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Suétone (généralités)
Vie de Caligula (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
XII. Il est soupçonné d'avoir fait périr Tibère
(1) Peu de temps
après il épousa Junia Claudilla, fille de M.
Silanus, l'un des plus nobles Romains. (2) Nommé augure
à la place de son frère Drusus, avant d'en
exercer les fonctions, il passa au pontificat. Tibère,
alors privé de tout autre appui, et se méfiant de
Séjan, dont il se défit bientôt
après, éprouvait ainsi le caractère et
l'attachement de Caius, qu'il approchait du trône par
degrés. (3) Pour être plus assuré d'y
monter, Caius, quand il eut perdu Junie à la suite de
couches, séduisit Ennia Naevia, femme de Macron, chef
des cohortes prétoriennes, et s'engagea par serment et
par écrit à l'épouser, s'il parvenait
à l'empire. (4) Dès qu'il eût ainsi
gagné Macron, suivant quelques historiens, il empoisonna
Tibère. L'empereur respirait encore quand il lui fit
enlever son anneau; et, comme il paraissait vouloir le retenir,
il fit jeter sur lui un coussin, et même
l'étrangla de sa propre main. Un affranchi, qui
s'était récrié sur l'atrocité de
l'acte, fut aussitôt mis en croix. (5) Ce récit
paraît d'autant plus vraisemblable, que Caligula
lui-même se vanta, selon quelques auteurs, sinon d'avoir
commis ce parricide, du moins de l'avoir projeté. Il se
glorifiait souvent, pour faire voir son attachement à sa
mère et à ses frères, d'avoir voulu les
venger. Il était entré, disait-il, avec un
poignard dans la chambre de Tibère endormi; mais la
pitié l'avait retenu; il avait jeté son arme, et
s'était retiré sans que Tibère, quoiqu'il
s'en fût aperçu, osât ni le poursuivre ni le
punir. (1) Non ita multo post Iuniam
Claudillam M. Silani nobilissimi uiri f. duxit uxorem. (2) Deinde
augur in locum fratris sui Drusi destinatus, prius quam
inauguraretur ad pontificatum traductus est insigni testimonio
pietatis atque indolis, cum deserta desolataque reliquis subsidiis
aula, Seiano hoste suspecto mox et oppresso, ad spem successionis
paulatim admoueretur. (3) Quam quo magis confirmaret, amissa Iunia
ex partu Enniam Naeuiam, Macronis uxorem, qui tum praetorianis
cohortibus praeerat, sollicitauit ad stuprum, pollicitus et
matrimonium suum, si potitus imperio fuisset; deque ea re et iure
iurando et chirographo cauit. (4) Per hanc insinuatus Macroni
ueneno Tiberium adgressus est, ut quidam opinantur, spirantique
adhuc detrahi anulum et, quoniam suspicionem retinentis dabat,
puluinum iussit inici atque etiam fauces manu sua oppressit,
liberto, qui ob atrocitatem facinoris exclamauerat, confestim in
crucem acto. (5) Nec abhorret a ueritate, cum sint quidam
auctores, ipsum postea etsi non de perfecto, at certe de cogitato
quondam parricidio professum; gloriatum enim assidue in
commemoranda sua pietate, ad ulciscendam necem matris et fratrum
introisse se cum pugione cubiculum Tiberii dormientis et
misericordia correptum abiecto ferro recessisse; nec illum,
quanquam sensisset, aut inquirere quicquam aut exequi
ausum.
Commentaire
[14 mars 2001]