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Suétone (généralités)
Vie d'Auguste (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
LXXXIX. Ses connaissances en grec. Sa bienveillance pour les écrivains
(1) Il fut aussi
passionné pour les lettres
grecques, (2) dans lesquelles
il excella. Il avait pour maître
d'éloquence Apollodore de Pergame. Dans sa
jeunesse, il l'avait amené avec lui,
malgré son grand âge, de Rome à
Apollonie. Il s'enrichit ensuite d'une foule de
connaissances dans la société du
philosophe Aréus et de ses fils Denys et
Nicanor. Cependant il n'alla pas jusqu'à
parler couramment grec, et il ne hasarda aucune
composition en cette langue. Quand les
circonstances l'exigeaient, il écrivait en
latin, et le donnait à traduire à un
autre. (3) La poésie
grecque ne lui était pas non plus tout
à fait étrangère. Il prenait
surtout plaisir à la vieille comédie,
et il en faisait souvent représenter les
pièces. (4) Ce qu'il
recherchait le plus dans les auteurs grecs et
latins, c'était des préceptes et des
exemples utiles à la vie publique ou
privée. Il les copiait mot à mot, et
les envoyait d'ordinaire soit à ses
intendants domestiques, soit aux chefs des
armées et des provinces, soit aux magistrats
de Rome selon le besoin qu'ils en
avaient. (5) Il y a des livres
qu'il lut en entier au sénat, et qu'il fit
connaître au peuple par un édit, tels
que les discours de Métellus "sur la
repopulation",
et ceux de Rutilius sur "l'ordonnance des
bâtiments". Il voulait prouver par là,
non qu'il s'était, le premier occupé
de ces objets, mais que les anciens les avaient
déjà pris à coeur. (6) Il donna toutes
sortes d'encouragements aux génies de son
siècle. Il écoutait patiemment et
avec bienveillance toutes les lectures, non
seulement les vers et les histoires mais encore les
discours et les dialogues. Toutefois il n'aimait
pas qu'on le prît pour sujet de composition,
à moins que ce ne fussent les plus grands
maîtres, et que le style ne fût grave.
Il recommandait aux préteurs de ne pas
souffrir que son nom fût terni dans des
luttes littéraires. (1)
Ne Graecarum quidem disciplinarum leuiore studio
tenebatur. (2)
In quibus et ipsis praestabat largiter magistro
dicendi usus Apollodoro Pergameno, quem iam grandem
natu Apolloniam quoque secum ab urbe iuuenis adhuc
eduxerat, deinde eruditione etiam uaria repletus
per Arei philosophi filiorumque eius Dionysi et
Nicanoris contubernium; non tamen ut aut loqueretur
expedite aut componere aliquid auderet; nam et si
quid res exigeret, Latine formabat uertendumque
alii dabat. (3)
Sed plane poematum quoque non imperitus,
delectabatur etiam comoedia ueteri et saepe eam
exhibuit spectaculis publicis. (4)
In euoluendis utriusque linguae auctoribus nihil
aeque sectabatur, quam praecepta et exempla publice
uel priuatim salubria, eaque ad uerbum excerpta aut
ad domesticos aut ad exercituum prouinciarumque
rectores aut ad urbis magistratus plerumque
mittebat, prout quique monitione
indigerent. (5)
Etiam libros totos et senatui recitauit et populo
notos per edictum saepe fecit, ut orationes Q.
Metelli "de prole augenda" et Rutili "de modo
aedificiorum," quo magis persuaderet utramque rem
non a se primo animaduersam, sed antiquis iam tunc
curae fuisse. (6)
Ingenia saeculi sui omnibus modis fouit; recitantis
et benigne et patienter audiit, nec tantum carmina
et historias, sed et orationes et dialogos. Componi
tamen aliquid de se nisi et serio et a
praestantissimis offendebatur, admonebatque
praetores ne paterentur nomen suum commissionibus
obsolefieri.
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[28 février 2001]