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MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS
Professeur émérite de l'Université de Louvain
L'homme et l'uvre
Il serait inutile de répéter ici ce qui a été dit de Suétone et de son uvre dans notre Introduction au commentaire de la vie de César : il suffira de compléter cet exposé et de l'illustrer par des exemples tirés d'autres vies que celle du dictateur. On ajoutera aussi quelques notes sur la survie de Suétone.
Revenons d'abord sur le plan de ces biographies. Le schéma peut varier d'une vie à l'autre mais la disposition générale de la matière est à peu près constante. Suétone évoque d'abord les ancêtres du personnage (T 8, 9, 12) puis rédige, souvent de façon très détaillée, son « acte de naissance » (T 4) et raconte ses premières années. Une fois le prince arrivé au pouvoir, l'ordre chronologique est abandonné. Les faits sont regroupés par catégories (T 1) : les guerres, les spectacles, les constructions, la vie privée (T 3) etc. Dans certaines biographies, celle de Néron, par exemple (T 10), ou celle de Domitien, les bonnes actions précèdent les mauvaises : un empereur jusque là plein de qualités se transforme ainsi sous nos yeux en un tyran brutal, sans que l'auteur ne s'avise qu'il conviendrait d'expliquer cette évolution. On arrive alors à la fin du règne. Quelques chapitres font le portrait physique (T 7) et moral du prince, décrivent éventuellement les présages ayant annoncé son décès puis racontent ses derniers moments.
Les textes repris ci-dessous permettent de compléter ce qu'on a dit dans cette même introduction à propos des sources de Suétone. Mérite d'être souligné, entre autres, l'usage intensif, dans la vie d'Auguste, de la correspondance du prince (T 3 ; voir aussi Aug., 40, 6 ; 51, 4 ; 64, 4 ; 71,4 et T 5). On notera encore le recours à des sources orales (T 6, 11) et à des souvenirs personnels (T 13). Ayant rassemblé une documentation abondante et diversifiée, Suétone ne l'utilise pas sans un examen attentif. Les sénatusconsultes, par exemple, ne lui paraissent guère fiables (T 2), pas plus que les traditions relatives à l'origine de certains empereurs (T 12) : l'auteur sait combien la flatterie, le dénigrement, des raisonnements erronés (T 4) peuvent altérer des témoignages, à tel point qu'il renonce parfois à choisir entre des versions contradictoires (T 12). Suétone veut encore que ses biographies soient complètes. Il ne faut rien omettre (T 8), même pas des détails apparemment insignifiants, les préférences alimentaires d'Auguste, par exemple (T 3), ou sa chute, lors de l'inauguration du théâtre de Marcellus, quand les joints de sa chaise curule s'étaient brisés (Aug., 43, 12).
Survie
En dépit de ses faiblesses (surabondance de détails, imprécision de la chronologie, par exemple), l'uvre de Suétone a connu un réel succès. On perçoit son influence dans les Stratagemata de Polyen, comme dans l'Histoire romaine de Dion Cassius. Flavius Vopiscus, soi-disant auteur des vies des Quatre Tyrans dans l'Histoire Auguste, décrit Suétone comme un « historien plein de scrupules et d'objectivité / emendatissimus et candidissimus scriptor » (Firmus, Saturninus, Proculus et Bonosus, I, 1 ; trad. A. Chastagnol). A la même époque, Ausone compose pour son fils Hesperius des vers mnémotechniques pour qu'il retienne plus aisément les noms, la durée de règne et le genre de mort des Douze Césars tandis qu'un peu plus tard, c'est Orose qui utilise notre biographe dans son Adversus Paganos.
Puis, au VIe siècle, vient le reflux. « Quo tempore », écrit C.L. Roth dans la préface de son édition de Suétone (Teubner, 1858, p.XVII), « in Occidente tanta Latinarum litterarum incuria incesserat, ut cum ingenti aliorum librorum bonorum multitudine etiam Suetoniana opera pleraque perirent et vel de vita Caesarum libri octo, de quibus agimus, non multum abesset quin interciderent. » Par bonheur, Suétone n'a pas complètement disparu. Eginhard, comme on sait, l'exploite abondamment dans sa Vie de Charlemagne : ses emprunts sont si nombreux qu'à certains endroits, on peut parler de plagiat. Mais les manuscrits des Vitae Caesarum restent très rares. Loup de Ferrières s'en plaint dans une lettre à l'abbé de Prüm datée de 844, quelque peu postérieure donc à la parution de la Vita Karoli d'Eginhard : « Je vous demande, en outre, de dépêcher à Saint-Boniface [= Fulda] un moine diligent pour prier de votre part l'abbé Hatton de vous adresser pour la copier la Vie des Césars de Suétone Tranquille, qui, chez eux, est divisée en deux petits livres, et de me l'apporter vous-même ou de me l'envoyer par un messager très sûr, car dans cette région-ci, on ne la trouve nulle part » (Correspondance, t.I. 829-847, éd., trad. L. Levillain, Paris, 1927, p.156-157). Si Suétone est introuvable dans le diocèse de Sens au milieu du IXe siècle, la situation s'améliorera bientôt : les copies des Vitae Caesarum se multiplient et se répandent. Au XIe siècle, Guillaume de Poitiers s'en inspire dans son histoire de Guillaume le Conquérant (cf.T.A. Dorey, William of Poitiers : 'Gesta Guilhelmi ducis', dans T.A. Dorey, Latin Biography, p.153), inspiration suétonienne qu'on retrouve un peu plus tard chez Guillaume de Malmesbury (cf. D.H. Farmer, Two Biographies by William of Malmesbury, dans Latin Biography, p.167), puis chez Pétrarque. Ce poète humaniste apprécie beaucoup notre auteur, curiosissimus rerum scriptor, comme il l'appelle, ou auctor certissimus, testis certissimus, qui de summis viris agens nec metu flectitur nec gratia (cf. P. de Nolhac, Pétrarque et l'humanisme, Nouv. éd., t.II, Paris, 1907, p.33-34). Des compliments de ce genre se lisent aussi chez A. Politien, ou chez Juste Lipse (cf. P. Bayle, Dictionnaire historique et critique, art. Suétone, note D). Mais on laissera le dernier mot à Érasme, dans une lettre aux ducs Frédéric et Georges de Saxe : « Chacun jugera lui-même de ce qu'il doit attribuer comme qualités aux autres historiens mais, pour ce qui touche à la fidélité du récit, je pense - et c'est admis par tous les gens instruits - que la palme est due à Suétone » (La correspondance d'Érasme, vol.II. 1514-1517, trad. M.A. Nauwelaerts, Bruxelles, 1974, p.722).
Bibliographie
Texte, traductions, commentaires
- Vies des douze Césars, éd., trad. H. Ailloud, 3 vol., Paris, 1961 - 1964 (C.U.F.).
- Divus Claudius, ed. D.W. Hurley, Cambridge, 2001 (Cambridge Greek and Latin Classics) : texte et commentaire.
- Vite di Galba, Otone, Vitellio con commento di P. Venini, Turin, 1977.
- Divus Titus. Kommentar H. Martinet, Königstein/Ts, 1981 (Beiträge zur klassischen Philologie, 123).
Études
- Baldwin B., Suetonius, Amsterdam, 1983.
- Cizek E., Structures et idéologie dans "Les vies des douze Césars" de Suétone, Bucarest - Paris, 1977.
- Della Corte F., Suetonio eques romanus, 2e éd., Florence, 1967.
- Gascou J, Suétone historien, Rome, 1984 (BEFAR, 255).
- Gascou J., Histoire et biographie: Suétone, dans Fr. Chamoux (dir.), Colloque Histoire et historiographie dans l'antiquité, p.155-165.
- Lounsbury R.C., The Arts of Suetonius. An Introduction, New York, 1987 (American University Studies, Ser. XVII Classical Languages and Literature, 3).
- Macé A., Essai sur Suétone, Paris, 1900 (BEFAR, 82).
- Steidle W., Suetonius und die antike Biographie, Munich, 1963 (Zetemata, 1).
- Townend G.B., Suetonius and his Influence, dans T.A. Dorey (ed.), Latin Biography, Londres, 1967, p.79-111.
Textes choisis (trad. H. Ailloud)
1. - Auguste, 9, 1 Ayant présenté en quelque sorte le sommaire de sa vie, je vais en examiner une à une les différentes parties, non point en suivant l'ordre chronologique, mais en groupant les faits par catégories (neque per tempora sed per species), de façon à rendre plus nets leur exposé et leur étude.
2 - Auguste, 57, 1-2 Il est facile de mesurer toute l'affection que lui valurent de pareils mérites. Je laisse de côté les sénatusconsultes, parce qu'ils peuvent paraître commandés soit par la nécessité soit par la déférence. Mais les chevaliers romains, de leur propre mouvement et d'un commun accord, célébrèrent toujours pendant deux journées l'anniversaire de sa naissance
3 - Auguste, 76 En fait de nourriture, - car je ne veux pas négliger même ces détails -, il était fort sobre et de goûts presque vulgaires. Ce qu'il préférait, c'était le pain de ménage, les petits poissons, le fromage de vache pressé à la main, et les figues fraîches, de cette espèce qui donne deux fois l'an; il mangeait même avant le dîner, à toute heure et en tout lieu, suivant les exigences de son estomac. Il dit lui-même dans une de ses lettres: "En voiture , nous avons goûté avec du pain et des dattes" ; dans une autre : "Pendant que ma litière me ramenait de ma galerie chez moi, j'ai mangé une once de pain et quelques grains d'un raisin dur" ; ailleurs encore : "Mon cher Tibère, même un Juif, le jour du sabbat, n'observe pas aussi rigoureusement le jeûne que je l'ai fait aujourd'hui, car c'est seulement au bain, passé la première heure de la nuit, que j'ai mangé deux bouchées, avant que l'on se mît à me frictionner." Cet appétit capricieux l'obligeait quelquefois à dîner tout seul, soit avant soit après un banquet, alors qu'il ne prenait rien au cours du repas.
4 - Tibère, 5 Certains ont prétendu que Tibère était né à Fondi, déduction sans fondement tirée du fait que son aïeule maternelle était de cette ville et que, par la suite, l'État y fit élever, en vertu d'un sénatusconsulte, une statue de la Félicité ; mais, d'après des sources plus nombreuses et plus sûres, il naquit à Rome, au Palatin, seize jours avant les calendes de décembre, sous le second consulat de M. Aemilius Lépidus, qui avait pour collègue L.Munatius Plancus, pendant la guerre de Philippes. De fait, c'est ce qui se trouve mentionné dans les fastes et dans les actes officiels. Cependant, il se rencontre des auteurs qui le font naître soit l'année précédente, soit l'année suivante, sous le consulat de Servilius Isauricus et de L.Antoine.
5 - Tibère, 21, 4-6 Je n'ignore pas non plus que, suivant certains, Auguste réprouva ouvertement et sans se cacher le caractère farouche de Tibère, si bien qu'il lui arriva d'interrompre des conversations trop enjouées et frivoles, en le voyant survenir, et que, s'il consentit à l'adopter, ce fut vaincu par les prières de sa femme ou même poussé par l'ambition de se faire lui-même regretter davantage plus tard, en se donnant un tel successeur. Cependant, je ne puis être amené à croire qu'un prince si réfléchi et si prudent ait rien fait à la légère, surtout dans une affaire de pareille importance mais j'estime qu'après avoir soigneusement pesé les vices et les vertus de Tibère, il trouva que celles-ci l'emportaient, surtout quand je considère que, devant l'assemblée et sous serment, il déclara l'adopter dans l'intérêt de l'État, et que, dans nombre de lettres, il le célèbre comme un général émérite et comme l'unique appui du peuple romain. J'ai ajouté, à titre d'exemples, quelques passages de ces lettres, que je prends ici et là.
6 - Caligula, 19 En outre, il imagina un spectacle d'un genre entièrement nouveau et sans précédent. Il fit construire entre Baïes et la digue de Pouzzoles, que séparait un intervalle d'environ trois mille six cents pas, un pont constitué par des vaisseaux de charge, rassemblés de toutes parts, qui furent mis à l'ancre sur deux rangs; puis on les recouvrit de terre et l'on donna à l'ensemble l'aspect de la voie Appienne
Je sais que, d'après la plupart, Gaius aurait imaginé un tel pont afin de rivaliser avec Xerxès, qu'on ne laissa pas d'admirer quand il jeta un pont sur l'Hellespont, cependant beaucoup moins large, et, selon d'autres, pour terrifier par la renommée de quelque entreprise gigantesque les Germains et les Bretons qu'il menaçait d'une guerre. Mais, durant mon enfance, j'entendais raconter par mon grand-père, que, d'après les confidences de personnes mêlées aux secrets de la cour, la raison de cette entreprise fut la déclaration suivante de l'astrologue Thrasylle à Tibère, qui se tourmentait à propos de son successeur et penchait pour son propre petit-fils : "Gaius n'a pas plus de chance d'être empereur que de traverser à cheval la baie de Baïes."
7 - Caligula, 50 Caligula avait la taille haute, le teint livide, le corps mal proportionné, le cou et les jambes tout à fait grêles, les yeux enfoncés et les tempes creuses, le front large et mal conformé, les cheveux rares, le sommet de la tête chauve, le reste du corps velu; aussi, lorsqu'il passait, était-ce un crime capital de regarder au loin et de haut ou simplement de prononcer le mot chèvre, pour quelque raison que ce fût. Quant à son visage, naturellement affreux et repoussant, il s'efforçait de le rendre plus horrible encore, en étudiant devant son miroir tous les jeux de physionomie capables d'inspirer la terreur et l'effroi. Sa santé ne fut bien équilibrée ni au physique ni au moral. Sujet à des attaques d'épilepsie durant son enfance, il était, une fois adolescent, assez résistant à la fatigue, mais quelquefois, cependant, pris d'une subite défaillance, il pouvait à peine marcher, se tenir debout, revenir à lui et se soutenir. Quant à son désordre mental, lui-même s'en était aperçu, et plus d'une fois il projeta de se retirer pour se dégager le cerveau. On croit que sa femme Caesonia lui fit prendre un philtre, et que celui-ci le rendit fou. Il souffrait tout particulièrement de l'insomnie, car il ne dormait pas plus de trois heures par nuit; encore ce repos n'était-il pas complet, mais troublé par des visions étranges : une fois, entre autres, il rêva qu'il s'entretenait avec le fantôme de la mer. Aussi, d'ordinaire, pendant une grande partie de la nuit, las de veiller et d'être couché, tantôt il restait assis sur son lit, tantôt il errait à travers d'immenses portiques, ne cessant d'attendre et d'invoquer le jour.
8 - Claude, 1, 8-10 On croit qu'il y avait chez Drusus [père de Claude] non moins de passion pour la gloire que de simplicité démocratique ; en effet, dit-on, il ne lui suffisait pas de vaincre l'ennemi, mais il tenait à lui enlever des dépouilles opimes, et souvent il poursuivit les chefs des Germains avec toutes ses troupes, en courant les plus grands dangers; d'autre part, il n'aurait jamais dissimulé qu'il rendrait à l'État son régime d'autrefois, quand il le pourrait. Voilà pourquoi, je pense, certains ont osé prétendre qu'Auguste, le tenant pour suspect, le rappela de sa province, et, comme il tardait, le fit disparaître en l'empoisonnant. A vrai dire, si j'ai rapporté cette opinion, c'est pour ne rien omettre, et non parce que je la crois fondée ni même vraisemblable, car Auguste eut pour Drusus l'affection la plus vive: tant qu'il vécut, il l'institua toujours cohéritier de ses fils, ainsi qu'il le déclara un jour au sénat, et, lorsqu'il fut mort, prononçant son éloge devant l'assemblée, il alla jusqu'à prier les dieux "de rendre ses chers Césars [ses fils adoptifs] semblables à lui, et de lui réserver à lui-même plus tard une mort aussi glorieuse que la sienne."
9 - Néron, 1, 9 Je crois qu'il importe de faire connaître plusieurs membres de cette famille [les Ahenobarbi], afin de pouvoir mieux montrer que si Néron dégénéra des vertus de ses ancêtres, inversement les vices de chacun d'eux se retrouvèrent en lui, comme s'ils lui avaient été transmis par le sang.
10 - Néron, 19, 5 Tous ces actes, dont les uns ne méritent aucun blâme, et les autres sont même dignes de grands éloges, je les ai groupés en un seul développement, pour les séparer de ses hontes et de ses crimes, dont je vais parler.
11 - Othon, 10, 1-3 Mon père, Suetonius Laetus, prit part à cette campagne [bataille de Bédriac] comme tribun angusticlave de la XIIIme légion. Plus tard, il aimait à raconter que, même avant d'être empereur, Othon exécra tellement les guerres civiles, qu'un jour à table il frissonna d'horreur en entendant un convive rappeler la fin de Brutus et de Cassius; il ajoutait qu'Othon ne se serait point révolté contre Galba, s'il n'avait eu confiance que l'affaire pourrait être réglée sans guerre ; et, qu'après Bédriac, ce qui lui inspira le mépris de la vie, ce fut l'exemple d'un simple soldat, qui, annonçant la déroute de l'armée et ne pouvant se faire croire par personne, car les uns l'accusaient de mensonge, les autres de lâcheté, comme s'il avait fui le champ de bataille, se jeta sur son glaive, aux pieds d'Othon. A cette vue, disait mon père, ce dernier s'écria "que désormais il n'exposerait plus au danger des soldats si courageux, auxquels il devait tant".
12 - Vitellius, 1, 1-2 Sur l'origine des Vitellii il y a divergence et même contradiction formelle entre les sources, les unes prétendant qu'elle était ancienne et illustre, les autres, récente et obscure ou même abjecte; pour moi, j'expliquerais la chose par le désir d'aduler ou de dénigrer l'empereur Vitellius, si ce désaccord sur la situation de sa famille ne s'était pas manifesté bien longtemps avant lui. On possède encore un opuscule dédié par Q. Elogius à Quintus Vitellius, questeur du divin Auguste, où il est dit que les Vitellii, descendant de Faunus, roi des Aborigènes, et de Vitellia, honorée en beaucoup de lieux comme une divinité, régnèrent sur tout le Latium...
2, 1-2 D'un autre côté, plusieurs ont prétendu que cette famille avait pour fondateur un affranchi... Mais que chacun reste juge dans cette controverse. Ce qu'il y a de sûr, c'est que P. Vitellius, originaire de Nuceria, qu'il descendît d'une antique lignée ou qu'il eût à rougir de ses parents et de ses ancêtres, fut chevalier romain, procurateur de la fortune d'Auguste.
13 - Domitien, 12, 5-6 La taxe sur les Juifs fut exigée avec une rigueur toute particulière ; on y soumettait soit les prosélytes qui vivaient à la façon des juifs, sans l'avoir déclaré, soit les personnes qui, en dissimulant leur origine, s'étaient dérobées aux tributs imposés à cette nation. Je me souviens d'avoir vu, quand j'étais à peine adolescent, un agent du fisc, assisté d'un très nombreux conseil, examiner un vieillard de quatre-vingt-dix ans, pour voir s'il était circoncis.
Les commentaires éventuels peuvent être envoyés à Jean-Marie Hannick[11 décembre 2007 ]
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