FEC -  Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 26  - juillet-décembre 2013


 

Des statues et un miroir. Chapitre 6 : Le Roman des Sept Sages de Rome

 

D. Les statues magiques et le miroir : Une attestation dans la Dyocletianus Leben de Hans von Bühl (1412)

 

Jacques Poucet

Professeur émérite de l'Université de Louvain
Membre de l'Académie royale de Belgique
<jacques.poucet@skynet.be>

 

On l’a dit plus haut, la tradition du Roman des Sept Sages de Rome est luxuriante et multiforme : on la rencontre dans toute une série de langues et de pays. Il est exclu de l’explorer d’une manière systématique. Repérer les attestations du motif des statues magiques aux clochettes dans les diverses littératures du moyen âge européen relevant de cette tradition nous obligerait à ouvrir un énorme chantier. Avec probablement des résultats décevants, car on s’apercevrait sans doute très vite que, dans les différentes littératures nationales, les descriptions du complexe aux statues magiques se ressemblent, à quelques différences près, peu significatives pour nous.

Nous signalerons seulement, sur base d’une indication de H.F. Massmann (Kaiserchronik, III, 1854, p. 429), le cas de la Dyocletianus Leben de Hans von Bühl. Cette œuvre, écrite en 1412 est, selon son éditeur A. Keller, le plus ancien poème allemand sur les sept sages (von den sieben weysen meystern).

 

Dyocletianus Leben von Hans von Bühl, Herausgegeben von A. Keller, Quedlinburg & Leipzig, Basse, 212 p. ; accessible intégralement sur Google Books, mais non téléchargeable. La citation se trouve à la p. 5 de l’introduction et le récit évoqués aux p. 90-97, vers 4025-4370.

 

Il contient un récit très proche de ceux examinés jusqu’ici. Il y est question d’Octavian, de Virgile et de la demande des Romains ; puis de la construction sur une haute tour du complexe des statues aux clochettes ; puis de la création du feu perpétuel (la deuxième merveille) ; puis du récit de la ruse des ennemis qui, s’appuyant sur la soif de l’or de l’empereur, réussiront à faire s’écrouler la tour. Ce texte fait partie d’un discours de la reine et appartient à la tradition des Sept Sages de Rome.

Nous ne le transcrirons pas ici pour l’analyser, préférant rechercher l’influence de la tradition des Sept Sages dans d’autres oeuvres qui n’appartiennent pas stricto sensu à cette tradition. Nous traiterons en premier lieu des Gesta Romanorum allemand, puis des Faictz merveilleux de Virgille.

 

(Précédent)

                                     (Suivant)


Introduction - Partie thématique - Partie analytique (Plan) - Conclusions


FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 26 - juillet-décembre 2013