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MOTEUR DE RECHERCHE DANS LA BCS
(X, 1, 1) Ce qu'il advint le jour suivant au jardinier mon maître, je l'ignore. Quant à moi, le même soldat qui s'était attiré une si verte correction par son incartade vint me prendre à l'écurie, et m'emmena sans que personne y trouvât à redire. Mon nouveau patron prit à son quartier, à ce qu'il me parut du moins, les effets qui lui appartenaient, et les chargea sur mon dos. (2) Me voilà donc cheminant, tout à fait en belliqueux appareil, portant un casque éclatant, un bouclier à éblouir les yeux au loin, une lance de dimension formidable; arme qui n'est d'ordonnance qu'en temps de guerre, mais que le fanfaron, pour imposer aux pauvres passants, avait artistement disposée, en épouvantail, au point culminant de ma charge. (3) Après une marche assez facile en plaine, nous arrivâmes à une petite ville où nous prîmes gîte, non pas à l'auberge, mais chez un décurion. Mon maître, après m'avoir confié aux soins d'un domestique, n'eut rien de plus pressé que de se rendre près de son chef, qui commandait un corps de mille hommes.
(X, 2, 1) Je me rappelle que, peu de jours après, il se commit dans ce lieu même un acte de scélératesse inouïe et révoltante. Dans l'intérêt de mes lecteurs, j'en consigne ici le récit.
Le maître du logis avait un fils parfaitement élevé, modèle conséquemment de piété filiale et de conduite, tel enfin que chacun eût voulu être son père, ou avoir un fils qui lui ressemblât. (2) Il avait depuis longtemps perdu sa mère; son père s'était remarié, et avait de sa seconde femme un autre fils qui venait d'atteindre sa douzième année. (3) Il arriva que la belle-mère, qui avait la haute main dans la maison de son mari (ce qu'elle devait moins à ses vertus qu'à sa beauté), soit entraînement des sens, soit effet d'une fatalité qui la poussait au crime, jeta des regards de désir sur son beau-fils. (4) Mon cher lecteur, ceci n'étant pas une anecdote, mais une belle et bonne tragédie, je vais quitter le brodequin et chausser le cothurne.
La dame, tant qu'un feu naissant ne fit que couver dans son sein, réussit à dominer cette ardeur encore faible, et à l'empêcher d'éclater au dehors; (5) mais quand le cur tout entier fut en proie à l'incendie, dont le dieu lui-même attisait la violence désordonnée, il n'y eut plus à résister. Elle simule alors une maladie , et feint que le corps souffre, pour cacher la plaie de l'âme. (6) Amoureux et malades (c'est un fait bien connu) offrent dans leur personne mêmes symptômes d'altération et de langueur. Pâleur des traits, abattement des yeux, lassitude des membres, privation de sommeil respiration pénible et de plus en plus laborieuse à mesure que l'état se prolonge. Ici, le mal, par ses fluctuations, accusait, à n'en pas douter, la marche de la fièvre; n'eussent été les pleurs que l'on voyait couler. (7) O ignorance des médecins! que signifient ce pouls agité, cette chaleur déréglée, cette respiration intermittente, ce corps qui cherche vainement une position qui lui convienne? (8) Bons dieux! qu'il est facile de le dire, non pas peut-être pour un expert en médecine, mais pour le premier venu, tant soit peu familier avec les phénomènes de l'amour, en voyant une personne qui brûle dans un corps sans chaleur!
(X, 3, 1) Enfin la violence de la passion prend le dessus. La dame sort de cette taciturnité prolongée, et ordonne qu'on fasse venir son beau-fils. Nom fatal, et qu'elle voudrait ôter à celui qui le porte! elle en aurait moins à rougir. Le jeune homme ne tarde pas à se rendre aux ordres d'une belle-mère, et d'une belle-mère malade. Il vient, le front prématurément ridé par le chagrin, s'acquitter d'un double devoir envers la femme de son père et la mère de son frère. (2) Celle-ci, prête à rompre un silence qui la tue, se perd dans un océan d'incertitudes. Il ne lui vient pas un mot à dire qu'elle ne rejette aussitôt. En elle un reste de pudeur combat encore. Au moment de commencer, la parole expire sur ses lèvres. (3) Le jeune homme, qui ne se doute de rien, lui parle le premier, et lui demande timidement la cause de l'état de malaise où il la voit. (4) La dame cède alors à la fatale tentation du tête-à-tête. Rien ne l'arrête plus; elle verse un torrent de larmes, se couvre le visage d'un pan de sa robe, et, d'une voix tremblante, adresse au jeune homme ce peu de mots: (5) Le principe, la cause de mon mal, et en même temps le médecin qui peut le guérir, me sauver, c'est vous. C'est dans vos yeux que les miens ont pris la flamme terrible qui, descendue jusqu'à mon coeur, le brûle dans ses derniers replis. (6) Ayez pitié de votre victime. Qu'un scrupule filial ne vous arrête pas; car autrement ma mort est certaine, et, par là, vous conservez à votre père sa femme. Retrouvant son image en vos traits, je puis vous aimer sans crime. Nous avons la sécurité du mystère et tout le temps nécessaire pour contenter nos désirs. Il le faut: chose ignorée est comme non avenue.
(X, 4, 1) Cette brusque proposition jeta le jeune homme dans un trouble extrême. Son premier mouvement fut d'horreur; mais il réfléchit, et ne voulut pas risquer en ce moment un refus dont la dureté pouvait pousser à bout une femme passionnée. (2) Il promet donc, pour gagner du temps; exhorte sa belle-mère à prendre courage, à se soigner, à se rétablir, en attendant qu'une absence de son père laisse le champ libre à leurs désirs. Puis il s'arrache à cet odieux entretien. (3) Et sentant, en présence des maux qui menacent sa famille, le besoin des conseils d'une raison plus éclairée, il s'adresse à un vieillard chargé précédemment de son éducation, et dont la sagesse lui était connue. Tous deux pensèrent, après mûre délibération, que le meilleur parti était de se soustraire par une prompte fuite à l'orage dont les menaçait la Fortune ennemie: (4) mais déjà la dame, impatiente de tout délai, avait su inventer un motif pour déterminer son mari à visiter une propriété lointaine. (5) Elle n'est pas plutôt libre, que, dans un enivrement de jouissance anticipée, la voilà réclamant la satisfaction promise à sa coupable ardeur; mais le jeune homme élude sans cesse, tantôt pour une raison, tantôt pour une autre, la funeste entrevue, inventant chaque jour des prétextes nouveaux; si bien que la marâtre vit clairement le refus qui se cachait sous ces ajournements multipliés, et soudain, par un de ces retours communs aux passions désordonnées, une affreuse haine prit la place de son amour.
(6) Parmi les esclaves qu'elle avait eus en dot, il y en avait un qui était la méchanceté même, et n'avait pas son maître en fait de scélératesse. Elle lui fait part de ses criminelles intentions; et tous deux ne trouvent rien de mieux à faire que de donner la mort au pauvre jeune homme. Sur l'ordre de sa maîtresse, l'esclave se procure un poison des plus actifs, et le délaye dans du vin qui doit être offert à l'innocente victime.
(X, 5, 1) Mais tandis que ces deux monstres délibèrent sur le moment propice, le hasard amène le plus jeune frère, le propre fils de la dame, qui rentrait au logis après ses exercices du matin. L'enfant venait de déjeuner, il avait soif: il trouve sous la main la coupe empoisonnée, et l'avale d'un trait. (2) Il n'a pas plutôt pris le breuvage de mort, apprêté pour un autre, qu'il tombe sans vie. À cette subite catastrophe, le précepteur de l'enfant jette des cris lamentables qui attirent la mère et toute la maison. Les effets du poison sont visibles; et chacun désigne celui qu'il croit l'auteur d'un tel forfait. (3) Mais ni le cruel trépas d'un fils, ni le remords d'en être la cause, ni le désastre de sa maison, ni le cur brisé d'un époux, ni l'aspect de telles funérailles, n'ont le pouvoir de faire impression sur cette furie. Vrai type de marâtre, elle ne songe qu'à assouvir sa vengeance, en mettant le comble au deuil de la famille. Un courrier est dépêché à son mari, qui, à cette funeste nouvelle, revient précipitamment sur ses pas.
Aussitôt, avec une effroyable assurance, elle lui dénonce son beau-fils comme l'empoisonneur de son frère. (4) Elle disait vrai en un sens: l'enfant lui avait presque ôté la coupe des mains pour la boire: mais elle prête au frère aîné l'atroce idée de se venger sur le fils du refus opposé par la mère à ses infâmes désirs; (5) et, non contente de cet affreux mensonge, elle ajoute qu'une telle révélation la met elle-même en butte au poignard. Le père infortuné, près de se voir privé de deux fils, se débat au milieu des plus terribles angoisses. (6) Le plus jeune est devant lui, couché dans son cercueil; l'autre, incestueux, parricide, va se trouver frappé d'une condamnation capitale. Une femme trop aimée est là qui l'excite, par des pleurs mensongers, à prendre en horreur son propre sang.
(X, 6, 1) À peine les derniers rites des funérailles sont-ils accomplis, que, s'arrachant du bûcher les joues encore sillonnées de larmes, et dépouillant son front de ses cheveux blancs souillés de cendre, le malheureux vieillard se précipite vers la place où se rend la justice. (2) Et là pleurant, suppliant, embrassant même, tant il est abusé, les genoux des décurions, ce père appelle, avec l'insistance la plus passionnée, la mort sur la tête du seul fils qui lui reste, sur ce fils violateur incestueux du lit paternel, dont le poignard menace encore sa belle-mère. (3) Cet accent du désespoir fit naître une telle sympathie, excita si puissamment l'indignation du tribunal et même de la foule assistante, que, pour couper court à une instruction trop lente, à des dépositions qui n'en finissent pas, aux captieux ajournements de la défense, tous s'écrient d'une commune voix: Qu'on le lapide! C'est une peste publique: que le public se fasse justice.
(4) Alarmés cependant pour leur propre sûreté, et craignant que cette fermentation, d'abord peu profonde, ne dégénère bientôt en violation de l'ordre public et de toute autorité, les magistrats emploient les remontrances auprès des décurions, les voies coercitives envers le peuple. Par respect pour les formes de justice traditionnelles, il faut un débat contradictoire, une sentence rendue judiciairement. Iraient-ils, au mépris de toute civilisation, ou pour imiter les violences du despotisme, condamner un homme sans l'entendre? Un tel scandale serait-il, en pleine paix, donné aux siècles à venir?
(X, 7, 1) La raison prévalut. Ordre aussitôt au crieur de proclamer une convocation du sénat dans le lieu de ses séances. Chacun arrive, et prend la place que son rang lui assigne. À la voix du crieur, l'accusateur s'avance; (2) et, alors, seulement, l'accusé est appelé et introduit. Par application de la loi athénienne et des formes de juridiction de l'Aréopage, le crieur signifie aux avocats qu'ils aient à s'abstenir de tout exorde et de tout appel à la pitié. (3) Ces détails, je les ai recueillis dans les nombreuses causeries que j'ai entendues sur ce procès. (4) Du reste, l'accusation fut-elle chaudement poussée, habilement réfutée? je n'en sais rien. Du fond de mon écurie, je n'ai rien entendu de l'attaque ni de la réplique; je ne puis donc rien en rapporter. Ce qui est positivement à ma connaissance, le voici.
(5) Les plaidoiries terminées, le tribunal décide que l'accusateur sera tenu de produire ses preuves, un cas de cette importance exigeant la pleine évidence, et ne permettant pas de procéder par conjecture. (6) Avant tout, l'esclave, seul témoin, soi-disant, des faits articulés, sera représenté en justice; (7) mais ce gibier de potence n'était pas homme à s'émouvoir, ou de la gravité de la décision attendue, ou de l'imposant aspect de l'assemblée, ou du cri de sa propre conscience. Il avait son conte tout prêt, qu'il se mit à débiter imperturbablement comme l'expression de la vérité pure. (8) Mandé, suivant son dire, par son jeune maître, il l'aurait trouvé dans l'exaspération d'un amour dédaigné, aurait reçu de sa bouche l'ordre de le venger par la mort du fils des mépris de la mère, et cela avec promesses splendides pour son concours discret, (9) et menaces de mort en cas de refus. Un poison tout préparé lui aurait d'abord été remis pour le faire prendre au jeune frère, puis retiré ensuite par l'aîné, qui, craignant que son complice ne supprimât le breuvage et ne gardât la coupe comme pièce de conviction, se serait déterminé à le présenter lui-même. (10) L'art de cette déposition, joint à l'accent de vérité que sut y mettre ce misérable, en affectant une terreur profonde, détermina la conviction du tribunal.
(X, 8, 1) Parmi les décurions, il n'était pas une voix favorable au jeune homme. Tous le tenaient pour atteint et convaincu, et passible de la peine d'être cousu dans un sac. (2) Déjà, suivant l'usage immémorial, l'urne s'ouvrait pour recevoir une succession de bulletins unanimes, car une même formule y avait été inscrite par chaque main. Or, le scrutin une fois accompli, c'en était fait irrévocablement du coupable, dont la tête dès lors était dévolue au bourreau, lorsqu'un vieux sénateur, l'un des premiers de l'ordre par le crédit attaché à sa personne et l'autorité de son opinion, et qui exerçait la profession de médecin, couvrit tout à coup de sa main l'orifice de l'urne, comme pour arrêter l'émission de votes irréfléchis, et s'adressa en ces termes à l'assemblée:
(3) Vieux comme je suis, j'ai le bonheur de n'avoir recueilli qu'estime dans ma longue carrière. Je ne vous laisserai pas accueillir une accusation calomnieuse et commettre un meurtre juridique; je ne vous laisserai pas, sur la foi d'un misérable esclave, fausser le serment que vous avez fait de rendre la justice. (4) Quant à moi, je ne puis fouler aux pieds toute religion, et mentir à ma conscience par une condamnation injuste. Voici le fait:
(X, 9, 1) Ce maraud vint me prier, il y a quelques jours, de lui procurer certain poison d'un effet instantané, dont il m'offrit cent écus d'or. Une personne, disait-il, atteinte d'une incurable maladie de langueur, avait recours à ce moyen pour en finir avec une vie de souffrance. (2) Dans le bavardage que le drôle me débitait, je démêlai de l'imposture, et ne doutai pas qu'il ne s'agît d'un crime. Je livrai cependant la potion; (3) mais, prévoyant dès lors que l'affaire irait en justice, je n'acceptai le prix que sous condition. De peur, lui dis-je, qu'il n'y ait dans cet or des pièces fausses ou altérées, nous allons les remettre dans le sac, tu le scelleras de ton anneau, et demain nous ferons vérifier le tout par un changeur. (4) Il n'a pas fait d'objection, et la somme a été cachetée. De mon côté, dès que je l'ai vu assigné à comparaître, j'ai envoyé un de mes gens chercher le sac dans mon laboratoire. Je mets la pièce sous vos yeux: (5) que le témoin vienne reconnaître son cachet. C'est donc lui qui a acheté le poison. Comment cette circonstance est-elle mise sur le compte d'un autre?
(X, 10, 1) Le scélérat, à ces mots, se mit à trembler de tous ses membres. On vit la couleur vitale s'effacer de ses traits, et sa face se couvrir de la pâleur d'un spectre. Une sueur froide ruisselait sur tout son corps. (2) Il ne savait sur quel pied se tenir, et se grattait la tête tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, marmottant je ne sais quoi entre ses dents, si bien que sa culpabilité parut manifeste à tout le monde. Mais voilà mon fourbe qui, reprenant par degré son aplomb, se met à nier tout effrontément, et donne au médecin démentis sur démentis. (3) Celui-ci, attaqué dans son caractère comme magistrat, et dans son honneur comme particulier, s'évertue à confondre le traître. À la fin, sur l'ordre des magistrats, les officiers de justice s'emparent des mains de l'esclave, et y trouvant un anneau de fer, le comparent avec l'empreinte du sac. Cette vérification leva tous les doutes. (4) On ne tarda pas, suivant l'usage grec, à faire jouer le chevalet et la roue; mais le coquin endurci montra dans la torture une constance incroyable, et résista même a l'épreuve du feu.
(X, 11, 1) Par Hercule, s'écrie alors le médecin, je ne souffrirai pas que, contre toute équité, vous ordonniez le supplice de cet innocent jeune homme, ni que ce misérable, parce qu'il peut se jouer des moyens de votre justice, échappe au châtiment qui lui est dû. Je vais établir jusqu'à l'évidence que le coupable est devant vous. (2) Sollicité par cet homme abominable de lui procurer le poison le plus énergique, j'ai jugé d'un côté le service qu'il me demandait incompatible avec le devoir de ma profession, car la médecine est instituée pour sauver la vie et non pour la détruire; et, de l'autre, que si je le refusais, je laisserais imprudemment la voie ouverte au crime; car on pouvait se pourvoir ailleurs de poison, employer le poignard ou toute espèce d'arme pour consommer l'acte médité. J'ai donc livré une potion, mais une potion qui n'est que somnifère. C'est de la mandragore, substance bien connue pour sa vertu narcotique, et qui provoque un sommeil de tous points semblable à la mort. (3) Il n'y a pas de quoi s'étonner au surplus en voyant un désespéré comme celui-là, qui sait quel supplice lui revient d'après les lois de nos ancêtres, soutenir aisément l'épreuve comparativement légère de la torture. Encore une fois, si l'enfant n'a pris que la potion préparée de mes mains, il vit, son sommeil n'est qu'un repos. Une fois sorti de cette léthargie, il reverra la lumière du jour. S'il a péri, s'il est vraiment et définitivement mort, la cause en est ailleurs. Libre à vous de la chercher.
(X, 12, 1) Ainsi parla le vieillard. Il entraîna l'assemblée. On se précipite aussitôt vers le sépulcre où gisait le corps de l'enfant. Sénateurs, gens de condition et bas peuple, tous s'y portent en foule, avec le plus avide empressement. (2) Le père, de ses propres mains, découvre le cercueil. Précisément la léthargie arrivait à son terme. Il voit se lever son fils, rendu à l'existence. Il le serre étroitement dans ses bras, et, muet par l'excès de la joie, le montre à tout le peuple. (3) Aussitôt l'enfant, encore enveloppé de son linceul, est transporté au tribunal. (4) Alors se révèle le noir complot de l'esclave et de l'épouse, plus perverse encore. La vérité paraît dans tout son jour. On condamne la marâtre au bannissement perpétuel. Son complice est mis en croix. Et, du consentement de tous, l'honnête médecin garda les pièces d'or pour prix du spécifique administré si à propos. (5) Tel fut le dénouement vraiment providentiel de ce drame intéressant et mémorable. Heureuse péripétie pour le bon vieillard, qui, au moment de se voir frappé dans sa postérité tout entière, se retrouve tout à coup père de deux enfants.
(X, 13, 1) Quant à moi, voici de quelle façon la fortune se plut à me ballotter dans ce temps-là. (2) Ce même soldat qui avait su faire emplette de mon individu sans avoir affaire à vendeur quelconque, et entrer en possession sans bourse délier, se trouva forcé, par l'ordre de son tribun, de partir pour Rome, porteur d'un message pour le plus grand des princes. Il me vendit onze deniers à deux frères, esclaves tous deux chez un riche du voisinage.
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