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Suétone(généralités)
Vie de Néron (généralités)- (latin) - (traduction)
XXV. Son entrée triomphale dans différentes villes et à Rome. Ses précautions pour conserver sa voix
(1) Revenu de la
Grèce à Naples, où il avait
débuté dans l'art
théâtral, il y entra sur un char
traîné par des chevaux blancs,
à travers une brèche pratiquée
dans la muraille, selon l'usage des vainqueurs aux
jeux sacrés. Il fit la même
entrée à Antium, dans sa maison
d'Albe et dans Rome. Mais, à Rome, il
était sur le char qui avait servi au
triomphe d'Auguste, revêtu d'un manteau de
pourpre et d'une chlamyde parsemée
d'étoiles d'or, la couronne olympique sur la
tête, et la couronne pythique à la
main droite, tandis que les autres couronnes
étaient portées en pompe devant lui,
avec des inscriptions qui indiquaient le lieu de sa
victoire, le nom des vaincus, les chants et les
pièces où il avait triomphé.
Le char était suivi de gens qui
applaudissaient comme à une ovation; ils
criaient qu'ils étaient les compagnons de
l'empereur et les soldats de son
triomphe. (2) On démolit
ensuite une arcade du grand cirque, et Néron
traversa le Vélabre et le Forum pour se
rendre au temple d'Apollon Palatin. (3) On immolait des
victimes sur son passage; on y répandait du
safran, on y jetait des oiseaux, des rubans et des
friandises. (4) Il suspendit ses
couronnes sacrées dans ses appartements,
au-dessus des lits. Il y plaça aussi ses
statues en habit de joueur de luth, et fit frapper
une médaille où il figurait de la
même manière. (5) Dans la suite,
loin de se refroidir et de renoncer à ses
goûts, pour conserver sa voix il ne faisait
de proclamation à ses soldats que lorsqu'il
était absent, ou se servait, pour leur
parler, de l'intermédiaire d'un autre. Dans
les affaires plaisantes ou sérieuses, il
avait toujours auprès de lui son
maître de chant qui l'avertissait de
ménager ses poumons, et de mettre un linge
devant sa bouche. Souvent il réglait son
amitié ou sa haine sur la dose plus ou moins
forte de louange qu'on accordait à son
talent. (1)
Reuersus e Graecia Neapolim, quod in ea primum
artem protulerat, albis equis introiit disiecta
parte muri, ut mos hieronicarum est; simili modo
Antium, inde Albanum, inde Romam; sed et Romam eo
curru, quo Augustus olim triumphauerat, et in ueste
purpurea distinctaque stellis aureis chlamyde
coronamque capite gerens Olympiacam, dextra manu
Pythiam, praeeunte pompa ceterarumcum titulis, ubi
et quos cantionum quoue fabularum argumento
uicisset; sequentibus currum ouantium ritu
plausoribus, Augustianos militesque se triumphi
eius clamitantibus. (2)
Dehinc diruto Circi Maximi arcu per Velabrum
Forumque Palatium et Apollinem petit. (3)
Incedenti passim uictimae caesae sparso per uias
identidem croco ingestaeque aues ac lemnisci et
bellaria. (4)
Sacras coronas in cubiculis circum lectos posuit,
item statuas suas citharoedico habitu, qua nota
etiam nummum percussit. (5)
Ac post haec tantum afuit a remittendo laxandoque
studio, ut conseruandae uocis gratia neque milites
umquam, nisi abens aut alio uerba pronuntiante,
appellaret neque quicquam serio iocoue egerit, nisi
astante phonasco, qui moneret parceret arteriis ac
sudarium ad os applicaret; multisque uel amicitiam
suam optulerit uel simultatem indixerit, prout
quisque se magis parciusue laudasset.
Commentaire
[14 mars2001]