BibliothecaClassica Selecta -Autres traductions françaises dans la BCS
Suétone(généralités)
Vie de Vitellius (généralités)- (latin) - (traduction)
XIV. Sa cruauté
(1) Toujours prêt
à envoyer le premier venu à la mort ou aux
supplices, sur les plus légers prétextes, il fit
périr, au moyen de mille perfidies, de nobles Romains,
ses condisciples et ses camarades qu'il avait attirés
auprès de lui par les caresses les plus
séduisantes, comme pour leur faire partager l'empire. Il
alla jusqu'à empoisonner de sa propre main un de ses
amis qui, dans un accès de fièvre, lui avait
demandé une potion d'eau fraîche. (2) Il
n'épargna presque aucun des usuriers, des
créanciers ni des publicains qui à Rome lui
avaient réclamé ce qu'il devait, ou qui, dans ses
voyages, lui avaient fait payer la taxe. Il condamna l'un d'eux
à mort pendant qu'il venait le saluer; puis donna ordre
qu'on le ramenât sur-le-champ. Déjà tout le
monde louait sa clémence, quand il le fit
exécuter devant lui, disant qu'il voulait repaître
ses yeux de ce spectacle. Il associa au supplice de leur
père deux fils qui s'étaient efforcés
d'obtenir sa grâce. (3) Un chevalier romain qu'on
traînait à la mort, s'étant
écrié: "Tu es mon héritier", il le
força de (4) Quelques hommes du peuple furent mis à
mort pour avoir médit publiquement de la faction des
bleus. Il pensait qu'ils n'avaient eu cette hardiesse que par
mépris pour sa personne et dans l'espoir d'une
révolution. (5) Il en voulait surtout aux astrologues
domestiques. Il suffisait qu'on les accusât pour qu'il
les fît périr sans les entendre. Ce qui
l'exaspéra contre eux, c'est qu'après son
édit qui leur ordonnait de sortir de Rome et de l'Italie
avant les calendes d'octobre, il parut une affiche ainsi
conçue: "Salut. Les Chaldéens défendent
à Vitellius Germanicus de se trouver, passé ce
terme, en quelque lieu que ce soit." (6) Il fut
soupçonné aussi d'avoir avancé les jours
de sa mère en la privant de nourriture, sous
prétexte de maladie, sur la prédiction d'une
devineresse du pays des Chattes qu'il croyait comme un oracle,
et qui lui annonçait un règne long et tranquille,
s'il survivait à sa mère. (7) D'autres disent
que, dégoûtée du présent et
effrayée de l'avenir, elle lui avait demandé du
poison qu'il lui avait donné sans nulle peine. (1) Pronus uero ad cuiuscumque et
quacumque de causa necem atque supplicium, nobiles uiros,
condiscipulos et aequales suos, omnibus blanditiis tantum non ad
societatem imperii adlicefactos uario genere fraudis occidit;
etiam unum ueneno manu sua porrecto in aquae frigidae potione,
quam is adfectus febre poposcerat. (2) Tum faeneratorum et
stipulatorum publicanorumque, qui umquam se aut Romae debitum aut
in uia portorium flagitassent, uix ulli pepercit; ex quibus
quendam in ipsa salutatione supplicio traditum statimque
reuocatum, cunctis clementiam laudantibus, coram interfici iussit,
uelle se dicens pascere oculos; alterius poenae duos filios
adiecit deprecari pro patre conatos. (3) Sed et equitem R.
proclamantem, cum raperetur ad poenam: Heres meus es, exhibere
testamenti tabulas coegit, utque legit coheredem sibi libertum
eius ascriptum, iugulari cum liberto imperauit. (4) Quosdam et de
plebe ob id ipsum, quod Venetae factioni clare male dixerant,
interemit, contemptu sui et noua spe id ausos opinatus. (5) Nullis
tamen infensior quam uernaculis et mathematicis, ut quisque
deferretur, inauditum capite puniebat exacerbatus, quod post
edictum suum, quo iubebat intra Kal. Oct. urbe Italiaque
mathematici excederent, statim libellus propositus est, et
Chaldaeos edicere, bonum factum, ne Vitellius Germanicus intra
eundem Kalendarum diem usquam esset. (6) Suspectus et in morte
matris fuit, quasi aegrae praeberi cibum prohibuisset, uaticinante
Chatta muliere, cui uelut oraculo adquiescebat, ita demum firmiter
ac diutissime imperaturum, si superstes parenti extitisset. (7)
Alii tradunt ipsam taedio praesentium et imminentium metu uenenum
a filio impetrasse, haud sane difficulter.
Commentaire
[14 mars2001]