Bibliotheca Classica Selecta - Fastes d'Ovide (Introduction) - Livre 6 (Plan) - Hypertexte louvaniste - Page précédente - Page suivante

MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS


OVIDE, FASTES VI - JUIN


Introduction : le nom du mois de juin (6,1-100)


Préoccupé par l'origine du nom du mois de Juin, Ovide propose diverses explications qu'il affirme détenir de déesses que, poète inspiré et chantre sacré, il a eu le privilège de contempler en face. (6,1-16)

Junon, la première, affirme son patronage sur le mois, justifiant cet honneur d'abord par sa naissance : elle est la fille aînée de Saturne qui valut à la région de Rome le nom de "Saturnie"  ; ensuite par son mariage : elle est à la fois l'épouse et la soeur de Jupiter, ce qui fait d'elle la Reine des déesses. Elle rappelle ensuite son titre de Junon Lucina, puis son ancienne rancoeur, désormais oubliée à l'égard des Romains, et le rang important qu'elle occupe désormais à Rome et dans nombre de cités voisines. (6,17-64)

Une seconde déesse, Hébé (Iuventas à Rome), avec une certaine déférence à l'égard de sa mère Junon, fait valoir son titre à donner son nom au mois. Elle compare à la gloire de sa mère cet honneur, le seul qu'elle possède, rappelle la dette des Romains à l'égard de son époux Hercule, et évoque enfin la répartition romuléenne des citoyens en Iuniores et Maiores. (6,65-88).

 Concordia propose alors une troisième explication, prétendant que "Juin" vient de iungere, ce qui commémore la fusion des Romains de Romulus et des Sabins de Tatius. Ovide renonce à choisir entre ces trois explications. (6,89-100)

 

6, 1

Le nom de ce mois aussi a des explications incertaines :

   je te les exposerai toutes ; choisis toi-même celle qui te plaît.

Je vais chanter des faits réels ; mais certains diront que je les ai inventés

   et penseront que jamais une divinité n'est apparue à un mortel.

6, 5

Un dieu est en nous, dont l'action nous embrase.

   Cet élan contient les germes de l'inspiration sacrée.

J'ai eu le grand avantage d'avoir vu le visage des dieux,

   soit parce que je suis poète, soit parce que je chante un sujet sacré.

Il est un bois épais planté d'arbres, où le seul son

6, 10

   qui s'entend est le murmure des eaux.

C'est là que je m'interrogeais sur l'origine du mois qui commence :

   son nom me préoccupait.

Soudain je vis des déesses, non pas celles qu'avait vues

   le maître des labours, surveillant ses brebis à Ascra ;

6, 15

ce n'était pas non plus celles que dans les vallées de l'humide Ida

   compara le fils de Priam ; l'une d'elles toutefois était présente.

L'une d'elles, celle qui est la soeur de son époux ;

   c'était elle, je l'ai reconnue, elle qui se dresse sur la citadelle de Jupiter.

J'avais frissonné et ma pâleur silencieuse reflétait mes sentiments.

6, 20

   Alors la déesse en personne dissipa les craintes qu'elle avait provoquées.

Elle dit en effet : "Ô poète, chantre de l'année romaine,

   toi qui as osé traiter de grands sujets dans des mètres sans grandeur,

tu t'es créé le droit de voir une divinité céleste,

   quand tu as décidé de chanter les fêtes dans tes vers.

6, 25

Pour que tu ne l'ignores pas et que tu ne te laisses pas entraîner

   dans l'erreur commune, sache que juin tient son nom de mon nom.

C'est quelque chose d'être l'épouse de Jupiter, d'être la soeur de Jupiter :

   je ne sais de qui je suis le plus fière, de mon frère ou de mon époux.

Si l'on regarde la naissance, je fus la première à faire de Saturne un père,

6, 30

   je fus la première que le destin a offerte à Saturne.

C'est à cause de mon père que Rome fut jadis appelée Saturnie :

   pour lui qui venait du ciel, cette terre était la plus proche.

Si l'on accorde du prix au mariage, on m'appelle l'épouse du Tonnant,

   et mon temple est associé à celui de Jupiter Tarpéien.

6, 35

Eh quoi ! une concubine a pu donner son nom au mois de mai,

   et on me refuserait, à moi, cet honneur !

Pourquoi donc m'appelle-t-on Reine et la première des déesses,

   pourquoi a-t-on placé dans ma main droite un sceptre d'or ?

Le mois sera-t-il constitué de jours lumineux (luces), ce qui me vaudra

6, 40

   le nom de Lucina, tandis que je ne donnerai mon nom à aucun mois ?

Dans ce cas, je m'en voudrais d'avoir loyalement fait taire ma colère

   envers la race d'Électre et la maison de Dardanus.

La cause de cette colère était double : je souffrais du rapt de Ganymède,

   et ma beauté aussi avait été bafouée par le juge de l'Ida.

6, 45

Je pourrais regretter de ne pas favoriser la citadelle de Carthage,

   alors que c'est là que se trouvent mes armes et mon char.

Je pourrais regretter d'avoir préféré le Latium à Sparte, à Argos,

   à ma chère Mycènes, et à l'antique Samos.

Ajoute à cela le vieux Tatius et les Falisques adorateurs de Junon

6, 50

   que j'ai toléré de voir soumis aux Romains.

Mais non, point de regret ! Nulle nation ne m'est plus chère.

   Puissé-je être honorée ici, occuper ici un temple avec mon cher Jupiter.

Mavors en personne m'a dit : "Je te recommande ces remparts :

   tu seras puissante dans la cité de ton petit-fils".

6, 55

Ses paroles sont fidèlement suivies : sur cent autels, on me célèbre

   et patronner ce mois n'est pas pour moi le moindre de mes honneurs.

En outre, cet honneur, Rome n'est pas seule à me l'octroyer  :

   les peuples des environs m'accordent les mêmes hommages.

Examine le calendrier d'Aricie et de son bois sacré,

6, 60

   ceux des Laurentes et de mon cher Lanuvium :

ils connaissent tous un mois de Junon. Vois Tibur

   et les remparts sacrés de la déesse de Préneste :

tu y liras une époque liée à Junon ; et Romulus n'est pas leur fondateur,

   alors que Rome par contre était la cité de mon petit-fils."

6, 65

Junon avait fini  ; je me retournai : l'épouse d'Hercule

   se tenait debout, arborant un visage éclatant de santé.

"Non, dit-elle, si ma mère m'ordonne de me retirer complètement du ciel,

   je ne m'attarderai pas contre sa volonté.

Je ne veux pas non plus me battre maintenant à propos du nom de ce mois :

6, 70

   je la flatte, je joue presque un rôle de suppliante  ;

je préférerais devoir à des prières la reconnaissance de mon droit :

   et peut-être toi-même pourras-tu servir ma cause.

Ma Mère possède déjà le Capitole doré, et, comme il se doit,

   associée dans son temple à Jupiter, elle en occupe le sommet.

6, 75

Mais l'honneur qui me revient tient tout entier à l'origine du mois :

   c'est ma seule source de gloire, et on me la conteste.

Est-ce donc grave, Romain, si tu as attribué le patronage du mois

   à l'épouse d'Hercule, et si la postérité en garde le souvenir ?

Cette terre aussi a une dette envers moi, au nom de mon illustre époux :

6, 80

   c'est ici qu'il a amené les boeufs qu'il avait capturés,

c'est ici que, mal défendu par les flammes dont l'avait doté son père,

   Cacus teinta de son sang la terre de l'Aventin.

Des faits plus récents m'interpellent : en fonction de leur âge,

   Romulus a divisé et réparti les citoyens en deux catégories  ;

6, 85

l'une est plus apte à donner des conseils, l'autre à se battre  ;

   les uns conseillent la guerre, les autres la font.

Ainsi en a décidé Romulus, qui a appliqué aux mois la même règle :

   Juin est le mois des jeunes gens ; le mois qui précède, celui des vieillards."

 

Hébé avait parlé. Dans l'ardeur du débat, les déesses se seraient disputées,

6, 90

   et la colère aurait effacé entre elles toute piété filiale.

 

Survint la Concorde aux longs cheveux ceints de laurier d'Apollon,

   à la fois puissance divine et réalisation d'un chef pacifique.

Dès qu'elle eut raconté que Tatius et le vaillant Quirinus

   avaient réuni leurs deux royaumes et leurs deux peuples,

6, 95

que des foyers communs avaient accueilli beaux-pères et gendres,

   elle dit : "Juin tient son nom de leur jonction".

Voilà exposée la triple explication. Mais, vous, déesses, soyez indulgentes :

   ce n'est pas mon arbitrage qui doit trancher cette affaire.

Pour moi, vous êtes à égalité. L'arbitre de la beauté a perdu Pergame :

6, 100

   deux déesses font plus de mal que n'apporte d'aide une seule.

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Notes (6,1-100)

 
ce mois aussi (6,1). Comparer avec l'introduction du mois de mai, en 5, 1-6.

un dieu est en nous (6,5). Thème du poète inspiré, récurrent chez Ovide. Voir Ars amatoria, 3, 549 et Pontiques, III, 4, 93-94. C'est l'idée platonicienne de l' "enthousiasmos".

bois épais (6,9). Voir 3, 295-296, le cadre de la manifestation de Faunus et de Picus : "Au pied de l'Aventin un bois de chênes dispensait son ombre obscure ; rien qu'à le voir, on pouvait dire : un dieu y habite". Ici aussi le bois sombre et silencieux est un lieu propice à l'apparition des divinités.

Ascra (6,14). En Béotie, où naquit le grand poète Hésiode, auteur de Les Travaux et les Jours, ouvrage traitant des travaux des champs  ; dans la Théogonie, 22-34, il affirme avoir appris des Muses en personne "un beau chant".

Ida... fils de Priam (6,15-16). Pâris, fils de Priam et d'Hécube. Un devin ayant prédit que cet enfant causerait la perte Troie, Hécube (ou Priam) chargea un berger de l'exposer sur le mont Ida, en Phrygie. Mais le serviteur eut pitié de l'enfant qui fut sauvé et mena une vie de berger, sous le nom de Pâris. Un jour, il fut choisi comme arbitre du concours de beauté entre Héra-Junon, Athéna-Minerve et Aphrodite-Vénus. Voir 4, 121 et note.

L'une d'elles... (6,17ss) Il s'agit de Héra-Junon, qui comme Zeus-Jupiter, est née de Cronos-Saturne et de Rhéa. Soeur de Zeus-Jupiter, elle devint son épouse et, par la même occasion, reine des dieux. Le grand temple de Jupiter sur le Capitole romain abritait Jupiter, Junon et Minerve : c'est la "triade capitoline".

mètres sans grandeur (6,22). Dans ses Fastes, Ovide utilise le distique élégiaque, comme dans ses poèmes érotiques, plutôt que l'hexamètre dactylique, réservé d'habitude aux sujets épiques. Voir 2, 3 et note.

je fus la première… (6,29). Ovide s'inspire peut-être ici d'Homère, Iliade, 4, 59, où Héra se prétend la plus ancienne (presbutatê en grec) des enfants de Cronos-Saturne. Mais cette prétention n'est pas attestée ailleurs. Selon Hésiode, Théogonie, 453-458, Rhéia donna à Cronos de glorieux enfants, Histié (= Vesta), Déméter, Héra, Hadès et Zeus... On remarquera que l'ordre n'est pas le même.

Saturnie (6,31). Voir 1, 193 et 1, 237 avec les notes. La tradition considérait qu'un des noms anciens du Capitole était Saturnius mons (le mont de Saturne) et y plaçait une antique cité appelée Saturnia (Festus, p. 430 L et Varron, De la langue latine, 5, 42).

Tonnant (6,34). Épiclèse de Jupiter, dieu de la foudre et du tonnerre, à qui un temple fut dédicacé par Auguste (2, 69 et note).

mon temple est associé (6,34). Techniquement Junon, ainsi que Minerve d'ailleurs, ne disposent pas d'un véritable "temple" mais d'une chapelle (cella en latin) dans le sanctuaire de Jupiter Capitolin.

Jupiter Tarpéien (6,34). Tarpéien, parce que, selon la tradition toujours, le Capitole, après avoir porté le nom de Saturnius mons, se serait appelé mons Tarpeius, à cause de l'épisode de Tarpéia, écrasée sous les boucliers des Sabins de Titus Tatius. Voir 1, 79 et 1, 261 avec les notes.

concubine (6,35). Il s'agit de la Pléiade Maia, qui avait "partagé la couche du souverain Jupiter" (5, 85-86).

Reine (6,37). Dans le sanctuaire du Capitole, en tant qu'épouse de Jupiter, roi des dieux et des hommes, Junon portait le titre de "Junon Reine". Sous le même nom, elle possédait aussi un temple sur l'Aventin qui lui fut élevé après son "transfert" de Véies en 396 a.C. (Tite-Live, 22, 1, 17-18).

Lucina (6,39-40). Épithète propre à Junon, qui apporte à la lumière les nouveau-nés (2, 436 ; 2, 449-450 et 3, 255 et n.). Le rapprochement avec Juin se base sur la luminosité des jours (appelés ici luces par Ovide) à cette époque de l'année.

Électre... Dardanus (6,42). Électre, fille d'Atlas et mère de Dardanus, ancêtre des Troyens. Voir 4, 31-35 et n. Tout ce passage (vers 41-48) relatif à la colère de Junon est visiblement inspiré de l'Énéide, dont l'hostilité, mentionnée dès les premiers vers (Enéide, 1, 4), se manifestera tout au long du récit, pour ne s'apaiser qu'à la fin (Énéide, 12, 841).

Ganymède (6,43). Fils de Tros, il passait pour le plus beau des mortels. Zeus s'en éprit et, se transformant en aigle, il enleva dans ses serres l'adolescent, qui devint au ciel l'échanson des dieux, provoquant ainsi la jalousie de Héra. Voir 1, 652 ; 2, 145 et 2, 457, ainsi que Virgile, Énéide, 1, 26-28, et Ovide, Métamorphoses, 10, 155.

juge de l'Ida (6,44). C'est Pâris (6, 15-16). Lors des noces de Thétis et Pélée, toutes les divinités avaient été invitées au banquet, à l'exception d'Éris (= Querelle). Pour se venger, celle-ci lança depuis le seuil une pomme, la "pomme de discorde" en criant "à la plus belle". Trois déesses (Héra-Junon, Athéna-Minerve, Aphrodite-Vénus) revendiquèrent ce titre. Pâris, chargé d'arbitrer ce concours de beauté, offrit la pomme à Vénus, provoquant ainsi la rancoeur de Junon.

Carthage... Argos... Mycènes... Samos (6,45-48). Tous ces lieux, liés à Junon, sont familiers aux lecteurs de l'Énéide. Voir par exemple Énéide, 1, 15-17.

Tatius (6,49). Titus Tatius est le roi des Sabins et l'adversaire de Romulus, le ravisseur des Sabines (1, 260-272 et 2, 135). Il attaqua Rome et s'empara du Capitole avec l'aide de Tarpéia. Plus tard, suite à l'intervention des femmes sabines, il conclut une alliance avec les Romains et partagea la royauté avec Romulus. Junon se présente ici comme favorable aux Sabins. Selon la tradition (Varron, De la langue latine, 5, 74), Tatius aurait consacré un autel à de nombreuses divinités qui "avaient un parfum sabin", parmi lesquelles figurait Lucina (épithète de Junon, cfr 6, 40).

Falisques adorateurs de Junon (6,49). La ville de Falerii (soumise à Rome en 241 a.C.) abritait un temple célèbre de Juno Curitis. Pour un rapport vécu d'une cérémonie en l'honneur de la déesse, voir Ovide, Amores, 3, 13. Sur les Falisques et Falerii, cfr Fastes, 1, 84 ; 3, 89 ; 3, 843 ; 4, 74.

Nulle nation ne m'est plus chère (6,51-52). Ces deux vers font écho à la réconciliation de Junon et des Romains, un des thèmes majeurs de l'Énéide (notamment 1, 279-283 et 12, 839-841).

Mavors... (6,53-54). Autre nom de Mars, père de Romulus. Dans la mythologie grecque, Arès passait pour un fils de Zeus et de Héra (cfr Hésiode, Théogonie, 921-923) ; Junon-Héra pouvait ainsi passer pour la grand-mère de Romulus. Pareille présentation est inhabituelle.

Aricie (6,59). Voir 3, 91 ; 6, 756.

Laurentes... (6,60-62). Ovide énumère divers peuples et cités du Latium qui avaient fait place à Junon dans leurs calendriers. On songera aux indications, plus détaillées encore, qu'il donne en 3, 87-96, sur la place qu'occupe le dieu Mars dans les calendriers italiques. Le pays des Laurentes (3, 93) désigne Lavinium (qui ne peut convenir pour la métrique), cité dans laquelle, selon Macrobe (Saturnales, 1, 15, 18), Junon patronne les Calendes de tous les mois. À Lanuvium, autre cité latine, des inscriptions font état d'un culte à "Junon protectrice, mère, reine". Sur Tibur, cfr 4, 71, et surtout l'épisode des joueurs de flûte en 6, 653-692, notamment 665. Sur Préneste, cfr Virgile, Énéide, 7, 678-690. La ville était connue pour son culte de la Fortune.

épouse d'Hercule (6,65). C'est Hébé, fille de Zeus et Héra ; son charme lui valut d'être nommée déesse de la jeunesse (Hébé veut dire en grec "jeunesse") ; elle devint l'épouse d'Héraclès. À Rome, elle fut identifiée à une ancienne divinité, Iuuentas (= La Jeunesse) ; elle fut gratifiée d'un lectisterne en 218 a.C., et d'un temple près du Grand Cirque en 191 a.C. Dans les vers qui suivent, Ovide fait dire à Hébé qu'elle voudrait bien avoir le patronage du mois de Juin, qu'elle souhaiterait même qu'on le lui demande, mais qu'elle ne s'opposera toutefois pas à sa mère si celle-ci le revendique. Mais Junon bénéficie déjà de tant d'honneurs à Rome, et sa fille si peu !

temple à Jupiter (6,74). Elle a sa chapelle dans le temple de Jupiter Capitolin (cfr 6, 34).

dette... (6,79-82). Évocation de l'épisode d'Hercule, qui, de passage à l'endroit de la future Rome, débarrassa les habitants du monstre Cacus. Voir 1, 543-578 et les notes.

faits plus récents (6,83-88). Pour tout ce passage, voir 5, 73-78 et les notes.

Concorde (6,91). Voir 1, 637-650. Cette divinité avait un temple au nord ouest du Forum, construit en 367 a.C. par Camille, le vainqueur de Véies. Tibère en entreprit la restauration en 7 a.C., et la dédicace eut lieu en 10 p.C. La déesse fut alors nommée Concordia Augusta, en référence à Auguste qui avait avec elle des rapports particuliers.

Tatius... Quirinus (6,93). Quirinus désigne ici Romulus. Nouvelle évocation du conflit romano-sabin, après le rapt des Sabines, et de la fusion des deux peuples qui suivit l'intervention des femmes sur le champ de bataille (3, 179-228). La Concorde est censée avoir joué un rôle dans la réconciliation entre les Romains et les Sabins.

jonction (6,96). Troisième étymologie : juin (iunius en latin) serait lié au verbe latin iungere, qui veut dire "joindre, relier". Il s'agit d'un rapport fantaisiste, dont Ovide est peut-être l'inventeur.

arbitre de la beauté... (6,99). Pâris, qui par le rapt d'Hélène, provoqua la guerre et partant la ruine de Troie (Pergame). Voir 6, 15-16 et 6, 44. Ovide tire son épingle du jeu ; il ne veut pas choisir entre les trois déesses : Pâris n'a pas eu à se féliciter d'être intervenu.


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