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Suétone (généralités)
Vie d'Auguste (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
LVI. Il se soumet, en quelques circonstances, aux lois de l'égalité. Sa conduite envers ses amis et ses clients
(1) En butte à
des plaisanteries insolentes ou haineuses, il y
répondit par un édit. Cependant il ne
permit pas qu'aucun sénatus-consulte
restreignît l'indépendance des
testaments. (2) Toutes les fois
qu'il assistait aux comices pour la création
des magistrats, il parcourait les tribus avec ses
candidats en faisant les supplications d'usage.
Lui-même il votait dans les tribus, comme un
simple citoyen. (3) Témoin
dans les affaires judiciaires, il souffrait avec
une patience extrême qu'on
l'interrogeât ou qu'on le
réfutât. Il construisit le Forum plus
étroit qu'il ne l'aurait voulu, n'ayant pas
osé dépouiller les possesseurs des
maisons voisines. (4) Jamais il ne
recommanda ses fils au peuple romain sans ajouter:
"S'ils le méritent". Il se plaignit vivement
de ce qu'au théâtre, le public se
fût levé pour eux en les
applaudissant, tandis qu'ils portaient encore la
robe prétexte. (5) Il voulut bien
que ses amis fussent grands et puissants dans
l'État, mais sans avoir plus
d'indépendance légale que les autres
citoyens. (6) Asprenas Nonius,
lié étroitement avec lui, avait
à se défendre d'une accusation
d'empoisonnement portée par Cassius Severus.
Auguste consulta le sénat sur ce qu'il avait
à faire. Il craignait, s'il gagnait sa
cause, d'arracher le coupable à la vindicte
des lois; et, d'un autre côté, s'il ne
l'assistait, de passer pour abandonner son ami, et
le condamner d'avance. Du consentement de tous, il
alla s'asseoir pendant quelques heures sur les
bancs, mais sans prononcer un mot, sans même
se servir du moyen des louanges
judiciaires. (7) Il assista
toujours ses clients, et notamment un certain
Scutarius, l'un de ses anciens soldats, qui
était poursuivi pour injures. Le seul
accusé qu'il ait jamais sauvé, ce fut
Castricius qui lui avait découvert la
conjuration de Muréna; encore n'employa-t-il
que la prière pour désarmer
l'accusateur en présence des
juges. (1)
Iocis quoque quorundam inuidiosis aut petulantibus
lacessitus contra dixit edicto. Et tamen ne de
inhibenda testamentorum licentia quicquam
constitueretur intercessit. (2)
Quotiens magistratuum comitiis interesset, tribus
cum candidatis suis circuibat supplicabatque more
sollemni. Ferebat et ipse suffragium in tribu, ut
unus e populo. (3)
Testem se in iudiciis et interrogari et refelli
aequissimo animo patiebatur. Forum angustius fecit
non ausus extorquere possessoribus proximas
domos. (4)
Numquam filios suos populo commendauit ut non
adiceret: "Si merebuntur." Eisdem praetextatis
adhuc assurrectum ab uniuersis in theatro et a
stantibus plausum grauissime questus
est. (5)
Amicos ita magnos et potentes in ciuitate esse
uoluit, ut tamen pari iure essent quo ceteri
legibusque iudiciariis aeque tenerentur. (6)
Cum Asprenas Nonius artius ei iunctus causam
ueneficii accusante Cassio Seuero diceret,
consuluit senatum, quid officii sui putaret;
cunctari enim se, ne si superesset, eripere legibus
reum, sin deesset, destituere ac praedamnare amicum
existimaretur; et consentientibus uniuersis sedit
in subselliis per aliquot horas, uerum tacitus et
ne laudatione quidem iudiciali data. (7)
Affuit et clientibus, sicut Scutario cuidam euocato
quondam suo, qui postulabatur iniuriarum. Vnum
omnino e reorum numero ac ne eum quidem nisi
precibus eripuit, exorato coram iudicibus
accusatore, Castricium, per quem de coniuratione
Murenae cognouerat.
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[28 février 2001]