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TACITE : Agricola - Germanie - Débat sur les orateurs (Accueil)


PVBLII CORNELII TACITI DIALOGVS DE ORATORIBVS

Débat sur les orateurs de Publius Cornelius Tacitus dit Tacite

Traduction nouvelle avec notes par Danielle De Clercq (Mars 2008)


TERMINOLOGIE

 

asiatique. Les rhéteurs grecs d'Asie Mineure ont particulièrement influencé l'éloquence romaine du 1er s. a.C. Leur style était plutôt recherché et sententieux, mais avait aussi tendance à trop d'ampleur et d'abondance. L'école de Rhodes optait pour une forme plus tempérée de ce style. Cf. Apollonius Molon, Hortensius.

attique (XVIII 4). En fait les orateurs romains néo-attiques voulaient, par réaction contre le style asiatique, imiter celui de la grande époque de l'éloquence attique, tels Lysias, Démosthène, Eschine, Hypéride, etc. On reprochait à leur recherche de sobriété de confiner à la sécheresse. Cf. Br. 284 sv ; Calvus

clausule (XXII 4). Dernier membre rythmé d'une période oratoire.

déclamation. Ensemble d'exercices oratoires utilisé dans l'enseignement des rhéteurs, notamment les controverses (controversiae) où l'on plaide le pour et le contre. Cf. XIV 4 ; XXXV 4. On y trouve aussi les discours persuasifs  (suasoriae) où on vise à persuader un personnage historique ou mythologique à prendre tel ou tel parti. Cf. XXXV 4.

dialectique (XXXI 5). Art de discuter en procédant par questions et réponses, où les Stoïciens étaient passés maîtres. Cf. Diodote.

exorde (XIX 3 ; XX 1 ; XXII 3). Première partie de portée générale servant d'introduction au discours et suivie de la division qui en présente le plan.

narration (XIX 3 ; XXII 3). Elle prend place après la division et expose les faits qui sont l'objet du discours.

période (XXII 3). Longue phrase formée de membres variés et souvent nombreux en un assemblage harmonieux.

rhéteurs (XIV 4 ; XIX 4 ; XXIII 2 ; XXXIII 6 ; XXXV 1 ; XLII 2)  Professeurs d'art oratoire ou rhétorique dont l'enseignement porte sur la composition, le style, l'argumentation. Des rhéteurs grecs s'installèrent au cours du IIe siècle à Rome où ils enseignaient dans leur langue. S'ils furent chassés en 161 par le sénat ainsi que les philosophes grecs, cette mesure n'eut que peu d'effet sur leur activité. Au début du Ier siècle a.C., apparurent des rhéteurs latins, qui dispensaient le même enseignement en latin. Le plus connu parmi eux est Lucius Plotius Gallus. Cf. Suétone, De rhetoribus II, 2 : L. Plotius Gallus. De hoc Cicero in epistola ad M. Titinnium sic refert : Equidem memoria teneo, pueris nobis primum Latine docere coepisse Plotium quendam. Ad quem cum fieret concursus, quod studiosissimus quisque apud eum exerceretur, dolebam mihi idem non licere. Continebar autem doctissimorum hominum auctoritate, qui existimabant Graecis exercitationibus ali melius ingenia posse. Hunc eundem (nam diutissime vixit) M. Coelius in oratione, quam pro se de vi habuit, significat dictasse Atratino, accusatori suo, actionem; subtractoque nomine, hordearium eum rhetorem appellat, deridens ut inflatum ac levem et sordidum. Quant à Lucius Plotius Gallus, voici ce que Cicéron rapporte à son sujet dans une lettre adressée à Marcus Titinnius : Dans mon souvenir, je n'étais moi-même qu'un enfant quand un certain Plotius se mit à enseigner en latin. Comme on se pressait pour suivre ses cours,  du fait que tous les plus zélés s'exerçaient auprès de lui, je déplorais de ne pouvoir faire de même. Or je me heurtais aux avis autorisés des gens les plus compétents : il n'y avait, selon eux, que les exercices en grec pour nourrir au mieux les esprits. C'est encore de Plotius (en effet il a vécu très vieux) que parle Marcus Caelius, dans un discours sur la violence qu'il a prononcé pour sa propre défense, en expliquant que c'est lui qui a dicté à son accusateur Atratinus la manière de l'attaquer en justice. Sans plus citer son nom, il l'appelle le rhéteur ballonné par dérision, car il le trouve enflé, sans consistance et trivial. En 92 a.C., les censeurs Cn. Domitius Ahenobarbus et Lucius Licinius Crassus décrétèrent l'expulsion des rhéteurs latins, mais ce fut sans succès. Cf. de Or III 93-95 ; cf Gabinianus ; Gallion ; I.O. II 1, 1-13, où Quintilien différencie le rôle du grammairien et du rhéteur.


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