Bibliotheca Classica Selecta - Traductions françaises : Sur la BCS - Ailleurs sur la Toile

Métamorphoses d'Ovide : Avant-Propos - Notices - Hypertexte louvaniste - Iconographie ovidienne - Page précédente - Page suivante


[Agrandissement]

OVIDE - MÉTAMORPHOSES

Livre VI

Traduction nouvelle annotée

par

Anne-Marie Boxus et Jacques Poucet (2006)

 

Johann König (Nuremberg, 1586-1642),  La mort des enfants de Niobé - Peinture sur toile - Collection privée - Source


Plan

La métamorphose d'Arachné, châtiée pour impiété (6, 1-145)

Une compétition entre Arachné et Minerve (6, 1-69)
La tapisserie de Minerve (6, 70-102)
La tapisserie d'Arachné (6, 103-128)
La métamorphose d'Arachné (6, 129-145)

Niobé et histoires connexes (6, 146-411)

L'impiété de Niobé et la douleur d'une mère (6, 146-312)

  • L'insolence de Niobé à l'égard de Latone (6, 146-203)
  • Vengeance de Latone : Apollon tue les sept fils de Niobé (6, 204-266)
  • Le meurtre des filles de Niobé - Douleur et métamorphose de Niobé (6, 267-312)

Histoires connexes à la légende de Niobé (6, 313-411)

  • Métamorphose en grenouilles des paysans lyciens, châtiés pour leur impiété (313-381)
  • Marsyas - Pélops (6, 382-411)

La tragédie de Térée, Procné et Philomèle (I) (6, 412-570)

Une passion dévastatrice (6, 412-570)

  • Térée le Thrace épouse l'Athénienne Procné (6, 412-437)
  • Térée s'éprend de sa belle-soeur Philomèle et obtient de l'emmener d'Athènes en Thrace (6, 438-510)
  • Les abominables crimes de Térée ou les malheurs de Philomèle (6, 511- 570)

La tragédie de Térée, Procné et Philomèle (II) - Épilogue (6, 571-721)

La vengeance des deux soeurs (6, 571-674)

  • Préparation de la vengeance (6, 571-600)
  • L'exécution de la vengeance : meurtre d'Itys (6, 601-646)
  • Banquet de Térée. Métamorphoses des protagonistes (6, 647-674)

Épilogue et transition vers le livre 7

  • Borée et Orithye, parents de deux futurs Argonautes (6, 675-721)

Résumé

La métamorphose d'Arachné, châtiée pour impiété (6, 1-145)

Une compétition entre Arachné et Minerve (6, 1-69)

Arachné, une jeune Lydienne de modeste naissance, s'est acquis, par son art de travailler la laine, une si grande réputation que Minerve en prend ombrage et décide de châtier cette rivale, qui prétend ne devoir son talent qu'à elle-même, refusant d'y reconnaître le patronage de Minerve. (6, 1-25)

Déguisée en vieille femme, Minerve conseille à la jeune fille d'implorer le pardon de la déesse. Arachné rabroue vertement la vieille et s'obstine, en suggérant un concours qui les départagerait, Minerve et elle. Quittant alors son apparence de vieille femme, la déesse accepte l'épreuve (6, 26-52). Aussitôt deux métiers sont dressés et les deux artistes se mettent à tisser. (6, 53-69)

La tapisserie de Minerve (6, 70-102)

Minerve représente au centre de son ouvrage la contestation célèbre qui opposa, à propos de la dénomination d'Athènes, la déesse Pallas (Athéna-Minerve) à Neptune. Minerve met en scène un tribunal de douze dieux entourant un Jupiter majestueux, qui préside le procès : d'un côté, Neptune fait jaillir avec son trident de l'eau du rocher de Cécrops ; de l'autre, Minerve se représente tout armée et faisant sortir de terre un plant d'olivier, tandis qu'une Victoire ponctue la scène. (6, 70-82)

Autour de ce sujet majeur, dans les angles de l'ouvrage, figurent quatre évocations de métamorphoses infligées à des mortels prétentieux (Rhodopé et Hémus, la reine des Pygmées, Antigoné, Cynaras) qui avaient osé se comparer à des divinités. Elle termine l'ensemble par la représentation d'un olivier, l'arbre qui lui est consacré. (6, 83-102)

La tapisserie d'Arachné (6, 103-128)

Arachné représente sur sa tapisserie des dieux qui assouvissent leurs désirs, en recourant à des métamorphoses pour abuser de leurs victimes. À tout seigneur, tout honneur, c'est à Jupiter que revient la palme : neuf aventures galantes lui sont attribuées et autant de victimes : Europe, Astérié, Léda, Antiopé, Alcmène, Danaé, Égine, Mnémosyne, Proserpine) ; mais Neptune, Apollon, Liber, Saturne, eux aussi, se sont servis du même stratagème, dans des aventures moins célèbres toutefois. (6, 103-128)

La métamorphose d'Arachné (6, 129-145)

Minerve conçoit plus de dépit encore de la perfection du travail d'Arachné que de son impertinence à l'égard des dieux. Elle frappe Arachné dont elle détruit l'oeuvre. Désespérée par cet outrage, Arachné se pend. Minerve apitoyée, renonce à la perdre mais la châtie en la métamorphosant en araignée. (129-145)

 

Niobé et histoires connexes (6, 146-411)

L'impiété de Niobé et la douleur d'une mère (6, 146-312)

L'insolence de Niobé à l'égard de Latone (6, 146-203)

Niobé, comblée sous tous rapports, tire un orgueil démesuré de sa nombreuse progéniture. Sans être impressionnée par le châtiment d'Arachné, elle est la seule parmi les Thébaines à refuser de se plier à l'ordre transmis par la prophétesse Mantô, stipulant d'honorer la déesse Latone (Léto) et ses enfants Apollon et Diane (Artémis). Bien plus, Niobé pousse même les Thébaines à ne pas se soumettre à cette injonction, les engageant à lui rendre à elle, Niobé, un culte comme à une déesse. (6, 146-164)

Dans un plaidoyer où elle s'attarde longuement sur ses propres mérites, son ascendance divine, son pouvoir (elle est l'épouse du roi de Thèbes), sa richesse, sa beauté, et surtout ses quatorze enfants, elle insulte gravement Latone, rappelant les avatars rencontrés par cette déesse au moment de la naissance de ses deux enfants à Délos, et lui faisant grief de leur nombre réduit. (6, 165-203)

Vengeance de Latone : Apollon tue les sept fils de Niobé (6, 204-266)

Latone indignée appelle ses enfants Apollon et Artémis-Diane, qui se rendent aussitôt à Thèbes, pour la venger. (6, 204-217)

Apollon, le dieu archer surprend les sept fils de Niobé en train de faire courir leurs chevaux ou de s'exercer dans la palestre ; il les extermine tous, l'un après l'autre : l'aîné Isménus et Sipyle sont des cavaliers, frappés en pleine action ; Phédimus et Tantale s'affrontent à la lutte, et meurent transpercés par une même flèche ; Alphénor tombe en voulant porter secours à ses frères ; Damasichton, encore enfant, est atteint par deux flèches ; Ilionée, touchant et naïf au point d'apitoyer Apollon, meurt pourtant lui aussi. (6, 218-266)

Le meurtre des filles de Niobé - Douleur et métamorphose de Niobé (6, 267-312)

Niobé irritée du pouvoir démesuré des dieux s'étonne d'abord de leur audace. Dans un premier temps, elle perd de son arrogance (d'autant que son époux Amphion s'est suicidé de désespoir), et devient pour tous un objet de pitié. Après avoir une dernière fois embrassé les cadavres de ses fils, elle crie sa douleur à Latone, dont elle reconnaît le triomphe, mais très vite son insolence refait surface et, forte des sept filles qui lui restent, elle clame à nouveau sa supériorité sur son ennemie. (6, 267-285)

Aussitôt des flèches atteignent successivement six des filles de Niobé, pendant qu'elles sont en train de pleurer leurs frères ou de soutenir leur mère. Celle-ci renonce définitivement à sa hargne et à son orgueil, supplie Latone de lui laisser sa dernière fille, la plus petite. (6, 286-301)

Sa prière reste vaine. Niobé, seule désormais, accablée de malheurs, subit une métamorphose. Pétrifiée, elle est devenue une statue immobile qui verse des pleurs, et un vent violent la transporte au sommet d'une montagne de sa patrie, où elle continue à pleurer. (6, 302-312)

Histoires connexes à la légende de Niobé (6, 313-411)

Métamorphose en grenouilles des paysans lyciens, châtiés pour leur impiété (313-381)

 Le narrateur dit avoir entendu de la bouche d'un témoin une anecdote gravitant autour de la déesse Latone qui, offensée par des paysans lyciens, les châtia. (6, 313-318)

Ce témoin à son tour raconte comment, au cours d'un voyage en Lycie en compagnie d'un guide local, il découvrit, au milieu d'un petit lac, un ancien autel, qui suscita chez son compagnon une sorte de crainte religieuse. Il apprend bientôt que cet autel est dédié à Latone. La malheureuse, enceinte des oeuvres de Jupiter, était poursuivie par la hargne jalouse de Junon et, après avoir été accueillie à Délos juste le temps nécessaire pour donner naissance à Apollon et Diane, elle avait à nouveau dû fuir avec ses nourrissons (6, 319-338)

Son errance l'amena épuisée en Lycie, où elle s'approcha d'un petit lac pour se désaltérer, mais les habitants du lieu l'en écartèrent. Alors, en un plaidoyer émouvant, elle fait valoir que l'eau est à tout le monde, qu'elle se présente en suppliante, ne demandant que peu de chose, mais ces coeurs impitoyables la chassent brutalement. (6, 339-365)

 La patience de la déesse a des limites : elle maudit ces paysans, qu'elle transforme en grenouilles. (6, 366-381)

Marsyas - Pélops (6, 382-411)

Un autre narrateur évoque ensuite le châtiment infligé par Apollon au satyre Marsyas, écorché vif pour avoir osé prétendre surpasser l'art du dieu en jouant de la flûte, inventée par Minerve. Le satyre fut pleuré par tous ses compagnons, les divinités rustiques, dont les larmes donnèrent naissance à un fleuve de Phrygie, qui s'appelle Marsyas. (6, 382-400)

Pour clore l'histoire de Niobé, Ovide évoque brièvement la légende de son frère Pélops, le seul à avoir pleuré sur les malheurs de sa soeur. (401-411)

 

La tragédie de Térée, Procné et Philomèle (I) (6, 412-570)

Une passion dévastatrice (6, 412-570)

Térée le Thrace épouse l'Athénienne Procné (6, 412-437)

En guise de transition, Ovide énumère une série de cités grecques qui compatirent à la douleur des Thébains après la mort d'Amphion et de Niobé. Athènes, prise par une guerre, ne participe pas à cette manifestation de sympathie. (6, 412-423)

Pandion, le roi d'Athènes, fait appel au Thrace Térée, fils de Mars, qui l'aide efficacement dans sa lutte contre des assaillants barbares. En guise de récompense, Pandion lui donne en mariage Procné, une de ses deux filles. Sans que personne semble s'en rendre compte, le mariage ne s'accomplit pas sous des auspices rassurants. Toutefois, en Thrace, le mariage de Térée et de Procné, ainsi que la naissance de leur fils Itys, sont célébrés comme des jours de fête. (6, 412-437)

Térée s'éprend de sa belle-soeur Philomèle et obtient de l'emmener d'Athènes en Thrace (6, 438-510)

Cinq ans plus tard, à la demande de sa femme, installée en Thrace et désireuse de revoir sa soeur Philomèle, Térée se rend à Athènes, pour faire part à Pandion du souhait de Procné. Mais, dès qu'il aperçoit Philomèle, Térée éprouve pour sa belle-soeur une passion irrépressible. Il cache ses intentions, mais est résolu à la posséder à tout prix. (6, 438-471)

Philomèle, inconsciente de l'hypocrisie de son beau-frère et des malheurs qui l'attendent, réussit à fléchir son père Pandion, pourtant réticent à se séparer, fût-ce momentanément, de sa deuxième fille. (6, 472-485)

Après un banquet de fête et une nuit qui ne fait qu'attiser la passion du Thrace, Pandion fait à sa fille des adieux émouvants. Accablé de tristesse et de sombres pressentiments, il recommande Philomèle à la loyauté de son gendre et insiste pour qu'il la renvoie très vite auprès de lui. (6, 486-510)

Les abominables crimes de Térée ou les malheurs de Philomèle (6, 511- 570)

La traversée accomplie et l'équipage ayant rejoint la terre ferme, Térée, resté seul avec Philomèle qu'il surveillait comme une proie, s'empressa de la conduire dans un endroit isolé, en pleine forêt, et abusa d'elle, malgré les appels au secours et les prières de la malheureuse. (6, 511-530)

Quand la jeune fille reprit ses esprits, elle se mit à parler, se lamentant sur son sort, souhaitant la mort, accablant son agresseur de reproches, le maudissant et, surtout, le menaçant de révéler son crime. Térée, exaspéré par les menaces de Philomèle, réduisit sa victime au silence en lui tranchant la langue ; et, malgré cela, il continua par la suite à abuser d'elle. Par ailleurs, feignant la douleur, il osa prétendre devant son épouse que Philomèle était morte ; Procné crédule prend aussitôt le deuil de sa soeur chérie. (6, 531-570).

 

La tragédie de Térée, Procné et Philomèle (II) - Épilogue (6, 571-721)

La vengeance des deux soeurs (6, 571-674)

Préparation de la vengeance (6, 571-600)

Philomèle, au fond de sa retraite forcée, imagine un stratagème et fait transmettre secrètement à Procné un message tissé sur une toile et relatant ses malheurs. Procné, qui est seule avec sa soeur à connaître la conduite monstrueuse de Térée, décide alors de se venger, prête à franchir les limites de l'interdit. (6, 571-586)

Désormais sans illusion sur son époux, elle profite des fêtes en l'honneur de Bacchus et simule le délire propre aux Bacchantes pour aller délivrer Philomèle et la ramener au palais, cachée sous les attributs du dieu, pampres et feuilles de lierre. (6, 587-600)

L'exécution de la vengeance : meurtre d'Itys (6, 601-646)

Procné a ramené au palais sa soeur épouvantée et pétrie de honte. Elle lui fait part en secret de la nécessité de se venger de Térée, l'artisan de leurs malheurs à toutes deux. Très décidée, elle hésite encore sur le moyen à mettre en oeuvre. Mais l'arrivée de son jeune fils Itys lui donne une idée. (6, 601-623)

À la vue de l'enfant pourtant caressant et enjoué et malgré un court moment d'attendrissement, elle conçoit un plan diabolique et l'on pressent que la vengeance des deux soeurs se fera au détriment de l'enfant. Dans une pièce retirée, elles tuent Itys, le mettent en pièces et préparent ses chairs pour les servir comme repas à Térée. (6, 624-646)

Banquet de Térée. Métamorphoses des protagonistes (6, 647-674)

Procné trouve un prétexte pour isoler Térée et elle lui sert comme repas, à son insu, les chairs de son fils. Et quand tout est consommé, lorsque Térée demande Itys, Procné éprouve une joie mauvaise à le renseigner, tandis que Philomèle apporte la preuve du meurtre en lançant la tête d'Itys à la face de son père. Désespéré, Térée cherche à poursuivre ses ennemies. (6, 647-666)

Ce long récit se termine par la description très succincte de la métamorphose soudaine des deux soeurs en oiseaux, l'une ayant gagné la forêt (le rossignol ?), et l'autre se réfugiant sous les toits (l'hirondelle ?). Quant à Térée, il est devenu une huppe. (6, 667-674)

Épilogue et transition vers le livre 7 (6, 675-721)

 Borée et Orithye, parents de deux futurs Argonautes (6, 675-721)

Pandion, mort prématurément, a pour successeur sur le trône d'Athènes son fils Érechthée, père entre autres de deux filles. L'une d'elles, Procris, devient l'épouse heureuse de Céphale, descendant d'Éole. Borée, le Vent du Nord, qui ne parvient pas par la persuasion à obtenir l'autre fille, Orithye, décide de l'enlever de force, le moyen qui lui est le plus naturel. (6, 675-701)

Il enlève dans un tourbillon sa bien-aimée et l'emmène épouvantée en Thrace, où il l'épouse et la rend mère de deux jumeaux, Calaïs et Zétès, lesquels, devenus adultes, partiront avec les Myniens à la conquête de la Toison d'or. (6, 702-721)


Métamorphoses d'Ovide : Avant-Propos - Notices - Hypertexte louvaniste - Iconographie ovidienne - Page précédente - Page suivante

Bibliotheca Classica Selecta - UCL (FIAL)