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Suétone (généralités)
Vie d'Auguste (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
XXXV. Il réforme le sénat. Ses précautions contre les sénateurs. Ses rapports avec eux 
(1) Le sénat,
                  compagnie dégradée et confuse,
                  comptait plus de mille membres, et quelques-uns
                  étaient indignes de ce rang où les
                  avaient placés, après la mort de
                  Jules César, la faveur et l'argent : on les
                  appelait "sénateurs [d'outre-tombe]
                  d'enfer". Auguste, au moyen de deux
                  élections, ramena ce corps à son
                  ancien nombre, et lui rendit son ancien
                  éclat. La première fut
                  abandonnée au choix des sénateurs:
                  l'homme choisissait l'homme. La seconde fut faite
                  par lui-même et par Agrippa. On dit qu'en
                  présidant à cette opération,
                  il portait sous ses vêtements une cuirasse et
                  une épée, et que dix de ses amis les
                  plus robustes, appartenant à l'ordre du
                  sénat, entouraient son
                  siège. (2) Crémutius
                  Cordus rapporte que, dans ce temps, Auguste
                  n'admettait devant lui aucun sénateur que
                  seul, et après l'avoir fait
                  visiter. (3) Il engagea
                  quelques-uns d'entre eux à se retirer
                  modestement, et leur conserva les honneurs de leur
                  place à l'orchestre et dans les festins
                  publics. (4) Afin que les
                  sénateurs, nouvellement élus et
                  approuvés, remplissent leurs fonctions avec
                  plus de scrupule et moins de peine, il ordonna
                  qu'avant de s'asseoir, chacun offrirait du vin et
                  de l'encens devant l'autel du dieu dans le temple
                  duquel on se rassemblerait; que le sénat
                  n'aurait pas plus de deux assemblées
                  réglées par mois, aux calendes et aux
                  ides; et que, dans les mois de septembre et
                  d'octobre, personne ne serait tenu au service,
                  excepté ceux que le sort aurait
                  désignés comme formant le nombre
                  nécessaire pour rendre des décrets.
                  Enfin il créa pour lui un conseil que le
                  sort lui désignait à chaque semestre,
                  afin de préparer avec lui les affaires qui
                  devaient être portées devant le
                  sénat assemblé. (5) Dans les affaires
                  importantes, il ne suivait, pour aller aux voix, ni
                  le rang ni l'usage; il interrogeait à son
                  gré, afin que chacun s'appliquât
                  à donner son opinion, plutôt
                  qu'à approuver celle d'autrui. (1)
                  Senatorum affluentem numerum deformi et incondita
                  turba (erant enim super mille, et quidam
                  indignissimi et post necem Caesaris per gratiam et
                  praemium adlecti, quos orcinos uulgus uocabat) ad
                  modum pristinum et splendorem redegit duabus
                  lectionibus: prima ipsorum arbitratu, quo uir uirum
                  legit, secunda suo et Agrippae; quo tempore
                  existimatur lorica sub ueste munitus ferroque
                  cinctus praesedisse decem ualentissimis senatorii
                  ordinis amicis sellam suam
                  circumstantibus. (2)
                  Cordus Cremutius scribit ne admissum quidem tunc
                  quem quam senatorum nisi solum et praetemptato
                  sinu. (3)
                  Quosdam ad excusandi se uerecundiam compulit
                  seruauitque etiam excusantibus insigne uestis et
                  spectandi in orchestra epulandique publice
                  ius. (4)
                  Quo autem lecti probatique et religiosius et minore
                  molestia senatoria munera fungerentur, sanxit, ut
                  prius quam consideret quisque ture ac mero
                  supplicaret apud aram eius dei, in cuius templo
                  coiretur, et ne plus quam bis in mense legitimus
                  senatus ageretur, Kalendis et Idibus, neue
                  Septembri Octobriue mense ullos adesse alios
                  necesse esset quam sorte ductos, per quorum numerum
                  decreta confici possent; sibique instituit consilia
                  sortiri semenstria, cum quibus de negotiis ad
                  frequentem senatum referendis ante
                  tractaret. (5)
                  Sententias de maiore negotio non more atque ordine
                  sed prout libuisset perrogabat, ut perinde quisque
                  animum intenderet ac si censendum magis quam
                  adsentiendum esset.
   
 
       
   
         
       
      
          
      
            
         
      
                
         
                   
               
                   
            
         
       
   
       
         
       
      
         
       
   
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[28 février 2001]