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Suétone(généralités)
Vie de Vitellius (généralités)- (latin) - (traduction)
II. Les ancêtres de l'empereur. Son père se fait remarquer, par ses lâches flatteries, à la cour de Claude
(1) D'un autre
côté, plusieurs historiens prétendent que
les Vitellii descendent d'un affranchi. Cassius Severus, et
d'autres encore ajoutent que cet affranchi était un
savetier, dont le fils, après s'être enrichi aux
enchères et par ses délations, épousa une
femme de mauvaise vie, fille d'un certain Antiochus, loueur de
fours, et que de ce couple naquit un chevalier romain. (2) Nous
abandonnons aux lecteurs ces assertions si diverses. Ce qu'il y
a de certain, c'est que Vitellius de Nuceria, soit qu'il
descendît de cette race antique, soit qu'il eût
à rougir de ses parents et de ses aïeux, fut
chevalier romain et administrateur des biens d'Auguste. Il
laissa quatre fils du même nom, et distingués
seulement par leur prénom, Aulus, Quintus, Publius et
Lucius, qui tous s'élevèrent à de grandes
dignités. (3) Aulus mourut étant consul avec
Domitius, père de l'empereur Néron. Magnifique en
tout, il était décrié pour la
somptuosité de ses repas. (4) Quintus perdit son rang,
lorsque, sur la proposition de Tibère, on écarta
les sénateurs d'une capacité douteuse. (5)
Publius compagnon ,d'armes de Germanicus, accusa et fit
condamner Cn. Pison, ennemi et meurtrier de ce jeune prince.
Après sa préture, il fut arrêté,
comme complice de Séjan, et son frère fut
chargé de sa garde. Mais il s'ouvrit les veines avec un
couteau de libraire. Toutefois, cédant aux instances de
sa famille plutôt qu'à la crainte de la mort, il
laissa fermer et guérir ses plaies, et mourut de maladie
dans sa prison. (6) Lucius, après son consulat,
nommé gouverneur de la Syrie, engagea à force
d'adresse Artaban, roi des Parthes, à venir
conférer avec lui, et à rendre hommage aux aigles
romaines. (7) Il fut ensuite deux fois consul ordinaire et
censeur avec Claude; (8) il soutint même le fardeau de
l'empire en son absence pendant l'expédition de
Bretagne. C'était un homme actif, et auquel on ne
pouvait reprocher aucun crime; mais il se déshonora par
sa passion pour une affranchie dont il avalait tous les jours
en public la salive mêlée avec du miel, comme un
remède pour la gorge et les bronches. (9) Il avait
d'ailleurs un talent merveilleux pour la flatterie. C'est lui
qui le premier imagina d'adorer Caligula comme un dieu.
À son retour en Syrie, il n'osa l'aborder que la
tête voilée, en se tournant, se retournant et se
prosternant. (10) Pour n'omettre aucun moyen de faire sa cour
à Claude, qui était entièrement
livré à ses femmes et à ses affranchis, il
demanda à Messaline, comme une grâce insigne, la
permission de la déchausser. Après lui avoir
ôté le brodequin droit, il le porta constamment
entre sa toge et sa tunique, et le baisait de temps en temps.
(11) Il vénérait aussi parmi les dieux Lares les
statues d'or de Narcisse et de Pallas. (12) On cite de lui un
mot flatteur adressé à l'empereur Claude, pendant
qu'il donnait les jeux séculaires: "Puissiez-vous les
célébrer souvent!". (1) Contra plures auctorem generis
libertinum prodiderunt, Cassius Seuerus nec minus alii eundem et
sutorem ueteramentarium, cuius filius sectionibus et cognituris
uberius compendium nanctus, ex muliere uulgari, Antiochi cuiusdam
furnariam exercentis filia, equitem R. genuerit. (2) Sed quod
discrepat, sit in medio. Ceterum P. Vitellius domo Nuceria, siue
ille stirpis antiquae siue pudendis parentibus atque auis, eques
certe R. et rerum Augusti procurator, quattuor filios amplissimae
dignitatis cognomines ac tantum praenominibus distinctos reliquit,
Aulum Quintum Publium Lucium. (3) Aulus in consulatu obiit, quem
cum Domitio Neronis Caesaris patre inierat, praelautus alioqui
famosusque cenarum magnificentia. (4) Quintus caruit ordine, cum
auctore Tiberio secerni minus idoneos senatores remouerique
placuisset. (5) Publius, Germanici comes, Cn. Pisonem inimicum et
interfectorem eius accusauit condemnauitque, ac post praeturae
honorem inter Seiani conscios arreptus et in custodiam fratri
datus scalpro librario uenas sibi incidit, nec tam mortis
paenitentia quam suorum obtestatione obligari curarique se passus
in eadem custodia morbo periit. (6) Lucius ex consulatu Syriae
praepositus, Artabanum Parthorum regem summis artibus non modo ad
conloquium suum, sed etiam ad ueneranda legionum signa pellexit.
(7) Mox cum Claudio principe duos insuper ordinarios consulatus
censuramque gessit. (8) Curam quoque imperii sustinuit, absente eo
expeditione Britannica; uir innocens et industrius, sed amore
libertinae perinfamis, cuius etiam saliuis melle commixtis, ne
clam quidem aut raro sed cotidie ac palam, arterias et fauces pro
remedio fouebat. (9) Idem miri in adulando genii, prius C.
Caesarem adorare ut deum instituit, cum reuersus ex Syria non
aliter adire ausus esset quam capite uelato circumuertensque se,
deinde procumbens. (10) Claudium uxoribus libertisque addictum ne
qua non arte demereretur, pro maximo numere a Messalina petit, ut
sibi pedes praeberet excalciandos; detractumque socculum dextrum
inter togam tunicasque gestauit assidue, nonnumquam osculabundus.
(11) Narcissi quoque et Pallantis imagines aureas inter Lares
coluit. (12) Huius et illa uox est: Saepe facias, cum Saeculares
ludos edenti Claudio gratularetur.
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[14 mars2001]