FEC - Folia Electronica Classica  (Louvain-la-Neuve) - Numéro 11 - janvier-juin 2006


Vie religieuse en Gaule.
Héritage celtique et courants méditerranéens

§ 7. Quelques éléments de bibliographie

Jean Loicq
Professeur honoraire de l’Université de Liège

 

Développements précédents :

§ 1. Préambule
§ 2. Cadre historique et culturel
§ 3. Des cultes celto-ligures aux religions orientales en Provence : le cas de Glanum
§ 4. Mort et résurrection : Le motif du fauve androphage et sa propagation en Gaule
§ 5. L'exploitation politique d'une coïncidence : l'autel de Rome et d'Auguste à Lyon
§ 6. Jupiter-Taranis et l'invincibilité impériale sur les colonnes « au géant » du nord-est de la Gaule


 

On se limite ici à fournir au lecteur quelques clés lui permettant d'accéder à une bibliographie plus spécialisée. On a privilégié les travaux écrits en français et qui ne nécessitent pas de formation préalable particulière.

Sur le développement artistique de la Provence protohistorique et proto-romaine, l'ouvrage cité ci-dessus de F. BENOIT, L'art méditerranéen de la vallée du Rhône (3e éd., Aix-en-Provence, 1969), doit être complété par les travaux de Fr. SALVIAT dans la Revue archéologique de Narbonnaise. Le thème iconographique du fauve androphage ou dominateur, en particulier, a fait en 2001 l'objet d'un colloque : La Tarasque de Noves. Réflexions sur un thème iconographique et sa postérité, édité par O. CAVALIER (Avignon, Musée Calvet, 2004), où l'on notera, pour notre propos, les contributions de J. GRAN-AYMERICH sur les influences étrusques sur l'art celtique, de P. ARCELIN sur la signification du thème dans l'univers religieux des Celtes, de Mme S. DEYTS, spécialiste de la Bourgogne romaine, sur la postérité du thème dans l'art gallo-romain. − Ces travaux utilisent ceux, plus anciens, de M. RENARD sur la même problématique, et qui mettent en évidence (de manière peut-être trop exclusive) le rôle de la voie Rhône-Saône. Par exemple : Des sculptures celtiques aux sculptures médiévales. Fauves androphages, dans Hommages à J. Bidez et à F. Cumont (Bruxelles, 1949) ; La louve androphage d'Arlon, dans Latomus. Revue d'études latines, 8 (1949) ; et surtout Risonanze etrusche nell'arte celto-ligure e gallo-romana, dans Tyrrhenika (Milan, 1957), l'un des essais les plus originaux de l'auteur.

Une illustration riche et d'excellente qualité, accompagnant un texte où l'évolution des formes artistiques de l'art en Gaule est considérée dans ses rapports avec la pensée religieuse, est fournie par F. BENOIT, Art et dieux de la Gaule (Grenoble et Paris, 1969). L'auteur, qui avait une connaissance approfondie du monde méditerranéen, était moins au fait des réalités proprement celtiques et tendait à les sous-estimer.

Sur l'évolution de la vie religieuse à Glanum, on manque d'une vue d'ensemble, à laquelle pense depuis longtemps l'auteur de ces lignes. Mais on en trouvera les éléments dans les travaux classiques de H. ROLLAND, mis à jour dans le petit guide de F. SALVIAT, Glanum. Saint-Rémy-de-Provence (Paris, Caisse nationale des monuments et des sites, 1977). Les inscriptions antiques, gauloises et latines, ont été réunies dans la revue Gallia, 2 (1944) et dans le Recueil des inscriptions gauloises. I. Textes gallo-grecs (M. LEJEUNE, 1985). – Sur les chapiteaux à figures (qu'on retrouve sur les « colonnes au géant »), on ne manquera pas de voir les études très illustrées de F. BENOIT, insérées dans son recueil Le symbolisme dans les sanctuaires de la Gaule (Bruxelles, 1970), même si l'on doit faire quelques réserves quant à la doctrine.

La coïncidence entre la fête celtique de Lugnasad et celle de l'assemblée des Gaules à Lyon a fait l'objet d'un long exposé, assorti de considérations astronomiques propres à l'auteur (et qui ne sont pas indispensables), par A. AUDIN, Lyon, miroir de Rome dans les Gaules, 2e éd. (Paris, 1979) ; mais ce petit livre demeure la plus judicieuse introduction à l'étude du Lyon antique. − On verra aussi, dans une perspective celtique : F. LE ROUX et C.-J. GUYONVARC'H, Les fêtes celtiques (Rennes, 1995). – Le nom de Lyon, très discuté dans le passé, a été étudié par l'abbé M. MEUNIER (qui a démontré, avec d'autres, que le nom roman ne peut reposer que sur Lugudunum), par C.-J. GUYONVARC'H, Répertoire des toponymes en Lugdunum, dans Celticum, 6 (1963), et par X. DELAMARRE, Dictionnaire de la langue gauloise (Paris, 2003), art. Lugus . – Sur Lugus et Mercure gallo-romain on peut voir, dans la perspective développée ici, J. LOICQ, art. Lug et Mercure celto-romain du Dictionnaire des religions (J. POUPARD, dir. ; 3e éd., Paris, 1993).

Les témoins archéologiques de la vie religieuse dans le sud de la Belgique mosane sont étudiés dans l'ouvrage fondamental de M. E. MARIËN sur la Belgique romaine : L'empreinte romaine. Belgica antiqua (Anvers, 1980), et plus spécialement dans deux travaux de J. LOICQ : La vie religieuse dans le sud-ouest du pays trévire à l'époque romaine, dans Le Pays Gaumais, 48-49 (1987-1988) [paru en 1995] ; La vie religieuse dans le pays d'Arlon à l'époque romaine, dans le Bull. de l'Institut archéol. du Luxembourg (Arlon), 76 (2000) [2001]. Des tirages à part sont en vente respectivement au Musée gaumais de Virton et au Musée luxembourgeois d'Arlon.

Sur le type des « colonnes au géant » ou « de Jupiter à l'anguipède » , l'ouvrage de base est allemand : G. BAUCHHENSS et P. NOELKE, Die Jupitersäule in den germanischen Provinzen (Cologne, 1983). – Mais on trouvera une bonne approche de la question, très complexe, chez L. LEFÈBVRE, Le Musée luxembourgeois d'Arlon. La colonne au dieu-cavalier gaulois, dans les Mélanges d'archéol. nationale [...] A. Wankenne = Les Études classiques, 53 (1985), fasc. 1. Dans la bibliographie manque cependant le mémoire très suggestif de G.-Ch. PICARD, Imperator caelestium, dans Gallia, 35 (1977), où sont étudiées la genèse et la propagation du type.

Liste des figures

Fig. 1. - L'Europe proto-celtique (civil. de Hallstatt) vers 500 av. J.-C. [Vidal-Naquet (dir.), Le grand livre de l'histoire du monde. Atlas historique, Paris, 1986, p. 33]

Fig. 2. - L'Europe celtique (civil. de La Tène) vers 60 av. J.-C. [Vidal-Naquet (dir.), Le grand livre de l'histoire du monde. Atlas historique, Paris, 1986, p. 33]

Fig. 3. - La Gaule romaine sous le Haut-Empire : convergence des frontières provinciales sur Lyon, en éventail [Vidal-Naquet (dir.), Le grand livre de l'histoire du monde. Atlas historique, Paris, 1986, p. 63]

Fig. 4. - Glanum. Escalier protohistorique

Fig. 5. - Glanum. Escalier protohistorique et en contrebas nymphée gréco-romain

Fig. 6. - Glanum. Dieu ou héros assis « en tailleur »

Fig. 7. - Glanum. Le nymphée et, au fond, la source
 [http://www.zum.de/Faecher/G/BW/Landeskunde/w3/provence/glanum/quell1.jpg]

Fig. 8. - Glanum. Cippes votifs aux déesses-mères

Fig. 9. - Glanum. Chapiteau aux bustes des Saisons

Fig. 10. - Glanum. Autel « aux oreilles »  [de la Bonne Déesse = Cybèle]

Fig. 11. - Glanum. Attis couché au pied du pin

Fig. 12. - Noves (Bouches-du-Rhône). La « Tarasque », de trois quarts [a] et de face [b] [O. Cavalier [Éd.], La Tarasque de Noves, Avignon, 2004, fig. 1, p. 50)

Fig. 13. - Tarasque de Noves (reconstitution d'après R. et O. Coignard, dans O. Cavalier [Éd.], La Tarasque de Noves, Avignon, 2004,  fig. 2, p. 75)

Fig. 14. - Chalon-sur-Saône. Lion terrassant un gladiateur

Fig. 15. - Suzange (Thionville). Lion « terrassant » (O. Cavalier [Éd.], La Tarasque de Noves, Avignon, 2004, fig. 7, p. 97)

Fig. 16. - Arlon. Louve androphage entourée de symboles divers

Fig. 17. - Lyon. Autel de Rome et d'Auguste (reconstitution)

Fig. 18. - Anthée (Dinant, B). Mercure surmontant un globe, dit « cosmocrator » (bronze)

Fig. 19. - Reims. Mercure tricéphale (d'après P. Lambrechts, L'exaltation de la tête dans la pensée et dans l'art des Celtes, Bruges, 1954, pl. X, 34)

Fig. 20. - Soissons. Mercure tricéphale (d'après P. Lambrechts, L'exaltation de la tête dans la pensée et dans l'art des Celtes, Bruges, 1954, pl. X, 35)

Fig. 21. - Le Châtelet (Hte-Marne). Jupiter-Taranis à la roue, au foudre et aux éclairs 

Fig. 22. - Cussy-la Colonne (C.-d'Or). Colonne au géant d'après une gravure du XVIIIe siècle

Fig. 23. - Reconstitution d'une colonne-type « au Jupiter Cavalier »

Fig. 24. - Neschers (Puy-de-D.). Jupiter-Taranis surmontant le géant (d'après P. Lambrechts, L'exaltation de la tête dans la pensée et dans l'art des Celtes, Bruges, 1954, pl. XI, 39)

Fig. 25. - Portieux (Vosges). Cavalier à l'anguipède

Fig. 26. - Tongres. Anguipède

Fig. 27. - Région d'Orange. Mercure panthée


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