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Suétone (généralités)
Vie de César (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
LXXVII. Orgueil de ses discours
(1) Il lui
échappait publiquement, comme l'a
écrit Titus
Ampius, des
paroles qui ne manifestaient
pas moins d'orgueil. Il disait "que la
république était
un
mot sans
réalité, sans valeur; que
Sylla
s'était conduit comme un ignare en
déposant la dictature; (2) que les hommes
devaient lui parler désormais avec plus de
respect, et regarder
comme loi ce qu'il dirait." (3) Il en vint
même à ce point d'arrogance, de
répondre à un haruspice
qui lui annonçait des présages
funestes
et qu'on n'avait pas
trouvé de coeur
dans la victime, "que les présages seraient
plus favorables quand il voudrait,
et que ce n'était point un prodige si une
bête n'avait pas de coeur." (1)
Nec minoris inpotentiae uoces propalam edebat, ut
Titus Ampius scribit: nihil esse rem publicam,
appellationem modo sine corpore ac specie. Sullam
nescisse litteras, qui dictaturam
deposuerit. (2)
Debere homines consideratius iam loqui secum ac pro
legibus habere quae dicat. (3)
Eoque arrogantiae progressus est, ut haruspice
tristia et sine corde exta quondam nuntiante futura
diceret laetiora, cum uellet; nec pro ostento
ducendum, si pecudi cor defuisset.
CommentaireTitus Ampius Balbus : tribun de la plèbe en 63, préteur en 59, proconsul d'Asie en 58. Farouche partisan de Pompée, Ampius est banni après la victoire de Pharsale mais, grâce à Cicéron, obtient la grâce de César en 46. Voir la longue lettre où l'orateur lui annonce le succès de ses démarches et l'invite à ne pas se montrer ingrat envers César dans le recueil de biographies qu'il prépare (ad Fam., VI, 12, 5). En fait, après la mort du dictateur, Ampius publiera un violent pamphlet contre celui-ci : cf. H. Bardon, La littérature latine inconnue, I. L'époque républicaine, Paris, 1952, p.284.
Regarder comme loi ce qu'il dirait : trait caractéristique du tyran ; cf. déjà Euripide, Suppliantes, v.431-432.
Pas trouvé de cur : l'incident est rapporté également par Plutarque, César, 63, 4.