Itinera Electronica Du texte à l'hypertexte Virgile Aeneis, Livre XII |
3. Blessure d'Énée et fougue retrouvée de Turnus (311-382)
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Commentairetête nue (12, 312). Probablement pour être reconnu. C'est pour la même raison qu'Ascagne avait jeté son casque, pour être reconnu des femmes troyennes qui incendiaient la flotte (5, 673).
Où courez-vous (12, 313). On songera au cri désespéré jeté par Horace (Epodes, 7, 1 : Quo, quo scelesti ruitis ?) lorsqu'il sent venir de nouvelles guerres civiles (cfr 12, 503-504). On notera la présence du mot "discorde", un peu plus loin dans le vers.
Ainsi Mars (12, 331). Comme l'observe J. Perret, la comparaison qui va suivre, prise d'Iliade, 13, 298-303, a été développée, aggravée dans le sens du fantastique et de la violence.
Hèbre glacé (12, 331). L'Hèbre est un fleuve de Thrace (aujourd'hui la Maritza), qui prenait sa source dans les monts Rhodope et se jetait dans la mer Égée (cfr 1, 317; Bucoliques, 10, 65; Géorgiques, 4, 463 et 524). La Thrace, pays de guerriers, était un des séjours favoris de Mars (Homère, Odyssée, 8, 361; Virgile, Géorgiques, 4, 463).
fait retentir son bouclier (12, 332). En le frappant de sa lance (cf. Callimaque, Hymne à Délos, 136), ce qui était une façon pour les guerriers de s'exciter avant la bataille.
Notus et Zéphyr (12, 334). Ici, les vents en général. Le Notus ou Auster est le vent du sud; le Zéphyre ou Favonius, le vent d'ouest.
Épouvante, Colères, Embûches (12, 335-336). Pour Hésiode (Bouclier, 195), l'Épouvante est la fille de Mars; Homère (Iliade, 4, 440) en fait la compagne de Mars, avec la Terreur et la Dispute. L'expression même de "le visage de la noire Épouvante" (atrae Formidinis ora) est reprise par Virgile à Lucrèce, 4, 173. Les Anciens avaient régulièrement recours aux abstractions personnifiées (ici il s'agit de sentiments et de réalités militaires, mais on en rencontre bien d'autres en 6, 274-281, dans la description du vestibule des enfers).
Sthénélus (12, 341). Le Troyen Sthénélus n'est signalé qu'ici; un autre Sthénélus, un Grec cette fois, est signalé à l'intérieur du cheval de Troie en 2, 261.
Thamyrus etPholus (12, 341-342). Ces guerriers ne sont signalés qu'ici.
Glaucus... Ladès... (12, 343-344). Un "Asius, fils d'Imbrasus" a été mentionné en 10, 123; un Glaucus,Troyen mort sur le champ de bataille, se trouve dans les enfers, en 6, 483. Ladès n'est nommé qu'ici.
Lycie (12, 344). La Lycie était une contrée d'Asie mineure, sur la mer Méditerranée. Elle est citée plusieurs fois dans l'Énéide (par exemple 4, 143; 7, 721; 10, 126, et aussi 12, 516).
Eumède... Dolon... Danaens... Péléide... le fils de Tydée... (12, 346-353). Le Troyen Eumède, qui n'est nommé qu'ici, est présenté par Virgile comme le fils de Dolon, fils lui-même d'un héraut nommé Eumène. L'histoire de Dolon occupe une bonne partie du chant 10 de l'Iliade ("la Dolonie"). C'était un guerrier troyen qui avait proposé à Hector d'aller espionner le camp des Grecs (les Danaens), à condition d'obtenir le char et les chevaux d'Achille, fils de Pélée (Péléide). Hector les lui avait promis. Mais, au cours de son expédition nocturne, Dolon fut surpris par Ulysse et Diomède, le fils de Tydée. Les deux Grecs le tuèrent après s'être fait indiquer par lui l'emplacement du camp de Rhésos, le roi de Thrace, venu au secours de Troie. Ulysse et Diomède tuèrent Rhésus et emmenèrent ses chevaux.
Hespérie (12, 359-360). L'Hespérie ou pays du Couchant (Hesper ou Vesper) désigne dans l'Énéide l'Italie (cfr par exemple 7, 4).
mesure-les (12, 360). Tu pourras les mesurer (avec ton cadavre) lorsque tu seras étendu mort sur le sol. Jeu de mots cruel, note M. Rat, il était d'usage, en effet, après une victoire, de mesurer et de partager aux soldats vainqueurs les terres conquises.
Asbytès...Chlorée... Sybaris... Darès...Thersiloque...Thymétès (12, 362-364). Autre série de victimes de Turnus. Asbytès et Sybaris, guerriers troyens, sont nommés seulement ici. Un Chlorée, prêtre de Cybèle, intervient en 11, 768, affolant Camille avec son luxueux vêtement; c'est sans doute le même. Darès est plusieurs fois cité au livre 5 (par exemple en 5, 363) et Tersiloque apparaît en 6, 483. Quant à Thymétès, fils d'Hicétaon, il défend le camp troyen contre l'assaut rutule en 10, 123. En 2, 32-34, il était le premier Troyen à vouloir introduire le cheval dans Troie.
Édoniens... Borée (12, 365). On appelait Édonie la partie de la Thrace voisine du mont Édon, dans le massif de l'Hémus, et célèbre par ses hivers glacés (cf. Stace, Thébaïde, 5, 78). Le mot est souvent appliqué par les poètes au culte de Bacchus, célébré sur l'Édon, et aux Bacchantes (cf. Horace, Odes, 2, 7, 26 et Ovide, Métamorphoses, 11, 69). Quant à Borée, le dieu qui personnifie le vent du nord, le plus rapide et le plus furieux des vents, il était, suivant Hésiode, fils du Titan Astrée et de l'Aurore; il avait enlevé Orythie, fille d'Érechthée, roi d'Athènes, et fondé un royaume en Thrace (M. Rat).
Phégée (12, 371). Phégée est un nom emprunté au grec. Un guerrier troyen du même nom intervient encore en 5, 263 et en 9, 765, où il est tué par Turnus.
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