BibliothecaClassica Selecta -Autres traductions françaises dans la BCS
Suétone(généralités)
Vie de Domitien (généralités)- (latin) - (traduction)
II. Il se montre envieux de Titus. Sa feinte modération. Ses prétentions après la mort de Vespasien. Sa conduite à l'égard de Titus, dont il ne cesse de poursuivre la mémoire
(1) Il entreprit une
expédition dans les Gaules et en Germanie, quoiqu'elle
ne fût pas nécessaire, et malgré les
conseils des amis de son père, uniquement pour
égaler les exploits et la renommée de Titus. (2)
Vespasien l'en réprimanda, et, pour le faire souvenir de
son âge et de sa condition, il le garda auprès de
lui. Toutes les fois qu'il paraissait en public avec Titus,
Domitien suivait leur chaise en litière. Il accompagna
leur triomphe de Judée, monté sur un cheval
blanc. (3) Sur six consulats qu'il obtint, il n'y en eut qu'un
de régulier, encore fut-ce parce que son frère
lui céda le pas et lui donna son suffrage. (4) Alors il
affecta beaucoup de modération, et parut s'appliquer
surtout à la poésie, étude à
laquelle il était étranger, et qu'il
méprisa souverainement dans la suite. Il lut même
des vers en public. (5) Néanmoins, lorsque
Vologèse, roi des Parthes, demanda qu'on lui
envoyât contre les Alains des troupes auxiliaires
commandées par un des fils de Vespasien, il fit tous ses
efforts pour être nommé. L'affaire ayant
échoué, il essaya d'engager par des dons et par
des promesses d'autres princes de l'Orient à faire la
même demande. (6) Après la mort de son
père, il balança longtemps s'il n'offrirait pas
aux soldats une double gratification. Il osa publier qu'il
était institué cohéritier de l'empire,
mais que le testament avait été falsifié.
Depuis lors, il ne cessa pas de conspirer en secret ou en
public contre son frère, et, lorsqu'il le vit
dangereusement malade, il n'attendit pas qu'il eût rendu
le dernier soupir pour le laisser dans l'abandon, comme s'il
eut été mort. Il ne fit décerner à
sa mémoire d'autre honneur que ceux de
l'apothéose, et souvent même il la décria
indirectement dans ses discours et dans ses
édits. (1) Expeditionem quoque in Galliam
Germaniasque neque necessariam et dissuadentibus paternis amicis
inchoauit, tantum ut fratri se et opibus et dignatione adaequaret.
(2) Ob haec correptum, quo magis et aetatis et condicionis
admoneretur, habitabat cum patre una, sellamque eius ac fratris,
quotiens prodirent, lectica sequebatur ac triumphum utriusque
Iudaicum equo albo comitatus est. (3) In sex consulatibus non nisi
unum ordinarium gessit, eumque cedente ac suffragante fratre. (4)
Simulauit et ipse mire modestiam, in primisque poeticae studium,
tam insuentum antea sibi quam postea spretum et abiectum,
recitauitque etiam publice. (5) Nec tamen eo setius, cum
Vologaesus Parthorum rex auxilia aduersus Alanos ducemque alterum
ex Vespasiani liberis depoposcisset, omni ope contendit ut ipse
potissimus mitteretur; et quia discussa res est, alios Orientes
reges ut idem postularent donis ac pollicitationibus sollicitare
temptauit. (6) Patre defuncto, diu cunctatus an duplum donatiuum
militi offerret, numquam iactare dubitauit relictum se participem
imperii, sed fraudem testamento adhibitam; neque cessauit ex eo
insidias struere fratri clam palamque, quoad correptum graui
ualitudine, prius quam plane efflaret animam, pro mortuo deseri
iussit; defunctumque nullo praeterquam consecrationis honore
dignatus, saepe etiam carpsit obliquis orationibus et
edictis.
Commentaire
[14 mars2001]