Bibliotheca Classica Selecta - Fastes d'Ovide (Introduction) - Livre 5 (Plan) - Hypertexte louvaniste - Page précédente - Page suivante

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OVIDE, FASTES V - MAI


Le nom et le début du mois de mai (5,1-182)


Introduction : le nom du mois (5,1-110)

Le poète, perplexe concernant l'origine du nom du mois de mai, interroge les Muses, qui lui fourniront trois explications différentes. Polymnie parle la première. On apprendra plus loin (5,53-54) qu'elle aura l'approbation de Clio et de Thalie. (5,1-10).

Polymnie fait dériver le nom du mois (Maius) de celui de Maiestas (Majesté), en se référant, de manière à notre sens un peu confuse, d'une part à l'organisation progressive du Chaos par la mise en place des éléments primordiaux, et d'autre part à la vie des premiers dieux. Aucun signe honorifique ne semblait distinguer ces derniers avant la naissance de Maiestas qui introduisit parmi eux l'émulation pour l'honneur, un état d'esprit qui perdura jusqu'à l'expulsion de Saturne de la citadelle céleste. Dans la suite, lorsque Jupiter sortit vainqueur de sa confrontation avec les Géants, monstres nés de la Terre, Maiestas resta à ses côtés, constituant le plus sûr gardien de son pouvoir. Cette déesse fut vénérée sur terre par Romulus et Numa, et continue à l'être par les familles romaines. (5,11-54)

Uranie, évoquant le respect et la considération qui entouraient les Anciens (Maiores) aux premiers temps de Rome, et le rôle de conseillers et de sénateurs que leur attribua Romulus, explique le nom Maius par Maiores, de même que Iunius s'expliquerait par Iuuenes. (5,55-78)

Enfin, Calliope rattache le nom du mois de Mai à Maia, une des Pléiades, mère d'Hermès-Mercure ; c'est l'occasion d'évoquer l'origine des Pléiades, filles de Pleionè et d'Atlas et petites-filles de Téthys et Océan. Maia ayant donné naissance à Hermès en Arcadie, Calliope revient à l'Arcadien Évandre qui introduisit en Italie de nombreux cultes d'Arcadie, et notamment celui de Faunus ; c'est donc grâce au fils de Jupiter et de Maia que s'explique le nom de Mai. (5,79-107)

Le poète refuse de privilégier l'une de ces interprétations. (5,107-110)

 

 5, 1

 Vous demandez d'où, à mon avis, vient le nom du mois de mai ?

   La cause n'en est pas très claire à mes yeux.

Comme un voyageur reste arrêté, hésitant, ne sachant où aller

   quand il voit un chemin s'ouvrant de tous côtés,

 5, 5

 ainsi, plusieurs explications pouvant être avancées,

   je ne sais où me diriger : leur abondance même m'embarrasse.

Parlez, vous qui hantez les sources de l'Hippocrène née d'Aganippè,

   plaisantes traces du cheval de Méduse !

Les déesses n'étaient pas du même avis ; Polymnie parle la première ;

 5, 10

   les autres se taisent, notant mentalement ses paroles.

 

"Après le Chaos, dès que le monde fut doté de trois éléments,

   et que l'ensemble de l'univers présenta des apparences nouvelles,

la Terre s'affaissa sous son propre poids, en attirant la Mer,

   tandis que le Ciel, plus léger, fut porté vers les régions supérieures.

 5, 15

Nulle pesanteur non plus ne retint le soleil et les étoiles,

   et vous, chevaux lunaires, vous avez pris votre élan.

Mais longtemps la Terre ne céda pas devant le Ciel,

   ni les autres astres devant Phébus : tous jouissaient d'honneurs égaux.

Souvent, ô Saturne, un dieu, sortant des rangs du peuple,

 5, 20

   osa s'asseoir sur le trône que tu occupais,

et nul dieu nouveau ne s'installait aux côtés d'Océan pour l'escorter.

   Téthys souvent fut accueillie à la dernière place,

jusqu'à ce qu'Honneur et bienséante Révérence au paisible visage

   se soient installés dans une union nuptiale légitime.

 5, 25

Ainsi naquit la déesse Majesté, qui les considéra comme ses parents.

   Dès le jour de sa naissance, elle fut grande.

Aussitôt, dans le ciel, elle siégea au milieu de l'Olympe,

   toute d'or, attirant les regards dans sa robe de pourpre.

À côté d'elle, siégèrent aussitôt Pudeur et Crainte. On pouvait voir

 5, 30

   que chaque divinité avait réglé sur elle ses manières.

Bientôt s'insinua dans les esprits l'estime pour les honneurs.

   On attribuait du prix au mérite et nul ne se complaisait plus en soi-même.

Cet état d'esprit subsista dans le ciel durant de nombreuses années,

   jusqu'au jour où les destins chassèrent de la citadelle le dieu le plus ancien.

 5, 35

Terre accoucha de rejetons sauvages, monstres énormes, les Géants,

   qui allaient oser s'en prendre à la maison de Jupiter.

Elle les dota de mille mains, et de serpents au lieu de jambes ;

   elle leur dit : "Prenez les armes contre les grands dieux !"

Ils se préparaient à entasser des montagnes bien haut jusqu'aux étoiles

 5, 40

   et à provoquer à la guerre le grand Jupiter.

Du haut de la citadelle céleste, Jupiter lança les traits de sa foudre,

   et retourna contre leurs auteurs les poids énormes qu'ils entassaient.

Bien défendue par les armes des dieux, Majesté résiste,

   et depuis ce temps, elle est toujours là, inébranlable.

 5, 45

Ainsi elle siège près de Jupiter, dont elle est le plus sûr gardien,

   et sans violence, lui garantit son sceptre redoutable.

Elle est venue aussi sur la terre : Romulus l'a vénérée,

   ainsi que Numa, et d'autres aussi, chacun à son époque.

C'est elle qui pieusement veille sur l'honneur des pères et des mères,

 5, 50

    elle qui accompagne les jeunes, garçons et filles,

elle qui valorise les faisceaux et la chaise curule d'ivoire ;

   altière, elle triomphe tirée par des chevaux couronnés."

Polymnie avait fini son discours : ses dires reçurent l'approbation

  de Clio et de Thalie, qui sait jouer de la lyre courbe.

 5, 55

 Uranie prend la parole : toutes font silence

   on ne peut plus entendre aucune voix, sinon la sienne.

"Autrefois, une tête blanche était tenue en grand respect

   et les rides d'un vieillard étaient estimées à leur juste prix.

Les jeunes hommes, en de courageux combats, géraient l'oeuvre de Mars,

 5, 60

   et assuraient la garde devant leurs dieux.

La vieillesse moins forte et inapte au maniement des armes,

   apportait souvent son aide à la patrie par ses conseils.

À cette époque la curie ne s'ouvrait qu'à des gens arrivés au soir de leur vie

   et le doux nom de l'âge mûr cadrait bien avec le sénat.

 5, 65

Les aînés faisaient les lois pour le peuple ; des lois précises déterminaient

   l'âge qui permet de briguer une charge honorifique.

Et quand l'aîné était avec des jeunes gens, sans que ceux-ci en prennent ombrage,

   il occupait le centre et, s'il n'avait qu'un compagnon, le côté intérieur.

Qui aurait osé, en présence d'un vieillard, prononcer un mot qui fasse rougir ?

 5, 70

   Une vieillesse avancée donnait accès à la censure.

Romulus s'en rendit compte et appela "Patres" les êtres d'élite :

   à ceux-ci il confia la haute direction de la ville nouvelle.

Dès lors, selon moi, les Maiores (aînés) donnèrent leur nom

   au mois de Mai, en s'inspirant de leur âge.

 5, 75

Numitor a peut-être dit : "Romulus, attribue ce mois aux vieillards"

   et le petit-fils peut n'avoir pas résisté à son aïeul.

Une preuve supplémentaire, et qui n'est pas mince, de l'honneur proposé :

   c'est Juin qui tient son nom de celui des Iuuenes (jeunes gens)."

 

Alors, avec ses cheveux en désordre couronnés de lierre,

 5, 80

   Calliope, à la tête du choeur, se mit à parler :

"Jadis Téthys, fille de Titan, avait épousé Océan

   qui, de ses ondes limpides, entoure la terre sur toute son étendue.

Alors leur fille Pleionè s'unit à Atlas, porteur du ciel,

   comme dit la légende, et mit au monde les Pléiades.

 5, 85

On rapporte que parmi elles, Maia surpassait ses soeurs en beauté

   et qu'elle partagea la couche du souverain Jupiter.

Sur le sommet du Cyllène couvert de cyprès, elle accoucha

   du dieu qui d'un pied ailé parcourt les chemins de l'éther.

L'impétueux Ladon et l'immense Ménale l'honorent, et le reste de l'Arcadie,

 5, 90

   une terre que l'on croit plus ancienne que la Lune.

Exilé d'Arcadie, Évandre était arrivé dans les campagnes du Latium

   et y avait importé ses divinités, embarquées avec lui.

Ici, où s'élève maintenant Rome, capitale du monde, il y avait

   des arbres et de l'herbe, quelques animaux et de rares cabanes.

 5, 95

Une fois là, sa mère qui connaissait l'avenir dit : "Arrêtez-vous !

   Cette campagne sera le siège d'un empire".

Le héros de Nonacris obéit à sa mère qui était prophétesse

   et s'installa en hôte sur cette terre étrangère.

Il enseigna à ces peuples nombre de rituels sacrés,

 5, 100

   mais d'abord ceux de Faunus le cornu et ceux du dieu aux pieds ailés.

Faunus demi-bouc, tu es vénéré par les Luperques aux robes retroussées

   lorsque, avec les lanières d'une peau, ils purifient les rues pleines de monde.

Mais toi, tu as donné au mois le nom de ta mère,

   toi l'inventeur de la lyre courbe, le protecteur des voleurs.

 5, 105

Et ce n'est pas là ton premier acte de piété : tu passes pour avoir donné

   sept cordes à la lyre, à cause du nombre des Pléiades."

Elle aussi avait fini ; ses soeurs la louèrent d'une seule voix.

 

   Que dois-je faire ? Chaque groupe a un poids égal.

Puissent les Piérides m'accorder également leurs faveurs,

 5, 110

   et puissé-je n'en louer aucune plus que les autres.


 

Le 1er mai (5,111-158) 

Ovide commence sa description du mois par une évocation de Jupiter. En effet, il fixe au premier mai le Lever de la Chèvre, ce qui lui fournit l'occasion de rappeler la légende de la nourrice de Jupiter, Amalthée, et de sa chèvre à la corne brisée. (5,111-128)

Le 1er mai, on honore aussi les Lares Praestites (Lares tutélaires), divinités qui, souvent associées à un chien, assurent surveillance et protection. Ovide ne semble pas les distinguer nettement des Lares Compitales (Lares des Carrefours), au culte desquels Auguste avait associé celui de son Genius. (5,129-148a)

Le 1er mai est aussi le jour anniversaire de la dédicace du temple de la Bona Dea, élevé sur la pente du rocher (saxum) de l'Aventin. (5,148b-158)

 

 

Que mon chant parte de Jupiter ! Au cours de la première nuit,

   je puis apercevoir l'étoile qui s'empressa près du berceau de Jupiter :

c'est le lever du signe pluvieux de la Chèvre olénienne.

   elle a sa place au ciel pour prix du lait qu'elle a donné.

 5, 115

La naïade Amalthée, célèbre sur l'Ida de Crète,

   cacha, dit-on, Jupiter dans les forêts.

Elle avait une chèvre magnifique, mère de deux chevreaux.

   On la distinguait parmi les troupeaux du Dicté,

grâce à ses hautes cornes recourbées au-dessus de son dos,

 5, 120

   et à un pis comme pouvait en avoir la nourrice de Jupiter.

Elle donnait son lait au dieu. Mais elle se brisa une corne contre un arbre,

   accident qui réduisit de moitié sa beauté.

La nymphe recueillit cette corne, l'enveloppa d'herbes fraîches

   et la porta, remplie de fruits, aux lèvres de Jupiter.

 5, 125

Dès que celui-ci, installé sur le trône paternel, détint l'empire du ciel,

   et que rien n'exista de plus grand que l'invincible Jupiter,

il transforma en constellations sa nourrice et la corne féconde de sa nourrice,

   qui, maintenant encore, porte le nom de la naïade sa maîtresse.

 

En l'honneur des Lares tutélaires, les Calendes de mai

 5, 130

   ont vu s'élever un autel et des petites statues de ces dieux.

Curius en avait fait le voeu, mais leur grand âge les a détruits :

   une vieillesse prolongée endommage même la pierre.

La raison du surnom (Praestites) qui leur fut attaché

   est que leur présence vigilante assure la sécurité de toutes choses.

 5, 135

De plus, ils se dressent devant nous et gardent les remparts de la Ville ;

  ils sont toujours présents et apportent leur aide.

Par ailleurs un chien sculpté dans la même pierre se tenait à leurs pieds :

   pourquoi donc un chien se trouvait-il avec le Lare ?

Tous deux gardent la maison, tous deux aussi sont fidèles à leur maître.

 5, 140

   Le dieu, tout autant que le chien, aime fréquenter les carrefours.

Le Lare comme la meute de Diane font détaler les voleurs.

   Les Lares et les chiens sont toujours en éveil.

Je cherchais deux statues des dieux jumeaux :

   le poids des années les avait détruits.

 5, 145

Des Lares par milliers et le Génie du chef qui nous les a transmis

   appartiennent à la Ville : ce sont là trois divinités honorées dans les quartiers.

 

Mais où suis-je emporté ? Cette matière de mon poème revient de droit

   au mois d'août, celui d'Auguste. D'ici là, il faut chanter la Bonne Déesse.

Il existe une levée de terre naturelle qui valut son nom à l'endroit :

 5, 150

   on l'appelle le "Rocher" ; il forme une bonne partie de la colline.

Rémus s'y était posté en vain au temps où vous, oiseaux du Palatin,

   avez envoyé à son frère les premiers signes.

Nos ancêtres décidèrent d'adosser là, sur une pente douce,

   un temple qui détestait les regards masculins.

 5, 155

Il fut dédié par l'héritière de l'antique nom des Crassus,

   une vierge qui n'a jamais subi l'étreinte d'un homme.

Livie le restaura, qui tenait absolument à imiter son époux

   et qui le suivit dans tous les domaines.


2 mai : Lever des Hyades (5,159-182) 

Selon Ovide, le 2 mai marque le lever des Hyades qui tiennent leur nom de la pluie. Cette période pluvieuse et fraîche marque cependant la reprise de la navigation. C'est l'occasion de rappeler une forme de la légende de Hyas et de ses soeurs les Hyades, tous enfants d'Aithra et d'Atlas : les nymphes pleurèrent tellement Hyas, victime d'un fauve, qu'elles furent métamorphosées en étoiles sous le nom d'Hyades. (5,159-182) 
 

 

Lorsque le jour suivant, l'Aurore aura chassé les étoiles,

 5, 160

   et levé sa torche couleur de rose sur son attelage matinal,

l'Argestès glacial caressera le sommet des épis

   et les voiles blanches se déploieront, quittant les eaux de la Calabre.

Mais dès que le sombre crépuscule aura amené la nuit,

   pas une seule des Hyades ne restera invisible.

 5, 165

Les sept étoiles du Taureau scintillent, rayonnantes de flammes,

   celles que le marin grec appelle Hyades, du nom de la pluie.

Certains pensent qu'elles ont nourri Bacchus, d'autres ont cru

   qu'elles étaient petites-filles de Téthys et du vieillard Océan.

Atlas n'était pas encore debout, portant l'Olympe sur ses épaules,

 5, 170

   lorsque naquit Hyas, dont la beauté attirait tous les regards.

La fille d'Océan, Aethra, son terme venu, les mit au monde,

   lui et les nymphes, mais Hyas fut le premier à voir le jour.

À l'époque de son premier duvet, il terrorisait avec des épouvantails

   les cerfs apeurés, et le lièvre était pour lui une proie facile.

 5, 175

Mais lorsque avec les années la vaillance lui vint,

   il osa affronter de près sangliers et lionnes velues.

Tandis qu'il attaquait dans leur tanière les petits d'une lionne,

   il devint lui-même la proie sanglante de la bête sauvage de Libye.

Sa mère pleura Hyas, ses soeurs attristées le pleurèrent,

 5, 180

   et aussi Atlas, qui allait charger le ciel sur ses épaules.

L'amour de ses soeurs l'emporta toutefois sur celui de ses parents :

   il leur valut le ciel, Hyas leur donna son nom.

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 Notes (5,1-182)

 

Parlez… Méduse (5,7-8). Le poète s'adresse aux Muses que, depuis Hésiode, la tradition place sur l'Hélicon en Béotie et qui sont censées occuper les sources de la région. En 3, 456, Ovide avait déjà évoqué, mais sans lui donner ce nom, la source Hippocrène, laquelle aurait jailli d'un coup de sabot de Pégase, le cheval né du sang de Méduse (Hippocrène veut dire en grec "la source du cheval"). Dans les Métamorphoses (5, 312), Ovide mentionne sur l'Hélicon deux sources différentes, la source Hippocrène (qu'il appelle "la source liée à Méduse") et la source Aganippè. On a l'impression qu'ici, en considérant Hippocrène comme la fille de la nymphe Aganippè, il amalgame les deux sources. Pour bien comprendre le passage, il ne faut pas oublier que ces noms (Hippocrène, Aganippè) désignent à la fois la source et la nymphe qui y est attachée.

Polymnie (5,9). Une des 9 muses, Selon Hésiode (Théogonie, 76-79), les muses "issues du grand Zeus" sont au nombre de neuf. Polymnie est la muse de la lyrique chorale.

Chaos... trois éléments (5,11). Sur le Chaos et les éléments, cfr 1, 103-110, où Janus signale la présence de quatre éléments (l'air lumineux, le feu, l'eau et la terre). Le récit de Polymnie n'envisage que la terre, la mer et le ciel, ce dernier regroupant manifestement l'air et le feu. Les Métamorphoses (1, 5-75) rapportent plus en détail la naissance des quatre éléments à partir du chaos initial.

Phébus (5,17). Désignation courante du Soleil. Cfr 1, 164 ; 1, 651 ; etc.

Saturne (5,19). C'est Cronos. Cfr n. à 4, 197.

sortant des rangs du peuple (5,20). Formulation recherchée pour désigner un dieu d'importance secondaire.

Océan (5,21). Océan, fils d'Ouranos (Ciel) et Gaia (Terre), est le plus ancien des Titans ; il épousa Téthys, fille elle aussi d'Ouranos et de Gaia, avec laquelle il engendra tous les fleuves et les Océanides (par ex. Hésiode, Théogonie, 337-370). Le couple "eut un très grand nombre d'enfants, plus de trois mille, qui sont tous les fleuves du monde" (P. Grimal, Dictionnaire, s.v. Téthys). Un passage des Métamorphoses (2, 510) montre "le vieil Océan" entouré du respect des autres dieux. Ovide signale ici qu'aucun dieu, plus jeune qu'Océan, ne songeait à lui tenir compagnie ou à lui faire escorte. On ne l'honorait pas.

Téthys (5,22). En tant que fille elle aussi d'Ouranos (Ciel) et Gaia (Terre), en tant qu'épouse de son frère Océan, Téthys aurait dû occuper une des premières places. Ce n'était pas le cas. Sur Téthys, voir 5, 81-82. Il ne faut pas la confondre avec Thétis, la Néréide, mère d'Achille.

Honneur... Révérence (5,23). Abstractions divinisées, dont seule la première est une véritable divinité, objet d'un culte dans la religion romaine. Le mot latin reverentia désigne "la crainte respectueuse, le respect, la déférence". Ovide en a fait une divinité dont l'union avec Honneur donne naissance à Majesté. Le motif est une invention ovidienne.

Maiestas (5,25). Le nom commun maiestas désigne en latin "la grandeur, la dignité, la majesté". Il n'existe pas dans la religion romaine de divinité de ce nom qui ait été l'objet d'un culte. C'est Ovide qui semble avoir imaginé cette nouvelle abstraction divinisée et lui avoir donné au ciel un rôle important qui dura "pendant de nombreuses années".

Pudeur et Crainte (5,29). Deux autres abstractions divinisées, censées entourer Majesté et qui semblent, comme telles, sorties de l'imagination créatrice du poète. La religion romaine ne rend pas de culte à Crainte (Metus) et à Pudeur (Pudor) ; elle connaît toutefois une Pudicitia, déesse de la pudeur (cfr Tite-Live, 10, 23, 5).

le dieu le plus ancien (5,34). À savoir Cronos (Saturne), qui fut chassé du ciel par Zeus (Jupiter), événement qui, selon Ovide, marque la fin du bon état d'esprit introduit par Majesté, avec ses parèdres Pudeur et Crainte. Sur Saturne-Cronos, cfr 4, 197 et la note.

Géants, etc. (5,35ss). Nés de la Terre, fécondée par les éclaboussures du sperme d'Ouranos, lorsqu'il fut mutilé par son fils Cronos (Hésiode, Théogonie, 178-187), les Géants sont souvent représentés comme des monstres anguipèdes. Leur lutte contre Zeus et les dieux de l'Olympe est célèbre : c'est la gigantomachie. Un autre combat mythique célèbre est la titanomachie, qui vit les Titans, d'autres fils de Gaia et d'Ouranos, affronter les Cronides conduits par Zeus. Les deux groupes d'opposants furent vaincus. Les auteurs anciens ne distinguent pas toujours très bien les Géants et les Titans ainsi que le détail des combats qu'ils livrèrent aux Olympiens. Un exemple : Virgile (Géorgiques, 1, 278-279) décrit les Titans entassant l'Ossa sur le Pélion (deux montagnes de Thessalie) pour atteindre le ciel ; Ovide attribue la manoeuvre aux Géants (ici au vers 39, en 3, 438-442, et dans les Métamorphoses, 1, 154-155). Cfr aussi 5, 555.

aussi sur la terre  (5,47). L'intervention de Majesté dans l'Olympe et dans la Gigantomachie ainsi que son rôle dans l'histoire des rois et dans la vie romaine "relèvent évidemment de l'imaginaire d'Ovide" (R. Schilling).

faisceaux et chaise curule (5,51). Signes de pouvoir, les faisceaux portés par les licteurs et le siège curule étaient réservés à Rome aux magistrats supérieurs. Pour les faisceaux, cfr 1, 81 et 3, 781 ; pour la chaise curule, cfr 1, 82.

chevaux couronnés (5,52). Majesté est censée accompagner le triomphateur, qui, couronné de laurier, s'avance sur un char tiré par des chevaux eux aussi couronnés de laurier.

Clio et Thalie (5,54). Respectivement muses de l'Histoire et de la Comédie.

Uranie (5,55). Muse de l'astronomie.

oeuvre de Mars (5,59). Tout ce qui concerne la guerre.

Curie... Sénat (5,63). La Curie était le lieu de réunion du Sénat. À l'époque historique, le Sénat était constitué d'anciens magistrats : c'était donc une assemblée de gens âgés. Le mot latin senatus (sénat) est d'ailleurs formé sur le même radical que le mot senex, qui veut dire "vieux ; vieillard".

des lois précises déterminaient l'âge (5,65-66). À certaines époques, des conditions d'âge très précises ont réglé l'accès aux magistratures (ainsi à la fin de la République, il fallait au minimum 43 ans pour pouvoir être consul). La loi prévoyait aussi un intervalle entre l'exercice de deux magistratures différentes (souvent deux ans).

le côté intérieur (5,68). Le côté des murs, et pas celui de la rue.

censure (5,70). En règle générale, les censeurs étaient choisis parmi les anciens consuls.

Patres (5,71). Sur la fondation du Sénat par Romulus, voir 3, 127-128, et Tite-Live, I, 8, 7.

mois de Mai (5,74). Ovide n'est pas le seul auteur ancien à établir un lien étymologique entre maiores (aînés) et maius (le mois de mai). Varron (De la langue Latine, VI, 33) le faisait aussi. Mais les linguistes modernes préfèrent rattacher le mois de mai à un nom propre, solution que proposaient déjà nombre de témoignages anciens. C'est la thèse que défendra Calliope plus loin en 5, 80-106.

Numitor (5,75). Roi d'Albe, père de Rhéa Silvia, et grand-père des jumeaux fondateurs. Évincé par son frère Amulius, il fut réintrônisé à Albe par Romulus. Son histoire est racontée par Tite-Live, I, 3, 10 - 6, 3. Ovide le présente ici comme un conseiller de Romulus.

Juin (5,78). Du lien entre le mois de juin (Iunius) et les jeunes gens (iuvenes), il sera question au chant suivant (6, 65-88), tout comme du parallèle évoqué ici, ce qu'Uranie appelle une preuve. On trouve en effet en 6, 87-88 : "Ainsi en a décidé Romulus, qui a appliqué aux mois la même règle : Juin est le mois des jeunes gens ; le mois qui précède, celui des vieillards."

Calliope (5,80). Calliope veut dire en grec "à la belle voix". C'est la muse de la poésie épique et de l'éloquence. Pour Hésiode (Théogonie, 79), c'est la première des Muses. C'est peut-être la même idée que veut faire passer Ovide lorsqu'il place Calliope à la tête du choeur (des Muses ?). R. Schilling note qu'il "la présente sous une allure bachique (couronne de lierre, cheveux épars)".

Téthys... Océan (5,81). Sur Téthys et Océan, cfr plus haut (5, 21-22).

Pleionè... Atlas... Pléiades (5,83-84). Dans la tradition ancienne (par ex. Hésiode, Travaux et jours, 383), les sept Pléiades sont déjà présentées comme les filles du Géant Atlas, mais on ne parle pas de leur mère ; le nom de Pleionè n'apparaîtra que plus tardivement. Sur les Pléiades, voir aussi 3, 105-106 et 4, 169-178.

Maia (5,85). Sur cette Pléiade qui avait partagé la couche de Jupiter, cfr 4, 174. De cette union était né Hermès-Mercure. Pour être complet, il faut signaler l'existence à Rome d'une très ancienne déesse qui porte le même nom mais "qui n'a sans doute, à l'origine, aucun rapport avec la Maia grecque. Elles apparaît parfois comme la parèdre de Vulcain, le dieu du feu. […] Après l'introduction de l'hellénisme, elle fut identifiée à son homonyme, et devint la mère de Mercure." (P. Grimal, Dictionnaire, s.v.).

Cyllène (5,87). Montagne d'Arcadie.

dieu aux pieds ailés (5,88). Hermès-Mercure est le dieu messager, représenté avec des talonnières en forme d'ailes.

Ladon... Ménale... (5,89). Pour le Ladon, fleuve d'Arcadie, voir n. à 2, 273-276 ; pour le Ménale, voir 3, 84, et 4, 650.

plus ancienne que la Lune (5,90). Pour l'Arcadie, plus ancienne que la Lune, voir 1, 469 et la note.

Évandre (5,91). Sur l'histoire d'Évandre, cfr la présentation de la fête des Carmentalia, en 1, 461-542.

Sa mère (5,95). Carmenta, qui était prophétesse. Voir par ex. 1, 473-474.

héros de Nonacris (5,97). Évandre, désigné par le nom d'un mont d'Arcadie, le Nonacris, déjà cité en 2, 275.

Faunus... les Luperques (5,99-101). Il a été longuement question de Faunus, des Luperques et des Lupercales en 2, 267-302, que l'on relira avec les notes.

dieu aux pieds ailés (5,100). Hermès-Mercure (cfr 5, 88).

toi... (5,103 ss). Ovide va s'adresser ici à Hermès-Mercure, qui aurait donné au mois de mai (maius) le nom de sa mère Maia, une des sept Pléiades.

l'inventeur de la lyre courbe (5,104). La légende attribue à Hermès la fabrication de la première lyre : le dieu aurait vidé une tortue et tendu sur le creux de la carapace des cordes faites avec les intestins de boeufs qu'il avait sacrifiés. Apollon lui-même aurait été séduit par les sons qui sortaient de l'instrument. Hermès passe aussi pour avoir inventé un autre instrument de musique, la flûte (la syrinx ou flûte de Pan) ; mais voir aussi 6,697-698 et 6, 709-710 où Minerve revendique pour elle l'invention de la flûte.

protecteur des voleurs (5,104). Allusion à un épisode célèbre de l'enfance du dieu. Tout enfant encore, Hermès aurait dérobé une partie du troupeau d'Apollon, en l'espèce douze vaches, cent génisses et un taureau, qu'il aurait emmenés bien loin et dissimulés dans une caverne (un motif dont s'inspire l'histoire de Cacus dérobant, sur le site de la future Rome, quelques bêtes du troupeau d'Hercule). Apollon finit par retrouver sa trace, mais il lui laissa les animaux en échange de la lyre qu'Hermès venait d'inventer. Cet épisode explique que le dieu ait été lié aux voleurs. En fait Hermès-Mercure est également censé protéger les commerçants (Mercurius contient la même racine que le mot latin merx, qui signifie "la marchandise") et les voyageurs (comme messager des dieux, et surtout de Jupiter, il est amené à beaucoup voyager). On aura une idée plus précise de la légende d'Hermès en lisant l'Hymne homérique à Hermès, I. Cfr aussi 5, 663-669, où sont décrites les cérémonies liées à la dédicace du temple de Mercure le 15 mai.

sept cordes (5,106). Dans l'Hymne homérique à Hermès, I, 51, le dieu "tendit sept cordes harmonieuses" sur la carapace de la tortue, mais le rapport avec les sept Pléiades est absent du texte. Dans la réalité, le nombre des cordes de la lyre a beaucoup évolué, de trois au début jusqu'à quinze à l'époque alexandrine.

Piérides (5,109). Les Muses. Voir 2, 269. Ovide n'entend donc pas trancher entre les diverses explications proposées par les Muses. Il ne veut s'en aliéner aucune.

Que mon chant parte de Jupiter (5,111). Utilisation plaisante d'une expression proverbiale (cfr notre "remontons au déluge").

Chèvre olénienne (5,113). Ovide évoque un nouveau catastérisme, celui d'une chèvre liée à la petite enfance de Zeus. Un peu approximativement, comme c'est souvent le cas chez lui en matière astronomique, il place au premier mai le lever de la Chèvre, une étoile très brillante qui apparaît à la gauche (ôlenê en grec désigne le bras, le coude, l'épaule) de la constellation du Cocher, d'où l'adjectif "olénienne". (Cet adjectif toutefois pourrait également faire référence à une ville d'Étolie, Olénos, où, selon Ovide [Héroïdes, 18, 188], Amalthée aurait nourri Zeus ; on rencontrera en 5, 251 une autre ville de ce nom, en Achaïe). Quoi qu'il en soit, l'astre est qualifié de "pluvieux". On ne sait trop pourquoi mais la même information figure chez Columelle (De re rustica, 11, 2, 37).

Amalthée (5,115). Selon la version retenue par Ovide, Amalthée est une naïade, qui possédait une chèvre. Selon d'autres versions, c'est la chèvre elle-même qui portait ce nom. De toute façon, ce nom désigne la nourrice de Zeus-Jupiter, sur le mont Ida, en Crète, lorsque sa mère Rhéa l'eut soustrait à la voracité de Cronos. Sur cet épisode, cfr 4, 197-203.

Dicté (5,118). C'est le nom d'une montagne également située en Crète. En fait, dans le contexte, l'adjectif latin Dictaeus ("du Dicté") a le même sens que Cretensis ("de la Crète").

corne (5,127). Ce sera la Corne d'abondance, mais Ovide ne signale pas ici le rapport. Dans ses Métamorphoses, 9, 80-88 par contre, il rattache explicitement l'origine de la Corne d'abondance à un épisode du combat entre Hercule et Achéloüs qui avait pris la forme d'un taureau : « Hercule, par la gauche, entoure de ses bras mon encolure. Je fonce devant moi, / il me poursuit en me tirant en arrière, pesant sur mes cornes / qu'il enfonce dans le sol dur, et il me terrasse sur l'épaisse couche de sable. / Et cela n'était pas suffisant ; tenant dans sa main droite / une de mes puissantes cornes, il l'arracha de mon front qu'il mutila. / Des Naïades la remplissent de fruits et de fleurs odorantes, /la consacrent aux dieux, et  la Bonne Abondance est riche de ma corne ».

Lares tutélaires (5,129). Les Lares sont des divinités protectrices des endroits fréquentés par l'homme. Il a déjà été question du Lar Familiaris, qui protège la maison familiale et ses habitants, libres et esclaves (1, 136) et des Lares Compitales, protecteurs des carrefours et des quartiers (2, 616). Sont ici en cause les Lares Praestites (Lares tutélaires) spécialement affectés à la protection du sol de la ville de Rome. Rome comptait plusieurs constructions consacrées aux Lares, mais on ignore quelle est celle dont Ovide rappelle ici la dédicace. Quoi qu'il en soit, si l'on en croit le poète qui semble être un témoin oculaire, l'autel était tombé en ruine.

Curius (5,131). Le Curius auquel Ovide attribue le votum est Manius Curius Dentatus, qui triompha des Samnites en 290 a.C. et qui est également connu pour avoir vaincu les Sabins et Pyrrhus. Par ses victoires, le personnage a bien défendu les frontières romaines.

un chien (5,137). Il existait un lien spécial entre le chien et les Lares tutélaires. C'est même le sujet de la 51ème Question Romaine de Plutarque, ainsi libellée : "Pour quelle raison les Lares auxquels les Romains donnent le nom spécial de Praestites ont-ils à leurs côtés un chien et sont-ils eux-mêmes enveloppés de peaux de chien ?" La première réponse de Plutarque recoupe les réflexions d'Ovide : pour le philosophe de Chéronée en effet, les Lares fonctionnent comme des chiens "terribles pour les étrangers", "doux et complaisants pour les gens de la maison". L'association est confirmée par la numismatique : "Un denier du monétaire L. Caesius (de 112 ou 111 avant J.-C.) qui représente au revers les Lares praestites assis de face, avec un chien au milieu d'eux, chacun tenant une hampe dans la main gauche, illustre la description d'Ovide" (R. Schilling).

Lares par milliers et le Génie du chef (5,145). Des Lares Praestites, Ovide glisse vers un autre type de Lares, les Lares Compitales ("Lares des Carrefours"), qui protégeaient les carrefours, c'est-à-dire en fait les quartiers de Rome. Auguste, qui avait réorganisé la ville, avait rétabli leur culte, dont 265 collèges populaires assuraient la gestion. Ils étaient honorés dans chaque quartier et Auguste leur avait associé son Génie (Genius).

trois divinités (5,146). Les Lares se présentant par deux, cela fait trois divinités avec le Genius d'Auguste.

La Bonne Déesse (5,148). Bona Dea (la Bonne Déesse) est une divinité à la personnalité assez floue, qui fut importée à Rome dans la première moitié du IIIe siècle, après la prise de Tarente en 272 a.C. Son nom d'origine aurait été Damia, une déesse de la fécondité, liée à Déméter. Elle reçut au début décembre un culte d'état, mais secret, strictement réservé aux femmes, interdit rigoureusement aux hommes. Ce culte consistait en cérémonies nocturnes, organisées par l'épouse et dans la demeure d'un magistrat revêtu de l'imperium. On ne possède pas beaucoup de détails sur les cérémonies. On sait que les participantes se recrutaient parmi les matrones appartenant aux milieux dirigeants de Rome, auxquelles s'ajoutaient les Vestales. On sait aussi qu'elles portaient toutes sortes de fleurs (sauf le myrte) et offraient en sacrifice une truie et du vin. La Bonne Déesse y était invoquée comme une déesse de la fécondité et de la santé. On n'en parlerait guère s'il n'y avait eu, en 62 a.C., le scandale que provoqua la découverte d'un homme, P. Claudius Pulcher (le futur Clodius, le rival de Milon), qui, déguisé en joueuse de flûte, avait réussi à s'introduire dans les mystères de la Bona Dea, afin d'y rencontrer la femme de César, Pompeia, dont il était épris.

Rocher (5,150). À cette Bonne Déesse, une Vestale du nom de Licinia consacra en 123 a.C. un temple sur la pente du rocher (saxum) de l'Aventin, d'où son nom de Bona Dea Subsaxana.

Rémus (5,151). Allusion à la prise d'auspices par les deux jumeaux au moment de la fondation de Rome. Rémus, sur l'Aventin avait aperçu six vautours, mais un peu après, Romulus, sur le Palatin, en avait vu douze. Cfr par exemple 4, 811-818, ainsi que Tite-Live, 1, 6, 4 à 7, 2. Le rappel de cette "auspication primordiale" permet au lecteur de localiser plus facilement le Rocher mentionné au vers précédent.

Crassus (5,155). La Vestale Licinia, qui dédia le sanctuaire, était sans doute la fille du tribun de la plèbe, Caius Licinius Crassus.

Livie (5, 157). L'impératrice Livie est l'épouse d'Auguste. Ce dernier, dans son testament politique (Res Gestae, 20, 4), signale avoir reconstruit ou restauré 82 temples à Rome. Cfr aussi Suétone, Auguste, 30. En 2, 59-60 déjà, Ovide avait évoqué cette vaste entreprise de restauration conduite par l'empereur.

Argestès (5,161). Vent du nord-ouest. C'est le Caurus (ou Corus) du latin (Lucrèce, 6, 135 ; Virgile, Géorgiques, 3, 356).

voiles blanches (5,162). Le lever des Hyades marque généralement la période de la reprise de la navigation. En fait, la date du 2 mai pour leur lever est incorrecte.

Hyades (5,164). Les Hyades, soeurs des Pléiades, font partie de la constellation du Taureau. Il en a été question en 3, 105.

nom de la pluie (5,166). Elles tirent leur nom du verbe grec "huein", qui veut dire "pleuvoir".

nourri Bacchus… (5,167). Une tradition (par ex. Hygin, Astronomica, 2, 21, 1) fait en effet des Hyades des nymphes de Dodone qui auraient été les nourrices de Bacchus. Ce dieu portant à Dodone le surnom de Hyès, ses nourrices auraient pu être appelées Hyades d'après le surnom de leur pupille.

petites-filles de Téthys et du vieillard Océan (5,168). Sur Téthys et Océan, cfr 5, 21-22 ; 5, 81. Une de leurs nombreuses filles est Aethra dont l'union avec Atlas donna naissance aux Hyades.

Atlas (5,169). Le Géant (ou Titan) Atlas, fils de Japet et d'une Océanide, frère de Prométhée et d'Épiméthée, "appartient à la génération divine antérieure à celle des Olympiens, celle des êtres monstrueux et sans mesure. Il participa à la lutte des Géants et des Dieux, et la punition qui lui fut infligée par Zeus consista à soutenir sur ses épaules la voûte du ciel" (P. Grimal, Dictionnaire, s.v. Atlas). Il fut le père des Pléiades avec Pléionè, de Hyas et des Hyades avec Aethra (cfr 3, 105, et 5, 83).

Hyas (5,170). Fils d'Atlas et de Aethra, Hyas est donc le frère aîné des Hyades, mais comme le montre la suite du récit, selon Ovide les soeurs d'Hyas étaient à l'origine de "simples" nymphes : ce fut Hyas qui leur donna son nom. Mais la légende comporte des variantes.

la bête sauvage de Libye (5,178). Il existe plusieurs variantes sur l'animal responsable de la mort d'Hyas lors d'une chasse en Libye : soit un serpent, soit un lion, soit un sanglier.

qui allait charger le ciel (5,180). La mort d'Hyas eut donc lieu avant qu'Atlas ne soit condamné à porter la voûte céleste sur ses épaules.


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