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Suétone (généralités)
Vie d'Auguste (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
XL. Ses règlements en faveur de l'ordre équestre. Ses distributions de blé au peuple. Sa conduite à l'égard des comices. Il restreint la faculté des affranchissements et le droit de cité. Il rétablit le costume romain
(1) S'il manquait de
candidats sénateurs pour l'élection
des tribuns, il les choisissait parmi les
chevaliers, et il leur était loisible,
après l'expiration de leur charge, de rester
dans l'ordre qu'ils
préféraient. (2) Comme la plupart
des chevaliers, ruinés par la guerre civile,
n'osaient, dans les jeux publics, se placer sur les
bancs qui leur étaient
réservés, de peur d'encourir la peine
établie pour ce fait, il déclara que
cette peine n'atteindrait point ceux qui n'avaient
jamais possédé la fortune
équestre ni par eux-mêmes ni par leurs
parents. (3) Il ordonna le
recensement du peuple par quartiers; et, pour que
les plébéiens ne fussent pas trop
souvent détournés de leurs affaires
par les distributions de grains, il fit
délivrer des bons sur lesquels on en
recevait trois fois l'an pour quatre mois. Mais,
voyant que le peuple regrettait l'ancien usage, il
permit que les distributions eussent lieu de
nouveau pour chaque mois. (4) Il
rétablit aussi les anciennes règles
des comices, et réprima la brigue par divers
châtiments. Le jour des élections, il
distribuait aux tribus Fabia et Scaptia, dont il
était membre, mille sesterces par
tête, afin qu'elles n'eussent rien à
demander à aucun candidat. (5) Persuadé
qu'il était important de conserver le peuple
romain pur de tout mélange de sang
étranger ou servile, il fut très
avare du droit de cité, et restreignit les
affranchissements. (6) Il écrivit
à Tibère, qui le priait d'admettre un
Grec son client au nombre des citoyens, qu'il n'y
consentirait que lorsque Tibère l'aurait
convaincu de vive voix que sa demande était
fondée sur des motifs légitimes.
Livie sollicitait la même faveur pour un
Gaulois tributaire. Il la refusa; mais il lui
accorda l'exemption de tribut, aimant mieux,
disait-il, ôter quelque chose au
trésor public, que de voir profaner la
dignité de citoyen romain. (7) Non content
d'avoir, à force d'obstacles,
détourné les esclaves de
l'affranchissement, et, par des difficultés
plus grandes encore, de l'entière
liberté, il détermina soigneusement
le nombre, les conditions et les différences
de leur affranchissement; il stipula encore
qu'aucun genre de liberté ne pourrait
conférer le droit de citoyen à celui
qui aurait été enchaîné
ou soumis à la torture. (8) Il s'attacha
aussi à ramener l'ancien costume des
Romains. Un jour dans une assemblée du
peuple, voyant une immense multitude de manteaux
noirs, il s'écria, plein d'indignation:
"Voilà donc les Romains, peuple-roi,
revêtu de la toge!". Puis il chargea les
édiles de veiller à ce qu'à
l'avenir nul citoyen ne parût dans le forum
ou dans le cirque, sans avoir déposé
le manteau qui couvrait sa toge. (1)
Ac comitiis tribuniciis si deessent candidati
senatores, ex equitibus R. creauit, ita ut
potestate transacta in utro uellent ordine
manerent. (2)
Cum autem plerique equitum attrito bellis ciuilibus
patrimonio spectare ludos e quattuordecim non
auderent metu poenae theatralis, pronuntiauit non
teneri ea, quibus ipsis parentibusue equester
census umquam fuisset. (3)
Populi recensum uicatim egit, ac ne plebs
frumentationum causa frequentius ab negotiis
auocaretur, ter in annum quaternum mensium tesseras
dare destinauit; sed desideranti consuetudinem
ueterem concessit rursus, ut sui cuiusque mensis
acciperet. (4)
Comitiorum quoque pristinum ius reduxit ac
multiplici poena coercito ambitu, Fabianis et
Scaptiensibus tribulibus suis die comitiorum, ne
quid a quoquam candidato desiderarent, singula
milia nummum a se diuidebat. (5)
Magni praeterea existimans sincerum atque ab omni
colluuione peregrini ac seruilis sanguinis
incorruptum seruare populum, et ciuitates Romanas
parcissime dedit et manumittendi modum termi
nauit. (5)
Tiberio pro cliente Graeco petenti rescripsit, non
aliter se daturum, quam si praesens sibi
persuasisset, quam iustas petendi causas haberet;
et Liuiae pro quodam tributario Gallo roganti
ciuitatem negauit, immunitatem optulit affirmans
facilius se passurum fisco detrahi aliquid, quam
ciuitatis Romanae uulgari honorem. (7)
Seruos non contentus multis difficultatibus a
libertate et multo pluribus a libertate iusta
remouisse, cum et de numero et de condicione ac
differentia eorum, qui manumitterentur, curiose
cauisset, hoc quoque adiecit, ne uinctus umquam
tortusue quis ullo libertatis genere ciuitatem
adipisceretur. (8)
Etiam habitum uestitumque pristinum reducere
studuit, ac uisa quondam pro contione pullatorum
turba indignabundus et clamitans: "en Romanos,
rerum dominos, gentemque togatam!" negotium
aedilibus dedit, ne quem posthac paterentur in Foro
circaue nisi positis lacernis togatum
consistere.
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[28 février 2001]