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Énéide - Livre XI

©Marie-Cécile Deproost

Deuils, trêve et pourparlers - Geste de Camille

[11, 1-212] [11, 213-444] [11, 445-531] [11, 532-724] [11, 725-867] [11, 868-915]


Note liminaire : La présente traduction de Virgile fait partie de la Bibliotheca Classica Selecta (BCS) mais elle s'intègre aussi dans le vaste projet Du texte à l'hypertexte mis au point à la Faculté de Philosophie et Lettres de Louvain à l'initiative de Jean Schumacher. Les possibilités de cette dernière réalisation sont multiples ; non seulement elle permet une lecture de l'oeuvre avec le texte latin et la traduction française en regard, mais elle donne également accès à un riche ensemble d'outils lexicographiques et statistiques très performants.


Plan

Funérailles et trêve [11, 1-212]

  • Prologue : Énée honore les dieux et les morts (1-28)
  • Cortège funèbre de Pallas (29-99)
  • Trêve funèbre (100-138)
  • La douleur d'un père (139-181)
  • Honneurs rendus aux morts (182-212)

Conseil de guerre chez les Latins [11, 213-444]

  • Diomède refuse son aide aux Latins divisés (11, 213-299)
  • Les partisans de la paix (300-375)
  • Turnus partisan de la guerre (376-444)

 Reprise des hostilités [11, 445-531]

  • Turnus prend la direction de la guerre (445-497)
  • Turnus accepte l'aide de Camille (498-531) 

Geste de Camille (1) [11, 532-724]

  • Histoire de Camille (532-596)
  • Engagement de la cavalerie (597-647)
  • Succès de Camille (648-724)

Geste de Camille (2)  [11, 725-867]

  • Le vent tourne (725-767)
  • Mort de Camille (768-835)
  • Camille vengée (836-867) 

Épilogue [11, 868-915]

  • Déroute des Rutules (868-895)
  • Turnus et Énée rentrent en scène (896-915

Résumé 

 Funérailles et trêve [11, 1-212]

Prologue : Énée honore les dieux et les morts (11, 1-28)

Énée offre au dieu de la guerre le trophée de Mézence, mais ce triomphe et la confiance retrouvée ne l'empêchent pas d'ordonner à ses troupes de commencer par honorer les morts, en particulier Pallas.

Cortège funèbre de Pallas (11, 29-99)

Énée s'apitoie sur la dépouille de Pallas, veillée par son écuyer Acétès. Il exprime aussi sa compassion pour Évandre, qui lui avait confié son fils (11, 29-58).

Il organise le convoi funèbre comme une sorte de cortège triomphal, qui doit reconduire Pallas à Pallantée : escorte de mille hommes ; litière soignée, recouverte de tissus somptueux, présents de Didon ; chevaux et butin pris à l'ennemi ; prisonniers destinés à périr sur le bûcher ; trophées portés par les chefs ; Acétès, l'écuyer, et Éthon, le cheval du défunt ; ce qui reste des armes de Pallas ; puis les groupes des Troyens, des Arcadiens et des Étrusques. Le cortège s'ébranle après un dernier adieu d'Énée qui s'en retourne vers son camp (11, 59-99).

Trêve funèbre (11, 100-138)

Énée accorde aux ambassadeurs latins une trêve pour honorer leurs morts et, en redisant sa volonté d'un accord pacifique avec les Latins, lance une sorte de défi à Turnus, responsable de la guerre (11, 100-119).

Le porte-parole des Latins, Drancès, hostile à Turnus, approuve Énée. Une trêve de douze jours est décrétée, au cours de laquelle Latins et Troyens préparent les bûchers (11, 120-138).

La douleur d'un père (11, 139-181)

Le convoi arrive à Pallantée. Les Arcadiens munis de torches se portent à sa rencontre, et les mères manifestent leur douleur par des cris. Évandre, penché sur le cadavre, exprime sa tristesse et ses regrets de survivre à son fils (11, 139-163).

Mais, puisque le destin veut voir les Troyens au Latium, il se résigne. Toutefois, en faisant l'éloge de Pallas, il charge indirectement Énée de le venger en tuant Turnus (11, 164-181).

Honneurs rendus aux morts (11, 182-212)

Troyens et Étrusques dressent des bûchers sur le rivage, honorant leurs morts selon la coutume ancestrale (rites, pleurs, cris, sacrifices d'animaux, etc.) (11, 182-202).

De leur côté, les Latins brûlent certains des leurs sur place et en renvoient d'autres dans la ville ; mais les victimes sont si nombreuses qu'il faut envisager des bûchers de masse (11, 203-212).

 

 Conseil de guerre chez les Latins [11, 213-444]

Diomède refuse son aide aux Latins divisés (11, 213-299)

Au cours des manifestations de deuil dans la ville de Latinus, deux clans apparaissent : celui de Drancès qui présente Turnus comme le vrai responsable de la guerre, et celui de la reine Amata, toujours favorable au roi des Rutules. Les ambassadeurs envoyés chez Diomède sont rentrés bredouilles, et Latinus prie leur porte-parole Vénulus de rapporter dans le détail devant le conseil la réponse du héros grec (11, 213-242).

Diomède déconseille aux Latins de se lancer dans une guerre contre les Troyens, en évoquant sa propre expérience et celle d'autres Grecs, qui connurent bien des malheurs après la chute de Troie. Lui personnellement, conscient d'avoir offensé Vénus, refuse de s'exposer désormais, d'autant qu'Énée est un guerrier aussi valeureux que pieux. Et il conseille aux Latins de conclure la paix avec les Troyens (11, 243-295).

Les partisans de la paix (11, 300-375)

Latinus propose un traité de paix avec les Troyens, tout en évitant de heurter de front Turnus. Il fait part au conseil de l'erreur commise, et du caractère désespéré de leur situation. Il envisage de composer avec les Troyens, en leur cédant une partie de ses propres domaines, ou en les aidant à s'équiper, s'ils désirent partir ailleurs (11, 300-335).

Le vieux Drancès, ennemi de Turnus, orateur influent chez les Latins, approuve Latinus, développant le point de vue des partisans de la paix. Prétendant refléter l'opinion générale, il rend Turnus responsable de la défaite des Latins, et suggère à Latinus d'aller plus loin dans ses propositions aux Troyens, en offrant sa fille en mariage à Énée. Ensuite, il supplie directement Turnus de renoncer à son orgueil et de se plier aux décrets du destin, avant de le provoquer en évoquant sa superbe, son avidité, sa possible lâcheté (11, 336-375).

Turnus partisan de la guerre (11, 376-444)

Turnus répond avec âpreté à Drancès, l'accusant à son tour d'être un lâche. Puis il se défend d'avoir fui, en rappelant ses faits d'armes, notamment la mort de Pallas et les massacres accomplis à l'intérieur des murs troyens. Critiquant ensuite le point de vue des 'pacifistes', il prétend que la solution est de recourir à la guerre, et se montre très méprisant pour la couardise de son adversaire (11, 376-409).

Turnus alors s'adresse de façon plus posée à Latinus, dont il semble comprendre le point de vue défaitiste. Mais bientôt, il retrouve sa fougue, son énergie et sa logique, pour prôner la reprise de la lutte : il évoque les forces qui leur restent ; les pertes subies par les Troyens ; le caractère changeant de la Fortune ; les héros sur qui ils peuvent compter. Enfin, il se dit prêt à assumer seul le combat contre Énée (11, 410-444).

 

 Reprise des hostilités [11, 445-531]

Turnus prend la direction de la guerre (11, 445-497)

L'annonce du mouvement des Troyens et des Étrusques vers la ville pousse Turnus à interrompre les débats du Conseil et à s'imposer comme chef des opérations militaires (11, 445-468).

Latinus se retire, se reprochant son manque d'autorité. Une agitation fébrile règne dans la ville, où on prépare la guerre. La reine Amata, Lavinia et toute une troupe de matrones se rendent au temple de Pallas, où elles prient pour obtenir la défaite et la mort d'Énée. Pendant ce temps, Turnus plein d'ardeur guerrière s'arme pour le combat (11, 469-497).

Turnus accepte l'aide de Camille (11, 498-531)

Camille, la reine des Volsques, propose à Turnus d'aller elle-même affronter les ennemis dans la plaine, pendant que lui protégera la ville. Impressionné, Turnus accepte cette collaboration. Sachant qu'Énée en réalité prépare un mouvement tournant par les montagnes, il suggère un autre plan : Camille, à la tête de plusieurs escadrons de troupes légères, se chargera d'arrêter les cavaliers ennemis, tandis que Turnus ira surprendre l'infanterie d'Énée en un terrain propice aux embuscades (11, 511-531).

 

 Geste de Camille (1) [11, 532-724]

Histoire de Camille (11, 532-596)

Au ciel, Diane raconte à Opis, une de ses nymphes, l'histoire de Camille, particulièrement chère à son coeur. Métabus, tyran de Privernum, au pays des Volsques, exilé par ses sujets, avait spectaculairement sauvé sa fille Camille, puis l'avait consacrée à Diane (11, 532-566).

Élevée dans les bois, elle mena la vie d'une vierge chasseresse, jusqu'au jour où elle s'engagea dans la guerre contre les Troyens. Son destin ayant été d'y périr, Diane charge Opis de la venger, s'engageant elle-même à protéger et honorer son cadavre (11, 567-596).

Engagement de la cavalerie (11, 597-647)

Les cavaleries des Rutules et des Troyens s'affrontent, en une succession d'attaques et de retraites, comparées au flux et au reflux de la mer (11, 597-630).

Finalement un troisième combat très meurtrier pour les deux camps s'engage, qui sert de préliminaires à l'intervention de Camille (11, 631-647).

Succès de Camille (11, 648-724)

Les cavaleries des Rutules et des Troyens s'affrontent, en une succession d'attaques et de retraites, comparées au flux et au reflux de la mer (11, 597-630).

Finalement un troisième combat très meurtrier pour les deux camps s'engage, qui sert de préliminaires à l'intervention de Camille (11, 631-647) .

 

 Geste de Camille (2) [11, 725-867]

Le vent tourne (11, 725-767)

Jupiter pousse l'Étrusque Tarchon à réagir. Celui-ci fustige sévèrement ses troupes pour leur indolence (11, 725-740).

Se lançant ensuite dans la mêlée, il saisit Vénulus, qu'il arrache de son cheval et emmène avec lui pour le tuer, entraînant ainsi les Étrusques à l'assaut. Arruns guette et poursuit Camille, dont le destin est de mourir de sa main (11, 741-768).

Mort de Camille (11, 768-835)

Obnubilée par l'éclat des armes et des vêtements de Chlorée, un prêtre troyen, Camille n'a plus d'autre but que de s'en emparer. Arruns profite de cet aveuglement pour attaquer la jeune fille, non sans avoir d'abord invoqué l'aide d'Apollon (11, 768-798).

Arruns la blesse mortellement d'un trait, puis s'enfuit, tandis que Camille s'éteint doucement, chargeant sa compagne Acca de recommandations pour Turnus. L'annonce de la mort de Camille ravive l'ardeur des combats, surtout dans les rangs des Troyens et de leurs alliés (11, 799-835).

Camille vengée (11, 836-867)

Opis, se conformant aux ordres de Diane, s'apprête à venger Camille qui, dit-elle, sera honorée après sa mort. Ensuite, elle décoche une flèche à Arruns qui meurt seul, oublié de tous (11, 850-867).

 

 Épilogue [11, 868-915]

Déroute des Rutules (11, 868-895)

Les coalisés, en pleine déroute, refluent en désordre vers la cité des Laurentes. Les portes sont refermées et beaucoup, n'ayant pas réussi à pénétrer dans la ville, meurent misérablement. Les matrones, imitant Camille, tentent de défendre les murailles.

Turnus et Énée rentrent en scène (11, 896-915)

Turnus, averti par Acca, quitte son embuscade pour rejoindre la ville. Énée passe le défilé sans encombre et gagne lui aussi la cité, le suivant de près. Mais comme la nuit tombe, on ne peut pas engager la bataille.


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