Bibliotheca Classica Selecta - Autres traductions françaises dans la BCS - Plan - Scène XVIII - Scène XX
MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS
Le début de cette scène est bien mouvementé. Le messager, qui vient annoncer les morts atroces de l'épouse de Jason et de Créon, s'étrangle quasiment d'émotion et d'indignation devant le calme cynique de Médée qui n'y voit qu'une bonne nouvelle (1121 sv). Ensuite, il entreprend, comme le veut la tradition tragique grecque, qui refuse la représentation sur scène d'événements choquants, un long récit pénible (1136-1230), déjà annoncé (787 sv;978 sv; 1065-1066). On découvre que ce messager a été partiellement témoin de l'événement, puisqu'il a suivi Jason et ses fils dans l'appartement de la princesse. Il n'est pas sûr qu'il ait été témoin de la partie principale du récit (1156 sv.), au cours duquel, après la sortie de Jason et des enfants (et donc du messager) la jeune femme revêt la parure empoisonnée, puis prend feu et attire par ses cris toute la maisonnée dont le messager (1202) qui a donc imaginé la scène (à moins d'avoir épié la princesse à son insu!). Créon survient (1204-1221) et tente une intervention désepérée qui lui sera fatale. Curieusement Jason, que l'on recherche (1178) et à qui l'agitation du palais peut avoir difficilement échapper, n'est pas présent.L'inconsistance de la personnalité de la jeune épouse de Jason apparaît plus que jamais. On aura remarqué tout au long de la tragédie, que tout en étant la cause sine qua non du drame, elle n'est jamais mentionnée par son nom, mais par des désignations génériques: jeune fille, jeune épouse, princesse ou relativement à Créon ou à Jason. Elle ne paraît jamais sur scène, à la différence des deux enfants, même si leurs rôles sont pratiquement muets. Elle n'est présente qu'à travers une évocation de sa mort par le choeur (sc. XVI 982-990 sv.) et le présent récit du messager qui la décrit velléitaire, complètement soumise à Jason et l'imagine préoccupée surtout de son apparence extérieure (1144 sv). Une jolie image et une personnalité bien pauvre.
Deux dénominations lui sont attribuées chez d'autres auteurs:sur le modèle de Créon, le dérisoire Kreousa, en latin Creusa (Cf. Sénèque, Médée 495; 508; Hygin F. 25). Également Glaukê (la lumineuse! Cf. Pausanias II 36 faisant allusion à une fontaine corinthienne dite de Glaukê; Diodore IV 54, 5), qui en latin se transcrit par Glauce (Hygin ibid.).
La réflexion du coryphée (1231-1235) qui clôture la scène annonce la ruine de la vie de Jason qui sera le thème des deux dernières scènes (1293-1316; 1317-1419). On remarquera en passant qu'aucun commentaire ne sera plus fait de la mort de Créon tout aussi dramatique que celle de sa fille.
châtiment (1223). À la scène suivante, Médée qui est prête à tuer ses enfants mesure toute l'étendue de son malheur (1242-1250).
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