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Suétone (généralités)
Vie d'Auguste (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
XCVII. Présages de sa mort et de son apothéose
(1) Sa mort, dont je
parlerai plus bas, et son apothéose furent
annoncées aussi par les prodiges les plus
évidents. (2) Tandis qu'il
était occupé à clore un lustre
dans le champ de Mars en présence d'une
grande foule de peuple, un aigle vola plusieurs
fois autour de lui, et, se dirigeant ensuite vers
le temple voisin, se percha au-dessus de la
première lettre où était
gravé le nom d'Agrippa. Frappé de ce
spectacle, Auguste chargea son collègue
Tibère de prononcer les voeux qu'on a
coutume de faire pour le lustre suivant. Quoique
les formules fussent écrites et
déjà prêtes, il refusa de
commencer ce qu'il ne pouvait accomplir. (3) Vers le
même temps, la foudre tomba sur l'inscription
de sa statue, et enleva la première lettre
de son nom. L'oracle répondit qu'il ne
vivrait plus que cent jours, nombre marqué
par la lettre C, et qu'il serait mis au rang des
dieux, parce que ésar, qui
était le reste de son nom, signifie "dieu"
en langue étrusque. (4) Il se disposait
à envoyer Tibère en Illyrie, et
à l'accompagner jusqu'à
Bénévent. Mais, voyant que des
importuns le retenaient en lui soumettant
procès sur procès, il s'écria
(et cela même fut rangé parmi les
présages) que, lorsque tout se
réunirait pour l'arrêter, il ne
resterait pas plus longtemps à Rome. Il se
mit donc en route et se rendit d'abord à
Astura. Là, profitant d'un vent favorable,
il s'embarqua de nuit, contre sa coutume. Sa
dernière maladie commença par un flux
de ventre. (1)
Mors quoque eius, de qua dehinc dicam, diuinitasque
post mortem euidentissimis ostentis praecognita
est. (2)
Cum lustrum in campo Martio magna populi frequentia
conderet, aquila eum saepius circumuolauit
transgressaque in uicinam aedem super nomen
Agrippae ad primam litteram sedit; quo animaduerso
uota, quae in proximum lustrum suscipi mos est,
collegam suum Tiberium nuncupare iussit; nam se,
quamquam conscriptis paratisque iam tabulis,
negauit suscepturum quae non esset
soluturus. (3)
Sub idem tempus ictu fulminis ex inscriptione
statuae eius prima nominis littera effluxit;
responsum est, centum solos dies posthac uicturum,
quem numerum C littera notaret, futurumque ut inter
deos referretur, quod aesar, id est reliqua pars e
Caesaris nomine, Etrusca lingua deus
uocaretur. (4)
Tiberium igitur in Illyricum dimissurus et
Beneuentum usque prosecuturus, cum interpellatores
aliis atque aliis causis in iure dicendo
detinerent, exclamauit, quod et ipsum mox inter
omina relatum est, "non, si omnia morarentur,
amplius se posthac Romae futurum"; atque itinere
incohato Asturam perrexit, et inde praeter
consuetudinem de nocte ad occasionem aurae euectus,
causam ualitudinis contraxit ex profluuio
alui.
Commentaire
[28 février 2001]