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Suétone (généralités)
Vie de Tibère (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
VII. Commencements de sa vie publique. Ses mariages. Ses enfants
(1) Lorsqu'il eut
pris la robe virile, voici à peu près
comment il passa son adolescence et tout le temps
qui s'écoula jusqu'au
début de son principat. (2) Il donna deux
fois des combats de gladiateurs, l'un en
mémoire de son père, l'autre en
l'honneur de son aïeul Drusus. Ces combats
furent célébrés en divers
temps et en divers lieux: le premier dans le forum,
le second dans l'amphithéâtre. Il y
fit paraître des gladiateurs
émérites, moyennant un engagement de
cent mille sesterces. Il donna aussi des jeux, mais
en son absence, et déploya la plus grande
pompe, aux frais de sa mère et de son
beau-père. (3) Il épousa
Agrippine, fille de Marcus Agrippa, et petite-fille
de Caecilius Atticus, chevalier romain, à
qui Cicéron a adressé des lettres. Il
en avait eu déjà son fils Drusus,
lorsqu'il se vit obligé, quoiqu'elle
fût irréprochable et enceinte pour la
seconde fois, de la répudier, et
d'épouser sur-le-champ Julie, fille
d'Auguste. Il en ressentit d'autant plus de
chagrin, qu'il aimait Agrippine et n'estimait point
Julie. Il s'était aperçu, du vivant
de son premier époux, qu'elle avait du
goût pour lui, et même ce penchant
avait été le sujet d'un bruit
public. (4) Il regretta
vivement Agrippine; et, l'ayant rencontrée
une fois par hasard, il la regarda avec des yeux si
ardents et si passionnés, qu'on prit garde
dans la suite qu'elle ne parût plus devant
lui. (5) Il vécut
d'abord en assez bonne intelligence avec Julie;
mais bientôt il s'en éloigna d'une
manière si sensible, qu'après avoir
perdu au berceau le gage de leur amour, leur fils
né à Aquilée, il coucha
toujours à part. (6) Son frère
Drusus mourut en Germanie. Il ramena son corps
à Rome, en marchant à pied pendant
toute la route à la tête du
convoi. (1)
Virili toga sumpta adulescentiam omnem spatiumque
insequentis aetatis usque ad principatus initia per
haec fere transegit. (2)
Munus gladiatorium in memoriam patris et alterum in
aui Drusi dedit, diuersis temporibus ac locis,
primum in foro, secundum in amphitheatro, rudiaris
quoque quibusdam reuocatis auctoramento centenum
milium; dedit et ludos, sed absens: cuncta
magnifice, inpensa matris ac uitrici. (3)
Agrippinam, Marco Agrippa genitam, neptem Caecili
Attici equitis R., ad quem sunt Ciceronis
epistulae, duxit uxorem; sublatoque ex ea filio
Druso, quanquam bene conuenientem rursusque
grauidam dimittere ac Iuliam Augusti filiam
confestim coactus est ducere non sine magno angore
animi, cum et Agrippinae consuetudine teneretur et
Iuliae mores improbaret, ut quam sensisset sui
quoque sub priore marito appetentem, quod sane
etiam uulgo existimabatur. (4)
Sed Agrippinam et abegisse post diuortium doluit et
semel omnino ex occursu uisam adeo contentis et
umentibus oculis prosecutus est, ut custoditum sit
ne umquam in conspectum ei posthac
ueniret. (5)
Cum Iulia primo concorditer et amore mutuo uixit,
mox dissedit et aliquanto grauius, ut etiam
perpetuo secubaret, intercepto communis fili
pignore, qui Aquileiae natus infans extinctus
est. (6)
Drusum fratrem in Germania amisit, cuius corpus
pedibus toto itinere praegrediens Romam usque
peruexit.
Commentaire
[28 février 2001]