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Suétone(généralités)

Vie de Othon (généralités)- (latin) - (traduction)


  Suétone, Othon, 7

 VII. Il explique sa conduite au sénat. Il rend des honneurs à la mémoire de Néron

(1) Le jour baissait lorsqu'il entra dans le sénat. Il dit en peu de mots qu'on l'avait arraché de la foule et contraint d'accepter l'empire; qu'il le gouvernerait selon la volonté générale. De là il se rendit au Palatium.

(2) Parmi les félicitations et les flatteries de la populace, il s'entendit appeler Néron, et ne fit rien pour s'y opposer. Suivant même quelques historiens, dans les premiers actes et dans ses lettres aux gouverneurs des provinces, il ajouta ce nom au sien.

(3) Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il laissa relever les statues de Néron, qu'il rétablit dans leurs charges les gens d'affaires et les affranchis de cet empereur. Le premier usage qu'il fit de sa puissance fut de décréter l'emploi de cinquante millions de sesterces pour achever la Maison dorée.

(4) On prétend que, dans cette même nuit, un songe effrayant lui arracha des gémissements lamentables, et que ceux qui accoururent le trouvèrent étendu devant son lit. Il avait cru voir Galba le détrôner et le chasser du palais. Il recourut à toutes sortes d'expiations pour essayer d'apaiser ses mânes. Le lendemain, tandis qu'il prenait les auspices, une tempête violente s'éleva. Othon fit une chute grave et murmura de temps en temps ces mots: "Qu'avais-je tant besoin d'user de longues flûtes?"

(1) Dein uergente iam die ingressus senatum, positaque breui ratione quasi raptus de publico et suscipere imperium ui coactus gesturumque communi omnium arbitrio, Palatium petit.

(2) Ac super ceteras gratulantium adulantiumque blanditias ab infima plebe appellatus Nero nullum indicium recusantis dedit, immo, ut quidam tradiderunt, etiam diplomatibus primisque epistulis suis ad quosdam prouinciarum praesides Neronis cognomen adiecit.

(3) Certe et imagines statuasque eius reponi passus est et procuratores atque libertos ad eadem officia reuocauit, nec quicquam prius pro potestate subscripsit quam quingenties sestertium ad peragendam Auream domum.

(4) Dicitur ea nocte per quietem pauefactus gemitus maximos edidisse repertusque a concursantibus humi ante lectum iacens per omnia piaculorum genera Manes Galbae, a quo deturbari expellique se uiderat, propitiare temptasse; postridie quoque in augurando tempestate orta grauiter prolapsum identidem obmurmurasse: "Ti gar moi kai makrois aulois?"


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[14 mars2001]

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