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Historiographie gréco-romaine
CÉSAR (100? - 44 a.C.)
Textes rassemblés et présentés par Jean-Marie HANNICK
Professeur émérite de l'Université de Louvain
On ne tentera pas de résumer ici la vie de César. Elle a été racontée, dès l'antiquité, par Suétone et Plutarque et les ouvrages modernes sur ce sujet ne manquent pas. Il suffira, en guise d'introduction aux Commentarii rerum gestarum, de rappeler quelques dates et faits importants de la biographie de l'auteur.
Né en 101 ou en 100 a.C. dans une famille patricienne qui prétendait descendre de Iule, fils d'Énée, lui-même fils d'Anchise et de Vénus, César entame sa carrière en 81, en servant à l'armée d'Asie. Puis il rentre à Rome, pour peu de temps. Mal vu de Sylla, il se réfugie à Rhodes où il suit les leçons de rhétorique d'Apollonius Molon. Le dictateur ayant abdiqué en 79, et étant mort l'année suivante, César va pouvoir briguer tous les honneurs. En 73, il entre dans le collège des pontifes et est élu questeur en 69, ce qui lui donne accès au sénat. En 65, il est édile curule et, en 63, Pontifex Maximus. En 62, César accède à la préture ; l'année suivante, il part gouverner l'Espagne Ultérieure. Il est ensuite candidat au consulat mais rencontre des résistances, ce qui l'amène à s'associer à Pompée et à Crassus pour former ce qu'on a appelé le premier triumvirat : il est convenu qu'il sera consul en 59, ce qui fut fait. Cette année-là, un tribun propose de lui attribuer, au terme de son mandat, le gouvernement de la Gaule Cisalpine et de l'Illyricum pour cinq ans ; le Sénat y ajoute la Narbonnaise. En 58, César assume ce commandement ; commence la guerre des Gaules qui va durer jusqu'en 50.
En 49, César, qui aurait dû abandonner son commandement et licencier ses troupes, passe le Rubicon. C'est le début de la guerre civile. Pompée, battu à Pharsale en août 48, s'enfuit en Égypte où il est assassiné. César traque les derniers pompéiens en Afrique (Thapsus, 46), puis en Espagne (Munda, 45). En 46, César avait été nommé dictateur pour dix ans ; en 44, il devient dictateur à vie, et consul, pour la quatrième ou la cinquième fois. Depuis sa victoire à Pharsale, il est en réalité tout-puissant et réalise un vaste programme de réformes (composition du Sénat, calendrier, fondation de colonies ), interrompu par son assassinat aux ides de mars 44.
Homme politique de premier plan, brillant chef militaire, César était aussi un remarquable orateur et un homme de lettres très distingué. Dans sa jeunesse, il avait composé une tragédie, dipe. En 55 ou en 54, pendant son proconsulat en Gaule, il trouve le temps de rédiger un « ouvrage très étudié sur la méthode pour bien parler le latin » (Cicéron, Brutus, § 253 ; trad. J. Martha) : c'est le De Analogia. En 46, rentrant d'Espagne à Rome, il écrit un poème sur le thème du voyage, Iter, et, un peu plus tard, un pamphlet contre son vieil adversaire, Caton. Tout cela est perdu. Subsistent quelques lettres de César qu'on retrouve dans la correspondance Cicéron - Atticus et surtout, ses Commentarii, De Bello gallico et De Bello civili.
Ces « commentaires » n'appartiennent pas, à proprement parler, au genre historique. Cicéron (T 7) et Hirtius (T 9) le disent clairement : César ne prétendait pas écrire l'histoire de la guerre des Gaules ni de la guerre civile, il voulait fournir des matériaux aux historiens à venir, leur apprêter des sources. Il reste au moins une trace de ce but limité, l'absence de préface pour les deux uvres, le caractère abrupt de l'entrée en matière (T 1, 10). Mais Cicéron et Hirtius notent aussi que César a réalisé ce travail avec un tel talent que toute uvre historique ultérieure eût été inutile.
On ajoutera que notre auteur n'avait pas que ce but, désintéressé, de fournir des informations aux futurs historiens : il lui fallait se justifier. Il n'avait pas reçu mandat de conquérir la Gaule et il n'était pas totalement innocent dans le déclenchement de la guerre civile. Il explique donc que c'est pour l'honneur de Rome et pour la mettre à l'abri de nouvelles invasions germaniques qu'il s'est senti obligé d'intervenir en Gaule (T 2), ce qu'il a fait avec énergie mais aussi avec prudence et réflexion dans ses plans de bataille ; que s'il a dû, parfois, se montrer dur à l'égard des vaincus (T 8 ; voir aussi, par exemple, B.G., III, 16 ; VIII, 44, 1), il a pu aussi les prendre en pitié et les épargner (T 4). César devait plaider sa cause avec plus d'habileté encore dans l'affaire de la guerre civile. Il insiste donc sur la modération de ses exigences originelles (T 11), sur ses tentatives répétées de négocier avec l'adversaire (T 14, 15, 17), sur sa volonté de ménager et ses troupes, et celles de Pompée (T 13). Les Commentaires ne contiennent sans doute pas de contrevérités flagrantes, que le lecteur aurait d'ailleurs immédiatement décelées ; ils sont simplement rédigés de manière telle que l'auteur et son action apparaissent sous le jour le plus favorable. D 'autre part, César ne s'attribue pas tous les mérites dans le succès de ses opérations. Il sait quel rôle joue la Fortune dans le déroulement des guerres (T 14). Celle-ci a parfois penché de son côté (T 6), elle a parfois aussi soutenu la cause de l'ennemi (T 7) : il est donc sage de ne pas la tenter inutilement (T 13).
A quelle époque César a-t-il rédigé ses commentaires ? Quant à la Guerre Civile, l'opinion des spécialistes est quasi unanime : l'ouvrage aurait été composé à la fin de l'année 45. Pour la Guerre des Gaules, les avis sont nettement partagés. Les uns pensent que César a écrit ce récit d'une seule traite ; d'autres, que les différents livres ont été rédigés et envoyés à Rome année après année, ou composés année après année mais publiés en une seule fois. La question est probablement insoluble. On notera aussi que les deux uvres sont inachevées. Si les sept premiers livres de la Guerre des Gaules sont de César, le huitième est de la plume d'un de ses officiers, Hirtius (T 9), lequel pourrait être également l'auteur du Bellum Alexandrinum ; le De Bello africano et de De Bello hispaniensi qui racontent les derniers combats contre les Pompéiens sont d'auteurs inconnus.
On n'évoquera ici que la survie des Commentaires, pas celle du personnage même de César qui a inspiré tant d'artistes, de tous genres (écrivains, peintres, musiciens) et à toutes les époques : sur ce sujet, trop vaste pour être abordé ici, on se contentera de renvoyer au volume publié sous la direction de R. Chevallier, Présence de César, en hommage à M. Rambaud.
Les contemporains de César louent la qualité de son style, soulignent aussi la facilité avec laquelle il écrivait (Cicéron, T 7 ; Hirtius, T 9), même si certains l'accusent de négligence et d'un respect insuffisant pour la vérité historique (Asinius Pollion : cf. Suétone, César, 56, 4). Mais les Commentaires semblent avoir perdu assez vite de leur intérêt. La Gaule devenue province impériale sous Auguste, l'histoire de sa conquête ne retient plus guère l'attention, sauf exception, celle, par exemple, de Velleius Paterculus (II, 46, 1). Quant à la Guerre civile, on conçoit que, sous les Julio-Claudiens, il n'ait pas été de bon ton d'en rappeler le souvenir, de ranimer « des feux couverts d'une cendre trompeuse », pour reprendre l'expression d'Horace (Odes, II, 1, 7-8 : ignis suppositos cineri doloso). Pourtant, Lucain revient sur le sujet à l'époque de Néron, dénonçant des guerres « qui ne pouvaient comporter des triomphes » (Pharsale, I, 12 : bella nullos habitura triumphos). Mais on observera que, pour les faits, Lucain s'inspire de Tite-Live, plus que de César. Dans la suite, les Commentaires ne sont plus guère cités et, s'ils le sont, c'est parfois de curieuse façon. Orose (Histoires, VI, 7, 2), par exemple, croit que le Bellum Gallicum est l'uvre de Suétone !
Il faudra du temps avant que les Commentaires de César ne retrouvent une certaine audience. Au milieu du IXe siècle, Loup de Ferrières, dans une lettre à l'évêque d'Auxerre, refuse de ranger notre auteur parmi les historiens romains : son uvre, dit-il, est trop mince ; on ne possède plus de lui que la Guerre des Gaules, le reste est de Hirtius, son secrétaire. D'ailleurs, l'abbé de Ferrières avoue finalement qu'il ne possède pas les Commentaires de César (Loup de Ferrières, Correspondance, éd. trad. L. Levillain, t.II. 847-862, n°95). Mais, assez vite, les manuscrits de la Guerre des Gaules se multiplient, plus que ceux de la Guerre civile. Et l'on commence à les traduire en français. Au début du XIIIe siècle, un anonyme compose, sur le modèle de Suétone, une sorte de vie de César intitulée Les faits des Romains : pour la guerre des Gaules, il traduit, ou plutôt adapte, les Commentaires, sans savoir, d'ailleurs, qu'ils sont l'uvre du conquérant lui-même ; il les attribue à un grammairien qui n'a que revu le texte, un certain Julius Celsus Constantinus. Pour raconter la guerre civile, l'anonyme ne suit plus César, mais la Pharsale de Lucain, lequel sera encore la source de Jean de Thuin qui, au milieu du XIIIe siècle, compose en vers le Roman de Jules César, puis une adaptation en prose, l'Histoire de Jules César.
A la fin du XVe siècle paraissent deux nouvelles traductions françaises de la Guerre des Gaules, celle de Jean du Chesne, dédiée à Charles le Téméraire, puis celle de R. Gaguin, destinée à Charles VIII. Un siècle plus tard, les Commentaires seront encore traduits, et commentés, par Blaise de Vigenère. Les éditions de César sont maintenant de plus en plus nombreuses et les Commentaires, surtout le De Bello gallico, sont largement exploités dans les conflits idéologiques du temps. M. Schmidt-Chazan a montré que déjà les traductions/adaptations de du Chesne et de Gaguin n'étaient pas dépourvues d'arrière-pensées politiques. Il en va de même pour Pierre de la Ramée (Ramus) et son Liber de moribus veterum Gallorum (1559). S'inspirant de César, l'auteur fait un portrait très flatteur de ceux qu'il appelle « nos ancêtres » les Gaulois, soulignant notamment leur amour de la liberté, leur frugalité, leur ardeur au travail. Il ne cache pas, d'ailleurs, le but de son entreprise : Amo patriam ut debeo ejusque praeclaras laudes illustrari celebrarique maxime cupio (cité par C.-G. Dubois, dans Présence de César, p.115 ; voir aussi C.-G. Dubois, Celtes et Gaulois au XVIe siècle. Le développement littéraire d'un mythe nationaliste, Paris, 1972, p.107-110). Etienne Pasquier, un contemporain, est beaucoup moins attiré par de telles reconstructions de l'âme gauloise mais il exploite, lui aussi, le témoignage de César pour répondre à « nos modernes italiens, lesquels se pensent avantager grandement en réputation envers toutes autres contrées, lorsque, faisant mention des guerres que nous avons eues contre eux, ils nous appellent barbares ». Tout le chapitre II du Ier livre des Recherches de la France veut montrer que le proconsul, qui ne parlait pas des Gaulois par ouï-dire « ains par longue usance et fréquentation » et « connaissait leur ordre et police », ne les traite jamais de barbares, sauf en deux endroits, « nous ayant en tous autres passages réputés de conditions civilisées ».
Les Commentaires de César ont eu aussi des lecteurs attentifs parmi les gouvernants. L'éditeur de l'Histoire de Jules César de Napoléon III insère en tête du second volume une note un peu inattendue où il dresse la liste « des souverains et des princes qui se se sont occupés du même sujet ». On y retrouve Charles VIII, qui lisait les Commentaires dans la traduction de R. Gaguin ; Charles-Quint qui les lisait aussi et les annotait de sa main ; le sultan Soliman II qui les fit traduire en langue turque ; Henri IV et Louis XIV qui en ont traduit les premiers livres. La liste se clôture avec les noms de Christine de Suède, de Philippe-Égalité et de Napoléon Ier qui, à Sainte-Hélène, avait dicté un Précis des guerres de César, paru à Paris en 1836.
Bibliographie
- Guerre des Gaules, éd. trad. L.-A. Constans, 2 vol., Paris, 1964 (C.U.F.).
- La Guerre civile, éd. trad. P. Fabre, 2 vol., Paris, 1954 -1964 (C.U.F.).
- La Guerre des Gaules, éd. introd. et commentaire de M. Rambaud, Livres II et III, Paris, 1965 (Coll. Érasme 12) ; Livre IV, 1967 (Érasme, 19) ; Livre V, 1974 (Érasme, 29)
- La Guerre civile, éd. introd. et commentaire de M. Rambaud, Livre I, Paris, 1970 (Coll. Érasme, 5).
- Carcopino J. Histoire romaine, t.II. La République romaine de 133 à 44 avant J.-C., Deuxième partie. César, 4e éd., Paris, 1950 (Histoire générale fondée par G. Glotz).
- Id., Jules César, Paris, Les Libraires Associés, 1965
- Etienne R., Jules César, Paris, 1997.
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- Rambaud M., L'art de la déformation historique dans les Commentaires de César, 2e éd., Paris, 1966 (Collection d'études anciennes).
- Bossuat R., César dans la littérature du Moyen Âge, dans Dictionnaire des Lettres Françaises (dir. Card. Grente), Le Moyen Age, Nouv. éd. (dir. G. Hasenohr - M. Zink), Paris, 1994, p.235-236.
- Bossuat R., Traductions françaises des Commentaires de César à la fin du XVe siècle, dans Bibliothèque d'humanisme et Renaissance, 3, 12943, p.253-411.
- Chavy P., Blaise de Vigenère traducteur baroque, dans Blaise de Vigenère, poète et mythographe au temps de Henri III, Cahiers V.L. Saulnier 11, Paris, 1994, p.67-76.
- Chevallier R. (éd.), Présence de César. Actes du Colloque des 9-11 décembre 1983. Hommage au doyen Michel Rambaud, Paris, 1985 (Caesarodunum, XX bis).
- Collet O., Étude philologique et littéraire sur le Roman de Jules César, Genève, 1993 (Publications romanes et françaises, 207).
- Méniel B. - Ribémont B. (dir), La figure de Jules César au Moyen Âge et à la Renaissance, dans Cahiers de recherches médiévales, n° 13 (spécial), 2006.
- Schmidt-Chazan M., Les traductions de la « Guerre des Gaules » et le sentiment national au Moyen Age, dans Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 87, 1980, p.387-407.
T 1 - Guerre des Gaules, trad. L.-A. Constans, I, 1, 1-3 L'ensemble de la Gaule est divisé en trois parties : l'une est habitée par les Belges, l'autre par les Aquitains, la troisième par le peuple qui, dans sa langue, se nomme Celte, et, dans la nôtre, Gaulois. Tous ces peuples diffèrent entre eux par le langage, les coutumes, les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. Les plus braves de ces trois peuples sont les Belges, parce qu'ils sont les plus éloignés de la province romaine et des raffinements de sa civilisation, parce que les marchands y vont très rarement, et, par conséquent, n'y introduisent pas ce qui est propre à amollir les curs, enfin parce qu'ils sont les plus voisins des Germains, qui habitent sur l'autre rive du Rhin, et avec qui ils sont continuellement en guerre.
T 2 - I, 33, 2-5 Leur ayant tenu ce discours, il renvoya l'assemblée [des Gaulois]. Outre ce qu'il venait d'entendre, plusieurs motifs l'invitaient à penser qu'il devait se préoccuper de cette situation et intervenir ; le principal était qu'il voyait les Héduens, à qui le Sénat avait si souvent donné le nom de frères, soumis aux Germains, devenus leurs sujets, et qu'il savait que des otages héduens étaient au pouvoir d'Arioviste et des Séquanes : cela lui paraissait, quand on songeait à la toute-puissance de Rome, une grande honte et pour la République et pour lui-même. Il se rendait compte d'ailleurs qu'il était dangereux pour le peuple romain que les Germains prissent peu à peu l'habitude de passer le Rhin et de venir par grandes masses dans la Gaule ; il estimait que ces hommes violents et incultes ne sauraient se retenir, après avoir occupé toute la Gaule, de passer dans la province romaine et, de là, marcher sur l'Italie, comme avaient fait avant eux les Cimbres et les Teutons : entreprise d'autant plus aisée que les Séquanes n'étaient séparés de notre province que par le Rhône ; à de pareilles éventualités, il fallait, pensait-il, parer au plus tôt. Arioviste enfin était devenu si orgueilleux, si insolent, qu'il le jugeait intolérable.
T 3 - II, 1 César était dans la Gaule citérieure et les légions avaient pris leurs quartiers d'hiver, ainsi que nous l'avons dit plus haut, quand le bruit lui parvint à maintes reprises, confirmé par une lettre de Labiénus, que tous les peuples de la Belgique, qui forme comme on l'a vu, un tiers de la Gaule, conspiraient contre Rome et échangeaient des otages. Les motifs du soulèvement étaient les suivants : d'abord, ils craignaient qu'une fois tout le reste de la Gaule pacifié nous ne menions contre eux nos troupes ; puis, un assez grand nombre de Gaulois les sollicitaient ; les uns, de même qu'ils n'avaient pas voulu que les Germains s'attardassent en Gaule, supportaient mal de voir une armée romaine hiverner dans leur pays et s'y implanter ; les autres, en raison de la mobilité et de la légèreté de leur esprit, rêvaient de changer de maîtres ; ils recevaient aussi des avances de plusieurs personnages qui - le pouvoir se trouvant généralement en Gaule aux mains des puissants et des riches qui pouvaient acheter des hommes - arrivaient moins facilement à leur fin sous notre domination.
T 4 - II, 28 Cette bataille [de la Sambre] avait presque réduit à néant la nation des Nerviens ; aussi, quand ils en apprirent la nouvelle, les vieillards qui, nous l'avons dit, avaient été rassemblés avec les enfants et les femmes dans une région de lagunes et d'étangs, jugeant que rien ne pouvait arrêter les vainqueurs ni rien protéger les vaincus, envoyèrent, avec le consentement unanime des survivants, des députés à César : ils firent soumission complète, et, soulignant l'infortune de leur peuple, déclarèrent que de six cents sénateurs ils étaient réduits à trois, de soixante mille hommes en état de porter les armes, à cinq cents à peine. César, soucieux de montrer qu'il était pitoyable aux malheureux et aux suppliants, prit grand soin de les ménager : il leur laissa la jouissance de leurs terres et de leurs villes, et ordonna à leurs voisins de respecter et de faire respecter leurs personnes et leurs biens.
T 5 - IV, 1, 3-10 Les Suèves sont le peuple de beaucoup le plus grand et le plus belliqueux de toute la Germanie. On dit qu'ils forment cent cantons, lesquels fournissent chacun mille hommes par an, qu'on emmène faire des guerres extérieures. Les autres, ceux qui sont restés au pays, pourvoient à leur nourriture et à celle de l'armée ; l'année suivante, ceux-ci prennent à leur tour les armes, tandis que ceux-là restent au pays. De la sorte la culture des champs, l'instruction et l'entraînement militaires sont également assurés sans interruption. D'ailleurs, la propriété privée n'existe pas chez eux, et on ne peut séjourner plus d'un an sur le même sol pour le cultiver. Le blé compte peu dans leur alimentation, ils vivent du lait et de la chair des troupeaux, et ils sont grands chasseurs ; ce genre de vie - leur alimentation, l'exercice quotidien, la vie libre, car, dès l'enfance, n'étant pliés à aucun devoir, à aucune discipline, ils ne font rien que ce qui leur plaît - tout cela les fortifie et fait d'eux des hommes d'une taille extraordinaire. Ajoutez qu'ils ont pris l'habitude, bien qu'habitant des régions très froides, de n'avoir pour tout vêtement que des peaux, dont l'exiguïté laisse à découvert une grande partie de leur corps, et de se baigner dans les fleuves.
T 6 - V, 58, 2-7 Cependant Indutiomaros, comme il faisait chaque jour, vient aux abords du camp et y passe la plus grande partie de la journée ; ses cavaliers lancent des traits et provoquent nos hommes au combat en termes outrageants. N'ayant reçu aucune réponse, quand ils en ont assez, à l'approche du soir, ils s'en vont, dans le plus complet désordre. Tout à coup, Labiénus fait sortir par deux portes toute sa cavalerie ; il prescrit qu'une fois l'ennemi surpris et mis en déroute - ce qu'il prévoyait et qui arriva - chacun ne pense qu'à joindre le seul Indutiomaros, et s'abstienne de frapper personne avant de l'avoir vu mort : il ne voulait pas qu'en s'attardant à poursuivre les autres on lui laissât le temps d'échapper ; il promet de grandes récompenses à ceux qui l'auront tué ; il envoie les cohortes en soutien de la cavalerie. La Fortune vient justifier les prévisions de l'intelligence humaine : tous s'attachant à la poursuite d'un seul, Indutiomaros est pris au moment même où il passait à gué une rivière, on le tue et sa tête est rapportée au camp ; en revenant, les cavaliers pourchassent et massacrent qui ils peuvent. A la nouvelle de l'événement, toutes les forces des Eburons et des Nerviens qui s'étaient concentrées se dispersent, et César put voir, après cela, la Gaule un peu plus tranquille.
T 7 - VI, 29, 4 - 30 Quant à lui [César], il part, comme les blés commençaient à mûrir, pour aller combattre Ambiorix ; à travers la forêt des Ardennes - c'est la plus grande forêt de toute la Gaule, elle s'étend depuis les bords du Rhin, en pays trévire, jusqu'aux Nerviens, sur plus de cinq cents milles - il envoie en avant L. Minucius Basilus et toute la cavalerie, avec ordre de profiter de la rapidité de sa marche et de toute occasion favorable ; il lui recommande d'interdire les feux au campement, pour ne pas signaler de loin son approche ; il l'assure qu'il le suit de près.
Basilus se conforme aux ordres reçus. Arrivant après une marche rapide, et qui surprend tout le monde, il s'empare de nombreux ennemis qui travaillaient aux champs sans méfiance ; sur leurs indications, il va droit à Ambiorix, là où, disait-on, il se trouvait avec quelques cavaliers. Le pouvoir de la Fortune est grand en toutes choses, et spécialement dans les événements militaires. Ce fut un grand hasard, en effet, qui permit à Basilus de tomber sur Ambiorix à l'improviste, sans même qu'il fût en garde, et de paraître aux yeux de l'ennemi avant que la rumeur publique ou des messagers l'eussent averti de son approche ; mais ce fut pour Ambiorix une grande chance que de pouvoir, tout en perdant la totalité de son attirail militaire, ses chars et ses chevaux, échapper à la mort. Voici comment cela se fit : sa maison étant entourée de bois selon l'usage général des Gaulois qui, pour éviter la chaleur, recherchent le plus souvent le voisinage des forêts et des rivières, ses compagnons et ses amis purent soutenir quelques instants, dans un passage étroit, le choc de nos cavaliers. Pendant qu'on se battait, un des siens le mit à cheval : les bois protégèrent sa fuite. C'est ainsi qu'il fut successivement mis en péril et sauvé par la toute-puissance de la Fortune.
T 8 - VII, 89 Le lendemain, Vercingétorix convoque l'assemblée : il déclare que cette guerre n'a pas été entreprise par lui à des fins personnelles, mais pour conquérir la liberté de tous ; puisqu'il faut céder à la fortune, il s'offre à eux, ils peuvent, à leur choix, apaiser les Romains par sa mort ou le livrer vivant. On envoie à ce sujet une députation à César. Il ordonne qu'on lui remette les armes, qu'on lui amène les chefs des cités. Il installe son siège au retranchement, devant son camp c'est là qu'on lui amène les chefs ; on lui livre Vercingétorix, on jette les armes à ses pieds. Il met à part les prisonniers héduens et arvernes, pensant se servir d'eux pour regagner ces peuples, et il distribue les autres à l'armée entière, à titre de butin, à raison d'un par tête.
T 9 - VIII, Préface [de Hirtius] J'ai dû céder à tes instances, [L. Cornelius] Balbus, puisque mes refus quotidiens, au lieu d'être excusés sur la difficulté de la tâche, étaient interprétés comme la dérobade d'un paresseux, et je me suis engagé dans une entreprise pleine de périls : j'ai ajouté aux commentaires de la guerre des Gaules de notre cher César ce qui y manquait, et les ai reliés aux écrits suivants du même auteur ; de plus, j'ai terminé le dernier de ceux-ci, laissé inachevé, depuis la guerre d'Alexandrie jusqu'à la fin non point de la guerre civile, dont nous ne voyons nullement le terme, mais de la vie de César. Puissent les lecteurs de ces commentaires savoir quelle violence j'ai dû me faire pour les écrire ; j'espère échapper ainsi plus aisément au reproche de sotte présomption que j'encours en plaçant ma prose au milieu des uvres de César. Car c'est un fait reconnu de tous : il n'est pas d'ouvrage, quelque soin qu'on y ait mis, qui ne le cède à l'élégance de ces commentaires. Ils ont été publiés pour fournir des documents aux historiens sur des événements si considérables ; or, telle est la valeur que chacun leur attribue qu'ils semblent, au lieu d'avoir facilité la tâche des historiens, la leur avoir rendue impossible. Et cependant notre admiration passe encore celle des autres : car s'ils savent quelle est la perfection souveraine de l'ouvrage, nous savons, en outre, avec quelle facilité et quelle promptitude il l'a écrit. César n'avait pas seulement au plus haut degré le don du style et l'élégance naturelle de l'expression, mais il avait aussi le talent d'expliquer ses desseins avec une clarté et une exactitude absolues. Pour moi, il ne m'a même pas été donné de prendre part à la guerre d'Alexandrie et à la guerre d'Afrique ; sans doute, ces guerres nous sont, en partie, connues par les propos de César : mais c'est autre chose d'entendre un récit dont la nouveauté nous captive ou qui nous transporte d'admiration, autre chose de l'écouter pour en faire un rapport qui aura valeur de témoignage. Mais que fais-je ? tandis que je rassemble toutes les excuses possibles pour n'être pas comparé à César, je m'expose au reproche même de présomption que je veux éviter, en paraissant croire que semblable comparaison puisse venir à l'esprit de personne. Adieu.
T 10 - Guerre civile, trad. P. Fabre, I, 1 La lettre de César une fois remise aux consuls, on n'obtint d'eux qu'avec beaucoup de difficulté, et grâce aux vigoureux efforts des tribuns de la plèbe, que lecture en fut donnée en séance au Sénat ; mais, faire mettre à l'ordre du jour les propositions que contenait la lettre, on ne put l'obtenir. Les consuls déposent un ordre du jour sur la situation générale de la république.
T 11 - I, 5, 3-5 On va jusqu'à recourir à ce suprême et ultime sénatus-consulte, extrémité à laquelle, sauf lorsque Rome était pour ainsi dire livrée aux flammes et que l'on désespérait du salut commun, l'audace des auteurs de motions n'était pas encore descendue : « Veillent les consuls, les préteurs, les tribuns de la plèbe et les proconsuls qui sont aux abords de la ville, à ce que la république ne subisse aucun dommage ». Telle fut la teneur du sénatus-consulte rédigé le 7 janvier [49]. Ainsi, dans les cinq premiers jours où le Sénat put siéger, depuis le début du consulat de Lentulus (car il faut retrancher deux jours comitiaux), on prit, et sur l'imperium de César, et sur des magistrats si importants, les tribuns de la plèbe, des décisions pleines de gravité et de rigueur. Départ précipité, aussitôt, des tribuns de la plèbe, qui vont rejoindre César. Celui-ci était alors à Ravenne et attendait une réponse à ses demandes si modérées, espérant que peut-être un certain sentiment d'équité pourrait faire aboutir les choses à la paix.
T 12 - I, 23 Dès le lever du jour, César se fait amener tous les sénateurs, les fils de sénateurs, les tribuns militaires et les chevaliers romains. De l'ordre sénatorial, il y avait L. Domitius, P. Lentulus Spinther, L. Cécilius Rufus, Sex. Quintilius Varus, questeur, et L. Rubrius ; il y avait, en outre, le fils de Domitius, beaucoup d'autres jeunes gens, et un grand nombre de chevaliers romains et de décurions que Domitius avait fait venir de leurs municipes. On les amène devant lui ; il les protège contre les outrages et les insultes des soldats, leur adresse quelques mots, se plaignant qu'une partie d'entre eux eussent payé d'ingratitude les faveurs qu'il leur a prodiguées, et leur rend la liberté sans nul mauvais traitement. Une somme de six millions de sesterces, que Domitius avait apportée et déposée dans le trésor public de Corfinium, lui ayant été présentée par les duumvirs de la cité, il la restitue à Domitius, ne voulant pas que son désintéressement parût moindre que sa clémence, bien qu'il fût notoire que cette somme appartenait à l'État, et que Pompée l'avait versée pour le paiement de la solde. Il fait jurer fidélité entre ses mains aux soldats de Domitius, puis, ce jour-là même, il lève le camp, fait une étape normale, après avoir été retenu sept jours en tout devant Corfinium, et, traversant le pays des Marrucins, des Frentani et des Larinates, arrive en Apulie.
T 13 - I, 72, 1-4 Mais César se flattait de l'espoir qu'il pourrait terminer la campagne sans combat et sans exposer ses troupes ; il avait, se disait-il, coupé l'adversaire de ses approvisionnements : pourquoi donc perdre, même dans une bataille victorieuse, un certain nombre de ses soldats ? Pourquoi faire blesser des hommes à qui il devait tant ? Pourquoi, enfin, tenter la Fortune ? D'autant qu'il n'était pas moins digne d'un chef de vaincre par l'habileté des dispositions que par la force des armes. Il était aussi ému de pitié en pensant à ses compatriotes dont il voyait le massacre inévitable : aussi préférait-il obtenir une victoire qui leur laissât la vie sauve. Ces projets de César, la plupart les désapprouvaient : quant aux soldats, ils disaient ouvertement entre eux que, puisqu'on laissait passer une pareille occasion de victoire, ils refuseraient de marcher, même si César en donnait l'ordre.
T 14 - III, 10, 1-7 Nous avons vu que L. Vibullius Rufus, préfet de Pompée, était tombé deux fois entre les mains de César, qui lui avait rendu la liberté, la première fois au siège de Corfinium, la seconde en Espagne. César, à cause de sa générosité envers lui, avait pensé que c'était l'homme qu'il fallait pour porter des propositions à Cn. Pompée, sur qui il se rendait compte que ce personnage avait de l'influence. Et voici quel était l'essentiel de ces propositions : tous deux devaient cesser de s'obstiner, déposer les armes, et ne pas tenter plus longtemps la Fortune. Les épreuves subies de part et d'autre avaient été assez grandes, elles pouvaient servir de leçon et d'exemple pour faire appréhender les hasards de l'avenir : Pompée avait été chassé d'Italie, avait perdu la Sicile, la Sardaigne, les deux Espagnes, et, tant en Italie qu'en Espagne, cent trente cohortes de citoyens romains ; pour César, c'était la mort de Curion, le désastre de l'armée d'Afrique, la capitulation d'Antonius et de ses soldats près de Coricta. Ils devaient s'épargner eux-mêmes et épargner la république, puisque leurs échecs leur avaient désormais suffisamment prouvé combien est grand, à la guerre, le pouvoir de la Fortune. C'était l'unique moment où l'on pouvait parler de paix, tandis que tous deux étaient pleins de confiance, et que leurs chances paraissaient égales : mais si la Fortune apportait à l'un d'eux un avantage, même léger, celui qui semblerait avoir le dessus ne voudrait plus entendre parler de négociations ; sa part légitime ne le satisferait pas lorsqu'il croirait pouvoir tout obtenir.
T 15 - III, 18, 3-5 Vibullius, une fois calmée l'agitation qu'avait soulevée l'arrivée imprévue de César, dès que l'occasion lui parut favorable, commença, en présence de Libon, de L. Lucceius et de Théophanès, que Pompée associait d'ordinaire à ses délibérations les plus importantes, à rendre compte de la mission dont l'avait chargé César. A peine avait-il prononcé quelques mots que Pompée l'interrompit et lui interdit d'en dire davantage : « Qu'ai-je donc besoin, s'écria-t-il, d'une vie ou de droits que je paraîtrai devoir à la générosité de César ? C'est là une impression qu'il sera impossible d'effacer, lorsqu'on me croira rappelé d'exil dans cette Italie que j'ai quittée. » César connut ces détails, après la guerre, de la bouche de personnes qui avaient assisté à l'entretien. Cependant, il ne s'en efforça pas moins, à l'aide d'autres procédés, de négocier la paix par d'autres conversations.
T 16 - III, 72 Cette victoire [à Dyrrachium] donna aux Pompéiens tant de confiance et de présomption qu'ils ne pensaient plus à la façon de conduire la guerre, mais qu'ils se croyaient déjà vainqueurs. Ni la maigreur de nos effectifs, ni le désavantage du terrain et la difficulté d'accès d'un camp tenu d'abord par l'ennemi, joints à la double crainte d'une attaque du dedans et du dehors, ni la coupure de l'armée en deux tronçons impuissants à se soutenir mutuellement ne se présentaient à leur pensée comme la cause de leur succès. Ils ne tenaient pas compte davantage du fait qu'il n'y avait pas eu de rencontre violente, qu'on ne s'était pas mesuré dans une bataille mais que leur propre nombre et l'étroitesse des défilés avaient causé à nos troupes plus de pertes que ne leur en avait fait éprouver l'ennemi. Enfin ils oubliaient les hasards auxquels chacun est exposé à la guerre, et quelles causes souvent infimes - une conjecture erronée, une panique soudaine, l'obstacle d'un scrupule religieux - ont amené de graves défaites, combien de fois l'erreur d'un général, la faute d'un tribun a retenti sur l'armée. Mais, comme si c'était leur valeur qui les avait fait vaincre, et comme si aucun changement ne pouvait plus se produire dans la situation, ils répandaient tous par le monde entier, de vive voix et par écrit, la victoire de cette journée.
T 17 - III, 90 En exhortant, comme il est d'usage à l'armée, ses troupes au combat, et en proclamant tout ce qu'il avait fait sans cesse pour elles, il [César] rappela avant tout qu' « il pouvait prendre ses hommes à témoin de l'ardeur avec laquelle il avait demandé la paix, des négociations qu'il avait entreprises par l'intermédiaire de Vatinius dans des conférences, et par l'intermédiaire d'Aulus Claudius avec Scipion, des efforts de toute sorte qu'il avait déployés aux abords d'Oricum pour obtenir de Libon l'envoi de parlementaires. Jamais il n'avait voulu ni dépenser inutilement le sang de ses soldats ni priver la république de l'une ou de l'autre de ses armées ». À la fin de ce discours, les soldats réclamaient la bataille et étaient tout brûlants d'ardeur; la trompette donna le signal.
T 18 - III, 92 Il restait tout juste assez d'espace entre les deux lignes [à Pharsale] pour permettre aux armées de se lancer l'une contre l'autre. Mais Pompée avait donné l'ordre à ses troupes d'attendre l'attaque de César sans quitter leurs positions et de laisser notre ligne se disloquer
Il nous semble, pour notre part, que Pompée eut tort d'agir ainsi, car une espèce d'ardeur de l'âme est un sentiment naturel et inné chez tout homme, et le désir de combattre l'enflamme. Ce sentiment, les chefs d'armée doivent non pas le réprimer, mais le favoriser, et ce n'est pas sans raison que s'est établi depuis la plus haute antiquité l'usage que sonne de toutes parts le signal de l'attaque, et que tous les soldats poussent de grands cris : on a pensé par là épouvanter l'ennemi et en même temps exciter la troupe.
T 19 - III, 96, 1-2 Dans le camp de Pompée on put voir des tonnelles dressées, un grand étalage d'argenterie, le sol des tentes tapissé de mottes de gazon fraichement coupées, et même les tentes de L. Lentulus et d'un certain nombre d'autres protégées avec du lierre, et toutes sortes d'autres raffinements qui témoignaient d'un luxe excessif et d'une confiance trop grande dans la victoire ; on pouvait aisément se rendre compte que ces hommes qui cherchaient à se procurer ces jouissances superflues n'avaient eu aucune inquiétude sur l'issue de la journée. Mais c'étaient ces gens-là qui reprochaient à l'armée de César, si pauvre et si endurante, sa mollesse, à elle qui avait toujours manqué du nécessaire ! Quand nos troupes se trouvaient déjà à l'intérieur du retranchement, Pompée, ayant trouvé un cheval, quitta ses insignes de commandement, se jeta hors du camp par la porte décumane et gagna directement Larissa à bride abattue.
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