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Suétone (généralités)

Vie de Tibère (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)


  Suétone, Tibère, 25

 XXV. Troubles qui s'élèvent au commencement de son règne

(1) Il avait des raisons pour hésiter: des dangers le menaçaient de toutes parts, et il disait souvent qu'il tenait le loup par les oreilles.

(2) Un esclave d'Agrippa, nommé Clemens, avait rassemblé une troupe assez considérable pour venger son maître; et un noble personnage, L. Scribonius Libo, préparait secrètement une révolution. Les légions s'étaient soulevées en Illyrie et en Germanie.

(3) Elles étalaient beaucoup de prétentions extraordinaires; surtout elles voulaient avoir la même paie que les soldats prétoriens.

(4) L'armée de Germanie refusait de reconnaître un prince qu'elle n'avait point élu, et pressait vivement Germanicus qui la commandait de s'emparer du trône; mais il s'en défendit avec fermeté.

(5) Tibère, craignant surtout ce danger, demanda pour lui les fonctions qu'il plairait au sénat de lui assigner, nul n'étant capable de porter ce fardeau tout entier, et ne pouvant se passer du secours d'un autre ou de plusieurs.

(6) Il feignit aussi d'être malade, afin que Germanicus attendît plus patiemment, ou une succession prochaine, ou du moins le partage de la souveraine puissance.

(7) Les séditions apaisées, il s'empara de Clemens par trahison, et l'assujettit à son pouvoir.

(8) Quant à Libo, ne voulant pas commencer son règne par des rigueurs, ce ne fut que la seconde année qu'il l'accusa dans le sénat, et jusque-là, il se tint en garde contre lui. Un jour qu'ils sacrifiaient ensemble avec les pontifes, au lieu du couteau ordinaire, il lui fit donner un couteau de plomb. Une autre fois, Libo lui ayant demandé un entretien secret, il ne le lui accorda qu'en présence de son fils Drusus, et sous prétexte de s'appuyer sur lui pendant leur promenade, il contint sa main droite jusqu'à la fin de la conversation.

(1) Cunctandi causa erat metus undique imminentium discriminum, ut saepe lupum se auribus tenere diceret.

(2) Nam et seruus Agrippae Clemens nomine non contemnendam manum in ultionem domini compararat et L. Scribonius Libo uir nobilis res nouas clam moliebatur et duplex seditio militum in Illyrico et in Germania exorta est.

(3) Flagitabant ambo exercitus multa extra ordinem, ante omnia ut aequarentur stipendio praetorianis.

(4) Germaniciani quidem etiam principem detractabant non a se datum summaque ui Germanicum, qui tum iis praeerat, ad capessendam rem p. urgebant, quanquam obfirmate resistentem.

(5) Quem maxime casum timens, partes sibi quas senatui liberet, tuendas in re p. depoposcit, quando uniuersae sufficere solus nemo posset nisi cum altero uel etiam cum pluribus.

(6) Simulauit et ualitudinem, quo aequiore animo Germanicus celerem successionem uel certe societatem principatus opperiretur.

(7) Compositis seditionibus Clementem quoque fraude deceptum redegit in potestatem.

(8) Libonem, ne quid in nouitate acerbius fieret, secundo demum anno in senatu coarguit, medio temporis spatio tantum cauere contentus; nam et inter pontifices sacrificanti simul pro secespita plumbeum cultrum subiciendum curauit et secretum petenti non nisi adhibito Druso filio dedit dextramque obambulantis ueluti incumbens, quoad perageretur sermo, continuit.


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[28 février 2001]

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