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Suétone(généralités)

Vie de Titus (généralités)- (latin) - (traduction)


  Suétone, Titus, 9

 IX. Sa générosité envers ses ennemis. Sa bonté inépuisable à l'égard de son frère Domitien

(1) Il déclara qu'il n'acceptait le souverain pontificat qu'afin de conserver toujours ses mains pures. Il tint parole; car, depuis ce moment, il ne fut ni l'auteur, ni le complice de la mort de personne. Ce n'est pas que les occasions de vengeance lui manquassent, mais il jurait qu'il périrait plutôt que de perdre qui que ce fût.

(2) Deux patriciens furent convaincus d'aspirer à l'empire. Il se contenta de les avertir, en leur disant que le trône était un présent du Sort, et que s'ils désiraient quelque chose d'ailleurs, il le leur accorderait.

(3) Il dépêcha aussitôt ses courriers à la mère de l'un d'eux qui était éloignée, pour la tirer d'inquiétude, et lui assurer que son fils se portait bien. Non seulement il invita les deux conjurés à souper avec lui, mais le lendemain il les plaça exprès à côté de lui dans un spectacle de gladiateurs; et, lorsqu'on lui présenta les armes des combattants, il les leur remit pour les examiner.

(4) On ajoute qu'ayant pris connaissance de leur horoscope, il leur annonça que tous deux étaient menacés d'un péril, mais pour une époque incertaine, et que ce péril ne viendrait pas de lui; ce que l'événement confirma.

(5) Quant à son frère Domitien qui lui tendait sans cesse des embûches, qui cherchait presque ouvertement à soulever les armées et à s'enfuir de la cour, il ne put se résoudre ni à le faire périr, ni à s'en séparer, et il ne le traita pas avec moins de considération qu'auparavant. Il continua, comme dès le premier jour, à le proclamer son collègue et son successeur à l'empire. Quelquefois même en particulier il le conjurait, en répandant des pleurs, de vouloir enfin payer son attachement de retour.

(1) Pontificatum maximum ideo se professus accipere ut puras seruaret manus, fidem praestitis, nec auctorem posthac cuiusquam necis nec conscius, quamuis interdum ulciscenti causa non deesset, sed periturum se potius quam perditurum adiurans.

(2) Duos patricii generis conuicto in adfectationem imperii, nihil amplius quam ut desisteret monuit, docens principatum fato dati, si quid praeterea desiderarent, promitteres se tributurum;

(3) et confestim quidem at alterius matrem, quae procul aberat, cursore suos misit, qui anxiae saluum filium nuntiarent; ceterum ipsos non solum familiari cenae adhibuit, sed et insequenti die gladiatorum spectaculo circa se ex industria conlocatis ablata sibi ferramenta pugnantium inspicienda porrexit.

(4) Dicitur etiam cognita utriusque genitura imminere ambobus periculum adfirmasse, uerum quandoque et ab alio; sicut euenit.

(5) Fratrem insidiari sibi non desinentem, sed paene ex professo sollicitantem exercitus, meditantem fugam, neque occidere neque seponere ac ne in minore quidem honore habere sustinuit, sed, ut a primo imperii die, consorte successoremque testari perseuerauit, nonnumquam secreto precibus et lacrimis orans, ut tandem mutuo erga se animo uellet esse.


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[14 mars2001]

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