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MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS
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Introduction
Traduction et notes
Première partie:
Comment peut-on être Germain? (I-IV)
Vivre en Germanie (V-VIII) (IX-XV) (XVI-XIX) (XX-XXIV) (XXV-XXVII)
Deuxième partie:
Particularismes de peuples germaniques (XXVIII-XXXIII) (XXXIV-XXXVII) (XXXVIII-XLII) (XLIII-XLVI)
Cartes
Benario (1999)
Goelzer (1917)
Grane (2003)
Perret (1949)
Rives (1999)
Frisons
(XXXIV 1). Les Angrivariens et les Chamaves sont enserrés à l'arrière de leur territoire par les Dulgubins et les Chasuaires et d'autres populations qui ne sont guère connues. Devant eux, ils ont les Frisons pour voisins immédiats. On distingue, en fonction de leur puissance, les Frisons Majeurs et Mineurs. Ces deux ethnies sont bordées par le Rhin jusqu'à l'Océan. Elles occupent aussi les rives de lacs immenses.
Les Romains et l'Océan
Des vaisseaux romains y croisent. (XXXIV 2). Mieux encore, c'est par cette voie que nous avons affronté l'Océan lui-même! La rumeur s'est répandue que les Colonnes d'Hercule y existent encore toujours. Soit Hercule s'est bien rendu là-bas, soit il nous est devenu naturel d'associer à sa gloire tout endroit grandiose. Drusus Germanicus n'a certes pas manqué d'audace, mais l'Océan s'est opposé à ce que l'on cherchât à en savoir plus sur lui-même tout comme sur Hercule. Par la suite, plus personne n'a réédité pareille tentative: on a jugé plus conforme au respect religieux de s'en tenir à des croyances plutôt que de rendre des exploits divins connaissables.
NORD DE LA GERMANIE
Chauques
(XXXV 1). Jusqu'ici notre exposé a décrit l'ouest de la Germanie. Celle-ci s'oriente vers le nord en décrivant une courbe immense. Vient d'abord le peuple des Chauques. Tout en étant établi à côté des Frisons et sur une partie du littoral, il jouxte les territoires de toutes les populations que j'ai présentées et forme même une poche dans celui des Chattes. Non seulement les Chauques dominent un espace très étendu, mais ils le peuplent également. Cette nation, la plus fameuse parmi les Germains, préfère défendre sa puissance en respectant la justice.
(XXXV 2). Sans céder ni à la convoitise ni aux excès, les Chauques vivent pacifiquement à l'écart et ne se livrent à aucune razzia ou pillage. Leur plus grande preuve de bravoure et de force est d'affirmer leur supériorité sans la fonder sur des pratiques injustes. Tous sont cependant prêts à prendre les armes et, si les circonstances l'exigeaient, à engager un très grand nombre d'hommes et de chevaux. Vivre pacifiquement laisse leur réputation intacte.
Chérusques et Foses
(XXXVI 1).Voisins des Chauques et des Chattes, les Chérusques, qui ne se sentaient pas menacés, ont préservé longtemps une paix excessive et engourdissante. Cette situation leur valut plus d'agrément que de sécurité. Pour qui vit entouré de peuples tyranniques et forts, la quiétude dont il jouit ne peut être que trompeuse. Quand un conflit éclate, modération et moralité sont l'apanage du plus fort. Ainsi, ces Chérusques qu'on désignait jadis comme bons et justes, se font traiter aujourd'hui de mous et de sots. La chance des Chattes, leurs vainqueurs, a passé pour de la sagesse.
(XXXVI 2). Peuple limitrophe, les Foses furent, eux aussi, emportés par la débacle des Chérusques. Ils leur sont associés à part égale dans le malheur, alors que dans la prospérité ils leur avaient été inférieurs.
Cimbres
Un passé prestigieux
(XXXVII 1). Cette même péninsule de la Germanie est occupée tout près de l'Océan par les Cimbres. Ceux-ci ne forment plus aujourd'hui qu'un petit État, mais leur gloire est immense. De vastes vestiges de leur ancienne renommée subsistent telles, sur les deux rives, les étendues occupées par leurs camps. Les dimensions de ceux-ci permettent maintenant encore de se représenter la masse de ce peuple en armes et rendent vraisemblable une si grande migration.
Rome peut-elle arriver à bout des Germains?
(XXXVII 2). C'est au cours de la six cent quarantième année de notre Ville que retentit la première charge des Cimbres. C'était sous le consulat de Caecilius Métellus et de Papirius Carbo. Calculons combien d'années séparent ce moment-là du deuxième consulat de Trajan : environ deux cent dix! (XXXVII 3). Que de temps!
Se laisse-t-elle vaincre la Germanie ?
On ne compte plus les dommages subis de part et d'autre au cours d'une période si longue. Ni les Samnites, ni les Carthaginois, ni les Espagnes ou les Gaules, ni même les Parthes ne nous ont plus souvent mis sur le qui-vive. Qu'elle est opiniâtre la liberté des Germains, bien plus encore que la dynastie des Arsaces! Certes, l'Orient a massacré Crassus, mais quelle autre raison aurait-il encore de nous narguer, lui qui a perdu Pacorus et s'est écroulé aux pieds de Ventidius? (XXXVII 4). Mais les Germains, eux, après avoir repoussé ou capturé Carbo, Cassius, Scaurus Aurélius, Servilius Caepio, et encore Maximus Mallius, ont en même temps arraché au peuple romain cinq armées consulaires, de même qu'à César aussi, Varus et ses trois légions.
Ce n'est pas sans mal que Caius Marius en Italie, le Divin Jules en Gaule, Drusus, et aussi Néron et Germanicus, les ont écrasés sur leurs propres terres. Un peu plus tard, les menaces démesurées de Caius César tournèrent au canular. (XXXVII 5). Ensuite la paix régna jusqu'à ce qu'à la faveur de nos discordes et guerres civiles, les Germains prirent d'assaut des quartiers d'hiver de nos légions et s'attaquèrent même aux Gaules. S'ils en ont été repoussés, en revanche, ils nous ont donné ces derniers temps plus d'occasions de célébrer des triomphes que des victoires.
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