FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 26 - juillet-décembre 2013
Des
statues aux clochettes et un miroir :
deux instruments magiques pour protéger Rome
Jacques Poucet
Professeur émérite de
l'Université de Louvain
Membre de l'Académie
royale de Belgique
<jacques.poucet@skynet.be>
La présente étude qui pourrait à elle seule constituer un livre de plus de deux cents pages prend place dans le vaste projet « Jean d’Outremeuse et l’Antiquité romaine » qui nous occupe depuis 2011. Elle est entièrement consacrée à l’analyse d’un motif assez répandu dans la littérature médiévale et dont très peu de classiques ont entendu parler, celui d’armes magiques destinées à la protection et à la défense de Rome.
La principale d’entre elles est un ensemble de statues, qui rassemblées en un même endroit de Rome et dont chacune représente une partie de l’empire romain. Elles portent toutes une clochette, souvent aussi une inscription. Par magie, la moindre tentative d’opposition au pouvoir romain, où que ce soit dans l’empire, se traduit instantanément à Rome par des mouvements de la statue qui correspond à la région rebelle. Sa clochette sonne, ce qui donne aussitôt l’alarme. Un corps expéditionnaire part alors sans délai dans la zone signalée et y ramène l’ordre immédiatement. Ce motif, inconnu du monde romain antique, est typiquement médiéval : pour les gens du Moyen Âge, seule la magie pouvait expliquer la longue durée de la puissance romaine, qui ne sera détruite qu’une fois disparue la protection que lui assuraient ces armes.
Nous avons retenu et analysé une cinquantaine d’attestation de ce motif. Trois passage de Jean d’Outremeuse figurent dans notre sélection. Mais dans ce travail, l’accent n’est pas mis en particulier sur le chroniqueur liégeois, mais sur le motif lui-même même et son évolution. C’est un peu ce que nous avions fait précédemment (FEC 23, janvier-juin 2012) pour un autre motif médiéval, celui du « Virgile berné et vengé ».
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Une introduction, assez courte (56 K), donne une vue d’ensemble du sujet. Deux voies s’ouvrent alors au lecteur : une rapide (422 K en 1 fichier) – la partie synthétique ou thématique – qui donne un abrégé de l’évolution du motif, accompagné de multiples exemples ; une plus longue (2332 K en 48 fichiers) – la partie analytique – qui analyse et commente, d’une manière détaillée, tous les textes de la sélection, distribués sur sept chapitres :
Ch. 1. Les statues magiques dans la tradition des Miracula mundi (85 K en deux fichiers)
Ch. 2. Les statues magiques dans la tradition des Mirabilia urbis Romae (509 K en 8 fichiers) : les Mirabilia anciens et la Graphia aureae urbis - la compilation de Nicolás Rosell et ses adaptations - Maître Grégoire - Jean d’Outremeuse - les traductions allemandes.
Ch. 3. D’autres témoignages sur les statues magiques dans la littérature allemande du XIIe au XIVe siècle (266 K en 6 fichiers) : la Kaiserchronik - la Weltchronik de Jans Enikel - la Sächsische Weltchronik - Der Marner - Meister Sigeher - Hermann von Fritzlar.
Ch. 4. Les statues magiques dans les listes de merveilles virgiliennes (431 K en 10 fichiers) : Alexander Neckam - la notice 186 des Gesta Romanorum latins - Vincent de Beauvais - Jean de Galles - un manuscrit Magliabechi (XIIIe-XIVe) - le de vita et moribus philosophorum du pseudo-Burley - Renart le Contrefait - Jean Mansel
Ch. 5. Le Colisée, les statues magiques et la tradition étymologique (421 K en 7 fichiers) : Hugo de Pise - Osbern de Gloucester - les documents Codagnellus et Ramponi - Armannino Giudice - le Libro imperiale - John Capgrave
Ch. 6. Les statues magiques et le miroir dans le Roman des Sept Sages de Rome (325 K en 8 fichiers) : les rédactions K, A et D - la rédaction H et L’Ystoire des sept sages - Hans von Bühl - les Gesta Romanorum allemands (p. 118 Keller) - les Faictz merveilleux de Virgille
Ch. 7. Des récits utilisant des sources diverses, difficiles parfois à identifier (295 K en 7 fichiers), chez différents auteurs : Jacques de Voragine - Guillaume le Clerc de Normandie - John Gower - John Capgrave - Ladismas Pelbertus
Les deux types de lecture – thématique et analytique – conduisent au chapitre final (108 K) en trois parties donnant (a) le cadre dans lequel s’effectue notre recherche depuis 2011, (b) un bref résumé de l’étude sur le motif des statues magiques et (c) l’annonce de la prochaine étape de notre enquête, où nous confronterons trois autres textes de Jean d’Outremeuse aux passages de Martin d’Opava, qui, sur les sujets abordés, a servi de modèle au chroniqueur liégeois.
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Rappelons que, depuis 2011, toutes nos études sur la littérature médiévale sont mises sur la Toile en preprint à l’appréciation des spécialistes et que nous serons toujours très reconnaissants à ceux d’entre eux qui nous feront part de leurs observations.
Bruxelles, le 1 décembre 2013
Introduction - Partie thématique - Partie analytique - Conclusions
FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 26 - juillet-décembre 2013