Bibliotheca Classica Selecta - Autres traductions françaises dans la BCS
Suétone (généralités)
Vie de César (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
XXVII. Il augmente par tous les moyens le nombre de ses partisans
(1) Afin de
rester
le parent et l'ami de Pompée, il lui offrit
la main d'Octavie,
petite-fille de sa soeur, qui avait
été mariée à
Gaius
Marcellus;
et il lui demanda pour lui-même la main de sa
fille,
destinée à Faustus
Sylla. (2) Tous ceux qui
entouraient Pompée, et presque tous les
membres du sénat, César les avait
faits ses débiteurs, sans leur demander
d'intérêt ou en n'acceptant d'eux
qu'un intérêt modique. Il faisait
aussi de magnifiques
présents
aux citoyens des autres ordres,
qui se rendaient auprès de lui sur son
invitation ou de leur propre mouvement. Sa
libéralité s'étendait jusque
sur les affranchis et les esclaves, selon ce qu'ils
avaient de crédit sur l'esprit de leur
maître ou de leur patron. (3) Les
accusés, les citoyens perdus de dettes, la
jeunesse prodigue, ne trouvaient qu'en lui un
refuge assuré, à moins que les
accusations ne fussent trop graves, la ruine trop
complète, les désordres trop grands,
pour qu'il pût les
secourir:
à ceux-là, il disait ouvertement
"qu'il leur fallait une guerre civile". (1)
Ad retinendam autem Pompei necessitudinem ac
uoluntatem Octauiam sororis suae neptem, quae Gaio
Marcello nupta erat, condicionem ei detulit sibique
filiam eius in matrimonium petit Fausto Sullae
destinatam. (2)
Omnibus uero circa eum atque etiam parte magna
senatus gratuito aut leui faenore obstrictis, ex
reliquo quoque ordinum genere uel inuitatos uel
sponte ad se commeantis uberrimo congiario
prosequebatur, libertos insuper seruulosque
cuiusque, prout domino patronoue gratus qui
esset. (3)
Tum reorum aut obaeratorum aut prodigae iuuentutis
subsidium unicum ac promptissimum erat,nisi quos
grauior criminum uel inopiae luxuriaeue uis
urgeret, quam ut subueniri posset a se; his plane
palam bello ciuili opus esse dicebat.
CommentaireOctavie : petite-nièce de César. La sur de César, Julia, a épousé M. Atius Balbus ; ils ont une fille, Atia, qui se marie avec C. Octavius. De ce mariage sont issus Octavia (Minor), que César veut marier, sans succès, à Pompée, et Octavius, le futur Auguste.
C. Marcellus : consul en 50, il poursuit, pendant son mandat, la politique d'opposition à César qui avait déjà été menée par son cousin, M. Marcellus, consul en 51. Cf. ch. 28-29.
Fille de Pompée : Pompeia, née de la troisième épouse de Pompée, Mucia. Elle était non seulement promise mais probablement déjà mariée à cette époque à F. Sylla (cf. M. Gelzer, Caesar Politician and Statesman, tr. P. Needham, Oxford, 1969, p.151, n.1).
Faustus Sylla : fils du dictateur, questeur en 54. F. Sylla prend le parti de son beau-père pendant la guerre civile et est tué peu après la bataille de Thapsus (46).
Magnifiques présents : voir ce que dit Cicéron de la générosité de César dans la seconde Philippique (XLV, 116): « les jeux, les monuments, les distributions, les repas publics lui avaient gagné la multitude ignorante ; par des présents, il s'était attaché ses amis, ses adversaires par un semblant de clémence ; bref, pour l'État républicain, il avait dès lors établi, tant par la crainte que grâce à la résignation, l'accoutumance à la servitude » (trad. A. Boulanger P. Wuilleumier).