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Suétone(généralités)
Vie de Claude (généralités)- (latin85 K) - (traduction200 K)
IV. Lettres d'Auguste sur Claude
(1) "Ma chère Livie,
conformément à tes désirs, je me suis
entretenu avec Tibère sur ce qu'il conviendrait de faire
de ton petit-fils Tiberius aux fêtes de Mars. (2) Nous
avons été d'avis tous deux qu'il fallait
déterminer une fois pour toutes le plan à suivre
à son égard. (3) Car, s'il est dans un
état normal, pourquoi hésiterions-nous à
le faire passer par les mêmes degrés d'honneur
où a passé son frère? Si, au contraire,
nous le trouvons incapable, si son esprit est aussi malade que
son corps, ne nous exposons pas, ainsi que lui, aux railleries
de ceux qui ont coutume de se moquer de tout. (4) Nous serons
toujours dans la perplexité, si, sans avoir rien
décidé d'avance, à chaque occasion, nous
mettons en doute sa capacité (5) Quoi
qu'il en soit, dans la conjoncture présente, je ne
m'oppose point à ce qu'il (6) Je n'approuve point qu'il assiste
aux jeux du cirque, assis (7) Je ne suis point d'avis non plus qu'il
aille sur le mont Albain, ni qu'il soit à Rome le jour
des fêtes latines. En effet, pourquoi ne pas le charger
du gouvernement de la ville, s'il est capable de suivre son
frère sur le mont Albain? (8) Voilà, ma
chère Livie, le parti définitif auquel je me suis
arrêté, pour ne pas flotter sans cesse entre la
crainte et l'espérance. (9) Vous pourrez lire à
Antonia cette partie de ma lettre, si vous le trouvez bon."
(10) Dans une autre lettre, Auguste disait: "Pendant ton
absence, j'inviterai tous les jours le jeune Tiberius à
souper, afin qu'il ne mange pas toujours seul avec son
Sulpicius et son Athénodore. Je voudrais que le pauvre
malheureux choisît moins follement et avec plus de soin
quelque ami dont il pût imiter les mouvements, la tenue
et la démarche. II n'entend rien du tout aux choses
importantes. Cependant, lorsque son esprit n'est point
égaré, on entrevoit la noblesse de son
caractère." (11) Voici ce qu'il dit dans une
troisième lettre: "Ma chère Livie, j'ai
été charmé d'entendre discourir ton
petit-fils Tiberius, et je ne reviens pas de ma surprise.
Comment peut-il parler aussi distinctement en public, lui qui
met si peu de netteté dans ses entretiens?" (12) On ne
peut douter, après cela, de la résolution que
prit Auguste: il laissa Claude sans autre dignité que le
sacerdoce des augures. Il ne le nomma parmi ses
héritiers qu'en troisième ordre, presque parmi
les étrangers, et seulement pour le sixième.
Enfin il ne lui légua pas au-delà de huit cent
mille sesterces. (1) "Collocutus sum cum Tiberio, ut
mandasti, mea Liuia, quid nepoti tuo Tiberio faciendum esset ludis
Martialibus. (2) Consentit autem uterque nostrum, semel nobis esse
statuendum, quod consilium in illo sequamur. (3) Nam si est
artius, ut ita dicam, holocleros, quid est quod dubitemus, quin
per eosdem articulos et gradus producendus sit, per quos frater
eius productus sit? Sin autem elattosthai sentimus eum et
beblaphthai kai eis ten tou somatos kai eis ten tes psyches
artioteta, praebenda materia deridendi et illum et nos non est
hominibus ta toiauta skoptein kai mykterizein eiothosin.
(4) Nam semper aestuabimus, si de singulis articulis temporum
deliberabimus, me proupokeimenou hemin posse arbitremur eum
gerere honores necne. (5) In praesentia tamen quibus de rebus
consulis, curare eum ludis Martialibus triclinium sacerdotum non
displicet nobis, si est passurus se ab Siluani filio homine sibi
affini admoneri, ne quid faciat quod conspici et derideri possit.
(6) Spectare eum circenses ex puluinari non placet nobis;
expositus enim in fronte prima spectaculorum conspicietur. (7) In
Albanum montem ire eum non placet nobis aut esse Romae Latinarum
diebus. Cur enim non praeficitur urbi, si potest sequi fratrem
suum in montem? (8) Habes nostras, mea Liuia, sententias, quibus
placet semel de tota re aliquid constitui, ne semper inter spem et
metum fluctuemur. (9) Licebit autem, si uoles, Antoniae quoque
nostrae des hanc partem epistulae huius legendam." (10) Rursus
alteris litteris: "Tiberium adulescentem ego uero, dum to aberis,
cotidie inuitabo ad cenam, ne solus cenet cum suo Sulpicio et
Athenodoro. Qui uellem diligentius et minus meteoros
deligeret sibi aliquem, cuius motum et habitum et incessum
imitaretur. Misellus atychei nam en tois spoudaiois,
ubi non aberrauit eius animus, satis apparet he tes
psyches autou eugeneia. (11) Item tertiis litteris: "Tiberium
nepotem tuum placere mihi declamantern potuisse, peream nisi, mea
Liuia, admiror. Nam qui tam asaphos loquatur, qui possit
cum declamat saphos dicere quae dicenda sunt, non uideo."
(12) Nec dubium est, quid post haec Augustus constituerit, et
reliquerit eum nullo praeter auguralis sacerdotii honore
impertitum ac ne heredem quidem nisi inter tertios ac paene
extraneos e parte sexta nuncuparet, legato quoque non amplius quam
octingentorum sestertiorum prosecutus.
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[14 mars2001]