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Suétone(généralités)
Vie de Néron (généralités)- (latin) - (traduction)
XXII. Sa passion pour les courses du cirque. Il conduit lui-même des chars
(1) Dès sa plus
tendre jeunesse, il aima passionnément les chevaux, et
sa conversation favorite, quoiqu'on le lui
défendît, roulait sur les courses du cirque. Un
jour qu'il plaignait devant ses condisciples le sort d'un
conducteur de la faction verte qui avait été
traîné par son attelage, pour tromper son
maître qui l'en réprimandait, il dit qu'il parlait
d'Hector. (2) Dans les commencements de son règne, il
jouait tous les jours sur une table avec des quadriges
d'ivoire, et s'échappait de sa retraite au moindre bruit
d'un exercice dans le cirque, d'abord en secret, ensuite
ouvertement, de manière à ne laisser ignorer
à personne qu'il y assisterait au jour fixé. (3)
Il ne dissimula point l'intention qu'il avait d'augmenter le
nombre des prix. Aussi le spectacle se prolongeait-il jusqu'au
soir, parce que les récompenses se multipliaient au
point que les chefs des factions ne consentaient à
amener leurs bandes que pour la journée entière.
(4) Bientôt Néron voulut conduire lui-même
les chars, et se donner souvent en spectacle. Après
avoir fait son apprentissage dans ses jardins devant ses
esclaves et le bas-peuple, il se montra publiquement dans le
grand cirque. Ce fut un de ses affranchis qui donna le signal
du même lieu d'où les magistrats le donnent
ordinairement. (5) Non content d'avoir essayé ses divers
talents à Rome, il alla, comme nous l'avons dit, en
Grèce, (6) uniquement parce que les villes où
étaient établis des concours de musique avaient
coutume de lui envoyer les couronnes de tous les concurrents.
(7) Il les acceptait avec tant de reconnaissance que les
députés qui les lui apportaient étaient
reçus les premiers et admis à ses repas intimes.
(8) Quelques-uns d'entre eux l'ayant prié de chanter
après souper, il fut comblé d'éloges. Il
dit alors qu'il n'y avait que les Grecs qui sussent
écouter, et qui fussent dignes d'apprécier ses
talents. (9) Il partit sans délai, et, à peine
débarqué à Cassiope, il se mit à
chanter devant l'autel de Jupiter Cassius. Il parut
désormais dans tous les genres d'exercices. (1) Equorum studio uel praecipue ab
ineunte aetate flagrauit plurimusque illi sermo, quanquam
uetaretur, de circensibus erat; et quondam tractum prasinum
agitatorem inter condiscipulos querens, obiurgante paedagogo, de
Hectore se loqui ementitus est. (2) Sed cum inter initia imperii
eburneis quadrigis cotidie in abaco luderet, ad omnis etiam
minimos circenses e secessu commeabat, primo clam, deinde
propalam, ut nemini dubium esset eo die utique affuturum. (3)
Neque dissimulabat uelle se palmarum numerum ampliari; quare
spectaculum multiplicatis missibus in serum protrahebatur, ne
dominis quidem iam factionum dignantibus nisi ad totius diei
cursum greges ducere. (4) Mox et ipse aurigare atque etiam
spectari saepius uoluit positoque in hortis inter seruitia et
sordidam plebem rudimento uniuersorum se oculis in Circo Maximo
praebuit, aliquo liberto mittente mappam unde magistratus solent.
(5) Nec contentus harum artium experimenta Romae dedisse, Achaiam,
ut diximus, petit hinc maxime motus. (6) Instituerant ciuitates,
apud quas musici agones edi solent, omnes citharoedorum coronas ad
ipsum mittere. (7) Eas adeo grate recipiebat, ut legatos, qui
pertulissent, non modo primos admitteret, sed etiam familiaribus
epulis interponeret. (8) A quibusdam ex his rogatus ut cantaret
super cenam, expectusque effusius, solos scire audire Graecos
solosque se et studiis suis dignos ait. (9) Nec profectione
dilata, ut primum Cassiopen traiecit, statim ad aram Iouis Cassii
cantare auspicatus certamina deinceps obiit omnia.
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[14 mars2001]