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Suétone (généralités)
Vie d'Auguste (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
X. Ses menées à Rome. Ses premiers démêlés avec Marc-Antoine. Il embrasse le parti des grands, et lève une armée. Ses actes de lâcheté et de courage.
(1) Toutes eurent
pour principe et pour cause l'obligation où
il croyait être de venger la mort de son
oncle, et de défendre ses actes. Dès
qu'il fut revenu d'Apollonie, il résolut
d'attaquer à l'improviste Brutus et Cassius
; mais ils prévinrent ce danger par la
fuite. Alors, s'armant de l'autorité des
lois, il les accusa, en leur absence, du meurtre de
César. (2) Il
célébra lui-même les jeux
institués en mémoire de la
journée de Pharsale, parce que ceux qui en
étaient chargés n'osaient pas s'en
acquitter. (3) Pour assurer
l'exécution de ses volontés, il se
porta candidat à la place d'un tribun du
peuple qui venait de mourir, et cela, quoiqu'il
fût patricien, mais non encore
sénateur. (4) Toutefois,
éprouvant beaucoup d'opposition de la part
du consul Marc Antoine qu'il avait cru devoir
être son principal appui, et qui ne lui
accordait rien que le droit commun, celui qui
découlait des règles établies,
encore en stipulant pour lui d'immenses avantages,
il passa dans la faction des grands. Il savait
qu'Antoine leur était odieux, surtout depuis
qu'il tenait Decimus Brutus assiégé
dans Modène, et qu'il voulut le chasser
d'une province qu'il avait reçue de
César avec l'approbation du
sénat. (5) D'après le
conseil de quelques-uns, Auguste lui suscita des
assassins; mais le complot fut découvert.
Alors, craignant à son tour, il leva des
vétérans qu'il combla de largesses
pour les appeler au secours de la république
et au sien. Il reçut ordre de se mettre
à la tête de cette armée, comme
propréteur, et d'aller avec Hirtius et
Pansa, nommés consuls, soutenir Decimus
Brutus. Cette expédition fut terminée
en trois mois et en deux combats. (6) Dans le premier,
il prit la fuite, s'il faut en croire Antoine, et
ne reparut que deux jours après, sans cheval
et sans cotte d'armes. On convient que, dans le
second, il remplit les devoirs d'un chef et d'un
soldat, et que le porte-enseigne de sa
légion ayant été
grièvement blessé dans la
mêlée, il prit l'aigle sur ses
épaules et la porta longtemps. (1)
Omnium bellorum initium et causam hinc sumpsit:
nihil conuenientius ducens quam necem auunculi
uindicare tuerique acta, confestim ut Apollonia
rediit, Brutum Cassiumque et ui necopinantis et
(quia prouisum periculum subterfugerat) legibus
adgredi reosque caedia absenis deferre
statuit. (2)
Ludos autem uictoriae Caesaris, non audentibus
facere quibus optigerat id munus, ipse
edidit. (3)
Et quo constantius cetera quoque exequeretur, in
locum TR. PL. forte demortui candidatum se
ostendit, quanquam patricius necdum
senator. (4)
Sed aduersante conatibus suis M. Antonio consule,
quem uel praecipuum adiutorem sperauerat, ac ne
publicum quidem et tralaticium ius ulla in re sibi
sine pactione grauissimae mercedis impertiente, ad
optimates se contulit, quibus eum inuisum
sentiebat, maxime quod D. Brutum obsessum Mutinae
prouincia a Caesare data et per senatum confirmata
expellere armis niteretur. (5)
Hortantibus itaque nonnullis percussores ei
subornauit, ac fraude deprehensa periculum in uicem
metuens ueteranos simul in suum ac rei publicae
auxilium quanta potuit largitione contraxit;
iussusque comparato exercitui pro praetore praeesse
et cum Hirtio ac Pansa, qui consulatum susceperant,
D. Bruto opem ferre, demandatum bellum tertio mense
confecit duobus proeliis. (6)
Priore Antonius fugisse eum scribit ac sine
paludamento equoque post biduum demum apparuisse,
sequenti satis constat non modo ducis, sed etiam
militis functum munere atque in media dimicatione,
aquilifero legionis suae grauiter saucio, aquilam
umeris subisse diuque portasse.
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[28 février 2001]