue des Italiens [7, 623-705]
- Préparatifs de guerre et invocation aux muses (623-646)
- Début du Catalogue des Italiens (647-705)
La guerre embrase l'Italie (2) [7, 706-817]
- Suite du catalogue des Italiens (706-782)
- Fin du catalogue des Italiens (783-817)
Résumé
La dernière étape des errances d'Énée (7, 1-36)
Au sortir des Enfers, Énée quitte la Campanie et va mouiller dans un port du sud du Latium, auquel il donne le nom de Caiète, en l'honneur de sa nourrice Caieta, qui vient de mourir. Après lui avoir assuré des funérailles selon les rites, les Troyens s'en vont, pleins de confiance et d'espoir (7, 1-9).
Les éléments leur sont favorables, et Neptune lui-même leur évite les pièges de l'île de Circé, décrite comme une dangereuse magicienne (7, 10-24).
Cette évocation effrayante contraste avec le passage suivant, qui décrit le bonheur des Troyens découvrant l'embouchure du Tibre, où ils décident de s'arrêter (7, 25-36).
Invocation à la muse (7, 37-45)
Servant de transition, une invocation à la Muse peut être considérée comme l'introduction de la deuxième partie de l'Énéide, consacrée aux guerres provoquées en Italie par l'arrivée des Troyens (7, 37-45).
Les dieux manifestent leur volonté aux Latins (7, 45-106)
Virgile décrit la situation du Latium. La région vit en paix, sous le sceptre de Latinus, dont nous sont décrites la généalogie et la situation familiale : Lavinia, sa fille, est recherchée par Turnus, soutenu par la reine Amata. Ce tableau serein est ponctué par une note inquiétante : les destins manifestent leur volonté par deux prodiges, interprétés comme annonciateurs de domination étrangère, de gloire mais aussi de douleur (7, 45-80).
Latinus va consulter l'oracle du dieu-devin Faunus, son père, en respectant strictement un rituel imposé. Faunus livre sa réponse, conseillant à Latinus de prendre pour gendre un étranger, qui conférera la gloire à sa race. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre (7, 81-106).
Les dieux manifestent leur volonté aux Troyens (7, 107-147)
Les Troyens au bord du fleuve font un maigre repas de fruits sauvages posés sur des galettes de blé. N'étant pas rassasiés, ils se mettent à manger aussi ces dernières. Iule en plaisantant fait remarquer qu'ils ont mangé leurs tables. Énée se souvient alors d'une prophétie qu'aurait faite Anchise et comprend qu'il touche la terre promise (7, 107-134).
Énée invoque alors diverses divinités protectrices, et lorsque Jupiter se manifeste, les Troyens osent enfin s'abandonner à la joie, se croyant près du but (7, 135-147).
Les Troyens envoient une ambassade et découvrent le palais de Latinus (7, 148-191)
Les Troyens reconnaissent les lieux, pays des valeureux Latins. Ensuite, Énée décide d'envoyer des ambassadeurs auprès de leur roi, pour demander la paix. Aussitôt il commence à jeter les bases d'une installation durable au bord du fleuve (7, 148-159).
La délégation troyenne parvenue aux portes d'une ville respirant puissance et prospérité sont introduits auprès du roi (7, 160-169).
Suit la description du palais royal, inspirée de réalités historiques romaines, avec les trophées guerriers et les portraits des ancêtres, etc... (7, 170-191).
Échange de discours et de présents (7, 192-285)
Le roi Latinus, au fait du destin de Troie et de l'odyssée des Troyens sur les mers, offre avec bienveillance l'hospitalité aux nouveaux venus, évoquant les liens de sa race avec celle des Troyens, dont l'ancêtre Dardanus était originaire d'Italie (7, 192-211).
Ilionée, porte-parole des Troyens, présente leur arrivée non comme accidentelle, mais voulue par leur chef illustre Énée qui, comme le royaume d'où ils viennent, prétend descendre de Jupiter. Rappelant les épreuves subies après la chute de Troie, ils demandent l'hospitalité, promettant d'apporter un grand renom aux Latins. Leur présence au Latium est voulue par les destins et les dieux. C'est l'oracle d'Apollon, à Délos, qui les a envoyés dans la région, qui n'est autre que la patrie d'origine de Dardanus. Le discours s'achève par l'offrande de présents sauvés de Troie, symboles du pouvoir royal (7, 212-248).
Devant les propositions troyennes, Latinus est pensif. Faisant le rapprochement avec l'oracle de Faunus, sa seule pensée est de donner sa fille en mariage au chef des étrangers. Il agrée à la demande d'Ilionée et accepte ses présents. Il le prie de porter sa réponse positive à Énée, de lui proposer sa fille en mariage, au nom des destins, qui lui prédisent un grand avenir. En gage d'alliance, il offre alors aux Troyens de somptueux présents (7, 249-285).
Intervention de Junon (1) - Junon et la furie Allecto [7, 286-340]
Dans sa haine pour les Troyens, Junon recourt au service d'Allecto (7, 286-340)
Junon, voyant les Troyens s'installer au Latium et consciente des limites de son pouvoir, sent s'accroître encore son dépit et sa haine à leur égard. Se sachant impuissante à empêcher les arrêts des destins, elle va néanmoins s'acharner à en retarder la réalisation, et à la contrecarrer par tous les moyens (7, 286-322).
Junon prie la furie Allecto, monstre universellement détesté, de provoquer la guerre entre Latins et Troyens (7, 323-340).
Intervention de Junon (2) - Allecto chez la reine Amata [7, 341-405]
Amata plaide pour Turnus auprès de Latinus (7, 341-372)
Allecto, docile à Junon, va s'occuper en premier lieu de la reine Amata, spontanément hostile à Énée et favorable à Turnus. Auprès de Latinus, la reine plaide tout d'abord la cause de Turnus avec des arguments rationnels et des pleurs. Mais l'intervention d'Allecto poussera au paroxysme sa colère et sa passion. La fureur de la reine s'exprime par la métaphore du serpent qui s'est insinué secrètement et progressivement dans sa poitrine au point de la posséder entièrement (7, 341-372).
Amata cache sa fille et mène une orgie dans la forêt (7, 373-405)
Le plaidoyer d'Amata est vain. Excitée par Allecto, elle a désormais perdu le contrôle de sa raison. Telle une Ménade en transes, elle enlève sa fille pour la soustraire au mariage avec Énée, ou du moins pour retarder cette union. Elle semble vouloir consacrer sa fille au dieu Bacchus en personne (7, 373-391).
Le délire d'Amata est communicatif. Bientôt suivie par les matrones latines, elles aussi prises d'un délire furieux, Amata préside une vraie orgie dionysiaque (7, 392-405).
Intervention de Junon (3) : Allecto et Turnus le Rutule [7, 406-474]
Allecto la rusée finit par rendre Turnus possédé de fureur guerrière (7, 406-457)
Allecto se rend à Ardée, chez Turnus, le roi des Rutules, qu'elle trouve endormi dans son palais. Sous les traits de Calibé, la vieille prêtresse de Junon, elle le pousse à prendre les armes, en lui disant qu'elle agit sur ordre de la déesse, sa maîtresse (7, 406-434).
Rabrouée assez cavalièrement par le farouche Turnus, Allecto abandonne ses traits d'emprunt et redevient Furie ; Turnus est possédé par la fureur guerrière (7, 435-457.
Turnus est décidé à faire la guerre (7, 458-474)
Turnus, furieux, pousse son peuple à faire la guerre contre Latinus et contre les Troyens.
Intervention de Junon (4) : Allecto chez les bergers du Latium [7, 475-539]
Allecto provoque un casus belli : Iule le Troyen blesse un cerf apprivoisé par des Latins (7, 475-504)
Allecto poursuit son oeuvre en provoquant un casus belli entre les Troyens et les paysans du Latium. Elle pousse le Troyen Iule-Ascagne à blesser à la chasse un cerf apprivoisé par la famille du maître des troupeaux royaux. Cet incident met le feu aux poudres.
Les bergers latins se muent en guerriers et la guerre commence (7, 505-539)
Les bergers, à l'appel de Tyrrhus, se rassemblent, faisant arme de tout bois. Au signal de ralliement sonné par Allecto, le pays entier s'implique. Dans le camp troyen aussi, la guerre se prépare. Les premières victimes tombent.
Intervention de Junon (5) : Junon reprend l'initiative [7, 540-622]
Junon somme Allecto de retourner aux enfers (7, 540-571)
Allecto, fière de la mission qu'elle a remplie, propose à Junon de continuer à semer la guerre. Mais la reine des dieux, soucieuse de ne pas mécontenter Jupiter, renonce aux services de la Furie et la renvoie dans les enfers (7, 540-560).
Allecto rejoint le monde d'en-bas par un gouffre qui passait pour être une bouche des enfers (7, 552-571).
Junon ouvre les portes de la guerre (7, 572-622)
Junon est arrivée à ses fins. Chez les Latins, tous, à l'exception du roi Latinus, veulent la guerre : les bergers veulent venger Almo et Galèse ; Turnus et les partisans d'Amata haïssent les Troyens. Latinus, malgré son désir et ses prédictions, se sent impuissant à lutter contre Junon et se retire dans son palai (7, 572-600).
Devant le refus obstiné de Latinus d'ouvrir les portes de la guerre, Junon en personne se charge d'accomplir ce rite, devenu traditionnel à Rome lors de toute déclaration de guerre (7, 601-622).
La guerre embrase l'Italie (1) : Début du catalogue des Italiens [7,623-705]
Préparatifs de guerre et invocation aux muses (7, 623-646)
La fièvre de la guerre se communique à toute l'Italie. Chacun veut combattre et fourbit ses armes. C'est notamment le cas dans cinq cités importantes du Latium (7, 623-640).
Invocation aux Muses (7, 641-646).
Début du Catalogue des Italiens (7, 647-705)
Suit une liste impressionnante de guerriers venus de diverses contrées de l'Italie, pour s'apposer aux Troyens. Les premiers cités sont :
- Mézence l'Étrusque et son fils Lausus (7, 647-654)
- Aventinus, fils d'Hercule (7, 655-669)
- Catillus et Cora, de Tibur (7, 670-677)
- Caeculus, de Préneste (7, 678-690)
- Messapus, à la tête de contingents falisques et capénates (7, 691-705).
Suite du catalogue des Italiens (7, 706-782)
Les forces italiennes coalisées contre les Troyens comprennent encore :
- Clausus le Sabin (7, 706-722)
- Halésus, rejeton d'Agamemnon (7, 723-732)
- Oebalus, fils de Télon (7, 733-743);
- Ufens et les Èques (7, 744-749)
- Umbro, de Marruvium (7, 750-760)
- Virbius, fils d'Hippolyte (7, 761-782).Fin du catalogue des Italiens (7, 783-817)
La liste se termine avec l'évocation de deux personnages dont le rôle sera très important dans la suite du poème :
- Turnus le Rutule (7, 783-802)
- Camille la Volsque (7, 803-817).