Itinera Electronica Du texte à l'hypertexte Virgile Aeneis, Livre XII |
1. La guérison d'Énée grâce à Vénus (383-429)
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CommentaireMnesthée... Achate (12, 384). Mnesthée est un guerrier troyen très régulièrement cité (première mention en 4, 288; cfr par exemple 9, 171). Achate, compagnon d'Énée, lui aussi régulièrement cité (première mention en 1, 120; cfr par exemple 8, 466), est souvent qualifié de "fidèle".
furieux (12, 387). La réaction d'Énée est la réaction typique du guerrier homérique : violente colère de se voir éloigné du combat et impatience d'y retourner (cfr 12, 388).
qu'on le renvoie au combat (12, 390). "Il n'est pas rare, dans l'Iliade, qu'un blessé demande ou reçoive l'assistance d'un compagnon pour l'extraction d'une pointe de flèche ou de lance (Iliade, 4, 127-222; 5, 660-698; 11, 828-848). Mais ce n'est jamais, ce semble, dans l'intention de reprendre aussitôt le combat (J. Perret, Virgile. Énéide, III, 1980, p. 139, n. 1).
Iapyx, le Iaside (12, 391). Pour Pline (3, 102), un fils de Dédale, appelé Iapyx, aurait donné son nom à une région (Iapygie) et à un fleuve (Iapyx), mais comme l'a noté Servius, les noms de Iapyx et de Iasus ou Iasius évoquent le verbe grec iasthai qui veut dire "guérir". Selon M. Rat, les contemporains ont voulu reconnaître en Iapyx, dont le poète fait ici l'éloge, Antonius Musa, le médecin d'Auguste, et aussi celui de Virgile et d'Horace. Palinure, en 5, 843, est présenté comme fils d'Iasus (Iasides). Un autre Troyen de l'Énéide est désigné par le terme "Iaside", c'est Palinure (en 5, 843). Peut-être l'ancêtre visé ainsi est-il Iasion/Iasius, le frère de Dardanus.
Phébus... Apollon (12, 391-400). Phébus Apollon n'était pas seulement le dieu de la médecine (père et maître d'Esculape); il patronnait aussi la musique ("Apollon citharède"), la prophétie (Apollon delphien), les archers ("Apollon qui lance au loin ses flèches"). Il avait proposé à son favori ses dons les plus précieux (prophétie, musique, habileté d'archer), mais Iapyx avait préféré apprendre de lui l'art de guérir. Comme le note J. Perret (Virgile. Énéide, III, 1980, p. 140, n. 1), le fait qu'Iapyx soit vieux "rend particulièrement touchant le rappel des circonstances où il a reçu d'Apollon les secrets de son art".
son père mourant (12, 395). L'usage, dit Servius, était de déposer devant leurs portes les malades dont on désespérait, soit pour qu'ils rendissent le dernier soupir à la Terre Mère, soit pour que les passants puissent éventuellement indiquer un remède (M. Rat).
obscurs talents (12, 397). La médecine fut longtemps exercée à Rome par des affranchis d'origine grecque ou asiatique. Mais on pourrait aussi traduire, avec J. Perret, "des arts silencieux", car, note le savant français (Virgile. Énéide, III, 1980, p. 139, n. 3), "un chirurgien ne parle pas; les médecins d'Homère non plus".
Péon (12, 401). Péon (ou Paeon, Paean) est le médecin des dieux, qui, avec des plantes, guérit notamment Pluton blessé par Hercule et Mars blessé par Diomède (cfr Iliade, 5, 401 et 899). Il est parfois confondu avec Apollon et avec Esculape. L'expression utilisée ici (à la manière de Péon) peut simplement vouloir dire : "à la manière d'un médecin", qui retrousse sa robe pour être plus libre de ses mouvements.
se dresser un nuage de poussière (12, 408). La traduction littérale est "on voit le ciel se tenir droit de poussière". L' image vient d'Homère (Iliade, 23, 365) et a été également utilisée par Ennius (Annales, 592).
Ida de Crète... dictame (12, 412). Le dictame était une herbe poussant dans le massif de l'Ida en Crète, sur le mont Dicté, ce qui lui valut son nom de dictame. Elle avait la propriété de faire tomber les traits qui avaient pénétré dans le corps. Le mot s'applique encore aujourd'hui en botanique à une espèce de rutacées fortement aromatiques.
les chèvres sauvages (12, 414-415). Le détail est évoqué aussi par Cicéron (De la nature des dieux, 2, 50, 126), et par Pline (Histoire naturelle, 8, 41, 97, et 25, 53, 92).
ambroisie... panacée (12, 419). L'ambroisie, liqueur mythologique, de composition incertaine (sans doute à base de miel), est à la fois un parfum et un aliment. Dans les poèmes homériques, les divinités l'utilisent pour rendre incorruptibles et même immortels les corps des héros; les héros et leurs coursiers divins s'en servent pour se nourrir. La panacée est une plante mythologique, à l'odeur âcre et forte, qui passait pour guérir tous les maux d'où son nom (le mot grec veut dire "remède universel"). Certaines légendes rapportent que l'usage en fut trouvé par Hercule et enseigné par lui aux Thessaliens, pour se prémunir contre les poisons; d'autres en attribuent la trouvaille au Centaure Chiron ou à Esculape (M. Rat).
de plus grandes oeuvres (12, 429). Iapyx parle en prophète, évoquant la grandeur future de l'oeuvre d'Énée.
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