Bibliotheca Classica Selecta - Autres traductions françaises dans la BCS - Plan - vv. 1002-1080 - vv. 1116-1235

MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS


EURIPIDE

MÉDÉE

Traduction nouvelle commentée et annotée
Danielle De Clercq, Bruxelles, 2005

TEXTE


vv. 1081-1115 (
Scène XVIII)
(Coryphée, [Médée])

CORYPHÉE (1081-1089)

Souvent déjà,

En propos trop subtils je me suis répandue,

J'ai abordé des discussions trop importantes,

Pour que la gent féminine y trouve de l'intérêt.

Mais une Muse existe aussi pour nous,

Qui nous approche pour nous inspirer la sagesse.

À nous toutes? Non! Il n'y en a que peu,

(Une seule parmi beaucoup la trouverait-on?)

Peu qui ne soient pas étrangères aux Muses parmi les femmes.

 

(1090) Ainsi je soutiens que, parmi les gens, ceux qui

N'en ont pas l'expérience et n'ont pas engendré

D'enfants, ont plus de chance

Que ceux qui sont parents.

Ceux qui n'ont pas d'enfants, ne sachant pas

Si, pour les gens, avoir des enfants

C'est agréable ou affligeant, puisqu'ils n'en ont pas,

De bien des souffrances sont tenus à l'écart. (1097)

 

Or ceux qui de petits ont dans leur foyer

Une douce floraison, je les vois de soucis

Éreintés tout le temps.

D'abord celui de les élever convenablement

Et de leur laisser de quoi vivre à ces petits.

De plus, est-ce pour faire grandir des êtres vils

Ou des êtres valeureux

Qu'ils se donnent du mal? Voilà qui est incertain.

 

Enfin, un seul, le dernier de tous les maux

Pour tous les mortels, je le citerai:

Certes, pour les faire vivre, leurs parents ont trouvé assez de ressources,

Ils ont grandi et atteint la jeunesse, ces petits

Qui valeureux se sont révélés. Mais, si jamais tel était

Leur destin, la voilà en marche vers Hadès,

La mort qui emporte les corps des petits.

À quoi sert donc, qu'en plus des autres,

Ce chagrin le plus pénible,

À des mortels les dieux l'infligent,

Pour avoir voulu des enfants?

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