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Suétone(généralités)
Vie de Vitellius (généralités)- (latin) - (traduction)
XV. Les armées proclament Vespasien empereur. Vitellius se prépare à la guerre. Sa perfidie
(1) Le huitième mois
de son règne, les légions de Mésie, de
Pannonie, et, au-delà des mers, celles de Syrie et de
Judée se révoltèrent; toutes
prêtèrent serment à Vespasien absent ou
présent. (2) Pour conserver l'attachement et la faveur
de ce qui lui restait, il ne mit aucunes bornes à ses
largesses, soit au nom de l'État, soit pour son compte
particulier. (3) Il ordonna des levées dans Rome,
promettant aux volontaires non seulement des congés
après la victoire, mais encore les récompenses
(4)
Pressé par ses ennemis sur terre et sur mer, il leur
opposa, d'un côté, son frère avec une
flotte, des milices nouvelles et des gladiateurs; de l'autre,
les troupes et les généraux qui avaient vaincu
à Bédriac. Ensuite, trahi ou battu de toutes
parts, il fit un traité avec Flavius Sabinus,
frère de Vespasien, en stipulant sa sûreté
personnelle et cent millions de sesterces. Immédiatement
après, il parut sur les degrés du
(5) Le peuple et les soldats s'y
opposèrent encore, l'exhortant à ne pas se
laisser abattre, et lui promettant à l'envi leurs
services. Encouragé par ce dévouement, il surprit
par une attaque soudaine Sabinus et les autres partisans de
Flavius, les poussa jusque dans le Capitole, et les
étouffa en mettant le feu au temple de Jupiter. Il
regardait le combat et l'incendie du haut de la maison de
Tibère où il était à table. (6)
Bientôt après il se repentit de cette violence, la
rejeta sur d'autres, convoqua le peuple, jura et fit jurer
à tous de n'avoir rien de plus cher que le repos public.
(7) Alors, détachant son épée, il l'offrit
au consul, et, sur son refus, à chacun des magistrats et
des sénateurs. Personne n'en voulant, il partit comme
pour aller la déposer dans le temple de la Concorde. (8)
Mais quelques-uns s'étant écrié qu'il
était lui-même la Concorde, il revint sur ses pas,
et protesta que non seulement il gardait son
épée, mais encore qu'il acceptait le surnom de
Concorde. (1) Octauo imperii mense desciuerunt
ab eo exercitus Moesiarum atque Pannoniae, item ex transmarinis
Iudaicus et Syriaticus, ac pars in absentis, pars in praesentis
Vespasiani uerba iurarunt. (2) Ad retinendum ergo ceterorum
hominum studium ac fauorem, nihil non publice priuatimque nullo
adhibito modo largitus est. (3) Dilectum quoque ea condicione in
urbe egit, ut uoluntatis non modo missionem post uictoriam, sed
etiam ueteranorum iustaque militiae commoda polliceretur. (4)
Vrgenti deinde terra marique hosti hinc fratrem cum classe ac
tironibus et gladiatorum manu opposuit, hinc Betriacenses copias
et duces; atque ubique aut superatus aut proditus, salutem sibi et
milites sestertium a Flauio Sabino Vespasiani fratre pepigit;
statimque pro gradibus Palati apud frequentes milites, cedere se
imperio quod inuitus recepisset professus, cunctis reclamantibus
rem distulit ac nocte interposita primo diluculo sordidatus
descendit ad rostra multisque cum lacrimis eadem illa, uerum e
libello testatus est. (5) Rursus interpellante milite ac populo et
ne deficeret hortante omnesque operam suam certatim pollicente,
animum resumpsit Sabinumque et reliquos Flauianos nihil iam
metuentis ui subita in Capitolium compulit, succensoque templo
Iouis Optimi Maximi oppressit, cum et proelium et incendium e
Tiberiana prospiceret domo inter epulas. (6) Non multo post
paenitens facti et in alios culpam conferens, uocata contione
iurauit coegitque iurare et ceteros, nihil sibi antiquius quiete
publica fore. (7) Tunc solutum a latere pugionem consuli primum,
deinde illo recusante magistratibus ac mox senatoribus singulis
porrigens, nullo recipiente, quasi in aede Concordiae positurus
abscessit. Sed quibusdam adclamantibus ipsum esse Concordiam,
rediit nec solum retinere se ferrum affirmauit, uerum etiam
Concordiae recipere cognomen.
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[14 mars2001]