Bibliotheca Classica Selecta - Traductions françaises dans la BCS

Ovide : Généralités - Métamorphoses - Art d'aimer

Fastes : Avant-Propos - Notices - Livre I - Livre II - Livre III - Livre IV - Livre V - Livre VI - Traduction M. Nisard - Hypertexte louvaniste - Corpora

MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS


OVIDE - FASTES IV

Avril

Traduction nouvelle annotée

par

Anne-Marie Boxus et Jacques Poucet (2004)

 

     Très Riches Heures du Duc de Berry (XVe siècle) - Février
     © Musée Condé - Château de Chantilly (France)


Plan

Introduction : Avril, mois de Vénus (4,1-132)
  • Avril, consacré à Vénus par son descendant Romulus (4,1-60)
  • Les titres de Vénus au patronage d'avril (4,61-132)

Du 1 au 4 avril (4,133-372)

  • 1er avril : Vénus Verticordia et Fortune virile (4,133-164)
  • 2 avril : Coucher des Pléiades (4,165-178)  
  • 4 avril : Cybèle I. Une fête bruyante expliquée par Érato (4,179-246)
  • Cybèle II. Arrivée en Italie (4,246-290)
  • Cybèle III. Installation à Rome (4,290-372)

Du 5-12 avril : Autour des Cerealia (4,373-620)

  • Avant la fête - Éloge de Cérès et sacrifices requis (4,373-416)
  • L'enlèvement de Proserpine et la quête de Cérès en Sicile (4,417-494)
  • Cérès à Éleusis fait de Triptolème le premier laboureur (4,495-562)
  • Cérès retrouve Proserpine (4,563-620)

Du 13 au 20 avril : Fordicidia et clôture des Cerealia (4,621-720)

  •  Autour des Fordicidia (4,621-672)
  • 16-20 avril : Clôture des Cerealia (4,673-720)

Le 21 avril : Autour des Parilia (4,721-862)

  •  Les Parilia (4,721-805)
  •  Anniversaire de la fondation de Rome (4,806-862)

Du 23 au 30 avril (4,863-954)

  • 23 avril : Fête de Vénus et Vinalia (4,863-900)
  • Du 25 au 28 avril : Robigalia - Flora - Vesta et Auguste (4,901-954)

Résumé

 

 Introduction : avril, mois de Vénus (4,1-132)

 

Avril, consacré à Vénus par son descendant Romulus (4,1-60)

Le poète s'adresse à Vénus, la déesse de l'amour, qui patronne le mois d'avril. Il proteste de son attachement à la déesse, tout en rappelant l'objectif des Fastes, c'est-à-dire la description des fêtes et du calendrier, sans qu'il renie toutefois ses oeuvres amoureuses antérieures. (4,1-18).

Faisant allusion aux liens qui rattache Auguste à Vénus, Ovide évoque le rôle de Romulus dans l'organisation du premier calendrier. Le fils d'Ilia attribua le patronage du premier mois de l'année à son père Mars, et celui du second à Vénus. C'est que Romulus, explorant les généalogies troyennes, avait découvert qu'il remontait, par Dardanus à Jupiter, et par Énée et Anchise à Vénus. (4,19-38)

Entre Romulus et Énée prend place la série des rois albains, issus de son fils Iule (Ascagne), et se terminant avec Numitor. C'est par Iule que Auguste et la famille Iulia peuvent prétendre se rattacher à Vénus. (4,39-60) 

 

Les titres de Vénus au patronage d'avril (4,61-132)

À la recherche de l'explication du patronage de Vénus sur le mois d'avril, Ovide mentionne d'abord l'étymologie du mot aprilis par le grec aphros (= "écume"), évoquant ainsi Aphrodite, née de l'écume de la mer. Il justifie les liens de l'Italie, jadis appelée Grande-Grèce, avec la Grèce en énumérant les nombreux héros grecs (Évandre, Hercule, Ulysse, Diomède, etc...) qui passèrent par l'Italie ou s'y établirent. L'énumération se termine sur une note nostalgique par Solymus, fondateur de Sulmone, la ville natale d'Ovide. (54, 61-84)

Par ailleurs, la mise en rapport étymologique possible de aprilis avec aperire (= "ouvrir") suggère à Ovide un vibrant éloge de Vénus, dont le mois "ouvre" le printemps, et qui impose ses lois à tout l'univers : c'est elle qui a créé les dieux ; maîtresse de la vie et de l'amour, elle a en outre introduit chez les humains le raffinement, l'éloquence et les arts. (4,85-116)

Enfin sont soulignés les liens privilégiés de Rome avec la déesse. Vénus, à qui le Troyen Pâris avait décerné le prix de beauté, a été blessée lorsqu'elle combattait les Grecs aux côtés des Troyens ; de plus, son union avec le Troyen Anchise fournit à la famille Iulia un fondement à ses prétentions troyennes et divines. (4,117-124)

En résumé, Vénus cadre bien avec le printemps, directement liée à Mars, à l'époque de la reprise de la navigation sur la mer d'où elle est née. (4,125-132)

 


Du 1 au 4 avril (4,133-372)  

 

1er avril : Vénus Verticordia et Fortune virile (4,133-164)

Le 1er avril, les femmes du Latium, quel que soit leur statut social, vénéraient Vénus Verticordia et la Fortune Virile. Le poète signale d'abord les soins donnés à la statue de Vénus Verticordia. Les femmes la dépouillent des bijoux et des fleurs qui la parent, la baignent, puis lui remettent ses colliers et des fleurs fraîches. Elles devaient alors se baigner elles-mêmes, couronnées de myrte vert, détail commémorant un épisode vécu par Vénus surprise nue par une troupe de satyres. (4,133-144)

À l'occasion de ce bain, pris dans les thermes, les femmes offrent de l'encens à la Fortune Virile. Elles absorbent également ce jour-là un breuvage composé de lait, de miel et de pavot, ce que Vénus était censée avoir fait le jour de ses noces avec Vulcain. (4,145-162)

Le 1er avril marque le coucher du Scorpion. (4,163-164)

 

2 avril : Coucher des Pléiades (4,165-178)

 Le 2 avril marque le coucher des Pléiades. Elles sont sept, mais six seulement sont visibles. Ce sont celles, dit Ovide, qui ont connu l'étreinte des dieux.

 

4 avril : Cybèle (I). Une fête bruyante expliquée par Érato (4,179-246)

Le 4 avril sont célébrées les fêtes en l'honneur de Cybèle : la statue de la déesse est portée en procession dans la ville, dans un vacarme tonitruant, tandis que se déroulent des jeux et que sont suspendues les activités du Forum. La muse Érato, sur injonction de Cybèle sollicitée par le poète dérouté, va lui fournir diverses explications concernant ce culte particulier. (4,179-196)

Érato explique en premier lieu le bruit caractéristique de l'escorte de Cybèle. Les cymbales et les tambourins commémorent le bruit que firent les Curètes et les Corybantes sur le mont Ida, pour couvrir les vagissements de Zeus-Jupiter, que sa mère Rhéa avait soustrait à la voracité de son époux Saturne, lequel, pour sauvegarder son trône, dévorait ses enfants à leur naissance. Les lions attelés au char de la déesse attestent la domination qu'elle exerce sur eux, et sa couronne crénelée témoigne qu'elle dota de tours les premières cités. (4,197-220)

Enfin l'auto-mutilation des servants de Cybèle trouve son origine dans la légende d'Attis, ce tout jeune homme dont s'éprit la déesse, qui l'attacha à son service, exigeant de lui une sorte de voeu de chasteté. Mais Attis ayant fauté avec la nymphe Sagaritis, la déesse fit mourir la nymphe, et Attis, pris de folie, se mutila pour se punir, folie que reproduisent encore les servants de Cybèle. (4,221-246)

 

Cybèle (II). Arrivée en Italie (4,246-290)

Érato explique ensuite que Cybèle, trop attachée à sa terre d'origine, n'avait pas quitté la Phrygie avec Énée apès la chute de Troie. Mais lorsque, cinq siècles plus tard, les responsables romains, après consultation des Livres Sibyllins, réclamèrent la présence à Rome de la Grande Mère des dieux, Attale, roi de Phrygie selon Ovide, fut d'abord réticent, mais la déesse manifesta vigoureusement sa volonté de partir. Le roi finit par consentir à l'envoyer à Rome, les Phrygiens étant les ancêtres des Romains. (4,246-272)

Commence alors un périple qui mènera Cybèle depuis les rives de la Troade, à travers les Cyclades, l'Égée, au large du Péloponnèse et de la Crète, etc... jusqu'en Italie. (4,273-290).

 

Cybèle (III). Installation à Rome (4,290-372)

La déesse est accueillie à l'embouchure du Tibre par une foule représentant toute la société romaine ; mais le navire qui la transportait s'échoua dans un banc de vase, et les efforts de tous ne parvinrent pas à le dégager. (4,291-304)

Une certaine Claudia Quinta, une jeune fille dont la personnalité et l'allure ne passaient pas inaperçues et dont la réputation de chasteté était mise en doute, demanda à Cybèle de faire éclater son innocence en lui permettant de dégager toute seule le navire ; sur ce, elle tire facilement le navire, qui reprend sa route dans l'allégresse générale, jusqu'à un endroit du Tibre où on décide de faire halte pour la nuit. (4,305-332)

Le lendemain, après accomplissement de rites et du sacrifice d'une génisse, a lieu, au confluent de l'Almo et du Tibre, un bain rituel de la statue de Cybèle, au son des flûtes et des tambourins. Puis un cortège, mené par Claudia Quinta réhabilitée, introduit par la porte Capène le char portant la déesse, accueillie par Nasica. (4,333-348)

Érato fournit ensuite des renseignements sur l'histoire de ce temple et sur des coutumes propres au culte de Cybèle (offrandes de monnaies - banquets - jeux Mégalésiens - Galles - Moretum). (4,349-372)

 


Du 5 au 12 avril : autour des Cerealia (4,373-620)

 
 Avant la fête - Éloge de Cérès et sacrifices requis (4,373-416)
Quelques précisions d'ordre historique et astronomique (consécration, le 5 avril, d'un temple à la Fortuna publica sur le Quirinal ; anniversaire de la bataille de Thapsos et coucher de la Balance, le 6 avril ; coucher d'Orion, le 9 avril ; fin des Megalensia le 10 avril, marqués par la procession et les courses de chevaux au Grand Cirque) précèdent un long exposé consacré aux Cerealia. (4,373-392)

La mention des jeux en l'honneur de Cérès, commençant le 12 avril, introduit un éloge de Cérès, la déesse de l'agriculture qui, pour les progrès qu'elle apporta à l'alimentation des hommes et pour la paix qu'elle favorise, doit être célébrée par les paysans avec des offrandes modestes mais pures. (4,393-416)

 

L'enlèvement de Proserpine et la quête de Cérès en Sicile (4,417-494)

Vient ensuite le récit du rapt de Perséphone-Corè, fille de Déméter-Cérès, légende très connue en Grèce. En Sicile, lors d'une fête réunissant de vénérables divinités, dont Cérès, la fille de cette dernière, sortie avec ses compagnes pour cueillir des fleurs dans les prés, s'écarte inconsciemment de son groupe. (4,417-444)

Son oncle Hadès l'aperçoit, l'enlève et l'emmène dans son royaume, les Enfers, tandis que ses compagnes l'appellent en vain. (4,445-455)

Alertée par leurs cris, Cérès s'affole et part à la recherche de sa fille à travers toute la Sicile, dont Ovide énumère avec complaisance une foule de lieux. Les appels désespérés de la mère ne sont pas entendus ; le soir venu, au terme de sa quête vaine, Cérès parvient près de l'Etna, où elle allume deux pins en guise de lampes, ce qui explique la torche allumée lors des Cerealia. (4,456-494)

 

Cérès à Éleusis fait de Triptolème le premier laboureur (4,495-562)

Cérès, par une caverne inaccessible, quitte la Sicile sur son char que tirent des dragons ailés ; cette voie lui permet d'échapper à de graves dangers (les Syrtes, Charybde et Scylla). Par l'Adriatique et Corinthe, elle parvient alors en Attique, où, accablée de tristesse, elle reste assise, sur le "rocher triste". (4,495-506)

Un jour, un vieillard d'Éleusis, Célée, revenant de la montagne avec sa fillette, rencontre la déesse seule et accablée. La conversation s'engage ; la déesse, qui a pris les traits d'une vieille femme, confie à Célée que sa fille lui a été enlevée ; le vieillard lui propose l'hospitalité dans son humble demeure et lui apprend qu'il a un fils malade. En cheminant, la déesse cueille des pavots et, y goûtant distraitement, met un terme à son long jeûne. (4,507-536)

Arrivés chez Célée, ils apprennent que l'enfant est mourant ; Cérès salue Métanire, la mère éplorée, et rend la vie à son fils, à la grande joie de toute la maisonnée. Cérès s'abstient de prendre des mets qui sont servis et donne à l'enfant un breuvage soporifique. Durant la nuit, la déesse, prononçant des incantations, entreprend de rendre l'enfant immortel en le plongeant dans la cendre du foyer, mais Métanire méfiante l'interrompt, si bien que Triptolème restera mortel. Cependant la déesse, avant de disparaître dans une nuée, annonce qu'il sera le premier cultivateur. (4,537-562)

 

Cérès retrouve Proserpine (4,563-620)

Quittant Éleusis et la Grèce, Cérès sur son char attelé de dragons ailés, parcourt le monde de l'Orient à l'Occident, survolant l'est de la Méditerranée, l'Asie, l'Afrique, l'Europe. Toujours à la recherche de sa fille, elle apprend par le Soleil que Proserpine (Perséphone-Corè) est devenue l'épouse d'Hadès. (4,563-584)

Désemparée, elle s'adresse alors à Jupiter, lui rappelant qu'il est le père de Proserpine et lui demandant qu'il punisse le ravisseur, ou qu'à tout le moins, il lui permette, à elle, de récupérer sa fille. Jupiter tente de la calmer, en faisant valoir qu'Hadès, qui règne sur un tiers de l'univers, n'est pas un gendre indigne ; toutefois, à condition que Proserpine soit restée à jeun, Cérès pourra récupérer sa fille. Le messager Hermès (Mercure) aussitôt dépêché annonce que la jeune femme, ayant avalé des graines de grenade, doit devenir reine des Enfers, ce qui désespère Cérès. (4,585 -610)

Comme elle refuse dès lors de vivre avec les dieux du ciel, Jupiter trouve un compromis, acceptant que Proserpine séjourne durant six mois auprès de sa mère. Cérès satisfaite, les moissons redevinrent abondantes. On fête Cérès avec des vêtements blancs. (4,611-620)

 


 

Du 13 au 20 avril : Fordicidia et clôture des Cerealia (4,621-720)

 

Autour des Fordicidia du 15 avril (4,621-672)

Après la mention de la dédicace, le 13 avril, d'un temple à Jupiter Victor et à la Liberté, Ovide signale les tempêtes qui se lèvent le 14 avril, mises en rapport avec la grêle qui sévit le 4 avril 43 a.C.n., lors de la bataille de Modène. (4,621-628)

Le 15 avril sont célébrés les Fordicidia : à un moment de l'année où toute la nature est en gestation, les pontifes immolent au Capitole une vache pleine ; chaque curie aussi en immole une. La cendre des foetus brûlés par une vestale servira à un rite de purification lors des Parilia. (4,629-640)

Ces sacrifices des Fordicidia remonteraient à l'époque de Numa. Suite aux mauvaises récoltes dues aux aléas du climat, Numa avait consulté l'oracle de Faunus en respectant nombre de prescriptions rituelles. Il avait appris, et compris, grâce à Égérie, que la prospérité reviendrait, si l'on sacrifiait une vache pleine. (4,641-672)

 

16-20 avril : Clôture des Cerealia (4,673-720)

Entre deux fêtes marquées par des sacrifices, Ovide rappelle qu'un 16 avril valut à Octave son titre de général en chef, que le 17 avril est la date du coucher des Hyades, et que des courses de chars sont organisées le 19 avril au Grand Cirque. (4,673-680)

Suit une anecdote qu'Ovide tiendrait d'un habitant de sa région natale : un garçon de douze ans, fils de modestes fermiers, avait capturé un renard qui ravageait la basse-cour familiale et l'avait enveloppé de paille enflammée. Le renard, transformé en torche vivante, s'était échappé et avait incendié toutes les moissons de la région. Ce récit est destiné à expliquer une loi de Carséoli imposant de brûler des renards lors des Cerealia. (4,681-712)

Le lendemain, 20 avril, le Soleil quitte le signe du Bélier pour entrer dans celui du Taureau. (4,713-720)


 

21 avril : autour des Parilia (4,721-862)

 

 Les Parilia (4,721-805)

Le 21 avril est consacré aux Parilia, et Ovide invoque la déesse Palès, avant de commencer à traiter de cette fête pastorale, qu'il semble connaître de première main, pour s'être souvent soumis à ses rites purificatoires. (4,721-730)

Les participants doivent se procurer auprès des vestales les éléments qui leur permettront de se purifier, et les bergers, par divers rites purificatoires et des offrandes de millet et de lait, doivent purifier les brebis et les bergeries. (4,731-746)

Vient ensuite le texte d'une longue prière que le berger doit adresser à Palès, pour obtenir ses faveurs, c'est-à-dire sa protection, son pardon pour des fautes éventuelles, la prospérité, etc..., avant d'accomplir encore plusieurs rites très précis, dont le plus caractéristique est le saut par dessus des tas de paille enflammée. (4,747-782)

Vient ensuite un exposé, fort complexe et très artificiel, sur l'origine de la fête. Selon son habitude, Ovide, perplexe, propose une série d'étiologies : elles proviennent de la science, de la philosophie, des coutumes ancestrales, de la mythologie, des croyances et des légendes. (4,783-805)

 

Anniversaire de la fondation de Rome (4,806-862)

Le 21 avril, on commémore aussi la fondation de Rome, ce qui amène Ovide à faire des allusions assez concises à divers éléments bien connus de la légende : la décision des deux frères après le meurtre d'Amulius, et le rôle des oiseaux dans la désignation de Romulus comme seul chef ; le tracé rituel de la future enceinte fixé le jour des Parilia ; la prière de Romulus et les présages encourageants de Jupiter concernant la future puissance de Rome sur le monde. (4,806-834)

On commence à élever le mur ; puis c'est le meurtre de Rémus par Céler, qui avait été chargé par Romulus d'empêcher quiconque de franchir ce mur. Romulus domine d'abord son chagrin, maudit les ennemis de Rome, puis laisse éclater sa douleur lors des funérailles de son frère. (4,835-855)

En guise de conclusion, Ovide s'extasie sur la toute puissance de Rome et surtout sur la gloire des Césars, qu'il souhaite infinie. (4,856-862)

 


Du 23 au 30 avril (4,863-954)

 

23 avril : Fête de Vénus et Vinalia (4,863-900)

Le 23 avril, consacré aux Vinalia, est aussi dédié à Vénus ; les prostituées en particulier célèbrent la déesse, et on commémore au temple de Vénus près de la Porte Colline l'arrivée à Rome de Vénus Érycine, venue de Sicile à la suite d'un oracle sibyllin. (4,863-876)

Mais les Vinalia sont surtout une fête en l'honneur de Jupiter : l'explication remonte à la légende d'Énée ; comme Turnus et lui prétendaient tous deux régner sur les Latins, une guerre les opposa ; pour obtenir l'alliance de l'Étrusque Mézence, Turnus s'engage à lui donner une partie des vins du Latium. De son côté, Énée promet d'offrir à Jupiter, en cas de victoire, les prémices des vendanges latines. Suite à la défaite de Mézence et Turnus, Jupiter reçoit à juste titre cet hommage du Latium, lors des Vinalia. (4,877-900)

 

Du 25 au 28 avril : Robigalia - Flora - Vesta et Auguste (4,901-954)

Le 25 avril, date du coucher du Bélier et du lever du Chien, ont lieu les Robigalia. Le flamen Quirinalis mène en procession une foule en vêtements blancs, vers le bois sacré de Robigo. Après lui avoir sacrifié une chienne et une brebis, le prêtre s'adresse à Robigo, divinité de la "Rouille", plus dévastatrice pour les moissons que les intempéries ou la canicule. Il la supplie d'épargner les moissons et de s'en prendre plutôt aux armes, désormais inutiles, en ces temps de paix. (4,901-932)

Après les offrandes rituelles, le flamen apprend au poète intrigué que l'immolation inhabituelle d'une chienne lors des Robigalia est liée à la constellation du Chien, qui, avant d'être métamorphosé, était le chien d'Icaros. (4,933-942)

Le 28 avril commencent les jeux scéniques en l'honneur de Flora, qui se déroulent jusqu'au 1er mai. Mais c'est surtout le jour où Auguste, avec l'aval des sénateurs, avait introduit Vesta dans sa demeure du Palatin, qui abritait désormais trois divinités : Vesta, Phébus et Auguste lui-même. (4,943-954)


Ovide : Généralités - Métamorphoses - Art d'aimer

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