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Métamorphoses d'Ovide : Avant-Propos - Notices - Hypertexte louvaniste - Iconographie ovidienne - Page précédente - Page suivante


Cyclops Polyphemus

 

OVIDE - MÉTAMORPHOSES

Livre XIII

 

Traduction nouvelle annotée

par

Anne-Marie Boxus et Jacques Poucet (2008)

 

 

Polyphème déclare son amour à la Néréide Galatée

(Odilon Redon, 1840-1916)
Ovid, Met. XIII, 750-869

Source


Plan

Le “ Jugement des armes ” (I) : Le plaidoyer d'Ajax (13, 1-122)

Le “ Jugement des armes ” (II) : plaidoyer d'Ulysse - Mort d'Ajax (13, 123-398)

Quelques victimes d'Achille : Hécube - Memnon (13, 399-622)

Énéide ovidienne (I). Énée entre Troie et la Sicile (13, 623-721)

L'Énéide ovidienne (II). En Sicile, autour de Scylla (13, 722-968)


Résumé

Le  “ Jugement des armes ” (I) : Le plaidoyer d'Ajax (13, 1-122)

Début du plaidoyer (13, 1-62)

Le premier à plaider sa cause est Ajax, qui cherche d'emblée à déconsidérer son rival, Ulysse. Il insiste d'abord sur sa propre bravoure, l'opposant à la lâcheté d'Ulysse, qu'il qualifie de beau parleur, toujours prêt à se dérober et à agir dans l'ombre, comme ce fut le cas lors de l'incendie des vaisseaux grecs par Hector. (13, 1-20)

Ajax rappelle ensuite la supériorité de sa naissance (il descend en ligne directe de Jupiter), et sa parenté avec Achille, son cousin germain, alors qu'Ulysse a pour ancêtre le fourbe Sisyphe, rusé comme lui, puisque, pour tenter de se dérober à la guerre de Troie, il a simulé la folie, quand Palamède est venu le contraindre à s'enrôler. Ajax par contre a été le premier à s'engager. (13, 21-42)

Enfin, il accuse Ulysse d'avoir privé les Grecs de précieux concours : de celui de Philoctète, qui détenait les armes d'Hercule, indispensables à la prise de Troie, et qui fut relégué seul à Lemnos, où il passe une vie inutile, rongeant sa rancoeur contre les Grecs et surtout contre Ulysse ; et aussi de celui de Palamède, mort victime des machinations d'Ulysse, qui se vengea d'avoir été débusqué par lui. (13, 43-62)

Suite du plaidoyer d'Ajax (13, 63-122)

Ajax reproche ensuite à Ulysse, en prenant Diomède à témoin, d'avoir fui un jour, en s'abstenant de secourir Nestor qui demandait son aide. Puis il évoque encore le combat singulier proposé par Hector, combat que lui Ajax soutint sans démériter, alors que les autres Grecs et notamment Ulysse se dérobaient. Rappelant qu'il a par ses faits d'armes sauvé la flotte grecque du feu troyen, il s'estime digne des armes d'Achille. (13, 63-97)

Par ailleurs, les exploits qu'Ulysse invoque à son actif sont peu éclatants, accomplis dans l'ombre et avec le concours de Diomède, qui pourrait lui aussi revendiquer les armes. Du reste, pour Ulysse, qui ne combat qu'en recourant à des ruses, les armes d'Achille seraient inutiles et dangereuses, parce que trop lourdes et trop voyantes pour un homme de l'ombre. (13, 98-122)

 

Le “ Jugement des armes ” (II) : plaidoyer d'Ulysse - Mort d'Ajax (13, 123-398)

Ulysse commence son plaidoyer (13, 123-180)

Après le discours d'Ajax, Ulysse, orateur attendu et habile, s'adresse à l'assemblée, déplorant d'abord la mort d'Achille, dont il prétend être l'héritier le plus indiqué, et se justifiant de recourir ici pour se défendre aux talents qu'il a toujours mis au service des Achéens. (13, 123-139)

En réponse à Ajax à propos de la noblesse de sa naissance et de ses liens de parenté avec Achille, Ulysse, après avoir affirmé la supériorité des mérites personnels sur ceux de la naissance, se prétend égal, sinon supérieur à Ajax, par sa double ascendance divine. Par ailleurs Achille a des héritiers plus directs qu'Ajax, Pélée et Pyrrhus/Néoptolème. (13, 140-158)

Donc la valeur personnelle étant le critère décisif pour l'octroi des armes, Ulysse rappelle que grâce à son ingéniosité il a démasqué Achille qui se soustrayait à la guerre sous un déguisement féminin, alors que sa présence était indispensable à la chute de Troie. Ulysse peut dès lors s'attribuer le mérite de nombre d'exploits accomplis par Achille, dont le plus important fut la mort d'Hector. (13, 159-180)

Ulysse évoque son rôle avant la guerre proprement dite (13, 181-267)

Ulysse a joué aussi un rôle important à Aulis, quand il a persuadé Agamemnon de sacrifier Iphigénie, par souci du bien commun, en dépit de sa tendresse paternelle ; son ingéniosité lui a permis d'amener à Aulis Clytemnestre et Iphigénie. Enfin, il s'est chargé aussi d'une mission périlleuse (et vaine !) à Troie avec Ménélas, pour exiger réparation après l'enlèvement d'Hélène. (13, 181-204)

Durant la longue période de calme qui sépara, durant le siège de Troie, les premiers combats et la dernière année de la guerre, Ajax reste absolument inactif, alors qu'Ulysse se rend utile de mille façons. Quand, vers la dixième année de la guerre, Agamemnon, influencé par un rêve, conseille aux Danaens de retourner au pays, Ajax, comme beaucoup d'autres, est prêt à fuir. Lors de l'assemblée convoquée par Agamemnon, Ajax n'a pas osé prendre la parole, à la différence de Thersite, remis à sa place par Ulysse, qui par ses discours dissuade les défaitistes de fuir. Donc Ulysse s'estime en droit de s'attribuer aussi les exploits accomplis dès ce moment par Ajax. (13, 205-237)

À ces diverses interventions « diplomatiques », s'ajoutent les hauts faits qu'Ulysse accomplit en compagnie de Diomède : mission d'espionnage à Troie et meurtre de Dolon, meurtre de Rhésus et capture de son char et de ses chevaux, et toute la série des ennemis abattus lors de son expédition contre Sarpédon de Lycie. Enfin, pour prouver sa bravoure, il exhibe ses cicatrices à Ajax, qui lui n'en porte aucune. (13, 238-267)

Ulysse réfute les arguments d'Ajax (13, 268-338)

Ajax ne doit pas exagérer son rôle lors de l'incendie des vaisseaux, car en fait c'est Patrocle qui a repoussé les Troyens ; de même c'est le sort qui le désigna parmi neuf volontaires pour relever le défi d'un combat singulier avec Hector ; il n'était donc pas le seul brave, et du reste il ne s'illustra pas particulièrement dans ce combat qui resta indécis. (13, 268-279)

Quand Ajax met en doute sa capacité physique à porter le poids des armes d'Achille, Ulysse rappelle qu'il a lui-même ramené le cadavre d'Achille et son armement. Par ailleurs, Ajax est trop rustre pour comprendre le sens des ciselures gravées sur ces armes forgées par Héphaïstos/Vulcain à la demande de Thétis, et donc il ne mérite pas de les posséder. (13, 280-295)

Accusé de s'être dérobé et d'être arrivé en retard à la guerre, Ulysse prétend que Achille et lui ont tous deux simulé et sont arrivés plus tard à Troie, par affection pour Thétis et pour Pénélope. En accusant Ulysse de lâcheté, Ajax outrage aussi Achille, auquel d'ailleurs Ulysse s'honore d'être comparé. (13, 296-305)

Quant à Palamède, Ulysse ne fut pas seul à le condamner, car son crime était évident. Et l'abandon de Philoctète à Lemnos, encouragé par Ulysse mais décidé par tous, a maintenu vivant le malheureux, dont la participation, selon un oracle, se révèle désormais nécessaire à la chute de Troie. Après avoir suggéré avec ironie de charger l'incapable Ajax d'aller persuader Philoctète de revenir à Troie, Ulysse proteste de son dévouement à la cause des Achéens et s'engage à user de son habileté éprouvée pour se procurer au risque de sa vie les armes d'Héraclès détenues par Philoctète. (13, 296-338)

Fin du discours d'Ulysse (13, 339-398)

En épilogue à son discours, Ulysse insiste sur l'audace qu'il a dû montrer pour procurer aux siens le Palladium, statue indispensable. Et en admettant qu'une part du mérite revient à Diomède, son seul compagnon, Ulysse argumente qu'Ajax était assisté d'un grand nombre d'hommes lors de l'incendie des vaisseaux. (13, 339-353)

La sagesse et la raison prévalant sur la force et le combat, beaucoup de héros, qui eux ont toujours tenu compte des avis d' Ulysse, seraient plus dignes qu'Ajax des armes d'Achille. Ajax n'est qu'un combattant, qui a besoin d'être guidé par le toujours clairvoyant Ulysse. (13, 339-369)

 Enfin, Ulysse sollicite l'honneur d'hériter des armes d'Achille, car il l'a amplement mérité en rendant possible la prise de Troie, imminente désormais. (13, 370-381)

 

Quelques victimes d'Achille : Hécube - Memnon (13, 399-622)

Hécube : introduction (13, 399-428)

Ayant triomphé d'Ajax, Ulysse se rendit à Lemnos pour convaincre Philoctète de rejoindre l'armée grecque, puisque le malheureux détenait les armes qui devaient permettre la ruine de Troie et la mort de Priam. Les femmes troyennes ne furent pas épargnées : Hécube, qui sera bientôt métamorphosée en chienne, la prêtresse Cassandre et d'autres femmes, arrachées des temples en flammes et emmenées en esclavage, Astyanax précipité du haut des remparts. Hécube, arrachée aux tombeaux de ses enfants, est emmenée de force par Ulysse, emportant avec elle les cendres d'Hector. (13, 39

Mort de deux enfants d'Hécube : Polydore et Polyxène (13, 429-480)

Priam avait confié au roi de Thrace Polymestor l'éducation de son fils Polydore, lequel était dépositaire d'un important trésor. Mais Polymestor, poussé par la cupidité, précipita dans la mer le jeune Troyen dont il avait la charge. (13, 429-438)

Agamemnon, sur le chemin du retour après la chute de Troie, avait arrêté sa flotte en Thrace, où l'ombre d'Achille était apparue aux Grecs, exigeant pour ses Mânes le sacrifice de Polyxène. Les proches d'Achille obéirent à cette requête. (13, 439-452)

Polyxène, amenée près de l'autel du sacrifice, tint à ses bourreaux un discours plein de noblesse, disant qu'elle accueillait avec joie une mort qui lui éviterait l'esclavage, mais, s'apitoyant sur sa mère, elle demanda comme faveur que son cadavre après sa mort soit rendu à sa mère. Ce discours émouvant n'empêcha pas l'immolation de la malheureuse, qui fit preuve jusqu'au bout d'une dignité exemplaire. (13, 453-480)

Douleur d'Hécube (13, 481-532)

Les captives Troyennes pleurent la mort de Polyxène et celles des nombreux princes Troyens, victimes de la guerre. Elles s'apitoient surtout sur Hécube, dont un discours poignant rappelle que Polyxène, victime d'Achille elle aussi, était l'ultime consolation de ses vieux jours. Hécube évoque de façon pathétique sa puissance passée, les malheurs accablants qui ont frappé sa famille, et l'avenir d'esclave qui lui est résevé à Ithaque. (13, 481-513)

Véritablement désespérée, elle envie son époux Priam d'être mort. Seule la pensée de son dernier fils Polydore l'accroche encore un peu à la vie, et elle décide alors de cesser ses gémissements et de procéder concrètement aux funérailles de sa fille. (13, 514-532)

Vengeance et métamorphose d'Hécube (13, 533-575)

Sur le rivage où elle voulait puiser de l'eau, Hécube découvre le cadavre de Polydore, criblé de coups. Furieuse elle décide de se venger. Elle va proposer à Polymestor de lui remettre une autre somme destinée à son fils. Le Thrace, aussi fourbe que cupide, lui promet de remettre le trésor à Polydore. Dans sa colère, avec l'aide des captives, Hécube saisit le roi, et lui arrache les yeux. (13, 533-564)

Le peuple des Thraces poursuit alors Hécube en lui lançant des traits et des pierres, mais bientôt elle est métamorphosée en chienne, et il subsiste un endroit commémorant cet événement. Les Troyens ainsi que les Grecs, et même les dieux, dont Héra/Junon, furent touchés par la douleur imméritée d'Hécube. (13, 565-575)

Memnon et les Memnonnides (13, 576-622)

La déesse Aurore vient solliciter Jupiter, humblement mais sans négliger d'insister sur les services qu'elle rend au monde en présidant quotidiennement au lever du jour. Elle demande que des honneurs soient rendus à son fils, Memnon, lui aussi victime d'Achille. (13, 576-599)

L'acquiescement de Jupiter à la requête d'Aurore est immédiatement suivi de la métamorphose des cendres du bûcher de Memnon en une foule d'oiseaux qui, liés aux cérémonies des défunts, sont d'abord unis, et rendent hommage à Memnon avant de se séparer en deux groupes, se faisant la guerre, oiseaux qui sont appelés Memnonides. (13, 600-619)

Trois vers de conclusion rapprochent les histoires d'Hécube et d'Aurore, deux mères endeuillées. (13, 620-622)

 

Énéide ovidienne (I). Énée entre Troie et la Sicile (13, 623-721)

Escale à Délos : Anius et la métamorphose de ses filles (13, 623-674)

Le pieux Énée, selon la volonté du destin, quitte Troie en flammes en emportant avec lui les emblèmes sacrés de la ville ainsi que son père Anchise et son fils Ascagne. Sa première escale est Délos, dont le roi et prêtre d'Apollon est Anius. Celui-ci accueille les fugitifs avec une grande hospitalité. (13, 623-639)

Anchise, qui s'enquiert des enfants d'Anius qu'il avait rencontrés lors d'une précédente visite à Délos, apprend ce qu'ils sont devenus : le fils, doté par Apollon du don de prophétie, règne sur l'île d'Andros, qui porte son nom ; ses quatre filles, à qui Liber avait accordé le pouvoir de transformer en nourriture ce qu'elles touchaient, avaient assuré la prospérité de Délos, jusqu'au jour où Agamemnon eut connaissance de leur pouvoir. Pour échapper à Agamemnon, deux d'entre elles se réfugient en Eubée, et les deux autres à Andros, auprès de leur frère qui, ne pouvant résister à la menace des soldats grecs, leur livre ses soeurs. Mais au moment d'être enchaînées, elles demandent l'aide de Liber, qui les métamorphosa en colombes, oiseaux de Vénus. (13, 640-674)

Fin de l'escale à Délos : légende des filles d'Orion (13, 675-704)

Après une nuit de repos, les Troyens, au moment de reprendre la mer sur le conseil de l'oracle d'Apollon, reçoivent des présents de la part d'Anius, en particulier un cratère ancien, provenant de Béotie. (13, 675-682)

Le cratère était orné de ciselures représentant la ville de Thèbes, identifiable par ses sept portes, avec à l'avant-plan des scènes de deuil, et à l'intérieur de la cité la représentation du suicide des deux filles d'Orion, de leur cortège funèbre et de leur crémation en présence de la foule, et aussi de l'apparition de deux jeunes gens, nés de leurs cendres, les Coronae, qui mènent le convoi . (13, 683-701)

Les Troyens à leur tour offrent à Anius des objets précieux. (13, 702-704)

Autres escales d'Énée avant la Sicile (13, 705-721)

En quittant Délos, Énée et les Troyens, en route pour l'Italie, firent sans s'attarder un parcours qui passa par la Crète et différents lieux de la mer Ionienne. Pour ce parcours, Ovide s'est inspiré très librement de Virgile, et a cité aussi divers lieux lui permettant d'évoquer des métamorphoses. La dernière halte avant l'arrivée en Sicile fut Buthrote, en Épire.

 

L'Énéide ovidienne (II). En Sicile, autour de Scylla (13, 722-968)

Arrivée en Sicile - Début de la légende de Scylla et du récit des amours de Galatée (13, 723-788)

Quittant Buthrote, forts des prédictions d'Hélénus, Énée et les siens abordent la Sicile à Zanclé, sur le détroit redouté pour les écueils de Scylla et de Charybde. (13, 723-734)

Scylla fut autrefois une jeune fille, qui se plaisait à raconter à ses amies les nymphes comment elle éconduisait ses nombreux prétendants ; Galatée lui confie avec tristesse qu'elle-même n'a échappé au harcèlement d'un Cyclope que par un deuil, et lui raconte son histoire : aimée du jeune Acis qu'elle aimait aussi, elle était sans cesse en butte aux assiduités d'un Cyclope qu'elle abhorrait. (13, 735-758a)

Suit la description des effets bénéfiques de l'amour sur le rustre Polyphème : son souci de plaire lui fait perdre son aspect effrayant, il soigne son apparence extérieure, renonce à toute cruauté, négligeant tout ce qui ne concerne pas son amour. Sa passion lui inspire même un chant, qu'il fait retentir dans tout le voisinage en s'accompagnant d'une flûte de berger. Galatée qui, cachée en compagnie de son amoureux Acis, avait entendu ce poème, s'apprête à le reproduire devant son amie Scylla. (13, 758b-788)

Le chant d'amour de Polyphème (13, 789-869)

S'adressant directement à Galatée, il fait l'éloge de sa beauté, mais lui reproche aussi de le fuir. (13, 789-809) Puis il fait étalage de toutes ses richesses de propriétaire terrien (vergers, bétail...) qu'il met à la disposition de Galatée, en lui faisant miroiter en outre d'autres présents moins courants, tels des oursons pour la distraire. (13, 810-839)

Puis, le Cyclope entreprend de faire valoir sa propre apparence physique, grâce à sa taille, à son système pileux viril, à son oeil unique qu'il compare au disque solaire, avant de renouveler ses supplications à Galatée. (13, 840-858)

En conclusion, Polyphème laisse paraître sa jalousie à l'égard d'Acis, son heureux rival, qu'il menace d'anéantir s'il le trouve sur son passage. (13, 859-869)

Mort et métamorphose d'Acis (13, 870-897)

Le Cyclope avait terminé son chant et, quand il découvrit par hasard les deux amants qui l'avaient secrètement observé, il devint redoutable : Galatée plongea dans la mer voisine et Acis se sauva en invoquant l'aide de Galatée et de ses parents, mais il fut écrasé sous un bloc de pierre, lancé par Polyphème. (13, 870-884)

La seule ressource laissée par le destin à Galatée fut la métamorphose du jeune homme en un fleuve du même nom qu'Acis, qui fut rendu ainsi à sa nature ancestrale. (13, 885-897).

Scylla rencontre Glaucus, qui lui fait le récit de sa métamorphose (13, 898-968)

Galatée et les Néréides rentrent chez elles, tandis que Scylla seule flâne le long du rivage. Elle aperçoit un être marin (Glaucus récemment métamorphosé) qui, épris dès qu'il l'aperçoit, cherche à la retenir. Mais elle le fuit et se réfugie en haut d'un rocher qui surplombe les flots. Du haut de son observatoire, elle s'interroge sur l'identité de son admirateur dont elle observe la couleur, la longue chevelure et la queue de poisson. (13, 898-915)

Ce dernier, qui l'a repérée, lui explique qu'il est un dieu des eaux, Glaucus, et lui conte son histoire. Il était jadis un homme, un pêcheur. Un jour, tandis qu'il faisait sécher ses filets dans une prairie qu'il était le premier à fouler, il est surpris de voir les poissons qu'il avait pêchés reprendre vie au contact de l'herbe de cette prairie et retourner dans la mer. Intrigué, il mâcha lui-même de cette herbe et sentit qu'il se métamorphosait. Tel un poisson, il plongea dans la mer où il fut accueilli par les divinités de la mer, qui le purifièrent de ses éléments mortels en le soumettant à divers rites, avant de l'admettre en leur sein. Mais il déplore l'indifférence manifestée par Scylla à l'égard de tous les avantages dont il se targue. (13, 916-965)

Dédaignant ce beau discours, la jeune fille s'enfuit, ce qui pousse Glaucus furieux à s'adresser à Circé. (13, 966-968)


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