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OVIDE, MÉTAMORPHOSES, LIVRE II
[Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2005]
Fin de Phaéton - Retour à la normalité : Callisto (2, 272-530)
La mort de Phaéton (2, 272-332)
La Terre (= Tellus), à bout de souffle, supplie alors Jupiter de l'anéantir complètement à l'aide de sa foudre, non sans rappeler toutefois les peines qu'elle se donne au service des hommes et des dieux, et en insistant surtout sur le risque que court l'univers entier de retourner au chaos primitif. (2, 272-303)
Jupiter, convaincu de la nécessité d'une intervention, foudroie Phaéton et arrête la course du char. Le corps embrasé de Phaéton tombe à travers l'espace et atterrit près du fleuve Éridan, où les Naïades d'Hespérie lui dressent un tombeau et une épitaphe. (2, 304-332)
2, 272 |
Alma tamen Tellus, ut erat circumdata ponto, |
Toutefois
la Terre nourricière était
entourée par l'océan, |
2, 275 |
sustulit oppressos collo tenus arida uultus |
desséchée, elle souleva jusqu'au cou son visage
oppressé, |
2, 280 |
summe deum ? Liceat periturae uiribus ignis |
ô dieu des dieux ? Puisque je vais périr par les
forces du feu, |
2, 285 |
Hosne mihi fructus, hunc fertilitatis honorem |
Est-ce cela ma récompense, est-ce là l'honneur que tu
me rends |
Sed tamen exitium fac me meruisse : quid undae, |
Admettons que j'aie mérité ma ruine ; mais qu'ont
mérité les ondes, |
|
2, 295 |
fumat uterque polus ! Quos si uitiauerit ignis, |
les pôles fument tous les deux ; si le feu les
atteint, |
si quid adhuc superest, et rerum consule
summae ! » |
ce qui reste encore debout, et pense à l'ensemble de
l'univers ! » |
|
2, 305 |
qui dederat currus, nisi opem ferat, omnia fato |
qui avait cédé son char que, faute de
secours, le monde entier périrait, |
2, 310 |
tunc habuit, nec quos caelo demitteret imbres : |
ni pluies à faire tomber du ciel. Il fait retentir le
tonnerre |
2, 315 |
colla iugo eripiunt abruptaque lora relinquunt : |
arrachent le joug de leur cou, brisent et abandonnent
leurs rênes. |
2, 320 |
uoluitur in praeceps longoque per aera tractu |
roule tête en avant ; il est emporté, traçant à
travers l'espace |
2, 325 |
Naides Hesperiae trifida fumantia flamma |
Les
Naïades d'Hespérie
confient à un tombeau son corps consumé |
2, 330 |
condiderat uultus, et, si modo credimus, unum isse diem sine sole ferunt : incendia lumen praebebant aliquisque malo fuit usus in illo. |
et s'était caché ; et, si du moins nous pouvons
croire la tradition, |
Phaéton pleuré par ses proches : métamorphoses des Héliades et de Cygnus (2, 333-400)
Apprenant la mort de son fils Phaéton, Clymène parcourt le monde et retrouve son cadavre, tandis que les Héliades, inconsolables, restent à gémir sur le tombeau de leur frère jusqu'à leur métamorphose en arbres. (2, 333-366)
Cygnus, inconsolable lui aussi après la disparition de Phaéton, son bien-aimé, renonce à son trône chez les Ligures et pleure près du fleuve, avant d'être métamorphosé en cygne. (2, 367-380)
Phébus enfin est si affecté que, sans l'insistance des autres dieux, il renoncerait à éclairer le monde, mais il reprend sa charge, en passant sa rancune sur ses chevaux. (2, 381-400)
2, 333 |
At Clymene postquam dixit, quaecumque fuerunt |
Clymène exprima d'abord toutes les plaintes
qu'on attendait |
2, 335 |
et laniata sinus totum percensuit orbem |
se déchirant la poitrine, elle parcourut le monde entier, |
Nec minus Heliades lugent et,
inania morti |
Les
Héliades pleurent tout autant et offrent
à la mort |
|
2, 345 |
illae more suo (nam morem fecerat usus) |
les soeurs, selon leur coutume, - coutume qu'avait fait
naître l'usage -, |
2, 350 |
tertia, cum crinem manibus laniare pararet, |
une troisième s'apprêtait à s'arracher les cheveux, mais
ses mains |
2, 355 |
ambit, et exstabant tantum ora uocantia matrem. |
ne leur laissant que la bouche pour appeler leur mère. |
2, 360 |
sanguineae manant tamquam de uulnere guttae. |
des gouttes de sang suintent, comme d'une blessure. |
de ramis electra nouis, quae lucidus amnis |
qui s'écoulent des jeunes rameaux ; le fleuve limpide les recueille |
|
(nam Ligurum populos et magnas rexerat urbes) |
- il avait régné sur les peuples de Ligurie et
sur de grandes cités -, |
|
2, 375 |
porrigitur digitosque ligat iunctura rubentis, |
une membrane lie ses doigts rougis, des ailes couvrent |
2, 380 |
quae colat elegit contraria flumina flammis. |
choisit, pour y résider, les cours d'eau, ennemis des
flammes. |
2, 385 |
officiumque negat mundo. « Satis » inquit
« ab aeui |
et refuse au monde ses services. « C'est
assez », dit-il, |
2, 390 |
ipse agat ut saltem, dum nostras temptat habenas, |
que Jupiter le conduise, lui ; ainsi du moins, en
prenant les rênes, |
2, 395 |
numina, neue uelit tenebras inducere rebus, |
et, d'une voix suppliante, lui demandent de ne pas étendre |
2, 400 |
saeuit enim natumque obiectat et inputat illis. |
il s'acharne sur eux, leur reprochant et leur imputant la mort de son fils. |
Jupiter et Callisto, métamorphosée en ourse (2, 401-495)
Jupiter, soucieux de faire revivre la nature, s'intéresse en premier lieu à sa chère Arcadie, où bientôt il s'éprend d'une jeune vierge chasseresse (Callisto, qu'Ovide ne nomme pas), adepte de Phébé-Diane. Profitant d'un moment où la nymphe repose seule dans une forêt, Jupiter revêt l'apparence de Phébé, pour l'abuser par la ressemblance, et la viole en dépit de sa vaine résistance. Il regagne alors l'éther, abandonnant sa victime à la haine et à la solitude. (2, 401-440)
Bientôt Callisto, mise en présence de Phébé-Diane et de son escorte, dissimule mal sa gêne et, près de neuf mois plus tard, tandis que la déesse propose une baignade à ses amies, la jeune femme, contrainte de se dévêtir, ne peut plus cacher sa grossesse et se fait exclure de l'escorte de Diane. (2, 441-465)
Elle met au monde un enfant, Arcas ; Junon jalouse décide de se venger en métamorphosant sa rivale en une ourse, d'apparence féroce mais gardant son caractère timide et doux. (2, 466-490)
2, 401 |
At pater omnipotens ingentia moenia caeli |
Le père tout-puissant fait le tour de l'immense enceinte
du ciel |
perspicit. Arcadiae tamen est inpensior illi |
Et c'est à sa chère
Arcadie qu'il
voue le plus d'attention ; |
|
2, 410 |
haesit, et accepti caluere sub ossibus ignes. |
à une
vierge de Nonacris, avec une passion qui
le brûle jusqu'aux os. |
2, 415 |
miles erat Phoebes : nec Maenalon attigit ulla Vlterius medio spatium sol altus habebat, |
elle était un soldat de Phébé. Jamais
nymphe
plus chère à
Trivia Le soleil avait parcouru dans le ciel plus de la moitié de sa course, |
2, 420 |
arcus inque solo, quod texerat herba, iacebat |
elle s'était couchée sur le sol couvert de gazon, |
2, 425 |
Protinus induitur faciem cultumque Dianae |
Aussitôt, il revêt l'apparence et la tenue de Diane |
2, 430 |
et sibi praeferri se gaudet et oscula iungit, |
L'entendant il rit et, amusé d'être préféré à soi, lui
donne des baisers, |
2, 435 |
(adspiceres utinam, Saturnia, mitior esses), |
- Ah ! Saturnienne, si tu la voyais, tu serais plus
indulgente ! -, |
2, 440 |
tollere cum telis et quem suspenderat arcum. |
son carquois, ses flèches et l'arc qu'elle avait suspendu. |
2, 445 |
sed postquam pariter nymphas incedere uidit, |
Mais quand elle vit les nymphes l'accompagner dans sa
marche, |
sed silet et laesi dat signa rubore pudoris ; |
Elle se tait et sa rougeur même signale l'atteinte faite à
sa pudeur ; |
|
2, 455 |
nacta nemus gelidum dea, quo cum murmure labens |
gagna la fraîcheur d'un bois, d'où s'écoulait un ruisseau |
Parrhasis erubuit ; cunctae uelamina ponunt ; |
La
Parrhasienne rougit ; toutes les
nymphes se déshabillent ; |
|
Cynthia deque suo iussit secedere coetu. |
lui dit la
Cynthienne, lui ordonnant de s'écarter
de sa troupe. |
|
2, 470 |
Quo simul obuertit saeuam cum lumine mentem : |
Junon centra sur lui à la fois ses regards et la cruauté
de ses pensées : |
2, 475 |
qua tibi, quaque places nostro, inportuna, marito. » Dixit et aduersam prensis a fronte capillis |
qui te plaît à toi et qui, fille odieuse, séduit mon mari. » Elle dit, et face à elle, elle la saisit par les cheveux sur son front |
2, 480 |
officioque pedum fungi laudataque quondam |
et firent office de pieds, et sa bouche, tant célébrée
jadis |
2, 485 |
mens antiqua tamen facta quoque mansit in ursa, |
Son caractère d'avant subsista quand elle fut devenue
ourse. |
2, 490 |
ante domum quondamque suis errauit in agris ! |
elle a erré devant sa maison et dans les champs, son ancien domaine ! |
2, 495 |
pertimuitque lupos, quamuis pater esset in illis. |
et redouta les loups, bien que
son père fût
de leur nombre. |
Catastérisme de l'ourse Callisto et de son fils Arcas (2, 496-530)
Un jour que le jeune Arcas, âgé de quinze ans, s'adonnait à la chasse, il fut mis en présence de l'ourse, qui reconnut son fils et voulut l'approcher. Arcas effrayé allait la tuer lorsque Jupiter les transforma tous les deux en astres, les sauvant de la mort et d'une impiété. (2, 496-507)
Junon, dépitée de voir l'ennemie qu'elle avait transformée en animal briller désormais au firmament des étoiles, va se plaindre de l'outrage subi auprès de Téthys et Océan, et leur demande de ne pas permettre au Septentrion de plonger dans la mer. (2, 508-530)
Ecce Lycaoniae proles ignara parentis, |
C'est un enfant qui ne connaît rien de sa mère, la fille
de Lycaon : |
|
2, 500 |
incidit in matrem, quae restitit Arcade uiso |
il tombe sur sa mère qui, à la vue d'Arcas, s'arrêta
figée, |
arcuit omnipotens pariterque ipsosque nefasque |
Le Tout-puissant écarta le trait, et, les soustrayant
à l'impiété, |
|
2, 510 |
Oceanumque senem, quorum reuerentia mouit |
et du vieillard Océan, qui souvent inspirèrent aux dieux
crainte et respect. |
2, 515 |
nuper honoratas summo, mea uulnera, caelo |
vous ne voyez pas en haut du ciel des étoiles nouvelles, |
2, 520 |
O ego quantum egi ! Quam uasta potentia nostra est ! |
Mais moi, qu'ai-je donc fait ? Qu'il est grand mon
pouvoir ! |
Cur non et pulsa ducit Iunone meoque |
Pourquoi, après m'avoir rejetée, moi Junon, ne
l'épouse-t-il pas
|
|
2, 530 |
pellite, ne puro tinguatur in aequore paelex ! » |
que jamais ma rivale ne plonge dans les ondes pures de la
mer. » |
NOTES
Tellus (2, 272). Divinité romaine de la fécondité, associée à Cérès. On l'appelle la Terre Mère, la nourricière. Cfr 1, 381-394, l'oracle de Thémis dans l'épisode de Deucalion et Pyrrha. Voir aussi Fastes, 1, 671 et n.
ton frère (2, 291). Poséidon (Neptune), qui, lors du partage du monde, reçut le commandement de la mer, selon Homère, Iliade, 15, 187-193 . Cfr Fastes, 5, 495.
Atlas (2, 296). Fils de Japet et d'une Océanide, père des Hyades et des Pléiades. Cfr par exemple Fastes, 5, 169 et 5, 180, ainsi que Virgile, Én., 4, 246-251.
chaos (2, 299). Cfr 1, 5-88 et les notes.
Mânes (2, 303). Les esprits des morts, censés habiter les profondeurs de la terre. Il est question des Mânes dans les Fastes, par exemple en 2, 533-570 (pour les Parentalia et les Feralia), et en 5, 419-492 (pour les Lemuria).
à hauteur de son oreille droite (2, 311). Comme un soldat qui lance son javelot.
aurige (2, 312). Le conducteur du char.
Éridan (2, 324). Fleuve où se serait terminée l'épopée de Phaéton, l'Éridan (cfr aussi 2, 372) est généralement assimilé au Pô (Padus en 2, 258) dans la mythologie grecque. Phaéton tombe donc bien loin de son pays natal, l'Éthiopie.
Naïades d'Hespérie (2, 325). Probablement les Nymphes habitant les eaux de l'Éridan qui recueillent son corps, à moins qu'il ne s'agisse déjà des Héliades (2, 340). L'Hespérie est le nom poétique de l'Italie.
flamme aux trois dards (2, 326). La foudre de Jupiter. Cfr 2, 848-849 : « la foudre à triple pointe ».
Clymène (2, 333). Cfr 1, 756 et la note.
Héliades... Phaétuse... Lampétie (2, 340-349). Les Héliades sont les filles du Soleil et de Clymène, les soeurs de Phaéton donc, dont Ovide va raconter la métamorphose en arbres (des peupliers plus précisément selon Hygin, Fab., 154). Ovide en cite deux nommément dans les vers suivants, Phaétuse et Lampétie, deux noms présents chez Homère (Odyssée, 12, 132).
gouttes d'ambre (2, 364). Selon Hérodote (3, 115), qui n'évoque pas le mythe de Phaéton, on trouvait de l'ambre dans l'Éridan, mais l'Éridan de l'historien grec, «un fleuve se jetant dans la mer septentrionale », n'est manifestement pas le Pô. Dans la réalité, l'ambre venait du rivage de la Baltique. On a pu penser (cfr Ph.-E. Legrand, à propos du texte d'Hérodote) que l'ambre arrivait par voie de terre, à travers toute l'Europe centrale, jusque dans la région du Pô, d'où il était amené dans les différentes régions d'Italie. - « À l'époque romaine, les objets d'ambre étaient beaucoup plus appréciés qu'à la nôtre. [...] On considérait comme un charmant raffinement l'habitude qu'avaient les femmes de tenir dans la main une petite boule d'ambre, et de la frotter de temps en temps pour en respirer le léger parfum » (U. E. Paoli, Vita Romana, Paris, 1955, p. 263). Cfr aussi n. à 10, 262.
Cygnus... Sthénélus (2, 367). Kuknos, terme grec désignant le cygne, a donné naissance à la légende de la métamorphose d'un certain Cygnus, en cygne. Sur ce Cygnus, roi de Ligurie (= la région de Gênes), voir aussi Virgile, Én., 10, 189-194 et notes, un passage dont Ovide s'inspire sûrement ici. Aucune source plus ancienne ne fait état de la parenté de Cygnus avec Clymène ni de sa liaison avec Phaéton. - Le nom de Sthénélus est bien connu dans la mythologie, mais aucune autre source qu'Ovide n'en fait le père de Cygnus. - Par ailleurs, Ovide évoque la métamorphose en cygne de deux autres personnages homonymes (7, 371-2 et 12, 64-145). J.-Cl. Belfiore distingue quatre Cygnus différents.
tes soeurs (2, 372). Les Héliades, qui venaient d'être métamorphosées en arbres (2, 340-366) et qui avaient ainsi agrandi l'étendue des bois.
Jupiter (2, 377). Le dieu du ciel.
Arcadie (2, 405). Après un détour par l'Éthiopie et par l'Italie, Ovide recentre l'action sur la Grèce, où se situe l'histoire de Callisto et de son fils Arcas (2, 401-530). Alors qu'Apollon-Phébus a été à l'avant-plan dans l'épisode de Phaéton, c'est Jupiter maintenant qui va jouer le premier rôle. Selon certaines sources (par ex. Callimaque, Hymnes, 1, 1-7), Jupiter serait né en Arcadie, ce qui expliquerait la prédilection qui lui est attribuée ici pour cette région.
vierge de Nonacris (2, 409). Nonacris (cfr 1, 690) est le nom d'une montagne et d'une ville d'Arcadie ; le mot est d'ailleurs utilisé souvent comme un simple synonyme d' « Arcadie ». La nymphe en question est Callisto, qui ne sera jamais désignée par ce nom dans tout l'épisode ; son histoire est longuement évoquée dans Fastes, 2, 153-192.
soldat de Phébé (2, 415). Elle faisait donc partie de la troupe des vierges qui accompagnaient Diane.
Trivia (2, 415). c'est-à-dire Phébé-Diane-Artémis. Cfr Fastes 1, 141 ; 1, 389-390 et aussi Mét., 1, 475-487. Diane fut assimilée à Luna et à Hécate, la déesse des carrefours.
Ménale (2, 416). Autre montagne d'Arcadie (cfr 1, 216).
avaient respecté (2, 418). Le bois était donc « vierge » comme elle.
mon épouse (2, 423). Junon, dont la défiance et la jalousie sont connues (cfr plus haut l'histoire d'Io, en 1, 568-624).
dût celui-ci m'entendre (2, 429). Pointe d'humour.
Dictynna (2, 441). Un surnom de plus désignant Diane Chasseresse, forgé sur le terme grec diktuon (= filet de chasseur). C'était à l'origine une déesse crétoise, assimilée plus tard à Diane.
neuvième cycle (2, 453). La durée d'une grossesse humaine était évaluée à 10 mois lunaires. Cfr Fastes, 2, 175-176.
fraternels (2, 454). Artémis/Diane/Phébé étant la soeur de Phébus/Apollon, la Lune était considérée comme la soeur du Soleil.
Parrhasienne (2, 460). Formé sur Parrhasia, une ville d'Arcadie, l'adjectif est ici synonyme de « Arcadienne », et désigne Callisto. Cfr Homère, Iliade, 2, 608, ainsi que Virgile, Én., 8, 344 et 11, 31.
Cynthienne (2, 465). Adjectif dérivé du Cynthe, une montagne de Délos, l'île où naquirent Artémis et Apollon. Le mot désigne ici Diane/Artémis.
épouse du grand Tonnant (2, 466). C'est Héra/Junon, épouse de Jupiter, le dieu du tonnerre, notamment.
Arcas (2, 468). Fils de Jupiter et Callisto, Arcas passe pour le héros éponyme de l'Arcadie. Son histoire est l'objet de 2, 496-530. On notera l'anachronisme de la mention de l'Arcadie en 2, 405.
son père (2, 495). Lycaon, métamorphosé en loup (cfr 1, 211-243).
Érymanthe (2, 499). Montagne entre l'Arcadie et l'Achaïe.
astres voisins (2, 507). Callisto et Arcas deviennent respectivement la « Grande Ourse » (= Arctos ou Ursa : Fastes, 6, 236) et « Arctophylax » (= soit « Gardien de l'Ours » ou Bouvier ou Bootes : Fastes, 3, 405).
Téthys... Océan (2, 509-510). Sur ces deux divinités, cfr 2, 69 et 2, 156. Elles passent pour la mère et le père des dieux, si l'on en croit Homère, Iliade, 14, 301-303 : « Je m'en vais [c'est Héra qui parle] aux confins de la terre féconde visiter Océan, le père des dieux, et Téthys, leur mère. Ce sont eux qui m'ont nourrie, élevée dans leur demeure... » (trad. P. Mazon). Il est donc normal que les dieux révèrent ceux qui les ont élevés (cfr 2, 527).
très court (2, 516). Ces deux constellations décrivent un très petit cercle autour de l'axe du pôle nord.
Phoronis (2, 524). C'est Io, descendante de Phoronée. Cfr 1, 668.
que vous avez élevée (2, 527). Cfr la note à 2, 509-510.
Septentrion... (2, 528-530). Les « sept étoiles » (septem triones) qui forment les deux constellations du pôle nord. Cfr 2, 131 ; 2, 507 ; Fastes, 2, 154-156 ; 2, 189-190 ; 3, 107-108.
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