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Suétone(généralités)

Vie de Néron (généralités)- (latin) - (traduction)


  Suétone, Néron, 21

 XXI. Il concourt pour le prix du chant à Rome. Il y joue sur tous les théâtres. Ses principaux rôles

(1) Comme il tenait surtout à chanter à Rome, il y fit célébrer les jeux néroniens avant le temps prescrit. Tout le monde ayant demandé instamment à entendre sa voix céleste, il répondit qu'il céderait à ce voeu dans ses jardins. Mais, ses gardes joignant leurs prières à celles du peuple, il promit volontiers de paraître sur la scène, et fit aussitôt inscrire son nom sur la liste des musiciens qui devaient concourir. Il tira au sort comme les autres, et entra à son tour suivi des tribuns militaires et accompagné de ses amis intimes. Les préfets du prétoire portaient son luth.

(2) Lorsqu'il eut pris position et achevé son prélude, il annonça par le consulaire Cluvius Rufus, qu'il chanterait Niobé, et il chanta en effet jusqu'à la dixième heure. Néanmoins il remit à l'année suivante la couronne et les autres parties du concours pour avoir plus souvent occasion de chanter. Ce délai lui paraissant trop long, il ne cessa pas de se montrer en public.

(3) Il ne craignit point de se mêler aux comédiens sur des théâtres particuliers, et un préteur lui offrit en paiement un million de sesterces.

(4) Il figura aussi dans des rôles tragiques. Il représenta les héros et les dieux sous un masque fait à sa ressemblance, tandis que celui des héroïnes et des déesses reproduisait les traits de la femme qu'il aimait le plus. Il joua particulièrement "les Couches de Canacé", "Oreste meurtrier de sa mère", "Oedipe aveugle" et "Hercule furieux".

(6) On raconte que, dans cette dernière pièce, un jeune soldat qui était de garde à l'entrée du théâtre, voyant enchaîner son maître, comme le demandait le sujet, s'élança pour lui porter secours.

(1) Cum magni aestimaret cantare etiam Romae, Neroneum agona ante praestitutam diem reuocauit flagitantibusque cunctis caelestem uocem respondit quidem in hortis se copiam uolentibus facturum, sed adiuuanti uulgi preces etiam statione militum, quae tunc excubabat, repraesentaturum se pollicitus estlibens; ac sine mora nomen suum in albo profitentium citharoedorum iussit ascribi sorticulaque in urnam cum ceteris demissa intrauit ordine suo, simul praefecti praetorii citharam sustinentes, post tribuni militum iuxtaque amicorum intimi.

(2) Vtque constitit, peracto principio, Niobam se cantaturum per Cluuium Rufum consularem pronuntiauit et in horam fere decimam perseuerauit coronamque eam et reliquam certaminis partem in annum sequentemque distulit, ut saepius canendi occasio esset. Quod cum tardum uideretur, non cessauit identidem se publicare.

(3) Dubitauit etiam an priuatis spectaculis operam inter scaenios daret quodam praetorum sestertium decies offerente.

(4) Tragoedias quoque cantauit personatus heroum deorumque, item heroidum ac dearum, personis effectis ad similitudinem oris sui et feminae, prout quamque diligeret.

(5) Inter cetera cantauit Canacen parturientem, Oresten matricidam, Oedipodem excaecatum, Herculem insanum.

(6) In qua fabula fama est tirunculum militem positum ad custodiam aditus, cum eum ornari ac uinciri catenis, sicut argumentum postulabat, uideret, accurrisse ferendae opis gratia.


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[14 mars2001]

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