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MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS


Ps-LUCIEN DE SAMOSATE

Lucius ou l'âne  

Une nouvelle traduction annotée (1999)

par

Michel Dubuisson

Professeur à l'Université de Liège (Belgique)

 Notes


[1] Au pied du mont Oeta.

[2] Ce qui fait faire connaissance et noue les relations. On dit plus souvent « le pain et le sel ».

[3] Ce qui nous apprend indirectement que Lucius en est originaire. - Le personnage ne peut être identifié à aucun des Decrianos connus au IIe s.

[4] ton eteron koitôna coni. MacLeod [LCL] ; ou « la chambre voisine » (ton hetairon k.), MacLeod [OCT] , ou « donne la chambre à notre ami »  (tôi hetairôi), recc.   

[5] Publics, évidemment.

[6] Faut-il rappeler que les Anciens ne boivent guère en mangeant, mais se rattrapent après ? (Après la cena, la comissatio.)

[7] Probablement la Larissa de Thessalie propre, plus au nord.

[8] La magie est en Thessalie, depuis l'époque classique (Aristophane, Platon), une spécialité locale, surtout attribuée aux femmes (cf. La Thessalienne, de Ménandre).

[9] C'est-à-dire qu'à sa demande, il se présente.

[10] Les métaphores érotico-athlétiques ont été préparées par le nom même de la servante (palaistra, « lutte »).

[11] Le terme (knisê) s'applique particulièrement à la fumée du sacrifice.

[12] Asclépios.

[13] Au sens ancien du terme (sumposion).

[14] Préparation militaire.

[15] Il y a un peu de quoi... Le traducteur décline toute responsabilité pour le caractère lourdement (et involontairement ?) humoristique de cette scène érotico-militaire qui tourne au catch as catch can. Cela dit, le texte est difficile, notamment à cause de la confusion des pronoms ; la comparaison des différentes versions modernes est à cet égard amusante et instructive. Voir aussi le commentaire détaillé de M. Poliakoff, Studies in the terminology of the Greek combat sports, Königstein, 2e éd., 1985, p. 101-125.

[16] kinêson (Consonni). MacLeod a koimison « fais-moi dormir », qui n'a pas de sens. - Le match aura donc eu lieu en trois rounds, tout comme dans la vraie lutte : cf. Sén., Bienfaits, 5, 3 (luctator ter abiectus perdidit palmam).

[17] Le grec dit « de diamant ».

[18] ôidê ; cf. carmen.

[19] Pour dormir !

[20] C'est-à-dire qu'il en appelle à l'empereur (prouocatio) pour faire reconnaître sa qualité de citoyen romain - qu'on ne peut battre.

[21] Ou rhododendron ? Cf. Pl., HN, XVI, 79.

[22] Trimètre iambique, donc probablement vers de comédie (perdue). Cf. aussi Hor., Odes, I, 34, 3-5.

[23] MacLeod pense plutôt à une diarrhée, à cause d'Apul., IV, 3, 10 (passage particulièrement scatologique, mais clair). Le texte a cependant bien exemesai.

[24] Le texte ne dit pas comment l'autre âne (onos) est entre-temps devenu mulet (hêmionos).

[25] La divinité « qui regarde de travers » (baskanos, cf. lat. fascinus) est d'ordinaire, à l'époque hellénistique et romaine, la Tuchê.

[26] Il s'agit toujours de grains d'orge (krithai), évidemment crus. La civilisation américaine n'est pas encore venue habituer l'homme à ce genre de pitance...

[27] Litt. « purification » (katharismos). On a probablement affaire, comme en plusieurs passages, à une parodie du roman grec : cf. Ach. Tatios, Leucippe et Clitophon, III, 12, 1, où le « roi » des bandits du Nil demande le sacrifice d'une vierge hiereion esomenên kai katharsion tou stratou.

[28] Le personnage mythologique de ce nom avait été condamné par Amphion et Zéthos à être traîné jusqu'à ce que mort s'ensuive - mais par un taureau.

[29] 58 litres...

[30] Profitant évidemment de ce qu'ils se sont arrêtés en hésitant sur le chemin à suivre. Le texte ne le dit pas ; faut-il conclure pour autant, comme MacLeod, à une étourderie de l'abréviateur ?

[31] Sardanion gelôntes. L'expression est courante depuis Homère, mais son sens originel est mal connu (rapport avec les Sardes ? pourquoi ?).

[32] Ce bandit est décidément un raffiné - ce n'est pas incompatible... Pour ce genre de supplice, lieu commun des romans grecs, cf. Xén. d'Éphèse, IV, 6.

[33] C'est-à-dire passer sans transition du parfait bonheur au malheur ; voir toute l'histoire dans Hdt, I, 7-12.

[34] Sort réservé aux ânes et aux mulets désormais incapables de rien faire d'autre, ainsi qu'aux esclaves rebelles (chez Plaute, « au moulin » est l'équivalent de « en Sibérie »).

[35] Correction de MacLeod (le texte est très corrompu).

[36] Littéralement « préparant du fromage » (tureuôn).

[37] Résolution d'autant plus hardie que les ânes passent pour avoir horreur de l'eau (Pl., HN, VIII, 69).

[38] Car, en plus de tout le reste, l'âne est un sujet privilégié de phantasmes érotiques... Pourtant Lucius, dans ce domaine, ne rencontre guère que des déboires : un autre thème classique du roman grec est parodié ici (cf. Gr. Anderson, Eros Sophistes. Ancient Novelists at Play, Chico, 1982, p. 75-76).

[39] Hé oui ! ça se mange ! D'après Xén., An., I, 5, 2, la viande d'âne ressemble à celle du cerf, en plus tendre. Il est vrai qu'à force de taper dessus...

[40] Dans un roman grec, ils réapparaîtraient quelques dizaines de pages plus loin après avoir été recueillis et capturés par des pirates. Mais c'est un abrégé...

[41] Encore plus au Nord, donc. On a fait remarquer que si les esclaves fugitifs se sentent en sûreté dans cette ville, c'est que la Thessalie et la Macédoine sont encore à ce moment deux provinces différentes ; leur réunification en une seule province s'étant faite sous Hadrien ou Antonin, on en a tiré argument pour la datation, mais en confondant parfois, à tort, date des événements relatés (le IIe s.) et date de composition du texte.

[42] Némésis, déesse de la punition et de la récompense (ultrix facinorum impiorum bonorumque praemiatrix, Amm., XIV, 11, 25), est aussi celle qui attribue à chacun la part (nomos) qui lui revient.

[43] Kinaidos kai gerôn.

[44] Atargatis, assimilée à Héra (elle fait l'objet d'un traité attribué à Lucien, cf. H. W. Attridge - R. A. Oden, The Syrian Goddess (De dea Syria) attributed to Lucian, Missoula, 1976). Plus largement, elle hérite des usages de mendicité des prêtres de la Grande Mère (Cybèle), les mênagurtai (cf. paragraphe 41, agurtai) et les Galloi-Galli, ces eunuques pour qui l'âne était sacré (Babr., 137).

[45] Un prix en effet élevé, cf. S. Mrosek, Zu den Preisen und Löhnen bei Lukian, dans Eos, 1971, spéc. p. 231-4.

[46] Un nom parlant : philêbos, l'amateur de jeunes gens.

[47] La Cappadoce était connue pour la qualité de ses ânes et de ses bêtes de trait. D'où Philèbe sait-il que son âne soit cappadocien ? L'abréviateur ne l'indique pas ; Apulée (VIII, 24, 3) est plus clair : il tient ce renseignement du vendeur (at ille Cappadocum me et satis forticulum denuntiat).

[48] Sautêi, au féminin...

[49] Onaio, sans doute un à-peu-près avec onos (même jeu chez Luc., Dial. des courtisanes, 14, 4).

[50] La mitra ou turban caractéristique de plusieurs cultes orientaux.

[51] Même rituel dans Luc., Déesse syr., 50.

[52] Malakos; Juvénal (VI, 514) parle de même des mollia... genitalia d'un eunuque prêtre de Bellone.

[53] Au sens religieux (mustêria) et donc ici ironique du terme.

[54] C'est le flagrum romain (et le knout russe).

[55] Dix médimnes : plus d'une demi-tonne.

[56] Pour éviter le tournis.

[57] Image déjà homérique (X 413).

[58] Cf. Ménandre, fr. 351 Koerte.

[59] Donc revenant du marché (cf. H. von Arnim, Über Lukians ONOS, dans WS, 1901, p. 158-9).

[60] Équivalent de la moderne matraque ?

[61] Bel exemple de collaboration avec l'occupant...

[62] La periergia, le fait de se mêler de ce qui ne le regarde pas, est une caractéristique de Lucius et la cause de sa métamorphose.

[63] Mén., La prêtresse, fr. 211 K., effectivement passé en proverbe : Zén., 5, 39 (CPG, I, 136-7).

[64] Encore un bon prix (cf. n. 45), malgré MacLeod (LCL, p. 125).

[65] Lopades. Autre interprétation : M. Laplace, Lucien, `Lucius ou l'âne' 47, SITOU ou OYOU ?, dans REG, 92 (1979), p. 555-6.

[66] Le fameux condiment universel à base de poisson pourri (cf. la « Worcestershire sauce » ou le nuoc mâm vietnamien). Voir J. André, L'alimentation et la cuisine à Rome, Paris, 1981, 2e éd., p. 196-198.

[67] Rappelons que le vin ne se boit pas pur, mais coupé d'eau (d'où les cratères).

[68] À la grecque, évidemment, donc vers le bas pour « oui » (kataneuein) et vers le haut pour « non » (ananeuein).

[69] La parodie vient non seulement de l'utilisation de vêtements et de parures caractéristiques des riches, mais aussi de l'allusion à des proverbes ou à des expressions où l'âne est explicitement nommé (p. ex. « un âne avec une lyre » ; réf. dans Consonni, p. 157, n. 73).

[70] En d'autres termes, des combats de gladiateurs ; la chose est plus romaine que grecque, d'où, dans un texte littéraire, la paraphrase explicative. Cf. L. Robert, Les gladiateurs dans l'Orient grec, Paris, 1940.

[71] L'Anthologie, entre autres, nous apprend que faire l'amour toutes lumières allumées est la pire des perversions.

[72] Sur ce genre de phantasmes zoophiles, cf. l'inévitable Juvénal (6, 332-4 : si.../...desunt homines, nulla mora per ipsam/ quominus imposito clunem summittat asello).

[73] Le passage correspondant d'Apulée (X, 22, spéc. 3 totum recepit) est de ceux où l'on a cherché à trouver une influence des « fables milésiennes », à cause d'un fragment de Sisenna (10 Bücheler : ut eum penitus utero suo recepit), trop court, cependant, pour qu'on puisse savoir s'il s'agissait aussi d'un âne.

[74] La mère du Minotaure, devenue figure emblématique de la zoophilie (Virg., Buc., 6, 46 ; Ov., Art, I, 295-6 ; Luc., Danse, 49 ; Palaiphatos, Peri apistôn, 2).

[75] Irritante lacune des manuscrits, d'autant plus étonnante que, d'après la suite, Lucius énonçait les tria nomina de son père.

[76] Le nomen et le cognomen. - Que tirer pour une éventuelle identification de ces deux prénoms et des autres détails fournis dans le texte (comme la mention, paragraphe 1, de Decrianos) ? Pas grand-chose ; on a même fait remarquer (Perry, Ancient Romances, p. 220-1) que Lucius et Gaius, dans les textes juridiques (cf. aussi Plut., Mor., 217 E), sont des noms conventionnels servant à désigner le citoyen romain (« Untel »).

[77] Note inutile : vous avez parfaitement compris.

[78] L'expression, sans doute équivalente au proverbe ek lukou stomatos (Zén., 3, 48 [CPG, I, 69]), se trouve deux fois chez Aristophane (Ach., 863 et Ass. femmes, 254-5) ; voir les scholies.

[79] Periergia : cf. n. 63.


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Traduction


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Commentaires éventuels: Michel Dubuisson <mdubuisson@ulg.ac.be>

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